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Non, José Bové n'est pas un VIP... |
Contrairement à certaines rumeurs entendues ici et là, il me semblait important de préciser les conditions d'incarcération de José Bové : non, José Bové n'est pas traité en VIP ! Loin de là...
Pour commencer, on pourrait revenir sur les méthodes déployées pour son "enlèvement" :
dimanche matin, sans aucune sommation préalable, les forces de l'ordre ont fait voler en éclats la porte de verre à l'entrée de la maison de José. Notons que, sur ce fait, Me François Roux, son avocat, a déposé plainte pour "bris de glace et violation de domicile"
Emmené en hélicoptère, il ne lui a été permis de prendre aucun argent ni effet personnel (sauf sa pipe !)
Quant à ses conditions d'incarcération, elles sont proprement scandaleuses :
Il n'a la possibilité de rien acheter, rien qui puisse agrémenter sa vie de prisonnier (eau, fruite, légumes). Heureusement, la solidarité entre détenus lui permet tout de même quelques extras.
Il n'a pas accès à la presse, à la radio.
Sa cellule, même s'il en dispose pour lui seul, est située dans l'un des endroits les pires de la prison : en rez-de-chaussée donnant sur un mur aveugle, avec une soufflerie dont le bruit continuel l'oblige à fermer sa fenêtre pour dormir !
Sans compter qu'il est accompagné par un gardien pour le moindre déplacement...
Ces petites précisions ne me semblent pas inutiles à l'heure où Me François Roux, son avocat, remet sur le tapis la question du statut de "prisonnier politique".
Alors, José Bové : VIP ou prisonnier politique ?
Catherine
Création de l'article : 27 juin 2003
Dernière mise à jour : 15 juillet 2003
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> Non, José Bové n'est pas un VIP...
15 juillet 2003
Par ici, les rumeurs qui circulent sont que José Bové est un antisémite comme Jean Marie Le Pen. On se demande pourquoi il est allé se jeter dans les bras du fasciste Arafat ? Sharon n'a pas les mains propres certes, mais Arafat est loin d'être un saint ! Ce geste que José Bové a posé est profondément choquant et incompréhensible ! Il se trouve des Juifs qui veulent vivre en paix avec les Palestiniens. Comment doivent-ils interpréter ce geste ? Pourquoi n'a-t-il jamais condamné les attentats perpétrés par les islamistes ? Pour un homme qui se dit non violent, c'est surprenant ! A moins qu'il ne se soit lui-même converti à l'islam ! Comment peut-on condamner le régime de Vichy et se conduire de la même façon ? Le Pen a toujours nié l'existence des chambres à gaz, doit-on penser que José Bové partage la même idée . Je ne dis pas cela pour excuser Sharon. Bien au contraire, ce mécréant salit la mémoire de tous ces Juifs morts pendant la guerre mondiale. Mais il me semble qu'un vrai homme pacifique ne prendrait parti ni pour l'un ni pour l'autre car il sait qu'en tout homme, il y a du bon et du mauvais. Aucune race n'est sainte !
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> Non, José Bové n'est pas un VIP...
16 juillet 2003
Il me semble que vous tirez des conclusions hâtives sur le fait que José Bové ait salué Arafat. Je ne vois pas le rapport avec Le Pen, ni avec Vichy, ni le révisionnisme ! Il ne faut tout de même pas tout mélanger.
Le geste de salut à Arafat est une façon d'exprimer son soutien au peuple palestinien puisque jusqu'à présent, c'est cet homme qui le représente. Soutenir le peuple palestinien n'est pas de l'antisémitisme ! José Bové soutient tout autant les mouvements israëliens progressistes qui recherchent une issue à ce conflit.
Par ailleurs, il a condamné à plusieurs reprises les attentats islamistes. Ne racontez donc pas n'importe quoi sur des choses que vous méconnaissez...
Pour revenir sur votre définition du pacifiste, ce n'est pas parce qu'on est pacifiste que l'on ne prend pas position et que l'on reste spectateur niais de ce qui se passe dans le monde ! Vous avez là une drôle de définition du pacifiste.
Et pour quelqu'un qui moralise en disant "qu'en tout homme, il y a du bon et du mauvais", je ne sens pas cet esprit d'indulgence sur l'avis que vous portez à José Bové...
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> Non, José Bové n'est pas un VIP...
16 juillet 2003
Vous dîtes que Monsieur BOVE a condamné à plusieurs reprises les attentats islamistes, il est bien dommage que je n'ai pas eu l'opportunité de l'entendre de mes propres oreilles ! Quant à ma définition du Pacifiste, vous vous méprenez ! je n'ai jamais prétendu qu'un pacifiste doive rester spectateur niais devant tout ce qui ce passe ! Mais il me semble qu'à partir du moment où vous prenez parti pour l'un, vous faîtes porter tous les torts à l'autre ! Or c'est bien encore aux Juifs que José Bové s'en est pris lorsqu'il a prétendu que le Mossad était à l'origine des attaques contre les syangogues l'année dernière ! De plus, il n'hésite pas à parader avec un kefieh, emblème des Palestiniens et des islamistes ! Alors comment voudriez-vous que je puisse être indulgent pour un homme qui finalement me parait être du même bord que Le Pen.
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Halte à la bêtise ! ! !
6 août 2003, par
Faire part des injustices que vit le peuple Palestinien depuis bientôt 50 ans ce n'est pas forcément être antisémite ou avoir les idées de Le Pen ou encore être pour les attentats islamistes ! ! ! RABIN voulait la paix entre les 2 peuples qui vivent sur la même terre depuis la nuit des temps. Il a été assasiné par un extrémiste. Le gouvernement israelien est aujourd'hui entièrement responsable de tout ce qui ce passe ! Le problème de sera jamais résolu avec une attitude agressive de ce gouvernement et en avançant et chassant tous les jours un peu plus les palestiniens. Il ne fait que renforcer le sentiment d'injustice que la majorité des gens (dont Mr BOVE je présume mais je ne peux pas m'exprimer en son nom) dans le monde partage.
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> Halte à la bêtise ! ! !
9 août 2003
Je vois naître quelque chose de monstrueux : l'antisionisme et l'antisémitisme judéophiles. Le « bon Juif »-type, c'est Michel Warschawski, l'auteur du livre Sur la frontière. Que dit-il ? Qu'Israël est bâti sur le refus de l'autre et du Juif diasporique, que le sionisme est une forme de racisme et d'antisémitisme, bref, que tous les torts, des origines à nos jours, sont d'un seul côté. Ravi jusqu'à l'extase par sa générosité, son abnégation, sa repentance, sa moralité supérieure, il écarte tous les faits qui pourraient troubler cet admirable spectacle. Edwy Plenel et le journal Le Monde célèbrent comme un « Juste » cette belle âme qui sacrifie sans vergogne la vérité à la gloire de son image.
La haine des Juifs est aujourd'hui d'autant plus redoutable qu'elle se réclame de la vocation juive. On exècre désormais les Juifs au nom de l'amour qu'on leur porte.
Camus le disait : « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde. » Des gens qui soutiennent inconditionnellement, les yeux fermés, la cause palestinienne, ne sont pas des pacifistes. Ils acceptent le terrorisme et lui donnent soit le nom usurpé de désespoir soit le nom odieux de résistance. Ce pacifisme est un premier mensonge. Le deuxième mensonge, ce sont les mots utilisés par José Bové : « rafles », « camps d'internement », « miradors », pour parler de ce que fait l'armée israélienne, c'est-à-dire des mots qui impliquent une comparaison avec le nazisme. Enfin, le pire, ce sont les déclarations du chef de file du mouvement antimondialisation à la télévision, selon lesquelles les attentats, les agressions antisémites en France, étaient peut-être imputables au Mossad.
L'homme qui fait des sauts de puce de Seattle à Porto Alegre et de Porto Alegre à Ramallah, ce n'est pas Astérix, c'est Touristix. José Bové, c'est le tourisme érigé en politique. Dans un premier temps, on dit : les Israéliens sont des nazis, et tous les Juifs qui les soutiennent aussi. Dans un deuxième temps, une fois qu'on a nazifié les Israéliens, on reverse sur Israël l'image de la pieuvre ou de l'araignée et le discours paranoïaque des Protocoles des Sages de Sion : ce sont les Juifs qui tirent tous les fils. On nous dira demain qui paye les bombes humaines pour légitimer leur répression.
Là-dessus, il faut donc être très clair : soit José Bové est désavoué par le mouvement antimondialisation, la Confédération paysanne, ATTAC et Le Monde diplomatique, soit nous pouvons tenir ces mouvements pour comptables de ses discours et affirmer que l'antisémitisme de demain viendra de ce camp-là.
C'est le progressisme aujourd'hui qui est en train d'engendrer les monstres. José Bové est l'un de ces monstres, et il n'est pas le seul. Il y a eu cet autre José, José Saramago, qui a comparé l'occupation de la Palestine à Auschwitz. Il a été désavoué par ses compagnons du Parlement international des écrivains. Mais qu'ont fait ces derniers ? Ils ont sommé la directrice de France Culture de désinviter Élie Barnavi, représentant d'un gouvernement « terroriste, néofasciste et nazi », à une émission à laquelle ils devaient participer. Laure Adler n'a pas cédé : Juan Goytisolo a donc refusé de s'asseoir à la même table que l'ambassadeur.
On pourrait vivre avec la violence des banlieues. Mais qu'à cette violence s'ajoute celle d'un discours qui nous dit : « Soit vous vous désolidarisez d'Israël et vous épousez complètement la cause palestinienne, soit vous êtes des nazis et vous en payerez les conséquences », c'est accablant. Le XXIe siècle est en train de nous coudre sur la poitrine une croix gammée à la place de l'étoile.
Alain Finkielkraut
no comment....
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