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Soner en Prison... On surveille la prison !
Un surveillant se blesse en frappant un détenu... Lors de son incarcération en 2001 à la prison d'Epinal pour une altercation avec un chauffeur de bus malveillant, Soner Adanir, un jeune Strasbourgeois de 27 ans a été victime de violence de la part de quatre surveillants. Soner, sensible à l'injustice sociale, très impliqué dans la vie de sa ville, a du subir une sorte d'opération punitive, par des surveillants exaspérés d'entendre certaines vérités qu'il a pour habitude de dire librement. Dans l'action, un des surveillants se fracture la base du 4e métacarpien droit (traduction : fracture d'un os de la main) en frappant Soner. Quelques heures plus tard, la prison communique à la presse que ce surveillant aurait été sauvagement agressé par un détenu... Le malheureux souffrirait d'une "fracture du bras". Et pour couronner le tout, les surveillants se mettent en grève pour dénoncer la violence des détenus, et réclamer plus de moyens ! Transféré à la prison de Metz, considéré comme un individu tres dangereux, Soner subira encore des violences et des pressions, par des surveillants "solidaires" de leur collègue. Le 22 novembre 2001 au tribunal de grande instance d'Epinal, il écope de deux ans de prison ferme, 30 000 francs (4500 euros)de dommage et intérêts, 6 000 francs (900 euros) d'amande, cinq ans d'interdiction des droits civiques, civils et de familles, et cinq ans d'interdiction de séjour dans les Vosges... Sa peine sera confirmée en appel. La cassation ayant été rejetée, Soner devrait être incarcéré à partir du mois de septembre 2003, pour deux ans, pour s'être fait frapper par des surveillants... Le cas de Soner n'est malheureusement pas isolé ! L'impunité grandissante dont bénéficie l'ensemble des forces de l'ordre menace de plus en plus notre sécurité. Cette insécurité est souvent la conséquence de notre classe sociale et/ou de l'origine de notre famille. Et cette insécurité s'accroît encore plus fortement dans les zones de silences, entre quatre blocs, dans les quartiers populaires ou entre quatre murs, dans les prisons. Il n'y a jamais eu autant de personnes emprisonnées qu'en ce moment et l'ensemble des politiques menées ces dix dernières années vont dans le sens du tout sécuritaire, de la tolérance zéro et de la préférence carcérale. Mais qu'on ne s'y trompe pas, ni le cas de Nordine Bara ni celui de Zamani Derni ni le cas de Jawad Zaouiya ne nous laissent sans voix. L'un se "suicide" deux jours avant sa sortie, l'autre se "serait" pendu au mitard alors que la famille a constaté de nombreuses marques de coups sur le corps et le troisième meurt asphyxié dans sa cellule pendant que les secours "se perdent" dans les couloirs. C'est pour toutes ces raisons, pour Soner et pour tous et toutes les autres, que le comité de soutien de Soner et de surveillance des prisons appelle à être attentif dans les deux années qui suivent aux conditions carcérales ainsi qu'à la sécurité de Soner Adanir, mais aussi aux conditions et à la sécurité de l'ensemble de la population carcérale. Comité de soutien à Soner et de surveillance des prisons. Pour soutenir Soner et le comité de soutien et de surveillance, vous pouvez signer le texte en envoyant un mail à : Pour plus d'informations (récits des faits exposés par Soner, lettre-type à envoyer à la prison, etc.), aller sur http://www.festival-permanent.org. Soner se trouvera sans aucune ressource au moment de son incarcération. Si vous pouvez le soutenir financièrement, envoyer un chèque à l'ordre de "Université alternative", avec la mention "Pour Soner" au dos à l'adresse suivante :
Auteurs divers, 9 août 2003
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