Un Prisonnier de trop , par Léon Maillé |
Emprisonner un syndicaliste est très pédagogique, comme s'est plu à le démontrer la grande presse au travers de la multitude d'articles qu'elle vient de consacrer à José Bové.
En résumé :
Pauvre police qui nous la joue à grand spectacle pour arrêter un non-violent tranquillement chez lui, alors qu'elle est incapable d'arrêter l'assassin d'un préfet
Pauvres politiciens tartuffes qui se réjouissent d'une décision de justice exécutée au prétexte qu'elle serait la même pour tous, alors qu'eux, s'ingénient par tous les moyens à la contourner en usant, parfois jusqu'au découragement, des juges ou des procureurs intègres
Pauvre pays où les pollueurs ou les trafiquants (farines animales, sang contaminé,etc...) sont blanchis, alors que les syndicalistes courageux sont incarcérés
Etrange société :
où, en quelques années, les trois quart des consommateurs ont compris les dangers des OGM et les refusent
où, un ancien premier ministre, M. Juppé, ne cesse de répéter qu'il est important de réfléchir au discours... d'un taulard appelé Bové
où, même le Président Chirac, dans sa déclaration du 13 juin, exprime toute sa réserve à propos des OGM
Mieux encore, où, dans une lettre ouverte, une centaine de chercheurs et de généticiens de l'INRA et aussi du CIRAD, là-même où Bové avait détruit du riz OGM, se solidarisent avec l'incarcéré en reconnaissant à posteriori le bien-fondé de son combat !
Face à cela, pour rendre justice à José Bové, n'y aurait-il pas d'autre décoration que la prison ?
L'y mettre et l'y maintenir en condamne les responsables.
Article écrit par Léon Maillé, paysan du Larzac
Catherine
Création de l'article : 2 juillet 2003
Dernière mise à jour : 15 juillet 2003
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