Association de sauvegarde des Beaumettes à L'Hospitalet

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Action Environnement

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Catherine
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Le 2 avril 2003, les habitants de L’Hospitalet ont été « informés » de ce projet gigantesque, par hasard... en lisant le Midi Libre. Une association s’est alors créée : « l’Association de Sauvegarde des Beaumettes ».
Entretien avec son Président, Thierry Cartayrade, à Saint-Affrique.

« Dès la parution du projet, nous avons constitué une association, écrit à la préfecture et au Parc Naturel Régional des Grands Causses ».
Ce qui a choqué ces habitants en premier lieu, c’est l’absence de prise en compte de la population vivant sur place et notamment des agriculteurs situés à proximité du futur site (Mas Rouquet, Mas Trinquier).

Aucune expertise n’ayant été menée par la mairie, ni par le Parc, l’association a pris en charge l’élaboration d’un dossier autour de plusieurs points critiques :

Environnement : le site est classé ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique). Un golf, un complexe touristique pouvant accueillir jusqu’à 600 personnes aux périodes de pointe, ... les richesses naturelles vont en prendre un coup ! Le problème de l’eau est le plus crucial. Le projet prévoit un forage, afin de pomper de l’eau dans le Durzon. Durzon, qui, aux dernières périodes estivales, a vu son niveau baisser « dangereusement ». C’est sur cette question que l’association de sauvegarde a vu se joindre à elle des fédérations de pêche. La question de l’assainissement n’est, par ailleurs, pas prise en compte.

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Développement local : quel développement pour le Larzac ? Selon une étude récente, le nombre de résidences secondaires dépasse déjà celui des habitations permanentes dans le canton de Nant, alors que de nombreux jeunes souhaiteraient s’installer sur le plateau. Une réunion publique a eu lieu avec le promoteur sur L’Hospitalet. Aucun dossier n’est mis à la disposition de la population.
Le conseil municipal a voté ce projet à l’unanimité l’an dernier. A l’heure actuelle , les terrains seraient vendus au promoteur. Certains par la mairie elle-même, d’autres par des propriétaires visiblement bien « indemnisés ». Les travaux étaient annoncés pour 2003. Aucune enquête d’utilité publique, aucun permis de construire pour le moment. La chambre d’agriculture n’a pas encore rendu son avis, sachant qu’à priori les deux principaux syndicats agricoles n’y seraient pas favorables.
Thierry Cartayrade a le sentiment que les acteurs du projet attendent la toute prochaine modification de la loi sur la moyenne montagne qui devrait encourager les promoteurs immobiliers ...

Il remet aussi en cause la viabilité commerciale du projet immobilier et notamment de son « produit d’appel » : le golf. Qui aura envie de faire du golf sur ce terrain, particulièrement exposé aux vents en dehors de la haute-saison ? Pour lui, les futurs acheteurs sont des « pigeons ». Il évoque le village de vacances construit il y a quelques années sur la commune de Cornus, fermé les ¾ de l’année. De même, les diverses tentatives de golf dans la région n’ont pas été probantes. Et le promoteur de ce projet n’a aucune expérience en la matière. Finalement, pour lui, il s’agit de construire, puis de vendre. Le devenir du projet l’importe peu : « les promoteurs se rabattent sur l’arrière-pays, le midi est saturé ». Et si l’on considère que ce projet est un « effet viaduc », ce n’est que le début ...

Pour M. Cartayrade, l’espace du Larzac est à valoriser pour ses qualités spécifiques. Ce projet en est complètement déconnecté : « l’avenir doit nous obliger à un moment à faire des choix : maintenir l’agriculture, encourager les gens qui veulent rester et habiter sur le plateau ». « On est en train de tuer la poule aux œufs d’or », les touristes qui viennent sur le Larzac recherchent un espace préservé, apprécient ses immensités et sa nature exceptionnelle. L’atout touristique de l’Aveyron est aussi la pêche. Avec la dégradation généralisée de l’eau des rivières, il est fortement compromis : « Il y a une vision globale à avoir et c’est le rôle du Parc »... Silence radio de ce côté, alors qu’une demande est en cours auprès de l’Unesco pour classer la zone en patrimoine culturel...

L’association de sauvegarde des Beaumettes projette une réunion publique sur le sujet prochainement. Sa stratégie est d’informer et de pointer des thèmes particuliers sur lesquels le promoteur devrait être tenu de s’engager : assainissement des eaux, fouilles archéologiques préalables, prévention incendie, accessibilité du site,...
Dans tous les cas, il s’agit pour eux d’unir les forces d’opposition en présence pour décourager les différents acteurs à s’embourber dans un projet démesuré, inadapté à une logique cohérente de développement local et voué à l’échec économiquement.

Le cri « Gardarem lo Larzac » d’il y a trente ans qui s’adressait aux militaires prend aujourd’hui une nouvelle dimension. La privatisation des espaces naturels est en marche, autour de la Virenque comme à l’Hospitalet, c’est l’intérêt financier qui dicte le devenir du Larzac. Alors que d’ici quelques mois se tiendront des élections pour élire les futurs acteurs du développement local, il ne serait pas inutile d’interpeller les candidats sur leurs projets de développement local. Si développer un pays, c’est rester dans une logique à court terme de rentabilisation maximale du moindre centimètre carré, si on ne veut pas que le Larzac devienne un parc d’attraction, soyons vigilants et n’hésitons pas à reprendre du service quand c’est utile et nécessaire.

Catherine
Création de l'article : 19 mars 2004
Dernière mise à jour : 17 mars 2004
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