Millau, Paris, Miami, Cancùn...
Un premier programme. Le temps de voyager et de se poser une bonne paire d'heure dans un fauteuil d'avion ou dans un hall d'aéroport.
Se poser pour penser, réfléchir à cette destination, ce voyage.
Voyage au coeur du noeud : c'est là que ça se passe, que tout se décide ! Pour qui ? Pas pour nous en tout cas. Pas pour mon voisin qui vend son lait à roquefort. Pas pour ma copine, prof de français. Ni pour son élève, d'ailleurs. Pas pour le vieux qui a une retarite de misère, pas pour celui qui galère, pas pour celui qui rêve, ni celle qui danse, ni ceux qui triment...
A part ça, Cancùn, depuis Millau, ça me dit pas grand chose. Si. On m'a prêté un guide touristique du Mexique. J'y ai vu des photos : des grandes plages de sable blanc, des immenses hôtels avec piscine, une presqu'île et, au bout de cette presqu'île : un énorme palais des Congrès avec un terrain de golfe à côté.
Tiens, tiens, ça a pas l'air trop mal placé pour se réunir et se partager le monde. Tranquillement, tout au bout, comme ça on pourra fermer les accès comme on veut...
Entre nous, pour se protéger comme ça, il faut avoir des choses à cacher, à défendre, non ?
A part ça, dans ce guide, j'apprends aussi que Cancùn est une ville champignon, créee dans les années 70 là où vivaient une poignée d'indiens vivant d'agriculture. Créée pour permettre à de braves Américains du Nord de pouvoir se dépayser au bord d'une piscine dans un paysage reconstitué, asseptisé, inodore et sans âme.
Virés les Indiens paysans ! Après tout, ça sert à quoi de cultiver trois lopins de terre pour une centaine de familles alors qu'on peut se faire un maximum de fric au même endroit ?
Et voilà, Cancùn, depuis Millau, ça me donne déjà un drôle de goût dans la bouche. Quelque part, ça me fait penser au Larzac, quand un certain Debré avait méprisé les paysans il y a trente ans en voulant transformer leur terre en terrain militaire. Terre inculte, occultons-là ! Des familles y vivent ? On s'en fout, on a des choses plus importantes et plus juteuses à y faire...
Bref, il y a aussi le Mexique, Zapata, Marcos, Le Chiapas. Et là, on espère bien y trouver plus d'âme, de la combattivité et de l'espoir.
Affaire à suivre...
(Millau, le 1er septembre 2003)
Catherine
Création de l'article : 1er septembre 2003
Dernière mise à jour : 6 septembre 2003
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> Au départ de Millau...
2 septembre 2003, par
C'est pour que je reprenne du service qu'on interdit à José d'y aller ?
En bas, à gauche, A.L.
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