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Quel revenu pour le paysan ? |
INTERVENTION DU SECRETAIRE DEPARTEMENTAL DE LA CONFEDERATION PAYSANNE 34 LORS D'une ASSEMBLEE GENERALE "SOLIDARITE HERAULT"
Le revenu agricole moyen a baissé de 3,7% en France en 2002.Cela en raison d'une baisse des prix agricoles qui n'a pas été compensée par une hausse des subventions.Cette chute de revenu aurait été encore supérieure si le nombre de paysans n'était pas toujours en déclin (-2,8% en 2002).
On peut donc constater qu'avec cette perte de revenu,les paysans les plus fragiles se trouvent dans une situation de "non-revenu",qui aujourd'hui prend des dimensions de grande amplitude puisque 50% des agriculteurs vivent dans la précarité. On constate que l'agriculture dite productiviste engendre souvent des situations d'endettement qui finissent par pénaliser l'exploitation et conduisent progressivement à ces "non-revenus".Le revenu familial doit s'appuyer sur le revenu du conjoint qui a un travail hors de la ferme.
Les causes souvent sont des produits agricoles vendus par la filière coopération,négoce,grande distribution qui par le système de concurrence mondiale,et des pratiques de marges arrières tuent ce genre d'agriculture.
Par contre on voit se développer, souvent par de nouveaux paysans jeunes,après un premier emploi salarié dans les grandes cités,un retour au monde paysan.Avec peu de moyens,mais sans endettement,ils reprennent, par petits achats,ou fermages, des lopins de terres abandonnés,ou utilisent des communaux.
Ils créent de "mini-exploitations" dans des zones défavorisées en Montagne,ou en zone ingrate.Ils démarrent sans un véritable savoir-faire agricole,mais avec un niveau intellectuel élevé.A force de volonté,ils arrivent à développer des produits soit disparus,à nouveau proches de la nature avec peu ou pas de pesticides. Ils mettent en place des productions qui couvrent toute l'année.
Ce genre de paysan pratique au maximum la vente directe ;Par des marchés paysans,des fêtes,des comptoirs, des systèmes de paniers, et de vente à la ferme.Ce type de marché est en plein essor.Une partie des consommateurs se retrouve,réapprend les goûts et les plaisirs de manger plus sainement sans payer plus cher.
Ces paysans,avec certes des revenus modestes,arrivent à repeupler nos campagnes,nos écoles,à satisfaire des consommateurs à la recherche de produits du terroir.Ils font aujourd'hui un pied de nez à cette fameuse agriculture intensive qui souvent détruit l'environnement,la santé,et dont ses agriculteurs n'arrivent plus à "sortir" de revenus, et créent de la sorte des déséquilibres sur les marchés mondiaux,particulièrement contre les pays du Sud.
Mais ces derniers font des grands groupes agro-alimentaires une puissance financière qui désoriente les méthodes culturales,les traditions,la biodiversité, l'aspect culturel et engendre souvent la famine.Cette industrie agro-alimentaire, en partenariat avec certains gouvernements ,constitue la tête de l'OMC.Aujourd'hui,nous sommes nombreux à demander que l'agriculture sorte de l'OMC,car cela garantirait rapidement un veritable revenu pour les agriculteurs et une autonomie pour chaque pays.
"TOUT PAYSAN DOIT PAR SON TRAVAIL SE NOURRIR,SE CULTIVER,ET ELEVER SES ENFANTS"-condition nécessaire à l'épanouissement des démocraties.
Serge Azais
Création de l'article : 30 septembre 2003
Dernière mise à jour : 20 octobre 2003
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> Paysans de mon pays, je ne vous connais pas
30 septembre 2003, par
Ce constat lucide et finalement optimiste de Serge m'amène vers une autre réflexion : celle de la distance qui sépare le consommateur du producteur. Cette distance, accentuée au fil du temps par l'omniprésence de la grande distribution, nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir l'abolir.
Est-il normal que je sois obligée, alors que j'habite un petit village de 2000 âmes, de mener l'enquête pour savoir qui produit quoi autour de moi ? J'ai fini par trouver la bergerie de Nelly pour mes fromages, la cave de Max pour mon vin, la porcherie de Mickael pour ma viande... courage, il me reste encore à mettre la main sur l'adresse de ce gars qui, m'a-t-on dit, produirait du blé bio pas trop loin de chez moi, et puis celle du maraîcher, celle d'un bon éleveur de volaille ...
Bref, nous avons besoin de nous rencontrer plus souvent, de trouver des lieux pour cela. Que les paniers ne restent plus réservés à quelques privilégiés qui ont un jour trouvé la bonne adresse, un peu au hasard souvent.
Alors, paysans de mon pays, manifestez-vous, inscrivez vos noms, vos adresses, vos produits sur les sites internet de la Conf', sur les pages des journaux locaux... tant que l'enseigne de Carrefour sera plus facile à repérer que le petit panneau de bois "ici produits de la ferme" qu'on découvre au hasard d'une promenade en garrige, les gens continueront à remplir leurs caddies chez Carrefour. Beurk.
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