CA va très mal en effet en Palestine. La faute aux Américains ? Sans doute. Mais l'heure est a l'action, il faut stopper les voeux pieux et les belles incantations ! Or l'ONU demeure résoluement impuissante ! ! VOici un article du Joural "La terre" :
En quelques jours, les espoirs suscités par la " feuille de route " sont retombés dans un nuage de poussière et de sang, ne laissant plus subsister que le doute. Certes personne, ni en Israël, ni dans les territoires palestiniens, ne se berçait d'illusions après le sommet d'Akaba, qui avait vu le Premier ministre Israélien Ariel Sharon et son homologue palestinien Mahmoud Abbas, s'engager à mettre en œuvre le plan de paix élaboré par le " quartette " composé des Etats-Unis, de l'ONU, de l'Union européenne et de la Russie. Mais le changement d'attitude des Etats-Unis, symbolisé par l'engagement personnel d'un George W. Bush jusque-là réticent à intervenir, pouvait laisser espérer un renouveau des pourparlers de paix dans la région.
Ariel Sharon s'est chargé de dissiper ces espérances. Dès le 6 juin, deux activistes du mouvement islamiste Hamas étaient abattus en Cisjordanie, relançant immanquablement ce qu'on appelle un peu vite une " nouvelle flambée de violence " - comme si, finalement, le cycle des attentats et des " raids " israéliens dans les territoires occupés se relançait sans qu'aucune responsabilité puisse être imputée à quiconque… Deux jours plus tard, donc, le Hamas se vengeait en attaquant une position militaire israélienne dans le nord de la bande de Gaza, tuant quatre soldats. Quarante-huit heures de plus et le 10 juin, moins d'une semaine après Akaba, des hélicoptères israéliens surgissaient de nouveau dans le ciel de Gaza, lâchant en plein cœur de la ville sept missiles censés viser l'un des principaux chefs militaires du Hamas, Abdelaziz al-Rantissi. Celui-ci s'en sortait presque indemne, mais cet acte terroriste causait trois morts (dont une femme et sa fille de trois ans) et vingt-cinq blessés parmi la population. Dès lors en Israël, il n'était plus question de savoir si ce raid serait suivi d'un attentat-suicide, mais seulement de se demander quand, et où. La réponse est venue dès le mercredi 11 juin : dans un quartier populaire de Jérusalem, un kamikaze se faisait sauter dans un bus, tuant seize autres personnes, et fournissant du même coup un prétexte en or au gouvernement Sharon pour annoncer son intention " d'écraser totalement " le Hamas en le combattant par " tous les moyens ". Depuis, les raids d'hélicoptères se sont succédé presque quotidiennement, visant en particulier des militants du Hamas et signant en cela la reprise de la politique dite des " assassinats ciblés ". Une stratégie qui fait surtout des victimes parmi la population civile : au cours de la semaine qui a suivi le sommet d'Akaba, plus de 50 personnes ont été tuées de part et d'autre.
Néanmoins le dialogue n'est pas encore tout à fait rompu. Depuis la fin de la semaine dernière, plusieurs rencontres se sont ainsi déroulées entre responsables palestiniens et israéliens, avec des médiations tantôt égyptienne, tantôt états-unienne - l'émissaire américain John Wolf est en effet arrivé à Jérusalem samedi 14 juin à la tête d'une équipe de 12 observateurs, avec pour mission de veiller à l'application, dans ce contexte difficile, des premières mesures prévues par la feuille de route. Ainsi Washington persiste-t-il dans sa volonté de maintenir à l'écart ses partenaires du " quartette ", déjà absents du sommet d'Akaba. Sans soulever, il faut le souligner, de protestations véhémentes de la part des concernés. Ainsi Dominique de Villepin, le ministre français des Affaires étrangères, a-t-il déclaré le dimanche 15 juin que la constitution d'une force d'interposition internationale pouvait être envisagée à la condition expresse que " l'ensemble des parties le souhaite ". Etrange restriction, alors que la feuille de route prévoit explicitement cette mission, et qui semble signer l'effacement du " quartette " au profit des seuls Etats-Unis. Malgré tout, on évoquait lundi la possibilité d'un cessez-le-feu, Israël acceptant de mettre fin aux raids sur Gaza et de se retirer de la seule ville de Bethléem en échange de l'arrêt de toute activité terroriste. Une hypothèse qui bute sur les difficultés éprouvées par Mahmoud Abbas pour négocier une trêve avec les organisations qui, au sein du mouvement palestinien, refusent d'abandonner la lutte armée et les attentats. Non seulement le Premier ministre n'a pas les moyens matériels de veiller à l'application d'une telle trêve, en raison de l'anéantissement de ses services de sécurité, mais en outre il se trouve en position de faiblesse face à des mouvement radicaux que chaque bombardement israélien renforce en ravivant la colère et le désespoir de la population. C'est toute la stratégie de prise en tenaille de l'Autorité palestinienne, déployée avec constance par Ariel Sharon, qui se trouve mise en évidence. De fait, la présence sur le terrain d'une force impartiale, chargée de veiller objectivement à la réalisation concrète des premières mesures de la feuille de route - impliquant notamment, pour la partie israélienne, le gel de la colonisation - paraît plus que jamais vitale. Qu'attendent donc l'ONU, l'Union européenne… et la France, composante majeure de ces deux membres du " quartette " ?