Communiquer plus équitablement et plus efficacement |
« Un autre monde est possible »... et nous nous employons à le construire.
Un monde solidaire, un monde respectueux des diversités, un monde où les forts n'écraseraient pas les faibles. Un monde équitable. Bien des chemins, bien des approches convergent vers ces idéaux.
Au début, la presse a parlé avec un peu de condescendance des « anti-mondialistes », puis peu à peu s'est imposé le terme « d'alter-mondialistes ». Car les médias ont bien dû reconnaître que tous ces gens qui convergeaient de divers points de la terre vers divers lieux symboliques étaient en train, non pas de refuser la mondialisation, mais de la construire « autrement ».
Or, dans toutes ces rencontres, il subsiste un obstacle à l'échange d'idées, d'analyses, de projets, à l'harmonisation des luttes. Un obstacle qui est dévorateur de temps, d'argent et d'énergie.
La langue. Les langues.
Nous n'avons pas encore pris suffisamment conscience de ce problème, ni réfléchi aux diverses façons de contourner, puis surmonter cet obstacle.
Certes, les organisateurs ont à coeur de fournir le plus possible de traducteurs (dont un grand nombre de bénévoles). Certes, les traductions des divers documents de travail, les comptes-rendus sont traduits le plus vite possible dans les langues les plus répandues. Mais... outre que cela nécessite une énorme dépense d'énergie, cela diminue quelque peu l'efficacité des échanges et travaux. Les forces que nous combattons ont, elles, bien d'autres moyens et possibilités à leur disposition, même si cela les freine aussi parfois.
Or, des initiatives récentes méritent d'être portées à l'attention de tous ceux qui refusent la mondialisation libérale et son cortège d'injustices et d'oppressions.
En premier lieu, la décision du Monde Diplomatique de publier ses articles, parmi d'autres langues, en espéranto. Il offre ainsi un accès à l'information à tous ceux qui, maîtrisant mal les « grandes » langues, ont fait le choix de faire vivre et progresser un idiome alternatif et équitable.
Le site en espéranto du Monde Diplomatique
En deuxième lieu, l'article d'un universitaire français germanophone vivant au Japon, Alain Lauffenburger.
Je vous suggère donc de découvrir les propositions d'Alain Lauffenburger, ainsi que de considérer cette question: n'est-il pas paradoxal de vouloir lutter contre la mondialisation libérale, sans se poser la question du rôle de la langue, des langues employées, et des rapports de force, distorsions, pesanteurs que leur usage entraîne?
Une autre communication internationale est possible. A nous de la construire, car c'est beaucoup plus facile que cela pourrait sembler au premier abord si on n'y a jamais réfléchi.
Dominique C
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Dominique_C
Création de l'article : 21 août 2003
Dernière mise à jour : 20 août 2003
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> Communiquer plus équitablement et plus efficacement
26 août 2003, par
Bravo, Onagre. Dit comme ça, ça paraît évident. Mais rien n'est si simple ; Quand tu penses que la langue des signes (pour les mal entendants) n'est pas universelle ! Jestime beaucoup ta façon de continuer ce combat isa
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> Communiquer plus équitablement et plus efficacement
28 août 2003, par
:-)
Merci de ce message... Evidemment, tout n'est pas simple. Ni tout noir, ni tout blanc.
Mais le manque partiel de capacité d'invention des humains fait qu'ils se heurtent indéfiniment aux mêmes murs, à savoir : captation des pouvoirs, manipulations, conservations de leurs privilèges (y compris linguistiques...)
Ce que propose Alain Lauffenburger, c'est de lancer des ponts entre les divers idiomes, et non pas de les réduire à un seul (ce qui nous pend au nez avec l'anglais) mais d'en dynamiser l'usage, de relativiser le rapport de force entre les plus puissants et les moins répandus... et de donner voix au chapitre aux habituels exclus de la communication...
La langue des signes a bien des intérêts complémentaires, mais il me semble que les sourds et malentendants utilisent aussi le langage écrit, ou plutôt les langages écrits, qui sont dépendants de diverses cultures et manières de penser... Rien d'étonnant alors, qu'elle subisse des influences, et ne soit pas vraiment unifiée... Mais c'est peut-être aussi une richesse, cette diversité...
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