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Salut, je viens de m'inscrire comme rédacteur, et j'en ai une bien bonne à vous raconter.
Je n'ai jamais payé d'impôts. Au début, j'étais au RMI, alors pourquoi faire des papiers inutiles ? Puis j'ai travaillé : 8000 f / mois pendant 2 ans, puis 17 000 f / mois pendant 1 an et demi. Depuis 2 ans, je suis au chômage (10 000 f / mois). Je n'ai jamais rien déclaré.
Au printemps, j'ai reçu une lettre, ils m'avaient retrouvé. Je leur ai dit que c'était bien moi, j'ai fait une déclaration.
Vendredi 17 octobre 2003, je reçois une lettre du trésor public.
Ça y est, ils ont fait leurs comptes.
J'ouvre : 50 000 francs à payer
- Ben mon salaud, yton pas raté.
Aïe, ya une autre enveloppe : 50 000 francs de plus.
100 000 balles !
Pour moi, ce n'est pas grave : j'avais 40 000 francs de côté pour le jour où je me ferais choper. Et un Plan Epargne-Logement, avec de quoi payer le reste.
Donc voila, j'ai une maison potentielle en moins, et toujours de l'argent d'avance, assez pour avoir le temps de retrouver du travail.
Aucune importance, ça me fait plutôt sourire, cet argent qui va, qui vient. Ça me rappelle juste que je suis né à poil, et que mourrai à poil, sans un kopeck pour la suite.
Mais la question se pose : si je ne veux pas me fatiguer avec ça, je paye et basta, demain est un autre jour.
Mais où va aller l'argent ? un peu partout : un nouveau costume pour Pascal Lamy, un peu dans les crèches, les routes, Super Phénix, pour les copains au RMI, une paire de chaussure pour un gendarme ou une gendarmette, à doper notre agriculture ; à faire un TGV plus rapide, à payer une pute à un chef d'entreprise chinois pour lui faire signer un contrat avec EDF.
etc.
Une question d'occidental, qui a la vie facile et peut se payer le luxe de s'en foutre.
Payer, c'est la solution de facilité.
Ma responsabilité de citoyen, d'homme responsable me mène à dire : cet argent, c'est moi qui l'ai généré, donc c'est à moi de décider à quoi il va servir.
Nos aînés ont failli, comme dirait l'autre, ils n'ont pas été digne de la Terre qui leur a été confiée.
Dans l'existence qu'ils m'ont transmise, vivre dans la norme revient à pourrir la planète. A la pompe à essence, au super-marché, quand j'achète des habits, je pousse à l'exode des villageois qui vont s'entasser dans des sweatshops indécentes.
Quand j'achète un disque, j'engraisse Johnny en ne donnant presque rien à la petite troupe qui monte son premier spectacle.
Et comment gagner de l'argent sans travailler pour tous ces poux névrotiques ?
Comme tout le monde : en déclarer le moins possible, faire le reste au black, et ne plus payer d'impôts.
Alors, pour les impôts, que faire ?
Est-ce que j'ai vraiment le choix ?
Est-ce que je peux dire : OK, cet argent, je vous le donne, mais c'est moi qui décide à quoi il va servir.
Et comment ?
Peut-être que vous avez des réponses...
estoy
Création de l'article : 18 octobre 2003
Dernière mise à jour : 18 octobre 2003
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> Mes impôts.
3 décembre 2003, par
Les remarques de l'enseignant sont un peu longues mais contiennent les points essentiels.Primo,l'argent que tu as encaissé n'est pas au départ le tien mais provient des poches des autres contribuables ; il t'a été attribué par certains ronds-de-cuir anonymes qui ont failli à leurs responsabilités et ne devraient pas être là où ils sont et donc être punissables pour leurs défaillances avant toi le bénéficiaire de leur largesse au frais des autres.Ensuite, le vrai contribuable a en théorie la possibilité de contrôler l'utilisation de ses impôts payés sous forme de bulletin de vote, car la fonction principale des représentants du peuple(plusieurs centaines de députés, sénateurs et autres élus de tous poils)est justement de regarder de très près comment l'état dépense l'argent public, et ce lors du vote du budget de l'état.Donc il t'appartient de bien choisir ton député, lui demander de te rendre compte sur ce qu'il a fait lors du vote du budget et en cas d'engagements non tenus de sa part demander sa révocation soit en cours soit en fin de mandat
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> Mes impôts.
19 octobre 2003, par
Pour moi, qui collecte vos impôts (et les miens) tout au long de l'année, la question de la propriété ne se pose même pas.
Des rumeurs disent bien que quelque marginal remet parfois sur la sélette l'opportunité de mes missions. Mais que d'autre sinon un esprit jalou, qui s'est fait balancer lors du concours d'entrée dans la Maison Etat ?...
Chacun ici, aussi Altermondialiste soit-il, sait qu'il ne peut se passer d'impôts !...Ne serait-ce que pour soulager sa conscience : Qui paye ses dettes, s'enrichit ; c'est bien connu !...
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> Mes impôts.
18 octobre 2003, par
une remarque pour commencer le débat, mais qui me paraît au coeur de "pourquoi veuillé-je un monde solidaire" :
"cet argent, c'est moi qui l'ai généré, donc c'est à moi de décider à quoi il va servir." : je ne suis PAS DU TOUT d'accord ;
cet argent, ce n'est pas toi qui l'a généré, c'est une société TOUTE ENTIERE qui t'a permis de le générer ; parmi ce que nous produisons, nous n'avons RIEN le droit de considérer comme venant de NOTRE PROPRE TRAVAIL et de lui seul ; il faudrait pour cela vivre seul dans la forêt vierge. Mais depuis les débuts de l'humanité, l'homme est un animal social ; personnellement, je suis prof ; mais je suis convaincu que cela peut être transposé dans toutes les professions :
pour gagner de l'argent, j'enseigne ; tout d'abord, je ne peux enseigner que parce que d'autres professeurs m'ont auparavant appris la matière que j'enseigne : c'est donc d'abord eux qui génèrent cette "plus-value" qui me revient sous forme de mon traitement ; mais pour enseigner à mes élèves, j'ai besoin qu'ils viennent au lycée : sans les transporteurs scolaires, je ne pourrais enseigner ; et puis pour que ces élèves viennent au lycée et reçoivent mon enseignement, il a fallu qu'ils étudient à l'école, au collège, et c'est seulement parce que leurs instituteurs et professeurs ont commencé mon travail que je peux le poursuivre ...
Bref, mon activité ne génère une plus-value QUE grâce à la société au sein de laquelle je l'exerce et je vis ; et ce n'est donc pas à MOI qu'il revient de définir à quoi doit servir cet argent qui m'a seulement été prêté (comme la Terre nous a été prêtée un temps), mais à cette société, et c'est en tant que CITOYEN que je participe à cette décision, non en tant que contribuable ; c'est d'ailleurs pourquoi, aujourd'hui, on considère que le SDF est un citoyen comme le milliardaire, et va donc décider de l'emploi des fonds publics au même titre que le milliardaire : doit-on penser que le milliardaire payant un million d'euros d'impôt doit donner un million d'avis de plus que celui qui paye 1 euro ?
Alors, oui, on peut décider de travailler au black et payer le moins possible d'impôt ; voire ne plus en payer du tout ; c'est d'ailleurs le rêve de certains libéraux : pourquoi faire construire les routes par l'Etat alors que des entreprises peuvent les construire pour lui, et se rembourser ensuite sur le péage ? Pourquoi avoir des flics nationaux alors qu'il suffit d'embaucher une milice privée ? pourquoi entretenir une coûteuse Sécurité Sociale et des hôpitaux publics alors que chacun n'a qu'à travailler suffisamment pour payer une clinique privée ? Pourquoi cotiser pour la retraite des autres alors qu'il suffit de se démmerder pour mettre assez d'argent de côté pour ses vieux jours ? Pourquoi être un citoyen alors qu'on peut être un consommateur ? pardon ? vous dites ? vous n'avez pas les moyens ? ah ben démmerdez-vous, mon vieux ! mon argent, je l'ai gagné, il est à moi, il est pour moi, je le garde et j'en fais ce que je veux ! ! !
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