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Alerte ! Démocratie en danger ! |
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Je me permets de publier cet article de Jean Dornac, paru le 28 janvier 2004 sur le site altermonde.levillage.org :
Je peux paraître lassant avec de tels titres qui laissent penser que je tourne trop souvent autour du même sujet, que j’exploite un « fond de commerce ». Certes, on peut le penser.
Mais, mettez-vous à ma place : En moins d’une année, nombre de lois ou de dispositions ont été adoptées en France. Et ces lois vont toutes dans le sens des restrictions des libertés des Français. Le plus tragique restant que la grande masse du peuple ne se rend toujours pas compte de ce qui se passe aujourd’hui dans son pays. La léthargie est profonde, mortelle pour la démocratie dans ce pays.
Il ne faut évidemment pas affirmer des choses gratuitement, sinon cela signifierait une opposition de principe ne possédant aucune crédibilité. Or, si ce que j’écris est sans crédibilité, je peux remballer mes affaires et partir à la pêche... N’étant lié à aucun parti politique, je suis un observateur indépendant. On me dira qu’au travers de mon engagement altermondialiste je ne peux prétendre être indépendant. Eh bien si, et pour une fois la faiblesse de ce mouvement fait ma force ; sa faiblesse, c’est que justement il n’existe pas d’organe structuré à vocation de parti politique ni à vocation de gouvernance. Ça n’existe pas, ça n’existe pas encore, car l’espoir demeure qu’un tel organe verra le jour, et le plus tôt sera le mieux, tant pour la démocratie en France que dans le reste du monde. Mais du fait de l’inexistence d’un tel organe à ce jour, découle le fait que je suis réellement indépendant et que je suis réellement observateur de la vie démocratique de mon pays.
Que constate l’observateur que je suis : Rien que pour les derniers mois, le gouvernement a fait passer la loi dite « LEN » ; il est en train de tenter de faire voter les lois Perben II au Sénat ; d’ici peu, il va faire voter les dispositions de la loi Sarkozy II aggravant la loi I ; le Président Chirac accueille le Président chinois en grande pompe ; et, retour à Mr Sarkozy, celui-ci implante un premier policier dans l’école...
Tout ceci représente non pas un faisceau de présomptions, mais des faits, tangibles et vérifiables. Ils ne peuvent être niés, ils peuvent juste être interprétés différemment, c’est tout ! Selon que l’on sera inféodés à l’esprit de la majorité parlementaire, qui ne représente en rien une majorité d’opinion, ou selon qu’on reste un esprit libre de toute inféodation, l’interprétation ne sera évidemment pas la même. De même, pour pouvoir juger de la réalité d’une loi liberticide, il faut ne pas faire partie du peuple de la « peur ». Il faut rester lucide sur la réalité des dangers qui, dans la majorité des cas, n’existent pas ou sont largement « gonflés » par les médias au service à la fois d’une politique répressive et d’une idéologie de la marchandisation qui ne fonctionneraient pas sans la soumission aux peurs aveugles éprouvées par les peuples.
Reprenons les faits :
1) La loi LEN.
Cette loi, officiellement, a été adoptée par les députés pour deux raisons : l’une pour se conformer à une directive européenne, or selon tous les analystes sérieux, c’était totalement inutile puisque le nécessaire avait déjà été réalisé. L’autre, pour pallier les trop nombreux sites pédophiles. Or, il est avéré que si ce dernier argument entre bien dans les motivations, un autre argument, non exprimé officiellement, est la défense des intérêts des maisons de disques. Et puis, tout aussi grave, une autre raison non proclamée officiellement, est bel et bien l’instauration d’une surveillance des courriers électroniques. C’est pire que de la censure, c’est tout simplement rompre le légitime secret du courrier privé. Là, ça va très loin puisque le principe même et les garanties de vie privé sont remis en cause. Sans arrière idée de remplacement de la démocratie par une dictature larvée, qu’est-il besoin d’une telle disposition ? Et je m’étonne (pas tout à fait à vrai dire) de constater qu’hormis les internautes et quelques grandes organisations comme RSF personne ne dénonce cette tentative liberticide. Par ailleurs, et l’on comprend bien pourquoi, le pouvoir veut se débarrasser des internautes privés pour réserver cette technologie aux marchands. Ceci dit, il est extraordinaire de constater combien les réponses des différents députés de l’UMP sont semblables. Les arguments et le corps du texte sont identiques, seules quelques remarques plus personnalisées y figurent. Ça fait froid dans le dos, parce que ça rappelle les méthodes soviétiques ; la nomenklatura de l’UMP semble avoir élaboré ce texte que chaque député inféodé doit faire parvenir aux outrecuidants qui demandent des explications. Bref, réponse normative, par des députés « normalisés », à l’adresse d’individus que ce pouvoir aimerait bien « normaliser » à leur tour... Vous avez dit « démocratie » ? Cessez de dire n’importe quoi !
2) Faveurs pour la Chine.
Cette similitude avec des méthodes d’un temps pas si lointain en URSS m’amène nécessairement à parler de l’accueil surprenant réservé par le Président français au Président chinois. Je ne savais pas que nous avions tant de liens entre un régime communiste dur et dictatorial (il suffit de lire les rapports de RSF concernant les Internautes chinois pour se faire une idée...) et notre « démocratie » de type libérale. Pas d’explication majeure sauf si, bien sûr, il n’y a guère de différences entre ces deux systèmes ou si, comme tout le laisse penser, nous nous apprêtons à nous aligner sur les méthodes chinoises. Pour Internet, c’est en bonne voie sauf si le Conseil Constitutionnel a un sursaut de bon sens. Pour le reste, Mr de Villepin a déjà laissé entendre qu’il serait temps d’abandonner l’embargo sur les armes consécutif au massacre de la place Tienanmen. Enterrés les morts, enterrée l’espérance de démocratie réelle, enterré notre honneur ! C’est la mentalité du marchand d’arme, une mentalité archi-déplorable, qui s’impose à nouveau en France, mais c’est logique dans un régime qui se veut de plus en plus « fort » donc dictatorial. On me rétorquera qu’il faut cesser d’être naïf, que tout ceci n’est pas politique, mais commercial. Justement ! Ce commercial-là, ce libéralisme armé, ne peut continuer son expansion dans le monde qu’au travers de la dictature et là est bien le problème. Nos régimes qui étaient encore acceptables et respectables il y a si peu de temps, se sont empressés de bénéficier de l’effet d’aubaine des attentats du 11 septembre 2001 pour boucler tous les démocrates et fermer la bouche à toute opposition. Il faut dire que le « marché » chinois fait saliver comme jamais, tous les marchands de la terre ! Diantre, voici que le pays le plus peuplé de la terre s’ouvre au commerce libéral ! Bon, il ne veut pas entendre parler de démocratie... Et alors, qu’à cela ne tienne, il suffit de s’aligner sur ses méthodes ! S’aligner sur le pire, sur le plus méprisable est l’habitude des méthodes libérales qu’on nous impose. Chine et libéraux, même combat, c’est évident ! Mais, que deviennent les opposants survivants de Tienanmen ? On s’en fout pourvu qu’on fasse du fric ! Que deviennent les opposants et le peuple tibétains ? Qui ? C’est quoi, ça ? Répondront tous les libéraux de la terre face aux perspectives de fortunes colossales qui s’ouvrent là-bas ! Et, bien entendu, la France officielle, celle des beaux salons, celle des beaux discours, galope vers la Chine pour vendre, en même temps que son honneur, ses pacotilles ! Quelqu’un, dans l’Olympe où séjournent les « petits dieux » de la France d’en haut, nous a-t-il consultés avant de vendre notre honneur ? Non, bien sûr ! Vous avez dit « démocratie » ? Cessez de dire n’importe quoi !
3) Lois Sarkozy et police à l’école.
Connaissant bien le personnage à présent, tous ceux qui sont attentifs au devenir des libertés en France, n’auront pas été surpris par la mouture exécrable des lois Sarkozy II. Soi dit en passant, c’est inquiétant aussi cette façon qu’ont nos « apprentis dictateurs » à imiter les réalisateurs américains : espérons qu’ils nous pondront moins de lois liberticides que le cinéma américain ne nous a imposé de suites à « Rambo » ou son sosie boxeur... Concernant les lois Sarkozy II, j’en ai déjà largement parlé dans mes articles précédents, je ne vais donc pas m’étendre bien longtemps sur ce projet qui ne va pas tarder à être voté par les députés UMP. Je rappellerai simplement, parce qu’il ne faut surtout pas cesser de dénoncer vigoureusement les atteintes graves à la cohésion nationale, que ce projet prévoit de faire des maires, des enseignants, et des services sociaux, des supplétifs de la police au travers des délations qu’ils seront tous tenus de faire, et ceci par force de loi ! Deux adjectifs pour désigner ça : Grave et lamentable ! Suivant une logique liberticide, le ministre de l’Intérieur vient de proposer la présence d’un policier, en permanence, dans un collège des Hauts-de-Seine, sous prétexte qu’une bouteille d’acide a été expédiée de l’extérieur dans la cour du collège et sous prétexte que quelques familles auraient demandé cette présence. C’est bien pratique que des Français devancent les vœux de leur ministre de la police ! C’est finalement très rentable de semer et faire croître la peur au sein d’un peuple de consommateurs... Cela dit, on ne voit pas en quoi un policier à l’intérieur d’un établissement scolaire pourrait éviter des jets de cette nature venant de l’extérieur de l’enceinte de l’établissement sauf si, bien sûr, ce policier est un « super flic » capable de se dédoubler... En revanche, on voit très bien l’intérêt qu’a le ministre de l’Intérieur à commencer à placer ses pions dans un établissement dépendant d’un autre ministère, celui de l’Enseignement. Après le ministère de la Justice, ça fera bientôt trois ministères sous contrôle plus ou moins important... ou en voie de l’être... Vous avez dit « démocratie » ? Cessez de dire n’importe quoi !
4) Lois Perben II.
A l’évidence, d’inspiration « sarkozienne » voici des lois qui, si elles passent le Conseil Constitutionnel, le Parlement aux ordres avalisant de toute façon n’importe quoi, jettera la France dans un recul phénoménal sur le plan des libertés individuelles. Dans ce cas, mieux vaudra, et définitivement, ne plus faire référence à la « France pays des Droits de l’Homme » sauf si nous avons décidé de nous couvrir de ridicule... Pour analyser ce qui se trame, dans le domaine judiciaire, je préfère laisser la place à des spécialistes, des juristes de renom, la Ligue des Droits de l’Homme et même la gauche au travers d’écrits divers répercutés (c’est surprenant !), par les médias officiels. Mais commençons par découvrir ce qu’en dit la Ligue des Droits de l’Homme, une spécialiste en la matière : « Ce texte conduit à une justice, instrument des services de police et du gouvernement, ignorante des droits de la défense et des libertés individuelles. Si ce texte venait à être adopté et cautionné par le Conseil constitutionnel, c’est un pan entier du fonctionnement démocratique des institutions qui serait mis en cause ».(Nouvel Obs du 27 janvier 2004, édition Internet).. Pour la gauche, ce texte officialise la « législation de la délation ». (Le Monde du 27 janvier 2004, édition Internet) Réaction à rapprocher avec l’analyse d’altermonde au sujet des lois Sarkozy II, ce qui permet, entre autres, d’en désigner le probable inspirateur. Pour l’ancien procureur de Paris, Jean-Pierre Dintilhac les nouveaux outils donnés à l’accusation par le projet s’inscrivent dans un contexte de dépendance des magistrats vis-à-vis du pouvoir politique. Et il ajoute : « Il faut veiller à l’augmentation des garanties des contre-pouvoirs. Et c’est là où le bât blesse. » (Le Monde du 27 janvier 2004 édition Internet)
L’analyse la plus percutante, la plus claire, sur les lois Perben II qu’il serait sans doute plus juste de nommer Sarkozy III, c’est dans le quotidien « La Croix » du 23 décembre 2003 qu’on la trouve. Il s’agit d’un texte de Patrice de Charette, membre du Syndicat de la magistrature, Président de chambre à la cour d’appel de Bordeaux, publié dans la rubrique « Libre opinion » du quotidien. J’espère que ni La Croix, ni Patrice de Charette ne m’en voudront de publier de larges extraits de ce texte, car il est essentiel pour comprendre ce que ce pouvoir nous prépare, ce qu’il prépare pour attenter aux libertés des Français.
Patrice de Charette commence ainsi : « Pourquoi y a-t-il eu ces dernières années des poursuites en France et en Italie contre des hommes politiques et des chefs d’entreprise pour des faits de corruption ou trafic d’influence, et aucune en Allemagne et au Royaume-Uni ?(...) en Allemagne les procureurs sont des fonctionnaires aux ordres du gouvernement et au Royaume-Uni les enquêtes sont sous la seule responsabilité de la police, alors qu’en Italie les procureurs sont indépendants et qu’en France ces affaires sont conduites par des juges d’instruction, également indépendants du pouvoir politique. (...) Il y a là un peu plus qu’une coïncidence. »
Et le magistrat de préciser : « Voilà qui va changer, avec la loi Perben 2, en passe d’être votée en janvier 2004 : une petite disposition passée inaperçue va permettre au garde des Sceaux, dans n’importe quel dossier, d’ordonner au procureur « de prendre toutes réquisitions (que le ministre) estimera convenables ». En clair, imaginons, au hasard, une affaire d’emplois fictifs visant une personnalité politique ; le ministre pourra officiellement ordonner au procureur de demander un non-lieu. » Le spécialiste du Droit qu’est ce magistrat montre ensuite l’étendue des dégâts prévisibles : « Mais le fait que, pour la première fois dans l’histoire de notre pays, un membre du gouvernement devienne ainsi procureur de l’État, avec le droit de prendre en main n’importe quel dossier de justice, n’est pas considéré comme suffisant. On va s’efforcer de marginaliser le plus possible le juge d’instruction, personnage « incontrôlable », puisque c’est un juge indépendant. » Et comment va-t-on procéder pour écarter les juges d’instructions ? Voici ce que répond M. de Charette, et ça fait mal : « La nouvelle loi va donc augmenter de façon prodigieuse les pouvoirs des procureurs (perquisitions, écoutes téléphoniques, micros dans les domiciles), qui vont gérer seuls la quasi-totalité des enquêtes ».
Que nous dit, à présent, le magistrat à propos du système anglo-saxon (tiens, même origine que les lois et mentalités néolibérales : hasard ou nécessité ?) que ce gouvernement veut imposer en pays latin : « Ces mêmes procureurs, étroitement contrôlés par leur chef ministre, vont pouvoir également conclure avec les suspects des transactions discrètes, hors procès, dans le cadre d’un système de plaider coupable à l’américaine. Le dispositif s’appliquera aux délinquants petits et moyens, mais aussi - rien ne l’interdit - au président d’un conseil général qui aura laissé des employés départementaux s’égarer à travailler à son domicile. » Et on retrouve l’esprit « sarkozien » : « La police aussi va recevoir des pouvoirs supplémentaires, notamment pour la garde-à-vue. »
A tous ceux qui imaginent qu’ils ne seront jamais, eux ou leurs enfants, concernés par ces lois, le magistrat de Bordeaux apporte ce cinglant démenti qui, si nous étions lucides, devrait enfin ouvrir nos yeux sur le type de pouvoir recherché par ce gouvernement de mauvais hasard : « Les délinquants n’ont que ce qu’ils méritent », penserez-vous peut-être. Détrompez-vous : votre fils de 17 ans rentre en voiture avec deux garçons rencontrés lors d’un concert ; la voiture, hélas, est volée ; la police arrête tout le monde. « Bande organisée », écrira la police avec la nouvelle loi (trois personnes, c’est une bande). Résultat, quatre jours ( !) de garde à vue, même pour un mineur. »
Conclusion en deux temps de Patrice de Charette : « Les prisons vont continuer à se remplir, garnies de misérables et surtout pas de puissants (15 % de détenus de plus en un an, après la dernière loi Sarkozy contre les mendiants, gens du voyage et jeunes dans les halls d’immeubles) ». Petite spécificité restée bien discrète, et l’on comprend pourquoi en période préélectorale intense : « Des prisons surpeuplées sont difficiles à gérer, et des incidents feraient désordre. La loi prévoit donc à l’autre bout de la chaîne de nouveaux dispositifs permettant de les vider discrètement, avant la fin normale de la peine. Mais de cela nul ne se vantera. Surtout pas Nicolas Sarkozy, trop affairé à mettre au point l’affichage statistique d’une imaginaire chute de la délinquance. »
Je salue le courage de Mr de Charette. Nul doute qu’il ne fera pas partie de la prochaine promotion des bénéficiaires des primes à l’efficacité ! Et ce sera tout à son honneur !
Faisant écho aux dernières phrases du magistrat bordelais, un rapport [1] du CPT [2], comité qui dépend du Conseil de l’Europe, a dressé un constat accablant de l’état des prisons françaises, vétustes et surpeuplées. Avant de lire les quelques lignes que je rapporte de ce rapport, souvenez-vous que vos enfants peuvent facilement être concernés à l’avenir si cette loi est votée, et n’en doutez pas, elle le sera. Voici ce que dit ce rapport : « Les détenus sont soumis à un ensemble de facteurs néfastes - surpeuplement, conditions matérielles déplorables, conditions d’hygiène créant un risque sanitaire indéniable, sans même mentionner la pauvreté des programmes d’activité - qui peuvent légitimement être décrit comme s’apparentant à un traitement inhumain et dégradant » Tout comme l’OIP dans son dernier rapport, les membres du comité constatent et déplorent que : « La surpopulation dans les 185 prisons françaises a atteint en juillet dernier un niveau historique, avec 61.000 détenus pour une capacité théorique de 48.000 places. Après une baisse durant l’été, le nombre de prisonniers est reparti à la hausse pour atteindre 59.246 détenus au 1er janvier 2004. » Entrant dans le détail des faits constatés, le comité précise : « A Loos s’entassaient 1.103 détenus pour 461 places, soit un taux d’occupation de 239%, et à Toulon, le taux était de 240%, avec 348 détenus pour 140 places. » Des chiffres de rentabilité à faire crever de jalousie tous les dirigeants de multinationales du monde entier !
Ce comité européen ne peut que constater ce que tous les esprits indépendants et lucides dénoncent tant dans le domaine des prisons que pour le reste de la politique française : « La surpopulation est liée à une politique pénale répressive et constitue une violation d’engagements antérieurs de Paris, pris après d’autres visites du CPT ». Violation d’engagement antérieurs ! Et enfin, le comité n’osant apparemment pas parler d’hypocrisie, dit pour conclure : « Force est de constater le hiatus existant entre, d’une part, les intentions affichées par les autorités françaises et, d’autre part, la réalité sur le terrain ».
Un célèbre adage dit : « Il n’est pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ; il n’est pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre ». Est-ce que le peuple français va encore longtemps jouer ce rôle lamentable d’aveugle qui ne veut pas voir et de sourd qui ne veut pas entendre ? J’espère que non ! Un autre adage dit que, ou laisse entendre, que le ridicule ne tue pas ; je crains que si, pour ma part, tant notre ridicule éclate à la face du monde. Je crois profondément que, si nous ne voulons pas être complices de cet effondrement tragique de l’esprit français, nous devons nous engager, et tout à fait officiellement, sur Internet par exemple à entrer en dissidence. Il y a deux ans, le peuple dans un magnifique élan d’esprit républicain a voté comme presque un seul homme pour la majorité actuelle avec un message d’une clarté presque éblouissante : Oui à la droite pour empêcher l’extrême droite et ses idées de type fasciste de parvenir au pouvoir. Nous avons été trompés : Aujourd’hui, si l’on enlève le très léger fard qui recouvre nombre de lois sécuritaires, il faut dire que J-M Le Pen ne peut que se reconnaître dans les lois Sarkozy et Perben, I & II & futures... Il peut même légitimement en réclamer la paternité !
Si cet individu était parvenu au pouvoir, nombre d’entre nous seraient, tout à fait logiquement, entrés en résistance, sous une forme ou une autre. Il n’y a donc plus le choix puisque c’est sa politique qui est appliquée, il faut en tirer les conclusions logiques : Il faut, dès maintenant, que nous tous qui avons conscience de ce qui se trame nous nous engagions moralement, voire publiquement comme je le fais dans cet article, à entrer en dissidence, à refuser d’appliquer, dans la part qui peut nous revenir, les lois qu’on nous impose.
J’entre pour ma part, dès aujourd’hui, en désobéissance civile active. Cette décision n’a pas d’effet immédiat, n’étant pas encore sous le coup de ces lois honteuses. Cependant, telles que les choses avancent, penser différemment sera un crime au regard de ceux qui ligotent nos libertés pour mieux les tuer. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas d’une plaisanterie, mais d’une disposition d’esprit me permettant de me préparer au pire, ce pire qui ne manquera pas d’arriver. De façon pratique, je m’engage, dès maintenant,
à refuser d’entrer si le cas se présente dans la très mauvaise farce du « plaider coupable » ! Quelles que soient les circonstances,
je refuse de dénoncer qui que ce soit pour fait de pauvreté, pour vol nécessité par la pauvreté ou tout autre acte imposé par la pauvreté.
Je refuse de la même manière, de me servir de ma carte d’identité sur laquelle figure déjà, sans qu’on nous l’ai dit, une pastille pouvant servir à suivre nos déplacements.
Je refuse, de la même manière à être détenteur ou utilisateur de la moindre carte de crédit, arme pouvant se révéler redoutable pour me suivre ou noter ma façon de vivre.
Je refuse catégoriquement de donner ma voix à toutes les prochaines élections à tout candidat ne donnant pas sa parole d’honneur de s’écarter du type de pouvoir voulu par la majorité actuelle comme je refuse de donner ma voix à tout candidat ne donnant pas sa parole d’honneur de rejeter le libéralisme criminel.
Il y aura bien sûr d’autres refus dans les semaines et mois à venir. J’engage vraiment tous les démocrates encore sincères à faire de même et, s’ils le veulent, de m’écrire afin que nous formions un groupe déterminé capable de s’élever efficacement contre l’arrivée des pouvoirs despotiques.
Si vous voulez me rejoindre et me le dire, vous pouvez m’écrire à l’adresse e-mail suivante : jdornac_Js7_hotmail.com
[1] rapport que s’est procuré l’agence Reuters
[2] Comité européen de prévention de la torture
Manu, un citoyen
Création de l'article : 3 février 2004
Dernière mise à jour : 5 février 2004
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> Alerte ! Démocratie en danger !
3 février 2004
Malheureusement Monsieur, ce que vous dites est parfaitement juste et vous êtes loin d’être le seul à le penser. On se trouve dans une époque qui n’est pas sans rappeler ce qui se passait dans les années trentes. Malgrés les discours inconsistants de certains individus perfides et criminels qui feindront de croire que non, c’est exacte, nous fonçons à grande vitesse vers une horrible dictature. Maintenant, reste à savoir si les hommes de cette planète seront assez nombreux et assez unis pour dire NON à ces criminels malades ou si nous foncerons dans le mur, dans une soumission absolue à ces monstres. Combien de mort, de souffrance faudra t il encore endurer pour sortir de cette folie ? Non vraiment c’est abérant !
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> Alerte ! Démocratie en danger !
3 février 2004, par Manu
Bien que je sois de tout coeur d’accord avec vous, je ne suis pas l’auteur de cet article...
Mais je peux garantir que celui-ci est un exemple de force morale...
Si vous voulez lui faire part vous-même de votre point de vue, je vous invite à visiter le site altermonde.levillage.org ... Bien que ce travail lui prenne énormément de temps, il prend toujours la disponibilité nécessaire pour répondre à ses messages...
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