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Les marchés financiers vont ils mettre fin à l’espérance Brésilienne ? |
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Je recois dans ma boite aux lettres perso, ce courriel d’un de mes interlocuteurs du courrier de la Dépeche du Midi qui témoigne de l’arrogance des partisans du néolibéralisme.
Original Message -----
From : Daniel Bouvet
To : michel.nguyen@@wanadoo.fr
Sent : Wednesday, March 31, 2004 11:09 AM
Subject : Pauvres utopistes tiers mondistes....
Cet article que vous ne connaissez peut-être pas car je ne vous crois pas homme à consulter Le Figaro, m’a fait bien sourire...
Il montre s’il en était besoin que la corruption est un phénomène universel qui n’épargne pas les tiers mondistes qui veulent donner des leçons d’intégrité, de partage et de générosité aux "sales capitalistes" dont je fais partie.
C’est comme en France : la "vague rose" des électeurs de la France profonde ne réduit pas le nombre de magouilles et le niveau de corruption des instances locales et régionales. Le clientélisme et la médiocrité provinciale ont de beaux jours devant eux !!! Bien sincèrement, en espérant que vous avez apprécié mes récents courriers à La Dépêche.
D.B.
Citation :
Face à la récession
Brésil : le président Lula contraint à changer de cap
Lamia Oualalou
[31 mars 2004]
« Je n’ai pas les pouvoirs de Dieu pour faire les miracles que certains espèrent. Je ne suis que président de la République. » C’est par cette pirouette que le Brésilien Luiz Inacio « Lula » da Silva a tenté, lundi, de désamorcer la plus grave crise politique qu’ait connue son gouvernement depuis son investiture, le 1er janvier 2003. Une économie atone, un chômage en hausse, des soupçons de clientélisme poussent les Brésiliens à douter pour la première fois de leur président. La popularité de Lula, que l’on croyait immuable, est en chute libre : elle est passée de 69,9% en décembre à 59,6% en mars selon le cabinet Sensus.
Le sauve-qui-peut est général depuis le 13 février. Ce jour-là, est rendue publique une vidéo montrant un haut fonctionnaire, Waldimiro Diniz, demandant à l’un des grands barons du jeu de financer la campagne électorale de plusieurs candidats de Parti des travailleurs (PT). L’affaire de corruption tourne au scandale quand on apprend que Diniz est un proche de Jose Dirceu, le ministre de la Maison civile, l’équivalent brésilien du premier ministre. Pour le PT, la formation dont Lula est le fondateur, cette découverte est un traumatisme, une « perte de virginité » pour la presse brésilienne. Le PT a construit sa réputation sur une image d’éthique qui dénotait dans un paysage politique corrompu. Le manque d’habileté du gouvernement a donné des proportions inédites à cet épisode. « Le PT, habitué à débattre de tout, a trouvé dans cette affaire un terrain fertile, exploité par les radicaux du parti contre leur propre gouvernement », précise Bernard Mencier, président de BNP-Paribas à Sao Paolo.
L’empressement de tous à demander des comptes à Lula est à la mesure du malaise provoqué par une économie en panne. Quinze mois d’austérité budgétaire ont fait du Brésil le chouchou des marchés financiers. Ils en ont presque oublié que, en août 2002, à la veille de l’élection présidentielle, Brasilia était au bord du défaut de paiement. Mais cette discipline, qui maintient des taux d’intérêt à des niveaux astronomiques pour freiner l’inflation et réduit les dépenses publiques afin de limiter la progression de la dette, a totalement paralysé l’activité. En 2003, c’est la récession, et le chômage explose. Une situation d’autant plus incompréhensible aux yeux de la population que les exportations s’envolent, dopées par une devise dépréciée face au dollar et à l’euro.
Les partis de l’opposition en profitent. Ils viennent de se rassembler au sein d’un « front pour l’éthique et l’emploi ». José Serra, chef de file du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB) prend la tête de la fronde : « Nous voulons des propositions, des directions, des politiques qui permettent la relance du pays. Le gouvernement vit une crise d’autorité qui s’appelle Lula. »
Plus grave, à l’approche des élections municipales d’octobre, qui font office de bilan de mi-mandat, les formations de la coalition sont tentées par la dissidence. Le parti du mouvement démocratique brésilien, le PMDB, sans lequel le PT ne peut voter aucune loi à l’Assemblée, exige d’être associé à la gestion de la politique économique. Celle-ci est aujourd’hui concentrée entre les mains de deux hommes, le ministre des Finances Antonio Palocci et le président de la Banque centrale Henrique Meirelles. Le Parti libéral, celui du vice-président José Alencar, demande tout bonnement la tête d’Antonio Palocci, jugé tout juste capable de revenir à sa mairie de Ribeirao Preto. Cerise sur le gâteau, le PT, pourtant dirigé par le courant des « modérés », demande à Lula de se souvenir de ses promesses.
Au Brésil, la mode est désormais à la « mudança », au « changement de cap ». Antonio Palocci a beau pointer les premiers signes de reprise hausse des ventes au détail, de l’investissement, recul des faillites 54% de la population estiment que le chômage va encore augmenter dans les prochains mois, selon l’institut Ibope.
« Si Lula ne change rien à sa politique, il perd d’abord le soutien de ses alliés au Congrès, paralysant ainsi toutes ses réformes, et va vers la déroute électorale en octobre », analyse Stéphane Monclaire, chercheur au Credal (Centre de recherches et d’études de l’Amérique latine). S’il bouleverse trop brusquement sa politique, par exemple en sacrifiant Palocci, les marchés financiers interpréteront probablement ce geste comme un retour au laxisme. Conséquence, ils reverront le risque brésilien à la hausse et replongeront le Brésil dans la spirale du surendettement. Lula est piégé. « Il faudrait, sans tout bousculer, qu’il offre au moins l’apparence du changement, en espérant que la croissance vienne, très vite rétablir sa popularité », conclut Stéphane Monclaire.
Michel1955
Création de l'article : 8 avril 2004
Dernière mise à jour : 8 avril 2004
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