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Banque Mondiale des Citoyens (Le trou noir du capitalisme) |
Une Banque Mondiale des Citoyens avec une monnaie non convertible pour un autre fonctionnement de l'économie
1. Présentation
Pourquoi créer une Banque Mondiale des Citoyens ? Parce que le système financier de la planète a conduit à des catastrophes financières énormes dont les conséquences sur les populations sont des plus désastreuses et que l'avenir de l'économie semble des plus sombres quant aux conséquences futures, il paraît nécessaire et urgent de trouver un système alternatif.
Pourquoi surnommer une Banque « le trou noir (du capitalisme) » ? Parce que cette Banque doit petit à petit absorber l'ensemble de l'économie de la planète. Comment ? En créant une monnaie qui ne soit échangeable avec aucune autre monnaie. Une monnaie qui ne soit que scripturale. Une monnaie qui ne peut sortir de la banque en aucune façon puisque le contrat avec les clients doit stipuler que les transactions entre les clients de la banque ne peuvent être réalisées qu'avec d'autres clients de la banque dans la monnaie spécifique de la banque. Pour qu'une entreprise puisse fournir une entreprise ayant un compte à la Banque Mondiale des Citoyens, elle doit obligatoirement accepter d'ouvrir un compte à la Banque Mondiale des Citoyens afin d'obtenir sur son compte le virement de son client.
La seule façon pour un client qui possède un compte créditeur de sortir de la Banque Mondiale des Citoyens est d'acquérir des biens à d'autres clients de la Banque Mondiale des Citoyens pour mettre son compte à zéro. Cette précaution est nécessaire pour éviter que des individus mal intentionnés puissent trouver une façon d'acquérir le pouvoir d'achat d'autres individus et de quitter la Banque Mondiale des Citoyens en ruinant les autres clients de la banque.
La Banque Mondiale des Citoyens ne doit fonctionner qu'avec des individus acceptant la totale transparence de leurs transactions financières, puisque l'ensemble de leurs transactions passent sur leur compte.
2. Principe de fonctionnement de la Banque Mondiale des Citoyens.
La Banque mondiale des Citoyens est créée pour mettre en place un système d'échange qui soit anti-spéculatif. Dans ce but, les fonds existants sur les comptes des citoyens du monde ne peuvent servir qu'à acquérir des biens à usage personnel (clause de la charte). Les fonds des comptes des citoyens de la Banque Mondiale des Citoyens ne peuvent pas être utilisés pour acquérir individuellement des actions ou d'autres produits financiers. Seule la Banque Mondiale des Citoyens peut investir dans ces placements, avec l'argent des clients placé dans un compte collectif d'investissement. La Banque Mondiale des Citoyens finance la valeur ajoutée des entreprises en effectuant à la demande des entreprises les virements sur les comptes des salariés des rémunérations que l'entreprise désire verser, par la contrepartie du débit du compte de l'entreprise. Quand la valeur ajoutée est réelle, la monnaie peut être créée sans limitation par la Banque Mondiale des Citoyens, sans risque d'en dévaluer la valeur. Mais il y a une condition, c'est que la valeur ajoutée ne soit pas artificielle et donc que les rémunérations demeurent dans les limites fixées par la charte. L'argent prêté par la Banque Mondiale des Citoyens n'est pas remis à la disposition des entreprises pour l'usage de leur choix. Les plafonds de prêts sont déterminés au coup par coup. Des logiciels doivent aider à la décision en utilisant les statistiques du secteur d'activité. Mais des projets ambitieux doivent pouvoir être financés. Les décisions doivent être prises par plusieurs groupes de décideurs. Un décideur local et d'autres décentralisés afin de ne pas céder aux amicales pressions qui pourraient exister. La monnaie utilisée doit être la même sur toute la planète. Le but est, au plus court terme possible, que les salariés du monde entier perçoivent des salaires de fourchette équivalente. Dans un premier temps le salaire de base doit être évalué différemment dans chaque pays de façon à ne pas rompre totalement les échanges entre tous les pays. Petit à petit les rattrapages devront être effectués afin que le salaire de base devienne le plus rapidement possible le même sur toute la planète.
Les entreprises qui reçoivent des virements des clients achetant leur production sont créditées du montant des ventes par le débit des comptes des différents clients. Les clients sont invités à financer les biens de production par un prélèvement systématique proportionnel aux revenus (clause contenue dans la charte de la B.M.C). En fait, ils ne financent que la différence entre les nouveaux investissements et l'amortissement des anciens. Les entreprises qui doivent acquérir des biens de production pour se développer doivent obtenir l'épargne provenant des prélèvements systématiques. Cette épargne doit être accordée aux entreprises selon la volonté des épargnants qui doivent pouvoir orienter leur épargne en fonction de l'importance qu'ils accordent aux projets. Un rapprochement entre les entreprises et les clients de la B.M.C doit être fait grâce à des outils placés sur Internet, afin que les clients puissent orienter l'épargne en fonction des besoins affichés. L'épargne confiée aux entreprises par les clients n'est utilisable par les entreprises que pour acquérir des biens ou des services. L'entreprise retrouvant sa fonction essentielle, satisfaire les besoins de ceux auxquels les biens ou les services sont destinés. L'enrichissement personnel des entrepreneurs étant toujours possible dans les limites à déterminer dans les clauses de la charte (en prenant par exemple comme base la valeur des richesses réellement produites, en coût standard, l'amélioration mesurable de la productivité ou l'amélioration du bien-être des populations selon des critères à définir).
L'épargne des citoyens doit être prêtée sans intérêt aux entreprises qui s'engagent en contrepartie à respecter la charte des clients de la Banque Mondiale des Citoyens. Ce prêt peut être juridiquement effectué sous forme d'investissement dans des entreprises à capital variable. Lorsque les entreprises perçoivent le règlement des biens qu'elles ont vendus, la contrepartie de la valeur ajoutée solde le compte antérieurement débité du financement des rémunérations alors que la partie correspondant aux amortissements des biens est affectée au remboursement de l'épargne, proportionnellement à l'épargne effectuée préalablement. Ce remboursement de l'épargne permet de ne financer que la différence entre anciens et nouveaux investissements. Tout ceci est réalisé automatiquement à partir de programmes informatiques préalablement installés. La charte de la B.M.C. doit préciser entre autres éléments que les entreprises ne doivent pas réaliser de profits puisqu'elles peuvent être financées gratuitement en cas de besoin, que les rémunérations des responsables doivent être limitées à un plafond à déterminer et que l'entreprise ne doit pas réaliser de dépenses somptuaires (de standing). Les citoyens sont incités à entrer dans le circuit de la Banque Mondiale des Citoyens en raison du fait qu'ils demeurent collectivement propriétaires des biens de production des entreprises puisque la Banque Mondiale des Citoyens investit dans les entreprises à capital variable. Les citoyens bénéficient d'une hausse de leur pouvoir d'achat par rapport à leur pouvoir d'achat de salarié compte tenu du fait qu'ils ne paient plus de profits. Le non-cumul des profits dans les coûts réduit considérablement les prix, puisque dans le système capitaliste, les profits s'ajoutent aux profits quand les entreprises se vendent entre elles les biens pour les transformer avant de les distribuer aux consommateurs. En contrepartie des avantages que les clients de la Banque Mondiale des Citoyens obtiennent grâce au contrôle des entreprises, les clients doivent accepter de financer les coûts de gestion de la banque, par des frais proportionnels à leurs revenus (clause de la charte). D'autre part, les pertes occasionnées par les faillites des entreprises doivent être mutualisées et prélevées également de façon proportionnelle aux revenus (autre clause de la charte).
L'ensemble des frais que doivent payer les clients pour le bon fonctionnement de la Banque Mondiale des Citoyens peut paraître excessif. Pourtant, dans le système actuel, tous ces frais sont financés par les travailleurs, indirectement, de la façon la plus opaque qui soit, dans les prix des produits qu'ils achètent. En plus ils financent aussi les profits.
La Banque Mondiale des Citoyens doit réduire ses coûts en automatisant le plus possible les transactions effectuées et les procédures d'affectation des fonds liés à la valeur ajoutée et d'épargne pour l'investissement. Les rémunérations des gestionnaires de la Banque Mondiale des Citoyens doivent demeurer dans la moyenne des rémunérations versées et si possible être en dessous de la moyenne pour des raisons déontologiques vis-à-vis des citoyens du monde. Travailler pour la Banque Mondiale des Citoyens est un acte citoyen qui ne doit permettre d'obtenir aucun privilège.
3. Comment éviter les dérives ?
En empêchant l'argent de sortir de la Banque Mondiale des Citoyens, il devient plus difficile d'abuser de la banque (de l'escroquer). La seule façon de pouvoir réaliser une dérive du système consiste au fait de vendre dans une monnaie différente de celle de la Banque Mondiale des Citoyens des biens qui auraient été financés par cette banque. Les clients qui effectueraient ce genre de dérive seraient poursuivis en raison du nom respect des engagements pris lors de l'ouverture du compte à la B.M.C. Les entreprises travaillant avec la Banque Mondiale des Citoyens doivent s'engager à mettre en ligne l'ensemble de leur comptabilité qui doit être tenue en temps réel (clause de la charte). Des contrôles informatisés de la comptabilité des entreprises doivent pouvoir mettre en garde les responsables locaux et ceux qui ont été associés aux engagements de la B.M.C vis-à-vis des entreprises, des risques réels et des dérives possibles. Un classement en temps réel des créances irrécouvrables et des créances à risque doit permettre d'évaluer les capacités de gestion des responsables de la prise de risque. Pour les risques importants, le nombre de responsables pourraient être accru. Il pourrait être proportionnel aux risques à prendre.
4. Mise en œuvre de la Banque Mondiale des Citoyens
La Banque Mondiale des Citoyens doit être créée, si possible dans un pays accueillant « normal », dont l'intérêt de voir la Banque Mondiale des Citoyens se créer sur son territoire serait compatible avec ses projets (peut-être le Brésil, l'Argentine ou des pays d'Afrique.). En cas d'impossibilité de trouver un pays « normal » pour créer la B.M.C pour des raisons politiques (pression des dirigeants des pays capitalistes), la recherche d'un paradis fiscal devrait être faite. Utiliser un paradis fiscal peut paraître contraire à la déontologie du projet. Pourtant, en cas d'impossibilité de créer ce projet dans un pays « normal » l'utilisation d'un paradis fiscal permettrait de se battre avec les armes de ceux que l'on combat, avec le but ultime de faire en sorte de rendre les paradis fiscaux obsolètes. La Banque Mondiale des Citoyens ne doit être qu'une I-Banque, c'est à dire une banque sans guichet qui ne fonctionne qu'avec des virements effectués par l'intermédiaire d'Internet. L'investissement est principalement informatique, mais dans les régions de tous les pays des individus doivent être recrutés pour réaliser des accords avec les clients potentiels. Études des bilans prévisionnels réalisés grâce à des outils d'aide à la décision. Décisions qui ne peuvent être prises qu'après accord d'au moins trois responsables dont les deux responsables non locaux doivent être désignés au hasard par l'informatique. Le personnel de la Banque Mondiale des Citoyens ne doit avoir comme investissement qu'un ordinateur portable pouvant être connecté à Internet et un téléphone portable leur permettant d'être joint par la clientèle. Un véhicule peut être nécessaire dans des lieux ou la clientèle est clairsemée sur le territoire. La Banque Mondiale des Citoyens étant une création à finalité humaniste, les premiers clients comprendront qu'ils doivent faire l'effort d'aller vers le conseiller afin d'éviter les frais de gestion qui de toute façon doivent être répartis sur l'ensemble de la clientèle. Les clients suivants, enseignés par leurs prédécesseurs feront la démarche aussi aisément. L'information de la clientèle devrait être faite régulièrement par Internet, ce qui doit réduire considérablement les coûts de gestion. Pour ceux qui n'ont pas Internet, un système de parrainage devrait pouvoir être mis en place afin de faciliter la circulation de l'information. Les entreprises financées par la B.M.C devraient relayer l'information à la clientèle, chaque entreprise devenant partenaire d'un grand système de gestion économique humaniste. Quelques administrateurs doivent être recrutés. En fonction des capacités de la technologie, des lieux de travail ponctuels ou permanents seront ou non mis à leur disposition. La recherche des moindres coûts de gestion doit conduire à envisager d'utiliser la technologie pour créer les contacts entre les personnels qui ont besoin d'échanger, sans que des rencontres physiques soient obligatoirement nécessaires. Les administrateurs devraient être une force de proposition, relayant les demandes de la clientèle en tant qu'utilisateurs et financiers ainsi que les problèmes des techniciens. Le but de la démocratie participative étant de soumettre toutes les propositions des gestionnaires à la décision de la population. La seule initiative laissée totalement aux administrateurs serait de prendre des décisions urgentes pour que le fonctionnement de la B.M.C. ne soit pas interrompu.
5. Financement du projet
A partir de l'information circulant dans les milieux alter-mondialistes, un appel peut être lancé afin que les plus audacieux, les plus fortunés, les plus déterminés, prennent le risque de lancer le projet en acquérant les parts de la future B.M.C. permettant de créer le projet. Dans un second temps, des dépôts devraient être réalisés sur les comptes, sachant que statutairement les fonds versés ne pourront jamais être sortis autrement qu'en acquérant des biens à des entreprises acceptant d'ouvrir un compte à la B.M.C.
6. Détermination de la valeur de la monnaie
Dans un premier temps, il sera nécessaire que la rémunération payée aux salariés soit conforme à la législation en vigueur dans chaque pays. Le salaire minimum doit être respecté dans chaque pays. La monnaie à laquelle il faut donner un nom par exemple le « MS » pour monnaie scripturale ou « MOS » pour une question de prononciation ou autre nom à déterminer, doit équivaloir au minimum à une heure de salaire de base (smic). L'idéal étant de payer dans tous les pays l'heure de travail minimum au smic le plus élevé de la planète. Le « MS ou MOS » aura toujours pour valeur sa correspondance avec le SMIC horaire le plus élevé de la planète. Les salaires de chaque pays seront calculés en fonction du SMIC le plus élevé. Chacun pourra alors savoir comment il se positionne sur l'échelle mondiale quant à la rémunération de son travail.
Comme actuellement, les salariés des pays à monnaie forte pourront acquérir aisément des biens produits dans des pays à monnaie faible alors que le contraire est impossible. La monnaie étant unique, ce n'est pas la monnaie qui change de valeur mais la rémunération effectuée dans cette monnaie unique. Les citoyens des pays à rémunérations élevées seront alors dans la même situation que les citoyens à monnaie forte. Mais psychologiquement, l'injustice sera plus flagrante et devra rapidement être réparée. Le but de la création de la Banque Mondiale des Citoyens est de mettre fin à cette injustice, en réduisant petit à petit l'écart existant entre la valeur des rémunérations de chaque pays.
Le but ultime étant de mettre en place une autre monnaie basée sur le temps de travail. Une monnaie dont le fonctionnement est décrit dans un document consacré à un Système Monétaire International Alternatif (S.M.I.A.)
http://perso.wanadoo.fr/essais.bc/p....
bc33910
Création de l'article : 12 août 2003
Dernière mise à jour : 15 août 2003
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> Banque Mondiale des Citoyens (Le trou noir du capitalisme)
3 décembre 2003, par
2 remarques : 1. la monnaie virtuelle envisagée a son équivalent qui existe déjà du point de vue comptable ; au Fonds Monétaire International & Banque Mondiale, ça s'appelle le Droit de Tirage Spécial DTS représentant un pannier des 5 monnaies mondiales principales. 2. Si la finalité ultime de la BMC est de financer en coûts réels non spéculatifs des projets productifs viables, autant procéder en allant directement à la source du problème, à savoir supprimer les subventions ruineuses payées par les pays pauvres sous forme d'exonérations de taxes locales dans le pays hote sur les investissements étrangers directes.Ceci revient à neutraliser/stériliser les mouvements de capitaux qui ne sont motivés que par l'exploitation des différentiels d'impots entre pays sur le dos des plus pauvres.Idée qui vaut peut-etre d'etre approfondie et elle peut etre faisable ; elle sert également à décourager les délocalisations mal intentionnées des entreprises , donc aider les emplois à leur emplacement d'origine et éventuellement soutenir les recettes fiscales des pays destinataires ainsi que leur croissance économique réelle donc leurs propres emplois et pouvoir d'achat. P.S :pourriez-vous transmettre copie de ces remarques à vos collègues du forum social local de Narbonne dont les coordonnées internet m'échappent pour l'instant
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> Banque Mondiale des Citoyens (Le trou noir du capitalisme)
9 septembre 2003, par
deux points qui me laissent perplexes.
une monnaie scripurale et non convertible.
des acteurs uniquement producteurs. Un marché aussi exclusif que celui de votre système est rédhibitoire pour les investisseurs. La perspective de ne pouvoir marchander qu'avec les membres de la confréries n'est vraiment pas inspiratrice, reconnaissez-le. Il faudrait imaginer de grosses fortunes capables de creer un Etat pour réaliser un marché viable, et quelle grosse fortune se découvrirait soudainement la fibre solidariste ? Ou alors, il faudrait espérer la souscription de sociétés déjà en place, et en nombre suffisant pour assurer la diversification et l'autosuffisance du marché en question. Vers qui écouler les marchandises et services produits, si il n'y a pas de consommateurs en monnaie telle que vous la décrivez ? Vous ne parlez pas de structures de distribution, comme si les marchandises ne faisaient que circuler entre les entreprises membres de cette banque, pour finir par être stockées jusqu'à péremption ? Votre proposition existe finalement sûrement déjà, sous formes plus locales, que l'on appelle coopératives et mutuelles. La Banque Populaire aussi trouve son origine dans de telles aspirations, mais elle ne visait pas je crois, à l'établissement en parallèle d'un marché. Je pense que cette monnaie peut plutôt être une unité comptable pour une société mère qui gère un groupe, selon une déontologie particulière. Mais l'intégration au sein du marché existant me semble incontournable, à moins de réaliser un petit réseau, qui n'aura probablement pas vocation à être ce "trou noir" dont vous parlez... Je continue à penser que l'établissement d'une économie équitable et génératrice de véritable croissance est un aboutissement politique, l'effet de l'action d'Etats enfin unis , devenus les artisans d'un monde désirés par des peuples enfin éclairées.
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> Banque Mondiale des Citoyens (Le trou noir du capitalisme)
11 septembre 2003, par
Pourquoi une monnaie scripturale non convertible ?
Pourquoi une monnaie scripturale ? La monnaie ne devant être qu’un moyen d’échange, elle devrait être créée chaque fois que de la richesse est créée et mise sur le marché puis disparaître chaque fois que la richesse est acquise par les particuliers. Seule la monnaie scripturale peut être créée puis disparaître aisément, puisqu’il suffit pour cela d’une écriture comptable de l’organisme chargé de créer la monnaie. La création de monnaie se fait par une écriture comptable, un débit au compte de l’entreprise qui désire payer ses salariés et un crédit sur les comptes des salariés qui laissent à l’entreprise la propriété de la contrepartie du travail qu’ils ont réalisé. La destruction de la monnaie se fait par l’acquisition, par les salariés devenus consommateurs, des biens de l’entreprise. Le solde du compte de l’entreprise représentant le montant de la monnaie en circulation, montant qui correspond aux biens non acquis par les consommateurs. Lorsqu’une entreprise transfère sa production à une autre entreprise, pour la vendre à des consommateurs, la dette de l’entreprise vis-à-vis de la banque créatrice de monnaie, est transférée à l’entreprise qui acquiert la production. La création de monnaie ne change pas de volume. Seul le débiteur est modifié par un simple jeu d’écritures, un débit à l’entreprise qui acquiert la production et un crédit à l’entreprise qui la transfère. L’entreprise qui acquiert la production doit être accréditée par la B.M.C. à laquelle elle doit avoir un compte ouvert. La technologie actuelle permet de généraliser les échanges par monnaie scripturale alors que depuis le début des échanges il avait fallu inventer d’autres moyens d’échanges devenus aujourd’hui inutiles. Ces autres moyens comportant des inconvénients parfois graves de conséquences (par exemples : mort d’hommes lors transferts de fonds, de braquages de banques ou de magasins).
Pourquoi une monnaie non convertible : La fluctuation des cours entre les monnaies conduit à des dérives spéculatives qui désorganisent l’économie réelle (celle constituée par les échanges de biens ou de services). La seule façon d’empêcher la spéculation sur la monnaie est d’utiliser une monnaie qui ne soit pas convertible.
Taille critique ? Pour que la Banque Mondiale des Citoyens (B.M.C.) puisse fonctionner il est en effet nécessaire qu’il y ait un minimum d’entreprises et de salariés-consommateurs. Avant que la B.M.C. soit opérationnelle, il sera donc nécessaire d’en faire connaître le principe de fonctionnement et d’inviter les entreprises et les salariés à souscrire un engagement à utiliser ses services à une date fixée pour son lancement. Le but de la proposition actuelle de création d’une Banque Mondiale des Citoyens est de faire connaître cette possibilité de mettre en place un système bancaire alternatif en espérant que ceux qui ont quelque influence dans l’organisation altermondialiste s’emparent de cette idée.
La Banque Mondiale des Citoyens (B.M.C.) doit être un organisme auquel les utilisateurs font une confiance totale, car la monnaie n’a de valeur qu’en raison de la confiance que l’on lui accorde. Seule une banque dont le but n’est pas de réaliser des profits sur sa clientèle peut obtenir la confiance de ses utilisateurs parce que le premier but de la B.M.C. est de faciliter les échanges (son second but étant de gérer l’épargne collective et de la mettre à la disposition des entreprises en fonction des décisions prises par les clients). La création de monnaie scripturale est l’opération la plus simple qui soit. Pour que la confiance des citoyens perdure, il est nécessaire que la monnaie créée le soit à bon escient. Pour cela, tous les utilisateurs de la B.M.C. doivent pouvoir contrôler en permanence les opérations réalisées par la B.M.C. La technologie permet ce contrôle grâce à l’informatique et aux moyens modernes de communication. Internet permet à chacun de s’informer sur les opérations réalisées par un organisme comme la B.M.C pour peu que la transparence soit assurée par la mise en ligne en temps réel de l’ensemble des opérations.
La Banque Mondiale des Citoyens répond à l’incapacité des États de se soustraire aux contraintes économiques et d’appliquer une politique contraignante. La Privatisation des Banques a ôté le pouvoir aux États et mis à mal la démocratie, puisque notamment dans la première puissance mondiale, les États-Unis, seuls les candidats bénéficiant de fonds gigantesques peuvent se présenter devant les électeurs. La démocratie est remplacée par la ploutocratie. Les puissances financières gouvernent par politiciens interposés. La libre circulation des capitaux conduit l’ensemble des États à se soumettre à la volonté des financiers qui peuvent décider du lieu de leurs investissements en fonction des conditions que les États sont prêts à leur accorder.
La B.M.C. utilise les mécanismes économiques en place, pour se réapproprier le pouvoir démocratique. Ce que les États sont incapables de faire (réappropriation du pouvoir de décision), la B.M.C. doit le permettre, en rendant à chaque utilisateur la possibilité de décider démocratiquement des investissements qui doivent être réalisés dans les entreprises. Les investisseurs, ce sont les clients de la B.M.C. Ils investissent obligatoirement une part de leur rémunération, celle correspondant à l’accroissement des biens de production. Cette condition est nécessaire pour que l’économie puisse se développer. Mas en contrepartie, les coûts de produits qu’ils acquièrent diminuent puisque les prix ne sont plus grevés par les profits. Ils récupèrent donc pratiquement immédiatement leur investissement (en comparaison du système actuel). Les entrepreneurs ont intérêt à travailler avec la B.M.C. puisque la valeur ajoutée représentée par le travail humain est financée gratuitement (sans intérêts financiers), et les fonds nécessaires aux investissements sont prêtés par la B.M.C., sans intérêt également, si les travailleurs acceptent de les financer grâce aux mécanismes démocratiques à mettre en place. Le but des entrepreneurs n’est plus d’accumuler des richesses en développant leur entreprise, mais simplement d’obtenir une rémunération plus importante qu’en étant simple salarié, sans prendre de risque quant aux investissements qui sont entièrement financés par la B.M.C. sur décision des clients intéressés (ce sont eux qui collectivement prennent les risques). Les salariés ont intérêt à travailler dans les entreprises financées par la B.M.C. puisqu’ils demeurent collectivement propriétaires des investissements des entreprises et bénéficient des gains de productivité grâce à la réduction des coûts des produits qu’ils peuvent acquérir avec la monnaie qui leur est remise en contrepartie de leur travail. Leur pouvoir d’achat croît en fonction des gains de productivité.
La démocratie ne se partage pas. Elle ne peut être utilisée pour la gestion des collectivités publiques, sans l’être dans la gestion de la production, car les choix faits pour satisfaire les besoins de chacun ont des conséquences notamment sur la santé, l’environnement, etc. Actuellement, la soumission du politique à l’économique débouche sur des dérives inacceptables. Penser qu’il faille attendre que les États réussissent à s’unir pour mettre en place une économie équitable c’est accorder à ceux qui conduisent actuellement le monde vers les désastres que l’on connaît, des capacités d’humanisation dont ils sont sans doute incapables. Paradoxalement, seul un rapport de force pourra sans doute faire évoluer le monde dans le sens de plus d’humanisme. Mais un rapport de force non violent. Un rapport de force dû à l’union de tous ceux qui souhaitent regrouper leurs efforts pour construire un système économique capable de résister au rouleau compresseur du système économique actuel.
Il n’est pas besoin de grosses fortunes pour mettre un tel système en place. Les investissements initiaux sont surtout des ordinateurs capables d’enregistrer les transactions. Ils seront remboursés aux investisseurs grâce aux premiers gains de productivité réalisés. Il suffit de convaincre un nombre suffisant de personnes prêtes à tenter l’expérience pour sortir du système actuel.
Pour le moment le projet de Banque Mondiale des Citoyens n’est qu’une proposition faite à ceux qui cherchent des alternatives au système actuel. Son développement dépend de chacun, de la volonté qu’il exprime de vouloir sa mise en place. Si vous voulez être tenu au courant de l’évolution du projet faites-le savoir en adressant un courriel. Pour que le projet ait une chance de voir le jour, faites-le connaître autour de vous.
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