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Journée champêtre dans le Gers. |
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Ambiance, ambiance !
Ce week-end grande fête dominicale, venez nombreux et nombreuses. Vous serez tous les bienvenues, il y aura des animations pour les plus grands comme pour les plus petits...
Esprit bon enfant exigé !
Ben, de l’ambiance il y en a eu, ça ressemblait au 14 juillet ; il y avait des types en uniformes à je sais plus combien de millions offerts par tonton sarko ; il y avait une espèce de feu d’artifice et on s’en est pris plein les yeux.
c’est vrai que quand on les regarde à la télé, ils ont l’air moins méchants, mais keski nous ont mis quand même, on se serait cru en Russie. Moi qui pensais faire une sortie champêtre au grand air, ça m’a fait bizarre, surtout que ceux d’en face, ils étaient pas beaucoup plus vieux que moi.
Bon je reviens vite fait sur nos amis militaires ici présents pour servir la France (si si, c’est bien leur fonction) et je déballe tout ce que j’ai à leur dire et que j’ai pas pu finir de leur dire en face (nous avons était coupé en pleine discussion par une lacrymo qu’ils m’ont balancé involontairement).
Alors, déjà, quand vous arrivez face à eux et qu’ils ont la tenue complète avec l’armure et l’aquarium sur la tête (ils ont même des protections sur les mollets au cas où un méchant pacifiste les leur mordraient), c’est mauvais signe, ça veut dire qu’ils viennent pas pour se promener, mais pour faire leur beau métier, nous taper dessus (il y a tellement de choses à dire sur eux et leur boulot que je le ferais peut-être dans un autre article).
Sinon il n’est pas facile pour un simple civil de reconnaitre le grade de chacun, voici une ou deux petites infos sur ce que j’ai pu constater le week-end dernier là-dessus : Quand ils n’ont qu’une bande sur la veste, ça veut dire que c’est des trouffions, les gradés s’en servent pour la basse beusogne, et ils n’ont le droit qu’à la matraque (2 ans de formation pour savoir dans quel sens la prendre). Quand ils ont deux bandes, ça veut dire qu’ils sont déjà nettement plus intelligents, car en plus de la matraque, ils ont droit au bouclier). Quand ils ont trois bandes, là c’est carrément des génies, un peu plus et on est obligé de les virer pour intellignece avec l’ennemi ; eux, ils ont le droit de lancer les lacrymogènes et tous les autres trucs qui te pètent à la gueule si tu mets trop de temps à compter jusqu’à 5 (rigolez pas, ça leur est encore arrivé dimanche). Bon vous vous doutez bien que pour en arriver là, il faut faire une longue formation, c’est pas n’importe qui qui peut faire ça, surtout sur des gosses et des petits vieux. Et pour finir, il y a les chefs et les anciens, plusieurs moyens pour les reconnaitre : 1) Ils ont l’oeil morne, le teint blafard et vous regardent du genre : "toi si je te choppe, je m’éclate et je t’éclate." 2) Ils sont souvent en deuxième lignes au cas où vous arriveriez à passer les petits jeunes du premier rang, ils maîtrisent la matraque comme personne et l’anatomie humaine n’a aucun secret pour eux. Et, au dessus de tout ça, il y a LE colonel, le big boss, le modèle, bref, le chef ! Il se voit de loin avec ses kilos de trop et le portable vissé à son oreille.
Bon le comité d’accueil c’est fait, passons au déroulement de la (ma) journée : Levé de bonheur, la lutte sourit à ceux qui se lèvent tôt. Je pars à pied jusqu’à la route, 20 minutes de marche réconciliatrice avec la vie, dans la beauté du causse Méjean et des gorges de la Jonte, avec les oiseaux et les écureuils. J’arrive à la "granroute" et ma djelaba m’est déjà bien utile, la journée s’annonce chaude. Manu arrive à 9h30 la journée commence. Nous arrivons à Millau au rendez-vous, nous retrouvons d’autres lozériens, Chantal de la conf’48 et son compagnon "je veux casser du crs" (désolé, je me souviens plus de ton nom). Avec sa voiture de pdg capitaliste, nous voilà parti pour le Gers. 3 heures de route pendant lesquels nous refaisons le monde et évoquons les anciennes guerres (je veux dire fauchages). Arrivée à Auch, sur le parking il y a déjà du monde y compris José et sa pipe ou plutôt la pipe et le José au bout. Après un sandwich (un conseil ne mangez jamais de salami avant une action de désobéissance, car ça avec la chaleur et les lacrymos, ça vous donne une sacrée soif). Nous voilà tous devant un entrepot/coopérative, la foule est dure à estimer, mais je pense que nous devions être bien 100000 personnes sans compter les milliers de journalistes et badaux. Il y a une ribambelle d’élus et autres stars locales de la politique. Dans tout ce joyeux bordel, nous retrouvons Jean, sa femme et Aggie déjà en pleine action de reportage. José et les autres attisent notre haine et notre soif sanguinaire en sacrifiant quelques ennemis vaincus sur la scêne. Après avoir endossé l’armure du militant (t-shirt blanc avec le symbole du mouvement et fleurs dans les cheveux), nous voci partis pour le lieu de la fête. Une colonne inninterrompue chemine au pas sur les routes locales telle une colonne de chars américains dans Bagdad. Les malheureux innocents qui se font prendre dans le flot de voitures tremblent. Pour satisfaire notre faim, nous avons du saccager un mac do (c’est une boutade bien sûr). Nous arrivons sur les lieux, je salue les motards qui nous accueillent. Il y a un peu de marche à faire, les deux camions de crs qui veulent passer attendront un peu. Il y a un hélicoptère au-dessus de nous, tout le monde fait un grand sourire pour la photo. Je fais remarquer qu’il manque un groupe de musique genre une battucada. "Nous partîmes 500..."(le Cid) les femmes devant pour qu’elles aient, elles aussi, leur part du gâteau. Il y a même une vieille dame en fauteuil roulant qui est là à chaque combat. Un éclaireur en haut de sa colline fait l’annonce "Terre ! Droit devant, ils sont là on arrive". Nous passons devant des pompiers qui nous saluent (au passage, eux servent le peuple et ils ont une sacrée dévotion, pas comme d’autres...). Le champ n’est plus très loin, l’hélicoptère nous lâche plus, les militaires abaissent leur visière, les militants eux... chantent (ah c’est une autre culture hein). Les femmes font tomber la première barrière, paraît-il que le gars en face lance les sommations "j’ai un apéro à 19h dégagez d’ici !" En même temps que les premiers lacrymos tombent, la charge est sonnée ; en tête, des anciens résistants et un vrai curé déguisé en pape qui chante des psaumes "plus près de toi mon Dieu" (quasi véridique). Plus on s’approche, plus ils en balancent. On s’en prend plein la gueule, on en chie, on en pète, mais nous continuons, les mains en l’air en chantant sous leurs trucs qui pètent de partout. "Vous inquiétez pas, ça ne fait pas mal", tu parles quand ça pète les pieds de soja décollent de trois mètres ; ça, avec les lacrymos, le chien, l’hélico qui n’est plus du tout gentil, c’est fort Alamo (sauf qu’ici le fort n’est pas tombé... pas pour l’instant du moins...). Nous sommes à la deuxième barrière, ou plutôt sur la deuxiême barrière, c’est la débandade générale et nous avons l’air bien cons avec nos bras levés et les autres qui font chauffer leurs matraques. J’en connais qui auraient été heureux de se défouler ici. Un petit gros teigneux tend un doigt hargneux dans la direction de José "celui-là vous me le choppez". José n’aura pas fait long feu : domage, il va louper le meilleur. Ils croient que les militants ça marche comme les militaires : quand t’enlève un ou deux leadeurs les autres savent plus quoi faire, sauf que pas du tout, nous, nous savions pourquoi nous étions là et nous n’avions pas fait 300 km pour rien, alors nous continuons ! Avec un groupe, nous essayons de contourner le champ par derrière. Merde, je passe trop proche de la barrière et un boeuf de l’autre côté me le fait comprendre avec un bon coup de matraque (ça fait circuler le sang). Manque de bol, nous ne pouvons contourner le champ, car il y a une rivière derrière. Replis stratégique le temps d’évacuer les bléssés, "ils ont José, Francis et d’autres" ; cavalcade des plus jeunes pour bloquer le chemin, manque de chance, quand nous arrivons, la première voiture avec trois camarades dont José est déjà partie. Nous nous asseyons quand même devant les autres, nous sommes peu et les brigadiers eux sont nombreux, mais même les lacrymos ne nous empêchent pas de chanter et nous tenons bon. Victoire ! Ils battent en retraite et écrasent copieusement le champ de soja (au final ce champ à l’inverse des OGM sera dévasté). La suite ne fut que vannes et provoquations des manifestants et lacrymo en guise de réponse. Il y a eu quelques tentatives de dialogue de notre part, des lacrymos de la leur. L’un d’entre nous, Edouard je crois, a réussi à rentrer dans le champ : scène de liesse de notre part, lacrymo de la leur. Ils ont bien dû finir par relâcher nos camarades, vu que nous continuions à les protéger et à les garder dans leur parc. Vient l’heure de libérer Edouard qui remet ça et retourne battifoler dans le champ d’OGM, éclats de rire de notre part, lacrymo et matraquage de la leur. A 19h30, l’ultimatum du préfet se termine, un petit coup de lacrymo et de trucs qui pètent pour nous le faire savoir. Les blessés sont évacués, il est tard, et ils sont nombreux. Moi, je veux bien rester, j’ai rien d’important demain... juste ma rentrée scolaire, mais je crois pas que ça passera. Nous nous rabattons donc sur la gendarmerie du bled d’à côté pour libérer José et les autres. Ils paniquent et les libèrent en voyant que nous arrivons. Petit discour de José (et d’autres) qui a perdu sa chaussure dans l’affaire.
Retour en voiture, "c’est bien ces journées ! On peut retrouver des connaissances et se faire des amis". Nous écoutons la radio, "2 blessés des 2 côtés" (selon les pompiers (neutres), il y a eu 60 blessés dans nos rangs et l’un des 2 flics c’est blessé tout seul K7 à l’appui, il y a eu aussi 4 hospitalisations (facile à vérifier). Encore une fois, les médias font de la désinformation (nous les oublirons pas !). Retour au bercail.
A la prochaine ! Le combat continu !
D’autres Mondes sont possibles !
A l’heure où l’homme qui marche sur la tête essaye de marcher au plafond, nous vivons une époque formidable !
dimitri
Création de l'article : 29 septembre 2004
Dernière mise à jour : 12 septembre 2004
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