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Fallait-il voter Chirac ? |
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Le 21 avril 2002, j’ai voté blanc ; je me rappelle d’une copine revenant des urnes, elle avait l’air dégoûtée d’elle même. Elle avait voté Chirac. J’ai encore de la peine en y repensant, comme si elle avait dû se renier pour "protéger la démocratie".
Je n’étais pas à la manif du 1er mai 2002, je trouvais pitoyable l’attitude du mouvement social ; j’avais l’impression que vous vous amusiez à vous faire peur, on aurait dit des fillettes parlant du loup dans une cour de récré.
Et à l’époque, je n’étais pas d’accord : je trouvais que la présence de Le Pen au second tour avait l’intérêt de révéler que ce type est un toquard ; beau parleur, mais incapable de présenter un programme un minimum consensuel. Sa présence au deuxième tour a nettement révélé qu’il n’a pas la carrure d’un président.
Je me disais que si je n’avais pas le choix de voter blanc, et si j’étais obligé de voter, je voterais plutôt La Pen que Chirac, et le recul conforte ma position. Pourtant, je vous assure que je ne porte pas Le Pen dans mon coeur...
Avec Le Pen au pouvoir, jamais nous n’aurions accepté le dixième du rouleau compresseur que Chirac est en train de nous faire avaler.
Comment aurait réagi la société française à la loi Perben (réforme de la justice), avec Le Pen à la présidence ? On aurait certainement été beaucoup réactifs à tous les débordements que cette loi permet.
En votant Chirac, vous avez, à mon avis, fait une lourde erreur.
On peut se dire que Chirac est un pitre, et n’avoir aucune considération pour cet homme, il n’en demeure pas moins très efficace. Il s’est entouré d’une équipe qui sait caresser la France dans le sens du poil (la sécurité, le droit des français à un service minimum, la sauvegarde du système français des retraites etc.), qui sait faire accepter des pilules énormes.
Cela apparaîtra peut-être clairement avec le recul, mais le retour en arrière effectué depuis 2002 est historique ; dans tous les domaines, on assiste à des régressions énormes, que nous acceptons passivement.
Avec Le Pen en face, nous aurions beaucoup plus réactifs, et une partie de l’électorat de droite aurait aussi été méfiante.
Décidémment, voter Chirac au second tour de 2002 était un bien mauvais choix.
anaboli
Création de l'article : 21 janvier 2004
Dernière mise à jour : 20 janvier 2004
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Fallait-il voter Chirac ?
17 octobre 2006
chirac, lepen ou un autre c’est pareil c’est tous des charlots.
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> Fallait-il voter Chirac ? Mais non bien sûr !
1er septembre 2005, par @rnO
Bien sûr qu’il fallait voter LePen, si vous connaisseriez les cités vous comprenderiez pourquoi LePen est passé au 2nd tour ! Et je peut vous dire que ce n’est pas forcément la gauche qui doit accedé au pouvoir, tout le monde a droit au pouvoir(y compris LePen)mais c vrai pas LO,LCR ou PT(car l’anarchie ne rime pas avec pouvoir).Sinon la pire et plus grande propagande est celle du"peuple"des gauches qui croyent que seules leurs idées peuvent exister et même une idéologie Libéral-Démocrate ne pourrait pas.Sinon voici les résultats en % : ExG(dont PCF):13,8%, gauche(dont Verts):29%, droite:33,7%, droite ruraliste(CPNT):4,2% et ExD(FN-MNR):19,2%. Ce qui serait marrant de voir ce serait LEPEN- MEGRET au 2nd tour de présidentielle,que feriez-vous ?
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> Fallait-il voter Chirac ? Mais non bien sûr !
22 avril 2006, par @rnO
Bien sûr qu’il fallait voter Le Pen, si vous connaîtriez les cités vous comprendriez pourquoi Le Pen est passé au 2nd tour ! Et je peux vous dire que ce n’est pas forcément la gauche qui doit accéder au pouvoir, tout le monde a droit au pouvoir (y compris Le Pen) mais, c’est vrai, pas l’extrême gauche car l’anarchie ne rime pas avec "pouvoir". Sinon la pire et la plus grande propagande est celle du "peuple" des gauches qui croit que seules leurs idées peuvent exister et même une idéologie libéral-démocrate ne pourrait pas. Sinon, voici les résultats : Extrême gauche (LO, LCR et PT) : 10,4% ; gauche (PS, MRC, Verts, PCF et PRG) : 32,4% ; droite (RPR, UDF, CPNT, DL, CAP 21 et FRS) : 37,9% et extrême droite (FN et MNR) : 19,2%. Ce qui serait marrant de voir, ce serait LE PEN-MEGRET au 2nd tour de présidentielles, que feriez-vous ?
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> Fallait-il voter Chirac ?
26 février 2004, par gejo
fallait-oublier les sommes enormes depensees pour leur petit dejeuneur et lui donner l apsolution et se demander ou vont les pieces jaunes toujours versees en liquide comme du champagne. j avais oublie dommage
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> Fallait-il voter Chirac ?
10 février 2004
Depuis quelques semaines je m’interroge sur le déroulement et les résultats des dernières élections présidentielles. Il semblerait que tout le monde essaie d’oublier ce tragique évènement. Pour des raisons évidentes je conçois que certains préfèrent refouler, pour emprunter à la psychanalyse, des actes qui semblent en parfaite contradiction avec leurs pensées et leurs engagements.
Cependant je pense que l’oubli n’est pas le meilleur moyen de vaincre la dissonance créée devant les urnes en ce funeste dimanche...
La plupart de mes amis, qui se disent en général « plutôt à gauche », se sont sentis obligés au second tour de voter Chirac. Le but de ce texte n’est pas de leur rappeler ce moment douloureux, encore moins de les culpabiliser, mais de les inviter à réfléchir sur les raisons qui les ont poussées à faire ce qui, quelques semaines auparavant, aurait été pour eux tout bonnement inconcevable.
Comme l’ont fait remarquer de trop rares analyses politiques au lendemain du premier tour, nous étions alors dans une crise de légitimité du système, crise sans précédents au cours de la Véme République : Une grande majorité des français venaient de dire, en votant pour les extrêmes, en votant blanc ou en s’abstenant, qu’ils refusaient de se laisser gouverner par les deux mouvances libérales majoritaires de notre échiquier politique : Le RPR et Le Parti Socialiste [Plus de 20% de votants pour les « extrêmes », gauche et droite confondues (LO, LCR, FN et MNR) ainsi que pour les candidats ayant fait rupture avec les « partis de gouvernement » (Saint-Josse !!, ex-RPR et Chevènement, ex-PS)].
"Les Français ont massivement refusé de voter pour ceux qui gèrent le pays, faute de la gouverner"
Du jamais vu ! Les gens s’étaient défait du traditionnel consensus qui les poussaient à s’exprimer majoritairement par opposition à l’autre camps, si semblable et si honni cependant. Un ras le bol généralisé. Des citoyens de plus en plus investis, malgré le matraquage sportif ou débilitant des émissions supposées les abrutir. Qu’en était-il de l’effet mondial tant attendu par Séguéla pour rassembler des gens appréhendés comme des supporters hurlants autour du messie socialiste, travailleur et sérieux, qui bien que privatisant à outrance (cad donnant aux capitaines d’industrie notre patrimoine commun) se réclamait de la lutte des classes.
La France, comme le monde en général, était le terrain d’expérimentation d’un nouveau militantisme : Malgré les diverses infiltrations partisanes, une myriade d’associations, de groupement divers, d’individus se réclamaient de la lutte contre la marchandisation généralisée du monde, contre le capitalisme, contre les inégalités grandissantes, contre un système politique qui est en définitive que la traduction institutionnelle des outils de défense d’une classe réduite de possédants.
Que dirent les médias institutionnels de cette déroute de la « gauche » lors de ce scrutin : « C’est la faute aux abstentionnistes, c’est la faute à la dispersion des voix à gauche... » Ils tinrent évidemment leur rôle traditionnel de propagandistes des classes dirigeantes. Par la suite tout fut fait pour que de cette fantastique victoire des citoyens, qui s’étaient mis à refuser un choix cynique que leur impose un système qui ne vise que sa perpétuation, se transforme en « problème Le PEN ».
Le guignol grotesque qui se trouvait par hasard l’heureux gagnant du siége de candidat au second tour devenait alors l’incarnation du mal absolu, un Hitler en puissance, et tous les citoyens raisonnables devaient lui faire barrage, pour qu’il n’entâmes pas un nouveau génocide en votant massivement pour Chirac. Tous les journaux, toutes les télés, tous les artistes du « show-biz », tous les intellectuels prirent alors la parole pour que les citoyens « lavent l’affront » et votent pour celui en qui tous reconnaissaient un « escroc » affairiste.
Je n’avais personnellement jamais vu une telle propagande à l’œuvre. Ca en devenait presque terrifiant. Durant cette période je n’étais pas en France et je n’étais donc pas directement touché par cette propagande ambiante, omniprésente. De l’étranger, privé de télé et de journaux français, j’avais la chance de devoir alors aller chercher l’information dans des médias indépendants (surtout sur le net) où des analyses objectives pouvaient être publiées. Des amis présents dans l’hexagone me firent part de l’énorme pression mise sur leurs épaules pour les contraindre à voter Chirac. Ne pas le faire revenait à voter le Pen ( miraculeuse arithmétique si peu démentie), donc à voter pour un Hitler en puissance : Ne pas le faire signifiait donc être un nazi. La plupart cédèrent à cette pression de tous les instants mises sur les épaules (chose explicable). Certains me dirent même (Ils perdirent aussitôt toute mon estime) que si c’était à refaire, ils voteraient Jospin au premier tour. On leur fit alors miroiter un « troisième tour social ». On leur dit de voter avec des gants, d’envoyer le bulletin Le Pen à Chirac...
Les élections sont maintenant derrière nous, avec les résultats que l’on connaît : Le gouvernement Raffarin (le Medef aux commandes), Sarkozy Ministre de L’Intérieur...
On semble être passé si près du but, et pourtant tout semble à refaire. Le pessimisme ne mène à rien. L’amnésie volontaire est plus qu’improductive. Plus que jamais il faut oser regarder en face ce moment « exceptionnel » où se sont dévoilées au grand jour toutes les forces de propagande susceptibles de sauver un système dont on a entrevu les limites.
Mais attention : A chaque fois qu’un « monde meilleur » a été pensable (pour reprendre la phraséologie d’ATTAC), une « contre révolution » conservatrice a su trouver les ressources nécessaires pour un renversement de tendance.
Aujourd’hui plus que de tous temps, les tenants de ce mouvement rétrograde peuvent s’appuyer sur un appareil médiatique qui a déjà fait ses preuves comme outil de propagande efficace (comme le montre l’entre deux tours).
Que peux-t-on faire pour éviter ce « retour de bâton » auquel nous préparent ceux qui n’ont aucun intérêt à ce que les citoyens se mettent à participer à la vie de la Cité, « retour de bâton » qui ne va pas manquer de venir sanctionner cet élan citoyen puéril d’une partie de la population archaïquement attachée aux valeurs démocratiques...
onfaitquoi ?
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> le bruit et l’odeur...
21 février 2004
Pour s’opposer à Le Pen, voter pour celui qui parlait du "bruit et de l’odeur" des immigrés n’est sans doute pas la meilleure solution...
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> Fallait-il voter Chirac ?
25 janvier 2004, par
evidemment qu’il fallait voter chirac, tu te vois voter le pen toi , on vote pour ces convictions et ces idées pas pour une autre raison.
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> Fallait-il voter Chirac ?
17 octobre 2006
moi j’me vois voter lepen le probleme en france c’est que la population interprete tout a sa façon et du coup comprends tout de travers.
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> Fallait-il voter Chirac ?
22 janvier 2004
je suis daccord mai 2 la à voter le pen sa va loin et puis quan on vote blan on ferme sa gueule !!!!!!!!!!
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> Fallait-il voter Chirac ?
21 janvier 2004
En votant Le Pen, vous avez, à mon avis, fait une lourde erreur.
On peut se dire que Le Pen est un pitre, et n’avoir aucune considération pour cet homme, il n’en demeure pas moins très efficace. Il s’est entouré d’une équipe qui sait caresser la France dans le sens du poil (la sécurité, le droit des français à un service minimum, la sauvegarde du système français des retraites etc.), qui sait faire accepter des pilules énormes.
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> Fallait-il voter Chirac ?
21 janvier 2004
Tout à fait d’accord avec vous. Je le pense depuis le début. Moi aussi j’ai voté blanc mais avec le recul je me pose égélement la question : "En quoi les gens qui ont voté Chirac ont-ils préservé la démocratie ?" Le gouvernement actuel est en train de saboter la démocratie en France. Si les français n’en prennent pas profondément conscience, on risque de connaître à nouveau une des pires périodes de notre histoire.
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