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Une solution pour régler le problème de l'intermittence du spectacle
Est-il interdit de chercher des solutions ? Dans la majorité des cas on ne voit que dénigrement, refus sectaire, afligeant manque d'imagination, invectives, ou sentiment d'impuissance, le tout conduisant à quémander l'aide de l'Etat "papa". Alors, bonne nouvelle, voici une solution ! La seule solution, juste et viable, au problème de l'intermittence du spectacle, c'est de permettre que les revenus du travail des artistes, (tous les artistes, dont je suis, et pas seulement les intermittents) subviennent au financement de leur régime spécial. Logique, n'est-ce pas ? ça ne génère pas assez de sous dit-on ! Alors, sachez qu'une gigantesque manne financière, provenant du monde du travail artistique, échappe aujourd'hui complètement à l'attention du monde du spectacle. De quoi s'agit-il ? Il s'agit des droits actuellement perçus par des organismes très spécialisés, et très efficaces, chargés de récupérer, gérer, et redistribuer les revenus des œuvres dont elles sont dépositaires. (Sdrm, Sesam, Sacd etc..). Ces revenus sont ensuite redistribués aux « ayants droits » à savoir, les éditeurs, les créateurs, et leurs descendants. Ces droits sont régis par des conventions internationales (Convention de Genève, de Vienne, de Berne, Convention universelle de Paris, traité de L'OMPI, Convention de Rome pour la protection des artistes, interprètes ou exécutants, des producteurs de phonogrammes et des organismes de radiodiffusion etc…) Actuellement, la durée de protection des droits d'auteur est fixée à (+ ou -) 75 ans après le décès de l'artiste. Je propose donc d'établir une nouvelle convention, qui statuerait ceci : 1- Limiter à 25 ans, après le décès de l'artiste, le reversement des droits aux descendants directs (et uniquement directs). Cette mesure, certes impopulaire auprès de ces derniers qui vivent, pour certains, depuis des générations aux crochets de leurs géniaux aïeuls, serait en revanche une simple mesure de justice sociale pour l'ensemble du monde artistique pour la raison qui suit : 2- Une fois échue cette période de 25 ans, toute œuvre artistique tombée dans le domaine public, serait redevable des mêmes droits, mais ceux-ci seraient intégralement perçus au profit de l'UNEDIC DES ARTISTES. N'est-il pas logique qu'une petite partie du produit des ventes des œuvres des artistes décédés, concoure au renouvellement de la création artistique ? Ainsi, Ravel, Voltaire, Trénet, Marivaux, Van Gogh, Rodin, Prévert, Carné et tous les autres artistes créateurs disparus, verraient leurs œuvres alimenter un fond de soutient au monde du spectacle vivant. Avec ce principe d'accès aux droits sur l'oeuvre, les artistes ne devraient plus leur survie à la générosité d'autres branches d'activités, pas plus qu'à celle d'un gouvernement, mais aux recettes solidaires, générées par leur propre travail. De la sorte, toute œuvre exécutée, interprétée, enregistrée, utilisée, dupliquée, reproduite, etc… génèrerait perpétuellement des revenus. Cette mesure de bon sens, dans la société de type capitaliste qui est celle qui prévaut aujourd'hui, devrait permettre de régler l'essentiel des problèmes financiers liés aux activités spécifiques des artistes de tout bord. Les sommes ainsi prélevées devraient pouvoir couvrir sans difficultés les besoins liés à l'intermittence et pourquoi pas, à terme, couvrir une partie de l'assurance vieillesse. Les taux de ces droits seraient évalués et révisés en fonction des contingences. (mais il serait sage de veiller à ne pas alourdir inconsidérément le coût des produits culturels.) Par ailleurs, un nombre beaucoup plus important d'artistes pourraient en bénéficier. Ce système, solidaire en son principe, serait rapidement réalisable, puisque nombre de ces organismes de perception existent déjà. Ces derniers devraient simplement s'adapter aux nouvelles réglementations. Cette solution représente la sortie logique du labyrinthe des incohérences financières où se débattent les métiers artistiques à l'heure actuelle. Certes, de nombreux problèmes seraient à résoudre, et il est clair que la mise en œuvre d'une telle mesure, nécessiterait bien des adaptations. De plus elle se heurterait inévitablement à quelques intérêts particuliers. Mais l'intérêt de la collectivité est ici en jeu, et le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ? Avant de torpiller cette idée, soyez assez aimable de penser positif. Réfléchissez à sa faisabilité ! Mieux, même, apportez de l'eau au moulin ! Et si l'idée vous plait, faîtes-la circuler !
sol, 8 août 2003
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