Madelin et José Bové dans ''Le Monde'' du dimanche 7 septembre |
A propos de l'entretien José Bové-Alain Madelin dans ''Le Monde''
A propos de l'entretien José Bové-Alain Madelin dans ''Le Monde''
Bonjour ''Beuve-Méry'',
A propos de l'entretien José Bové-Alain Madelin qui paraîtra dans Le Monde daté de demain dimanche 7 septembre, je vous remercie pour cet échange qui est stimulant sur deux pages, et sera aussi intelligent et informatif qu'un tel type de dialogue de presse parisienne puisse l'être.
Pour autant, permettez-nous autres, Bretons et Vendéens, d'être étonnés par l'inégalité de traitement dans la présentation des deux interlocuteurs sus-cités :
En effet, Alain Madelin, présentement député UMP, dans sa mini-fiche biographique est présenté en une quinzaine de lignes, dont plusieurs pour rappeler qu'il a été dans sa jeunesse extrémiste néo-fasciste du mouvement ''Occident'', et une autre pour signifier, non pas qu'il a fait 3,9 % à la dernière présidentielle ( à peu près le score de Rocard pour le PSU en 1969), mais qu'il n'a fait ''que'' 3,9.
Ce double jugement de valeur péjoratif (pour tout le monde, à moins d'être facho ou bien amateur pervers de petits scores électoraux) n'est pas symétrique, car dans sa mini-bio, José Bové, lui, n'est crédité sobrement que de ce qu'il a fait bien dans la vie. (Il est vrai, à sa décharge, qu'on ne connaît à José Bové aucun péché de jeunesse trotskiste, maoïste ou néo-fasciste, ni de fan de Danièle Gilbert ou de Guy Lux, et qu'il refuse obstinément de se présenter à toute élection présidentielle, même à un score supérieur à 3,9 %).
Cependant, je me dois de regretter que le dénommé Alain Madelin est donc inéquitablement maltraité dans vos colonnes, et que vous vous permettez de le rudoyer ainsi au nom d'un ''sinistrisme'' trop facile (''sinistrisme'' = préjugé favorable à la gauche contre la droite, et à l'extrême-gauche contre la gauche. Jamais, on se demande d'ailleurs bien pourquoi, le sinistrisme officiel en France ne dépasse les frontières extérieures de l'aire trotskiste et personne ne sait pourquoi le sinistrisme d'Etat n'ose jamais franchir le tabou de publier les propositions de l'ultra-gauche situationniste et libertaire contre la droite, contre la gauche et aussi contre l'extrême-gauche autoritaires, et leurs sous-cultures à poutres apparentes).
C'est la raison pour laquelle je me permets ce soir de voler au secours du sieur Alain Madelin qui sera humilié demain dans votre édition, non pas bien entendu pour ce qu'il est et ce qu'il a été (et probablement, malheureusement, pour ce qu'il sera encore, Madelin madelinesque), mais pour la crédibilité de votre journal, et aussi pour l'honnêteté des informations desservies à vos lecteurs, enfin pour José Bové lui-même, et surtout pour ses mandants paysans du tiers-monde de la Via Campesina, qui ont tous besoin que les informations le concernant ne soient pas faussées de façon trop visibles, de manière à ce que les supporters trop malheureux du dénommé Madelin puissent lire cet entretien jusqu'au bout sans aller voir directement ''Le Figaro'', et partant de là, puissent peut-être envisager un jour de rejoindre l'unité populaire sur des revendications concrètes et ponctuelles anticapitalistes, ce qui nous permettrait de résister radicalement à la dictature des marchés financiers, mais ceci est peut-être une chose qu'il est interdit d'envisager dans ''Le Monde'', quotidien vespéral où le droit trop facile d'insulter Madelin est échangé contre l'interdiction de toute revendication positive des exploités, et surtout celle de ne plus voir la rubrique ''ATTAC'' et ''antimondialisation'' rédigée par des journalistes multicartes trotskistes balladuriens.
.amicalement,
LucDouillard
Création de l'article : 7 septembre 2003
Dernière mise à jour : 7 septembre 2003
Page visitée 423 fois
|
|
Discussion associée à l'article.
Vous pouvez réagir à cet article ; le contenu n'est filtré ni par l'auteur de l'article, ni par le collectif.
Répondre à cet article |
|