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Boycott du faux débat sur l'école |
5 décembre 2003 - 00h00
Aveyron
POURQUOI BOYCOTTER LE FAUX-DEBAT NATIONAL ?
PARCE QUE CE DEBAT EST UNE MANIPULATION QUI VISE A LEGITIMER UNE REFORME QUE LES ENSEIGNANTS N'ACCEPTERONT PAS. Quand ils protesteront, on leur répondra qu'il y a eu un débat national, que la loi émane de la volonté de la Nation et qu'ils n'ont aucune raison de s'y opposer.
OR LES DEBATS NE PORTERONT PAS SUR LES POINTS ESSENTIELS DE LA LOI. Au lycée de Millau, ils portent sur l'accueil de la diversité des élèves, l'orientation, les violences scolaires, la vie des élèves dans l'établissement. L'essentiel des décisions législatives qui se préparent sont d'une toute autre nature … |
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LA LOI D'ORIENTATION COMMENCERA PAR DECRETER L'AUTONOMIE FINANCIERE DES ETABLISSEMENTS SCOLAIRE ET LE BUDGET GLOBAL. Qui a envie de débattre sur ce sujet quand il débat de l'école ? Et pourtant cette réforme, déjà testée dans l'académie de Bordeaux, est extrêmement grave. Chaque établissement devra financer lui-même son fonctionnement, avec un budget global. Le budget alloué par l'Etat ne couvrira jamais tous les besoins de l'établissement. Il y aura donc deux solutions : faire des choix budgétaires (supprimer des options, réduire les personnels ou employer des précaires, réduire l'entretien, les achats de matériel, etc.) ou quémander de l'argent à droite et à gauche en sachant se vendre (d'où une concurrence entre établissements pour décrocher les timbales) ou se monnayer (que demanderont les entreprises en échange d'un financement ?). Ces affirmations repose sur des réalités bien éprouvées : ainsi fonctionnent les écoles en Grande-Bretagne (et certaines collectivités locales préfèrent déléguer l'éducation à des prestataires privés, d'où des écoles Shell) ; ainsi commencent à fonctionner les universités (pour faire des recherches en biotechnologie, il faut qu'elles puissent être utilisées par les financeurs, entreprises agro-alimentaires ou pharmaceutiques) ; AINSI FONCTIONNENT LES HOPITAUX, comme Millau-Saint-Affrique : DEMAIN ON FERMERA LE LYCEE DE SAINT-AFFRIQUE, et ce sera un effet du budget global. |
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LA LOI MODIFIERA LES STATUTS DES PERSONNELS EN LES PRECARISANT. Déjà les ATOSS sont décentralisés et vont changer de statut ; déjà les surveillants ont été remplacés par les Assistants d'Education, version précaire. Pour les enseignants on annonce la bivalence : enseigner une autre matière que l'on n'a jamais étudiée. L'annualisation du temps de travail est déjà engagée dans les lycées professionnels. Le recours systématique aux contractuels (les CDD de l'Education Nationale) pour les remplacements, avec la suppression des titulaires remplaçants est annoncée par le gouvernement. |
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LA LOI RENFORCERA LA REPRESSION SANS SE SOUCIER DES RAISONS DE LA VIOLENCE SCOLAIRE. Les actes d'incivilité à l'école, tous les spécialistes en conviennent, sont liés au malaise familial ou social rencontrés par les enfants ou les jeunes. Si certains comportements méritent des sanctions, qui existent déjà, LA MEILLEURE SOLUTION EST LA PREVENTION. Elle passe par une politique qui mette fin aux violences sociales subies par nombre de nos concitoyens : licenciements brutaux, pauvreté, emplois-précaires, horaires inconciliables avec la vie familiale, difficultés des familles mono-parentales, etc. Ce n'est pas en supprimant des assitants sociaux ou des infirmières scolaires que l'on résoudra ces problèmes ! |
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LA LOI RENFORCERA LA PROFESSIONNALISATION AU DEPENS DE L'ENSEIGNEMENT GENERAL POUR CERTAINS PLUTOT QUE D'AUTRES, au service des entreprises et non dans un souci d'Education Nationale. La mise en cause du collège unique est en réalité une attaque contre l'égalité des chances à l'école. Les réformes des lycées professionnels mettent l'école au service des entreprises, pour leur fournir une main d'œuvre prête à l'emploi, qui se retrouvera sans qualification quand il y aura licenciement. Et pour alléger les entreprises des frais de formation. L'égalité des chances est loin d'être atteinte aujourd'hui, mais le chemin que prend le gouvernement ne fera que la diminuer encore … |
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TOUTES LES LOIS SCOLAIRES DE L'HISTOIRE ONT ETE L'EMANATION DE CHOIX DE SOCIETE. Que ce soit l'école de Charlemagne, celle de Napoléon, celle de Jules Ferry.
OR LE CHOIX DE SOCIETE DU GOUVERNEMENT DE M. RAFFARIN, NOUS LE CONNAISSONS ! Baisse des impôts, suppression de l'ISF, baisse des droits sociaux, réformes des retraites, réforme de la Sécurité sociale : il s'agit d'abandonner les pauvres à la charité, de diminuer les droits sociaux des classes moyennes, le tout au bénéfice des classes dirigeantes. Le gouvernement applique ouvertement la politique souhaitée par le MEDEF. Mais le choix est aussi répressif : budget en faveur de la police et de l'armée, politique sécuritaire, centres d'enfermement des jeunes, mesures contre les immigrés. CETTE SOCIETE-LA, ON N'EN VEUT PAS ! |
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C'EST UN CHOIX DE SOCIETE QUI VISE A MARCHANDISER L'EDUCATION, COMME LA SANTE, COMME LA PROTECTION SOCIALE ET QUI ACCENTUE LES INEGALITES. Les inégalités sociales et les inégalités territoriales. Pas de chance pour ceux qui habitent dans une région enclavée , loin des grandes métropoles … |
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LA LOI SUR L'ECOLE DE MM. RAFFARIN ET FERRY SERA A L'IMAGE DE LEUR CHOIX DE SOCIETE : MERCANTILE, INEGALITAIRE ET REPRESSIVE|
CETTE LOI-LA, ON N'EN VEUT PAS !
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LE PIEGE DU FAUX-DEBAT, SUD EDUCATION AVEYRON A CHOISI DE LE DENONCER, PLUTOT QUE DE S'Y JETER DEDANS LES YEUX FERMES. PARTICIPER AU DEBAT, C'EST CAUTIONNER UNE POLITIQUE, UN CHOIX DE SOCIETE ET UNE FUTURE LOI QUI FERA DE NOUS TOUS DES PERDANTS …
Pour en discuter ensemble, rendez-vous au Café de la Perle mercredi de 17h à 19h et vendredi de 15h à 19h.
Sud Education Millau
Auteurs divers,
Création de cet événement : 3 décembre 2003
Dernière mise à jour : 4 décembre 2003
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Discussion associée à l'événement.
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