Communiqué de l'intersyndicale CGT-CNT-FSU-SUD
de la Bibliothèque nationale de France
Non à la répression anti-syndicale !
Non au licenciement de notre collègue !
Le 11 juin dernier, notre camarade Nicolas, salarié de la société IDEX&CIE, société sous-traitante de la Bibliothèque Nationale de France (plomberie/climatisation), a été licencié pour «faute lourde». La direction de sa société l'accuse officiellement d'avoir voulu porter atteinte à l'image et aux intérêts de l'entreprise. En réalité, l'unique acte précis que lui reproche son employeur est d'avoir écrit un article dénonçant les conditions de travail chez IDEX&CIE, qui est paru dans Le Combat Syndicaliste, le journal de la Confédération Nationale du Travail et dans une autre revue militante. De plus, le fait que notre camarade ait assisté plusieurs de ses collègues lors de leurs procédures de licenciement et qu'il ait fait grève 4 jours au mois de mai à propos de la réforme des retraites a fortement joué dans la décision d'IDEX&CIE de le licencier.
C'est donc clairement pour son action syndicale que notre camarade est aujourd'hui victime d'un licenciement. En agissant ainsi, la direction d'IDEX&CIE commet un acte de répression anti-syndicale inacceptable, puisque c'est le droit constitutionnel de se syndiquer librement qu'elle ose remettre en cause. De plus, en voulant empêcher ses salariés d'écrire des articles dans les journaux de leurs choix, elle n'hésite pas à bafouer leur droit de libre expression. Dans cette affaire, la direction de la Bibliothèque Nationale de France porte aussi une part de responsabilité. En effet, elle ne peut ignorer ce qui se passe dans son établissement et en se taisant, elle se rend complice de la répression anti-syndicale. Il faut donc qu'elle prenne clairement position contre ce licenciement. Par ailleurs, ce licenciement s'inscrit dans le mouvement d'intimidation et de restriction des droits syndicaux que connaît actuellement notre pays, comme en témoigne les poursuites pénales de manifestants lors de la grève générale contre la réforme des retraites ou l'emprisonnement de José Bové. Même la fonction publique n'est pas à l'abri de ce genre de pratiques : pression sur les enseignants, soi-disante illégalité de la grève à la RATP et au Palais des Beaux-Arts de Lille (les grévistes ont été accusés d'abandon de poste), intervention de la police à la B.N.F., etc…
Par conséquent, il faut que tous les salariés, syndiqués comme non-syndiqués, quelles que soient leurs opinions précises, s'opposent fermement à ce licenciement, car à travers lui, ce sont nos libertés fondamentales qui sont attaquées. S'il se réalisait, il créerait un dangereux précédent, dont nous pourrions tous être victimes demain. N'oublions pas qu'un coup contre l'un d'entre nous est un coup porté contre nous tous.
C'est pourquoi nous vous appelons à envoyer des lettres de protestation contre ce licenciement à la société IDEX et à la direction de la B.N.F.
IDEX&CIE,
monsieur le directeur d'agence,
40 avenue Gambetta,
92150 Suresnes (n° fax : 01.41.38.58.21)
Bibliothèque Nationale de France
madame Agnès Saal
directrice générale
Quai François Mauriac
75013 Paris (n° fax : 01.53.79.40.40).
brissambre
Création de l'article : 31 juillet 2003
Dernière mise à jour : 30 juillet 2003
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