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Nouvelles perspectives du mouvement anti-ogm |
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Salut à tous,
Un mensuel ami m’ayant demandé un article sur les perspectives du mouvement anti ogm, je le livre à votre réflexion, en espérant faire avancer le chmilblick.
Sousmarinvert.
(A paraitre dans le Monde Libertaire)
Faucheur volontaire, j’expose ici mon point de vue sur les perspectives du mouvement anti-ogm.
Nous rassemblons les sensibilités les plus diverses et posons la question de la finalité du progrès, bien résumée par René Riesel : « Le progressisme scientiste, désormais biologique, manque pour le moins de fraîcheur : à l’instar de cette société qui nous promet de résoudre sans retard ses contradictions quand elle ne fait en vérité qu’en empiler de nouvelles, jusqu’à trouer la couche d’ozone »* . Nous avons tous compris aujourd’hui, la seule motivation du lobby techno est de passer en force, contaminant tout, pour mieux nous expliquer après, la bouche en cœur, qu’on y peut plus rien !
Evitons de tomber dans les pièges en examinant d’abord les trois stratégies d’opposition aux chimères transgéniques :
Le fauchage nocturne avec revendication anonyme : efficace, mais portant le risque de se voir, à terme marginalisé. Susurré par les médias : ce sont des terroristes qui agissent la nuit...
L’opposition démocratique et réglementariste : Les élus et associatifs légitimistes, soucieux de l’opinion, vont nous protéger. Des régions et municipalités se déclarent hors ogm. Patatras ! On réalise que les politiques locaux sont aussi méprisés que le peuple ! Du coup, l’obstination de la justice à défendre le droit à polluer, cassant les arrêtés, trouble les plus réticents aux fauchages et in fine, les légitime. Reste, en positif, l’information des consommateurs, qui a fortement retardé la commercialisation des pgm.
Le fauchage diurne public, avec la presse, des faucheurs volontaires : Stratégie payante et efficace. Les récents évènements nous incitent à la faire évoluer plus qu’à la remettre en cause. Car les violences de l’Etat face à une foule pacifique montrent avant tout son impuissance a nous faire accepter l’inacceptable et plus encore, son incapacité à nous apeurer. On notera aussi l’embarras de la Justice à traiter des centaines de dénonciations volontaires : elle n’en tiendra pas compte, réaffirmant son mépris du peuple. C’est le succès même de cette option qui nous oblige aujourd’hui à la dépasser. Paradoxe apparent, les faucheurs perdent sur le terrain, mais gagnent l’opinion, gage d’avenir (on peut perdre une bataille et gagner la guerre, cf la guerre d’Algérie).
Pragmatique et partisan de la bio-diversité, j’ai toujours pensé que ces trois stratégies ne sont pas opposables, car toutes nécessaires à la réussite commune. Cette diversité permet à des individus de tous âges, de tout profil de s’investir à leur mesure, élargissant le front anti-ogm. Les fauchages diurnes, comme les actions légales, les interventions en supermarché légitiment les fauchages, même nocturnes et les fauchages rassurent ceux qui craignent la propagation. Ainsi, nous avons mieux à faire qu’à disserter sur les mérites respectifs des diverses stratégies, l’essentiel étant de couper court...
A première vue, dès lors que la justice casse les arrêtés, que l’Etat protège les multinationales et gaze les faucheurs, il ne nous resterait que des choix peu réjouissants :
Fauchages nocturnes, au risque de nous voir marginalisés et perdre à terme l’opinion.
Exercer une pression « démocratique » sur des élus plus soucieux de leur réélection que d’une réelle éradication.
Rester couché devant la télé, en grignotant du pop corn modifé au gène de ragondin...
On notera que ces options, exprimées tel que, ne gêneront en rien la propagation des chimères. Pourtant, c’est de l’examen objectif des échecs et réussites de ces stratégies qu’une solution de « synthèse » se dégage :
Aux champs : Qui aujourd’hui oserait envoyer les faucheurs à la baston ? Pas moi... La seule option réaliste, pour éviter le piège de la violence est le fauchage nocturne, mais cette fois revendiqué en public par des milliers de faucheurs. Il suffit d’un petit groupe d’intervention, les sympathisants se précipitant ensuite dans les gendarmeries en revendiquant leur participation. Chaque faucheur nocturne pourra ensuite, s’il le désire et si le travail est terminé dans sa région (restons pragmatiques...), se dénoncer, avec ou sans battage médiatique.
A la ville, l’information du consommateur en grande surface peut être encore améliorée, avec convocation de la presse : en retirant des rayons, en détruisant publiquement les produits contenant des ogm (comme lors des fauchages volontaires, à chaque participant trois articles). Là encore, il s’agit de noyer la justice sous des milliers de plaintes ridicules, du genre : « a détruit 3 boites de mais transgénique, a enduit de ketchup un rayon de supermarché », gardons les rieurs de notre côté !
Raffar hun passe en force, la commission européenne s’assoit sur 80 % des européens, le pouvoir garde les champs et gaze les faucheurs, eh bien ! Nous continuerons... autrement et toujours dans la bonne humeur, tous ensemble !
Sousmarinvert
Militant écologiste, faucheur volontaire, créateur de www.grainvert.com
* : ( René Riesel, in L’Ecologiste n° 2, Eté 2001)
Petite histoire du Maïs
A elle seule, son histoire résume la folie de l’agriculture industrielle.
Le maïs originel était cultivé par les tribus indiennes dans le sud des Etats-Unis, sur les sols semi-désertiques. Les apprentis sorciers de la nécroscience pourraient se rapprocher des derniers vrais sorciers Amérindiens (il en reste...), qui cultivent encore leur maïs dans le désert et leur demander humblement leur recette, ils leur communiqueraient bien volontiers gratuitement, sans déposer un brevet...
Ces tribus prenaient la peine de faire de nombreuses danses (grotesques et ridicules, comme tous les sauvages...) pour remercier le ciel, de la plantation à la récolte des quelques grains qu’ils obtenaient, plutôt que de jouer au loto génétique...
Après des années de « sélection » et de brevets juteux, les multinationales semencières ont réussi à imposer leur novlangue et un maïs dénaturé, ce qui donne, dans l’éditon 1993 de l’encyclopédie Hachette, la définition suivante :
"Maïs : Espèce de graminées d’origine américaine, à fleurs unisexes monoïques. La mise au point de maïs hybrides révolutionne l’agriculture dans les années 60 / 70, augmentant le rendement et surtout élargissant la zone de culture à des climats nettement plus favorables que celui de la zone typique du maïs. Préfère les sols profonds, besoins en eau importants. Exige chaleur pour atteindre maturité et nécessite un bon apport d’engrais".
Ainsi, c’est bien son hybridation, à la suite d’une sélection frénétique par les pères de nos chercheurs actuels, au seul profit des multinationales qui a rendu le maïs gourmand en eau et en engrais. Et maintenant,"la recherche" de leurs successeurs voudrait nous vendre un maïs économe et résistant, alors que le maïs originel poussait dans le désert ?
Christian Denis alias soumarinvert
sousmarin vert
Création de l'article : 13 octobre 2004
Dernière mise à jour : 29 septembre 2004
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> Nouvelles perspectives du mouvement anti-ogm
19 octobre 2004, par LLibre
Enfin un article plus serein...
http://www.capital.fr/contenu_editorial/pages/magazine/sommaire2.php
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> Nouvelles perspectives du mouvement anti-ogm
3 novembre 2004, par
LLibre de quoi, nous renvoyer à la lecture de Capital, le mensuel du pognon spectaculaire ?
Non seulement l’article n’a rien à voir avec les ogm, mais il enfonce des portes ouvertes depuis bien longtemps...
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