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De retour sur le Larzac après ce séjour à Cancùn.
C'est l'heure des bilans, non ?
Plusieurs points, en vrac.
Le bonheur d'avoir pris part à une mobilisation internationale sur place, là où une bonne centaine de costumés nous usurpent le pouvoir de décider. Et cette satisfaction d'avoir été là, tous ensemble, toutes langues et couleurs confondues pour exiger la même chose : non à l'OMC.
Le souvenir de deux grosses manifestations, l'une marquée par la présence de ces 5000 paysans descendus de leurs campagnes d'Amérique du Sud et d'Amérique Centrale, l'autre par son aspect spectaculaire et qui risque bien d'entrer dans la mémoire militante pour sa démonstration non-violente et pacifique.
La tristesse et l'incompréhension du geste de ce militant coréen, producteur de riz, et dont la mort ne saurait empêcher la logique libérale de continuer à ronger ce qu'il nous reste de solidarité et d'humanité.
La déception tout de même quant à l'organisation de ce contre-sommet. Un contre-sommet : pour quoi faire ? Si ce n'est surtout empêcher ou parasiter le déroulement de la conférence interministérielle ? Programme de forums surchargé, même pendant les actions organisées, peu de participation... Peut-être l'occasion de se mettre en réseau et de tisser des liens ? Mais n'y a-t-il pas d'autres échéances (à froid) pour le faire (Forum Social Mondial, Forum Social Européen, Larzac 2003....). Mauvaise coordination des actions et circulation de l'information douteuse (malgré un lieu nommé "Centre de Convergences", mais qui ne convergait pas grand chose).
Je ne veux pas être de ceux qui arrivent les pieds sous la table et qui critiquent une organisation sans en connaître exactement les ressorts. Mais globalement, j'ai le sentiment qu'on a encore du boulot pour fédérer le mouvement antiglobalisation et ceci de manière internationale. Je ne parle pas que du côté des ONG et des intellectuels, mais également du côté de l'organisation des actions. A ce niveau-là, je crois que ceux que l'on combat ont plusieurs longueurs d'avance sur nous... A Seattle, il apparaît qu'une équipe d'activistes très efficaces a pris en main cette organisation. Nous aurions à nous rencontrer pour partager des pratiques, des moyens d'action non-violents afin de viser l'efficacité lors de ces événements, quelque soit le lieu.
Une analyse contrastée en ce qui concerne l'échec des négociations. Victoire ? Certes, tant que l'OMC n'arrive pas à conclure ses accords, c'est toujours ça de pris. Mais, ce n'est que partie remise...
D'autre part, si l'union des pays du Sud est une bonne chose, il ne faut pas oublier non plus les raisons profondes de celle-ci : les représentants de ces pays ne remettent pas vraiment en cause l'OMC. Leur intérêt est surtout de pouvoir aussi se partager le gâteau... A Cancùn, la part était trop petite et il n'y avait pas de chantilly.
Globalement donc, la lutte contre l'Organisation Mondiale du Commerce est pour moi avant tout locale. C'est en faisant pression sur tous les gouvernements y participant que nous pourrons empêcher des accords de se conclure. C'est l'organisation du rassemblement du Larzac, le FSE, les grèves contre la privatisation des services publics, l'arrachage des champs d'OGM...
La mondialisation ne se passe pas qu'à Cancùn. Elle est partout, dans ce que l'on consomme et dans la détérioration de notre vie quotidienne, de la solidarité entre les gens, entre les peuples.
Prochain rendez-vous contre l'OMC : Genève, 15 décembre 2003. Les ambassadeurs prennent le relais diplomatique, puisque le forcing n'a pas marché...
Catherine
Création de l'article : 26 septembre 2003
Dernière mise à jour : 26 septembre 2003
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> Au retour de Cancùn
27 septembre 2003, par
Chère Cat, bonjour,
Tu as bien profité de la baignade... aéroportuaire ?
Plus sérieusement, il est un point sur lequel je ne suis pas du tout d'accord avec toi. C'est lorsque tu dis que le Coréen est mort pour rien !
Il ne le sera QU'A CONDITION QUE MSO BAISSE LES BRAS !
Je ne voudrais pas que la Rue Droite Millavoise vienne à plonger à son tour dans la sinistrose ; voire l'indifférence qui a pu caractériser le site, en particulier autour de la lapidation d'Amina.
C'est par ce genre de mini-victoires que nous arriverons à faire infléchir une politique actuelle qui se veut MAUVAISE AVANT TOUT. En témoignent les derniers SONDAGES D'OPINION.
Je crois me souvenir d'un temps pas si reculé que ça où quelqu'un que tu connais comme moi disait en substance "qu'il saurait tenir compte de l'opinion publique, arrivé à un certain plancher de popularité".
Le plancher se rapproche. A nous de faire le nécessaire pour faire valoir ce qui est bon pour nos enfants.
Un peu de punch & de motivation, que diantre !
En bas, à gauche, A.L.
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