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Lettre ouverte au préfet du Gers |
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Auch le 8 septembre 2004
Monsieur le préfet ;
Ce fut un drôle de dimanche à la campagne !
Nous partîmes joyeux mais allons chut, il ne faut pas le dire aux enfants.
Depuis, beaucoup ont lu les journaux, regardé la télévision. Ils n’étaient pas là et ont entendu qu’il s’était passé quelque chose dans le Gers. Dans le Gers ? Là où le bonheur est dans le pré ? Alors ils ont cherché les images, ils ont cherché les sons de ce dimanche à la campagne.
Moi, j’y étais, tout simplement.
Tout simplement, je ne suis pas anarchiste, je ne suis pas écologiste, je ne suis pas syndiqué, je ne suis pas militant politique, je ne suis pas paysan... mais qu’est-ce que je fichais là ! Je crois que je suis tout cela à la fois et que j’ai obéi à moi-même, à ce que je crois être de ma responsabilité, de mon devoir et ce, même si je n’ai aucune carte ou pancarte.
...
Il ne faut pas le dire aux enfants.
...
Non ce n’était pas la guerre à ce dimanche à la campagne.
Oui, nous aurions pu avoir plus de blessés graves.
Mais la violence que nous avons subie ne nous incombe pas.
C’est l’Etat, par vous-même monsieur le préfet, qui a choisi d’employer des méthodes de combat, des chiens sans muselière (j’en témoignerai devant tous les tribunaux qu’il faudra), des projectiles divers comme des bombes lacrymogènes de plusieurs sortes (aveuglantes, urticantes...), des balles en caoutchouc, des bombes « soufflantes », un hélicoptère qui lançait aussi des bombes et ceci face à des pacifistes par définition totalement désarmés et notamment des femmes et des enfants.
Oui, oui nous revendiquons que les femmes et les enfants étaient devant.
Et alors ?
Aurait-il fallu mettre devant des hommes de plus de 100 kg et de 1m80 ? C’est sûr que ceux en face de nous qui souhaitent la violence s’y seraient mieux retrouvés. C’est sûr que ceux-là auraient été plus à l’aise pour laisser éclater leur propre violence.
Ceci dit, ils ne se sont pas trop retenus non plus !
Ils ont effectivement frappé violemment ces mêmes femmes et enfants. Beaucoup de personnes, journalistes ou pas, des images vidéo ou des photos, témoigneraient aussi de tirs tendus qui visaient directement des personnes ce qui est illégal et vous le savez.
Que ceux-là mêmes ne viennent pas dire maintenant, parce qu’ils découvrent 70 blessés sans vouloir encore les voir, qu’ils ont fait du maintien de l’ordre car la disproportion est trop forte. C’est comme si, parce que quelqu’un vous avait grillé la priorité en voiture monsieur le préfet, vous aviez envoyé contre lui un char qui aurait pulvérisé son véhicule.
Que ceux-là mêmes ne viennent pas dire maintenant qu’il n’y a eu que deux blessés légers parmi nous et dix gendarmes. Comment respecter l’Etat s’il n’est même pas capable d’assumer les conséquences de ses actes ? Il suffit tout simplement aux journalistes présents sur place de dire ce que eux ont vu sur le terrain. Ce que eux ont vu dans les ambulances des pompiers. Il suffit tout simplement de publier les certificats médicaux faits aux urgences d’Auch, Purpan et ailleurs ! Moi-même, j’ai amené à l’hôpital deux personnes. Une a un tympan crevé et une incapacité de 21 jours et l’autre, ma compagne, une surdité et une incapacité de 6 jours. Sur place nous avons rencontré un monsieur qui venait d’avoir la jambe cassée et plâtrée. Il était déjà plus de minuit et beaucoup étaient passés dans l’après-midi. Le médecin nous a même dit qu’ils avaient été avertis par la gendarmerie dès le matin qu’il y aurait du monde dirigé vers l’hôpital. Allons monsieur le préfet, un peu de courage, assumez les chiffres !
J’ai toujours cru que la riposte devait être proportionnelle à l’attaque. Je crois même qu’il s’agit d’un point de droit. L’Etat a donc agi hors de la morale pour avoir frappé sans considération des personnes sans défense et hors la loi par certains moyens utilisés. Et tout cela pour des intérêts privés de firmes multinationales, avec notre argent. A ce sujet, pourriez-vous monsieur le préfet avoir aussi le courage de publier la facture de ce dimanche à la campagne offert aux multinationales. Je suis moi-même propriétaire d’un bois qui est régulièrement vandalisé chaque année par des chercheurs... de champignons. Je vous demanderai bientôt de venir protéger mon bois avec les mêmes moyens.
A moins que...
A moins que la violence de ce jour-là soit aussi dans une certaine logique. Celle de nous entraîner sur un terrain perdu d’avance pour nous c’est à dire de devenir de moins en moins pacifiste et de plus en plus préparés à riposter.
......
Faut-il le dire à nos enfants ?
......
C’est vrai qu’après un dimanche à la campagne comme celui-là, en fin d’après midi, lorsque tu as vomi plusieurs fois et qu’il n’y a plus que de la bile qui remonte. Lorsque ta peau s’est enflammée de toute part, lorsque tes yeux sont au plus rouge, lorsque tu te fais insulter par les gendarmes qui attendent que tu répliques, je n’avais jamais vu cela avant, lorsque tu vois tes amis et ta compagne blessés qui disparaissent dans un fourgon de pompiers (qui ont été interdits d’approcher semble t-il car se sont les blessés qui devaient les rejoindre), lorsque tu vois des enfants ou des adultes pleurer... après tout cela, tu as envie de bouffer du flic. Tu as envie d’en prendre un pour toi tout seul et de te le faire avec sadisme. Certains d’entre eux étaient des enfants de 18 ans... ridicules dans leurs habits idéologiquement trop grands pour eux ! Ridicules et perdus dans un champ...
Mais il ne faut pas aller dans cette voie.
J’ai 40 ans et j’en ai passé 20 à contrôler ma propre violence alors ce n’est pas vous monsieur le préfet qui allez aujourd’hui me faire craquer. Je ne boufferai pas du flic même si je n’accepte pas l’excuse que j’ai entendu sur le site de la part d’un gendarme qui disait qu’il n’avait pas eu le choix de faire ce métier... Je ne veux plus entendre cela depuis longtemps car on a toujours le choix, voire même plusieurs choix. Je n’accepte pas que l’on vienne me dire que l’on tape sur les autres à la place du chômage. Là aussi, il y a d’autres alternatives, on n’est pas toujours obligé de choisir entre le blanc ou le noir, le salop ou le héros...
Ce n’était qu’un après-midi à la campagne et il y en aura d’autres. Beaucoup d’entre nous ne sont pas des habitués de la guérilla et ne veulent surtout pas le devenir.
Ces mêmes personnes continueront à venir à mains nues et avec leurs enfants. Il est possible même qu’il y en ait plus car vous savez comment ça se passe lorsqu’on estime avoir été injustement violenté, les mouvements se renforcent. Ce dimanche là, tout le monde n’était pas devant, dans le tumulte et la fureur de certains hommes. Je connais beaucoup de personnes qui s’étaient déplacées ou avaient déplacées leurs enfants pour un cours d’éducation civique à distance et ils ont vu par eux-mêmes, ils ont pensé d’eux-mêmes.
Chacun a une place à prendre. Entre regarder le spectacle à la télé et prendre des coups, nous aussi nous avons de multiples choix, de multiples places à occuper... Etre là pour témoigner c’est important.
Etre là pour juger par soi-même.
Je voulais vous laisser ces quelques mots, vous en ferez ce que vous voudrez.
.....
Et nos enfants...
.....
Pour ma compagne, il est possible que la blessure ne soit pas grave et qu’elle devienne souvenir. Oui, c’est possible.
Mais dites vous bien qu’elle n’était pas venue sur le champ pour faire sa maligne, ni pour la pose télé, ni pour une médaille. Elle était consciente du danger mais elle n’est pas venue non plus pour prendre une grenade dans le dos alors qu’elle secourait une autre femme blessée et à terre.
Ma compagne a injustement été agressée alors qu’elle venait occuper SA place de citoyenne et faucher UN épi de maïs, un simple épi de maïs, une fleur en fait...
Il y a des fleurs qui font mal... individuellement et collectivement.
Les OGM restent pour moi une saloperie et c’est pour cela qu’il faut obliger à ce qu’il n’y ait pas d’expérimentations en pleins champs mais en serres sécurisées.
Que l’on ne vienne pas me dire que nous sommes contre la science ou alors je demande que le monsieur "la science" qui a inventé l’amiante vienne aujourd’hui se justifier devant les morts ; que le monsieur AZF aussi ; que le monsieur qui a dit qu’on pouvait moins chauffer les poches de sang offertes par des donneurs et revendues ensuite... toujours des morts ; que le monsieur qui a dit que les poules ne risquaient rien avec la dioxine ; que les vaches pouvaient manger de la viande ainsi que les poissons et les poules encore ; que les fraises peuvent être élevées avec des biberons de fertilisants... stop, la tête me tourne ! Où sont-ils aujourd’hui ces "messieurs la science" ?...
Si, encore une chose monsieur le préfet, le 16 septembre dans le Gers, alors que le Conseil Général a subventionné à coup de millions d’euros la filière Bio, des producteurs Bio vont eux-mêmes... faucher leur propre récolte et vous ne serez certainement pas là. Pourquoi vont-ils faire cette folie ? Pour la télé ? Non pas. Par solidarité avec nous ? Même pas. Tout simplement parce qu’ils étaient voisins de producteurs d’OGM que vous avez défendu et que leur culture est classée de ce fait impropre à la consommation et invendable !!! Un comble ! Ceux qui produisent propre grâce à nos subventions vont devoir arracher leur culture pour des semenciers multimillionnaires qui produisent pollué !!! Au secours ! Le monde est fou !
Il sera où le "monsieur la science" dans 5 ou 10 ou 20 ans quand on comptera les premiers morts ? Où serez vous vous-même ? Qui viendra soutenir nos enfants qui devront nettoyer de la planète nos propres saloperies et notre lâcheté ? Y arriveront-ils ?
Qu’est-ce qu’on va leur raconter à nos enfants pour nous justifier ?
On a toujours le choix. On ne doit pas se faire enfermer entre oui pour les OGM ou sinon nous revenons au moyen-âge. Il faut en finir avec les savants fous et maîtriser le développement hors de la pression économique libérale.
Allez. Rêvons un peu tous les deux. Et si je me trompais ? Et si après 20 ans de culture sous serres sécurisées, on s’apercevait que les OGM c’étaient très bien ?
Alors j’en mangerais 10 fois par jour mais je ne ferais pas mon mea culpa pour autant car je resterais fier d’avoir fait partie de ceux qui ont obligé à prendre toutes les précautions nécessaires pour en arriver là. Et vous ?
Mais le rêve se termine déjà puisque pour moi, à ce jour, c’est tout l’inverse qui est en marche.
Monsieur le préfet, je ne vous connais pas et je n’y tiens pas non plus. Je me moque de savoir que vous avez comme d’autres avant vous, échoué pour sécuriser la Corse et que vous soyez militaire ou ancien militaire. Mais dites-moi monsieur le préfet, comment vous apprend-on à l’école de préfet à rentrer chez vous tranquillement après une journée pareille ? Comment vous apprend-on à regarder votre enfant ou petit enfant dans les yeux et lui dire tranquillement « tu sais, aujourd’hui j’ai été matraquer des enfants comme toi et aussi des femmes et aussi des personnes âgées et aussi des hommes » ; « Tu sais, c’est de leur faute aussi car ils faisaient des bêtises ». « Mais non, ne pleures pas, je ne te matraquerai pas si tu fais une bêtise... ». Quel livre monsieur le préfet vous conseille-t-on de lire pour vous endormir ? Dites-moi, monsieur le préfet, lorsque vous fermez les yeux, vous entendez toujours les cris ? Dîtes-moi, monsieur le préfet, alors qu’aujourd’hui vous pérorez dans les journaux, qu’auriez vous dit à votre enfant si un autre enfant était mort ce jour-là ? « Tu sais, c’est de sa faute aussi car il coupait des fleurs ». « Arrêtes de pleurer, oui tu peux aller jouer dans le jardin mais ne touches pas aux fleurs... ».
Je crois qu’on peut maintenant le dire aux enfants...
Thierry AUTEFAGE
Thierry Autefage
Création de l'article : 12 septembre 2004
Dernière mise à jour : 10 septembre 2004
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> Lettre ouverte au préfet du Gers
29 mars 2005, par
je vois que quelqu’un pense ici que l’on devient tous fous...c le monde à l’envers encore une fois et il y en a qui pensent encore que la science est là pour nous préparer un monde meilleur... faut pas tout confondre, la science est neutre, mais la quête de profit ne l’est pas du tout... arrêtez d’être les cons pour lesquels on vous prend et bravo pour ce témoignage et bravo à tous ceux qui osent braver la toute puissance des lobbies ! merci de me contacter à cette adresse, je voudrais publier cette lettre ouverte dans une revue : madamewong_pRb_wanadoo.fr
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> Lettre ouverte au préfet du Gers
7 octobre 2004, par
Messieurs,
ALLEZ DE L’AVANT.
Au redacteur de la lettre : en premier paragraphe, pourquoi vouloir nous sensibiliser et nous identifier à ta cause sans meme l’identifier.
Pourquoi nous rallier à cette cause en mettant toi aussi les enfants en premier plan. Les gendarmes n’ont pas tapé sur des enfants car ils cueillaient une fleur, mais car ils faisaient parti de la foule, de personnes qui pensaient se servir d’enfants pour bouclier (quelle honte !). Et si les gendarmes ont montré une force excessive n’est pas pour dissuader les opinions et éviter un rebel national contre une cause qui n’es pas forcement mauvaise.
Les OGM sont nouveaux oui, mais tout ce qui est nouveau n’est pas forcement mauvais.
Combien de vies ont été sauvées grace à la science ? Vous l’oublié un peu vite.
Vous faites parti de ces personnes qui ne feraient pas sauter un pont car des innocents sont encore dessus. (sans penser aux autres innocents qui sont dans les villes que le pont permettra d’envahir par l’ennemi.) NON je ne m’éloigne pas du sujet.
Si votre cause est come vous le soulignez de "faire reflechir les scientifiques avant d’agir", si votre but est de faire prendre un maximum de précautions pour éviter un drame. Cela est juste, et je vous rejoins sur CE point, mais pas dans un champ, pas avec des enfants ! Mais dans une commission d’éthique comme il se doit.
Une question me brule les levres : pourquoi, des votre premiere phrase, dites vous "Nous partîmes joyeux mais allons chut, il ne faut pas le dire aux enfants. "
Ce n’est qu’un effet de style destiné à faire une révérence en fin de lettre.
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> Lettre ouverte au préfet du Gers
1er août 2006
Je crois que, allez de L’avant, c’est ce que les espagnols se sont dit en ce qui concerne les cultures OGM, si c’était à refaire, le referaient-ils ? Je n’en suis pas du tout sûr, allez donc de l’avant et allez faire votre propre enquête, dans les pays où ces cultures prolifèrent, regardez aussi pourquoi les maïsiculteurs se protègent de la pyrale, dont les OGM sont sensées venir à bout, le savez vous ? Tout simplement parce qu’il ne font qu’une seule culture et permettent à ces parasites de rester dans le sol d’un année sur l’autre. Pour éviter cela, et l’expérience le prouve, il faut faire de l’alternance avec les cultures, comme nos anciens le faisaient. Allez de l’avant, monsieur ne veut pas dire donner les plein pouvoirs à des savants qui sont parfois, et souvent occupés des réalités du monde et de la terre. Si cela n’avait pas été le cas, notre terre ne seerrait pas dans l’état désastreux où elle se trouve, il y aurait peu de gens souffrant de malnutrition, de manque d’eau etc. Allez de l’avant c’est aussi prendre des précautions et cela, ce ne sont pas les multinationales qui le font, regardez, monsieur allez de l’avant, Bopal en Inde, bel exemple de précautions prise par ces géants de l’agor alimentaire. Alors aller de l’avant, je suis d’accord, si les races de céréales, et autres plantes nourricières en sont à leur stade actuel de développement, c’est parceque des gens sont allés de l’avant depuis la préhistoire, mais sans pour cela jouer avec leur/notre santé, avec l’avenir de notre planète, avec l’avenir de nos enfants. Alors Monsieur Allez de l’avant ! quel avenir pour nos enfants ? En avez vous d’abord ? Est-ce que vous vous êtes interrogés pour savoir si, demain vos enfants ou petits enfants ne vont pas avoir des problèmes de santé suite à des manipulations extrèmes. Regardez les abeilles, elles deviennent une espèce sauvage en voie de disparition, par le fait des "impératifs" imposés par l’industrie agroalimentaire, est ce normal. N’oubliez pas la santé de notre nature se lit par rapport à la santé des abeilles, renseignez vous, et vous verrez nous sommes au bord du gouffre. Alors Monsieur ALLEZ de L’AVANT, le progrès oui, mais au lieu de se livrer à une course éffreinée en perte totale de contact avec notre monde naturel, nous allons scier la branche sur laquelle nous sommes assis. Monsieur allez de l’Avant, allez de l’avant éffectivement, mais faites comme les "bons chercheurs" sachez les tenants ett les aboutissants de vos discours, sinon, cherchez-les avant de parler, ou d’écrire. Éric.
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> Lettre ouverte au préfet du Gers
13 septembre 2004, par
C’est quand que cette bête immonde que l’on appelle préfet rédige un nouveau "Mein Kampf" ?
Morte la bête... Mort le venin...
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> Lettre ouverte au préfet du Gers
29 décembre 2004
nous vivons dans un état de droit. Et je suis horrifiée de voir qu’on arrache, qu’on détruit impunément. Il faut savoir mais pas en détruisant le travail des chercheurs. je crois que vous devenez tous fous
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> Lettre ouverte au préfet du Gers
2 juin 2005, par Isabelle Boulanger, Gers
Chère Madame,
Nous vivons donc dans un état de droit, mais lequel ? Celui qui met des enfants en prison pour un crachat ? ou celui qui fait d’un voleur, d’un menteur et d’un escroc un président de la République ?
Je suis agricultrice bio. Les chercheurs qui désirent nous imposer les OGM en polluant la nature par des essais en champ détruisent impunément mon travail. Ont-ils des droits que je n’aurais pas ?
Je suis très bien informée sur les biotechnologies, j’ai une bonne base scientifique, et je me suis formée sur le sujet. Je déteste l’ignorance et m’efforce toujours de connaitre ce dont je parle. Je n’ai jamais condamné la recherche, mais dans le cas des OGM, nous ne sommes pas dans le cadre d’une recherche scientifique rigoureuse et honnête, nous sommes dans le cas d’une appropriation totale du vivant par une petite douzaine de transnationales. Il existe d’autres moyens et d’autres choix possibles pour améliorer notre agriculture, comme l’agro-écologie par exemple. Pourquoi ne développer qu’une seule technique au détriment de toutes les autres ? Les chercheurs ne sont pas tous d’accord vous savez, il y en a de très hostiles aux OGM et qui savent très bien argumenter leur inquiétude. Pourquoi n’écouter que les promoteurs des OGM, jamais les prudents ?
Quant à dire que nous détruisons impunément, eh bien je vous rassure Madame, ce n’est pas le cas. En fauchant sans nous cacher et au grand jour, en revendiquons nos actes, nous nous montrons responsables de nos actes, et nous les payons le plus souvent très chèrement.
Nous vivrons dans un état de droit, Madame, quand tous les actes seront jugés sur un pied d’égalité. J’attends encore une quelconque condamnation officielle, même verbale, des scientifiques qui ont promu l’amiante d’arrache pied (sans jeu de mots !), alors même qu’ils en connaissaient les dangers.
Très amicalement, Isabelle
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> Lettre ouverte au préfet du Gers
13 septembre 2004, par
J’étais dans le même champs que toi avec ma femme et mes enfants. J’étais resté derrière en voyant tous ces camions vert et bleus pour ne pas trop exposer mes enfants à la violence qui puait surtout après le vol rasant de l’hélico qui nous à jeté poussière et paille plein la figure. Put... ton article m’a fait pleurer... une semaine après. Merci et Bravo pour ta lettre.
Puisse le préfet du Gers réfléchir la prochaine fois qu’il fera exécuter des ordres venu d’ailleurs...
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> Lettre ouverte au préfet du Gers
12 septembre 2004, par
J’ai beaucoup aimé ton texte. Etant faucheur, j’ai les mêmes sentiments que toi et je resterai fidèle à tous nos principes de Citoyen Libre. Quand aux autres, à ceux qui ont trahi leurs propres âmes, peut être que je prierais pour eux si un jour je deviens croyant. En attendant je continue et ce ne sont pas des lobotomisés qui m’arrêteront.
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