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Autres courts textes qui disent NON à la constitution européenne |
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Une autre série d’articles concernant divers aspects de la constitution européenne suscités par des échanges sur le site officiel de ladite constitution.
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La constitution de toutes les revanches
La constitution qu’on soumet à notre approbation, c’est le parachèvement d’une longue et patiente construction néolibérale. D’abord purement théorique, le néolibéralisme de l’école de Chicago est peu à peu devenu le néolibéralisme réel tel que nous le connaissons partout. Les dates importantes sont 1973 avec Pinochet, 1980 avec Reagan et Thatcher, 1983 avec Fabius/Delors, 1991 avec Eltsine, etc.
En 1966, De Gaulle sortait la France du commandement intégré de l’OTAN et parachevait l’indépendance de la France vis à vis des État-Unis... La constitution qui soumet toute l’Europe à l’OTAN peut être vue comme la revanche des impérialistes étatsuniens...
En 1944, le Conseil National de la Résistance a élaboré le système de protection sociale qui sera adopté à la Libération, adopté sans problème parce que les adversaires naturels de ce projet étaient soit planqués, soit en prison pour affairisme avec l’ennemi... La constitution qui signe la fin du système de protection sociale français peut être vue comme la revanche du patronat collabo...
En 1905, la France se dotait de la loi de séparation de l’Église et de l’État qui parachevait la construction législative de la laïcité à la française... La constitution nous ramène le communautarisme anglo-saxon, la liberté religieuse sans limite, j’ai même lu que le drapeau européen serait lui-même une représentation catholique... La constitution peut être vue comme la revanche des calotins...
La construction du mouvement syndical de la fin du XIXe et du XXe siècle a imposé des conditions de travail et de salaire décentes... La constitution qui nie le droit du travail au profit du capital et de la rente, peut être vue comme la revanche du XIXe siècle et des maîtres des forges...
On peut même aller plus loin... En 1789, les privilèges étaient abolis, ouvrant la voie à une construction égalitaire de la société française. La constitution, en établissant les principes qui vont détruire le service public d’éducation, en préservant les paradis fiscaux, va rétablir l’hérédité des situations. Cette constitution peut-être vue comme la revanche du XVIIIe siècle...
Quant au Moyen-âge, voire plus loin, peut-être que sa revanche est dans la primauté que la constitution accorde à la chose économique par rapport à l’environnement, à l’écologie.
Le côté mortifère de la constitution européenne
La lecture de certains passages du texte de la constitution européenne laisse une drôle d’impression, comme si le futur de l’Europe livrée au néolibéralisme sans limite qui serait constitutionnalisé par ce texte était écrit par petites touches... J’ai relevé quatre thèmes :
1) le terrorisme. Les mot et expressions "terrorisme", "menace terroriste", "attaque terroriste", "prévention du terrorisme" apparaissent dans 6 articles : I-43, III-160, III-271, III-276, III-309, III-329. (la fraude, elle, n’est évoquée que 2 articles : I-53, III-415.) La solidarité entre États membres, l’harmonisation sont exigées pour lutter contre le terrorisme, c’est même le seul cas où l’harmonisation n’est pas interdite... Comme si l’avenir de l’Europe passait par le terrorisme. Pourquoi ? Est-ce parce que l’absence de démocratie effective, la misère, la tolérance des religions et sectes les plus exaltées vont à coup sûr générer le terrorisme ?
2) le droit à la vie. Dans l’article II-62 : "Toute personne a droit à la vie". Ça paraît bien de prime abord. Jusqu’alors c’était implicite, aucune des Constitutions françaises ne mentionnent ce droit, même les droits de l’homme et du citoyen de 1789. Ce qui est gênant, c’est que ce "droit à la vie" est un vocable utilisé uniquement par les furieux anti-avortement. Comme la constitution ne mentionne pas le droit à l’avortement (ni à la contraception, ni au divorce), on sent venir une société dirigée par les intégristes...
3) la peine de mort. Le même article II-62 : "Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté". Parfait, très bien. Mais, dans la déclaration 12 concernant les explications relatives à la Charte des droits fondamentaux, on trouve cette explication à l’article 2 : "(...) La mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire : (...) c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection. (...)". La constitution prévoit aussi les émeutes... des émeutes de la faim ?
4) le droit à la liberté. L’article II-66 : "Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté". Très bien. Mais, toujours dans la déclaration 12, à l’article 6, on trouve cette explication : "(...) 1. Toute personne a droit à la liberté et à la sûreté. Nul ne peut être privé de sa liberté, sauf dans les cas suivants et selon les voies légales : (...) e) s’il s’agit de la détention régulière d’une personne susceptible de propager une maladie contagieuse, d’un aliéné, d’un alcoolique, d’un toxicomane ou d’un vagabond ; (...)". D’un vagabond, vous avez bien lu. La constitution ni ses annexes ne définissent ce qu’est un vagabond. Un chômeur privé de ses allocations pendant un certain temps peut-être ? En route vers l’ostracisme social, vers les camps de relégués sociaux ? Ça fait froid dans le dos...
Nous ne voulons pas de cette horreur qui se dévoile aux hasards de quelques phrases. Votons NON pour donner un coup d’arrêt à cette dérive mortifère.
La paix, ça risque de ne pas durer
Les pères fondateurs ont fait l’Europe pour qu’il n’y ait plus de guerre en Europe...
La paix, ça risque de ne pas durer. Constitutionnaliser la concurrence comme seule valeur effective de l’UE aura des conséquences délétères. Concurrence entre individus et entre Etats membres. Avec la libéralisation des services (Bolkestein), les travailleurs en concurrence, les chômeurs locaux et les nouveaux émigrés, vont se trouver physiquement en présence. Nous avons déjà l’exemple des foyers turcs qui flambent en Allemagne de l’est, les travailleurs suédois qui s’attaquent aux travailleurs immigrés lettons.
Le populisme, la xénophobie, le racisme vont prospérer là-dessus. Il y aura des Le Pen dans tous les pays européens. On n’aura plus la guerre de 14, certes, mais des sales luttes de sous-prolétaires, la haine, le racisme,les pogroms. La concurrence non contrôlée par l’État, celle qui est libre et non faussée, ça conduit à la guerre économique. Et dans guerre économique, il y a guerre.
Ce n’est pas cette Europe que je veux. Je veux l’Europe de la coopération et de la solidarité. C’est pour ça que je vote NON.
L’Europe a été une malade bien-portante pendant 30 ans
C’est vrai que, depuis 1957, le traité de Rome porte inscrite en lui la concurrence néolibérale. Il faut noter que Pierre Mendès-France a été à l’époque un des seuls à dénoncer cette consubstancialité. C’est vrai aussi que le traité de Rome n’a empêché ni le keynésianisme gaullien, ni les nationalisations de 1981-82. Peut-on dire pour autant que le néolibéralisme de l’Union européenne ne sera pas un obstacle à des politiques plus sociales, plus solidaires ? Non, bien sûr que non.
Le néolibéralisme européen, c’est un virus qui est resté inactif, à l’état d’incubation pendant 30 ans... L’Europe était malade mais ne le savait pas. Depuis, le virus s’est réveillé et bien réveillé... L’Europe est malade maintenant et dégénère vers son agonie.
Ce virus se soigne par le gigantesque coup de pied au cul que la démocratie peut donner aux élites pathogènes... Votons NON.
Cette constitution mérite mon pied dans le recul
Les partisans du NON savent bien que ce qu’il y a dans la constitution est déjà dans le traité de Nice pour l’essentiel. Ils savent bien les petites avancées et les gros reculs... (cette constitution mérite mon pied dans le recul).
Mais ce n’est pas parce qu’on y est déjà dedans qu’on est obligé de dire qu’on en est content en votant oui, en constitutionnalisant tout ce qui nous déplaît. Au contraire, c’est la dernière occasion de dire NON. Ne la laissons pas échapper.
Les mots néolibéraux pour le dire
Les néolibéraux ont presque tout gagné face à l’impéritie munichoise de la social-démocratie. Cette constitution qui constitutionnaliserait les politiques libérales (comme le réclament les économistes libéraux Kydland et Prescott depuis 1977), serait le parachèvement de leur oeuvre... c’est le dernier moment pour les arrêter !!
Les néolibéraux ont une arme redoutable, ce sont les mots. Leurs slogans ont l’apparence, le son du bon sens, du bon sens populaire. (Raffarin est le parfait vecteur de ce faux bon sens, il a une tête à avoir de la boue aux chaussures et il cultive ce personnage). À mon avis, le slogan le plus efficace que les néolibéraux ont utilisé, c’est au moment de l’attaque sur les retraites :"la population vieillit, il faut réformer le système des retraites par répartition..." Le mouvement social, les syndicats se sont défendus sur ce terrain, sur le terrain comptable... et nous avons perdu. Car la bataille des retraites, nous l’avons perdue, non ?
Pour la constitution, il y a aussi du faux bon sens qui fleurit. Dans les réunions publiques, j’entends souvent l’argument ouïste suivant : "la construction européenne se fait à 25, tous les pays ne sont pas au même niveau de services publics, de protection sociale, de droit du travail, etc. Il faut faire des concessions, on ne peut pas tout garder, etc." C’est-y pas du bon sens ça Madame ? Bon, on s’en va négocier avec nos 24 partenaires, qu’est-on prêt à abandonner au nom de ce bon sens ? La laïcité parce que certains ne sont pas laïques ? Les droits des femmes parce que certains n’ont pas encore fait leur évolution féministe ? Notre protection sociale parce que la Pologne, la Lituanie ? Le droit du travail parce que les mêmes et d’autres ? Quoi d’autres ? Les Services publics ? au fait pourquoi les services publics ? Bon, voilà,nous sommes prêts à tout lâcher dans la négociation parce que nous sommes pragmatiques, sérieux, réalistes, socialistes de gouvernement... C’est presque fait, il suffit de dire oui à la constitution euopéenne,..
Face au faux bon sens des slogans, je ne connais qu’une seule parade, parler de valeurs et d’éthique. Si nous avions fait ça pour les retraites, si nous avions opposé l’absolue nécessité de solidarité générationnelle au lieu de nous perdre dans l’argumentation économique, nous n’aurions peut-être pas été battus...
Pour la constitution voilà ce que je réponds quand un ouïste s’aventure sur ce terrain des "nécessaires compromis" : Ce que nous nous apprêtons à abandonner, à donner sans compensation (si ce n’est d’être à 25), qu’est-ce que c’est ? Notre protection sociale, notre droit du travail, certaines des valeurs fondatrices de notre République, les droits des femmes, etc. D’où nous viennent ces droits et ces valeurs ? Principalement des luttes ouvrières et paysannes du XIXe siècle et du XXe siècle. Pour notre protection sociale, ça nous vient même tout droit de la Résistance, du Conseil National de la Résistance et du Général de Gaulle qui l’ont imposée à la Libération. Tout ça représente des années et des années de luttes, des grèves, des privations, des combats, des morts. Des gens sont morts pour que nous ayons tout ça. Et nous, nous allons le jeter aux poubelles de l’histoire, avec désinvolture ? Pour avoir quoi en échange ? Une Europe dont la seule valeur effective est la concurrence...
Pauvres de nous, nous sommes prêts à trahir nos parents, nos grand-parents pour une Europe que nos enfants et nos petits-enfants nous reprocherons à jamais d’avoir acceptée...
Ne soyons pas la génération de tous les renoncements, de toutes les trahisons, de toutes les collaborations, pensons à nos aînés, levons-nous et disons NON. NON, maintenant, ça suffit.
En cas de oui, Bolkestein trouvera une assise constitutionnelle
Du point de vue juridique, les directives du style Bolkestein s’accomodent parfaitement des traités actuels. La preuve, si Jennar et l’Humanité n’avaient pas mis la lumière dessus, cette directive passait. (Pour le moment, elle est au frigo en atendant le 30 mai.)
La constitution ne s’oppose en rien à ce type de directives (qui deviendront des lois si la constitution est adoptée). Au contraire. Ainsi, la loi Bolkestein trouvera son assise constitutionnelle dans les articles : I-4 "Libertés fondamentales et non-discrimination", III-144, III6147, III-148, "Liberté de prestation de services", III-314, "La politique commerciale commune".
Une fois constitutionnalisé tout ce fatras néolibéral, ce sera dur de se battre contre. Mon conseil est donc, si vous n’êtes pas néolibéral par intérêt ou par idéologie, de voter NON.
La peur est dans la graphie du nom
La vraie orthographe du nom de l’ex-commissaire européen est Bolkestein. Que beaucoup l’appellent Bolkeinstein ou Bolkenstein me semble symptomatique de la crainte inconsciente que cette Europe qui se construit dans le laboratoire idéologique des ultralibéraux, des "spin-doctors", génére des Frankenstein...
Tous les combats féministes
Tous les combats féministes qui ont abouti à l’égalité, au divorce, aux droits à la contraception, à l’avortement, Pchuitt... absents de la constitution, pas la moindre référence...
Par contre, le "droit de se marier" (II-69), "droit à la vie" (II-62) sont en bonne place.
Le "droit à la vie" n’apparaît dans aucune constitution antérieure. C’est en outre un vocable utilisé uniquement par les intégristes anti-avortements... Il va y avoir de la régression sur le front féministe si cette constitution est adoptée. On ne peut laisser faire ça. Votons NON.
N’est pas Chouard qui veut
Ce qui est très bien chez Chouard, outre la simplicité de son courroux et de sa démonstration, c’est sa bonne foi, son honnêteté, son style lumineux. Ce qui le met à l’abri des furieux ouïstes.
Mentir, c’est facile. Par contre, faire passer sa sincérité comme a réussi à le faire Ètienne Chouard, c’est exceptionnel. C’est ce qui explique le succès que son texte a eu et continue d’avoir. Je constate ça autour de moi, au travail et dans les réunions publiques...
(un accès de contrition m’oblige à ajouter CQFD)
Le maté et la constitution
Article III-226 : "1) Le marché intérieur s’étend à l’agriculture et au commerce des produits agricoles. 2) Sauf dispositions contraires des articles III-227 à III-232, les règles prévues pour l’établissement ou le fonctionnement du marché intérieur sont applicables aux produits agricoles. 3) Les produits énumérés à l’annexe I relèvent des articles III-227 à III-232. 4) Le fonctionnement et le développement du marché intérieur pour les produits agricoles doivent s’accompagner d’une politique agricole commune. "
Et dans les annexes : " ANNEXE I LISTE PRÉVUE À L’ARTICLE III-226 DE LA CONSTITUTION (...) CHAPITRE 9 : Café, thé et épices, à l’exclusion du maté (no 0903) (...)"
Mon inquiétude est la suivante : est-ce bien raisonnable d’écarter constitutionnellement le maté du champ d’application de la politique commune ? Si nous voulions réintégrer un jour le maté, il faudrait une convention, l’unanimité du conseil des ministres et l’unanimité des ratifications nationales...
Refusez cette constitution inique pour le maté, votez NON
PS : J’ai pris le maté comme exemple... Ça vaut bien sûr pour la démocratie, le progrès social, la puissance industrielle, etc.
L’exemple de l’Airbus
Certains ouïstes peu regardants sur la vérité historique se sont crus autorisés à glorifier l’Europe lors de l’envol du nouvel Airbus A380.
Très bon exemple l’Airbus puisqu’avec la constitution européenne, ce projet serait impossible maintenant à cause de l’interdiction des aides publiques, du budget ridicule de l’UE, etc.
Ce qui serait possible, c’est d’encourager la guerre économique entre plusieurs constructeurs européens... comme ça a été fait pour les opérateurs de télécoms avec les faillites que l’on sait.
Si on rêve d’une Europe puissance, il faut voter NON.
L’exemple anglais
Prenons l’exemple des Anglais qui disent toujours NON à tout. Ils sont isolés ? Que non point, ils ont au contraire toujours obtenu ce qu’ils voulaient.
Voici une citation de Robert Badinter parue dans le Nouvel Observateur du 19 juin 2003 : « Tout au long de la Convention, les représentants britanniques ont témoigné d’une habileté et d’une constance de vues conformes à la grande tradition diplomatique du Royaume-Uni. La recherche du consensus permettait d’ailleurs à la partie qui témoignait de la plus ferme volonté de s’assurer, en définitive, de la maîtrise du jeu, en usant avec art des concessions sur l’accessoire pour s’assurer de l’essentiel. [...] Il serait équitable de dénommer le projet de Constitution de l’Europe des Vingt-cinq « la Britannique », en hommage au talent diplomatique de nos amis anglais. »
Suivons l’exemple des Anglais, pour une fois, disons NON.
Les moutons noirs parlent aux cabris
Concernant l’isolement de la France qui résultera d’une victoire du NON, ce ne sera pas la première fois que la France montre le chemin. Sans remonter à 1789, on peut se rappeler Villepin à l’ONU se dressant contre les Américains va-t-en-guerre. Ça avait de la gueule non ? Elle pouvait sembler isolée la France, isolée des autres gouvernements avant que l’Allemagne et la Russie ne la rejoignent, mais pas isolée des peuples, rappelez vous la gigantesque manifestation mondiale du 15 février 2003. Il ne faut pas se focaliser sur les états-majors des partis et des syndicats, sur les élites, ce qui est important, c’est la base, c’est le peuple. (voir l’excellent livre de Raoul-Marc Jennar, "La trahison des élites").
Concernant la nécessité d’Europe, ça vaut le coup de réfléchir un instant. Quelle Europe voulons-nous ? L’Europe pour l’Europe, ça ne veut rien dire. C’est pourtant l’Europe pour l’Europe que mettent en avant les ouïstes quand ils reprochent aux nonistes de vouloir arrêter la construction européenne. De Gaulle les aurait moqués par son célèbre : "il ne suffit pas de crier l’Europe, l’Europe, en sautant comme des cabris". L’Europe à n’importe quel prix, c’est quoi ? En 1940, avec de telles ambitions, on eût bien accueilli les armées allemandes puisqu’elles faisaient l’Europe, en quelque sorte. On eût voté les pleins pouvoirs aux chefs collaborationnistes... Aujourd’hui, qu’est-ce que ça veut dire l’Europe à n’importe quel prix ? Les pères fondateurs ont voulu l’Europe économique parce que c’était le plus facile à construire. Le but premier était qu’il n’y ait plus de guerre. Ça a marché mais ça ne va pas durer. Si la construction européenne continue ainsi, sur des bases seulement économiques et seulement ultralibérales, si la valeur de Concurrence est constitutionnalisée, concurrence entre les individus et entre les États membres, c’est la lutte de tous contre tous qui est sacralisée au détriment des valeurs de coopération et de solidarité. Avec une telle construction, avec des Bolkestein aux commandes qui exacerbent la concurrence entre travailleurs qu’ils mettent par ailleurs en présence physiquement, c’est la xénophobie qu’on encourage, c’est des Le Pen qui vont fleurir dans tous les pays européens, ce sont des foyers de travailleurs émigrés qui vont flamber comme en Allemagne de l’Est, ce sont des des pogroms à venir, c’est l’horreur recommencée. La guerre économique, c’est une variété de la guerre. Si mon NON peut arrêter ça, je suis heureux.
Concernant l’avancée de la constitution par rapport au traité de Nice, c’est tout simplement faux, c’est de la propagande. Certains ont vérifié que les majorités qualifiées étaient plus faciles à obtenir avec Nice. Idem pour les coopérations renforcées. (sur le site d’Attac, c’est bien expliqué dans le document "10 mensonges et 5 boniments"). La charte des droits fondamentaux n’est qu’une pub mensongère, il n’y a rien de contraignant là-dedans. En plus, dans la constitution, il y a des vrais reculs par rapport à Nice, les SIEG qui ne sont plus une valeur de l’Europe, la sujétion à l’OTAN, l’AMI qui revient, etc. Donc, vous ne me ferez pas constitutionnaliser les politiques ultralibérales en échange d’un mensonge, d’un mirage. Mieux vaut Nice que la constitution.
Concernant Attac et son instrumentalisation, c’est un point de vue. Moi, je crois que c’est plutôt l’inverse, les idées d’Attac pénètrent les partis et les syndicats, ce n’est pas de l’instrumentalisation, c’est la raison d’être d’Attac. Le combat d’Attac pour les Services publics, comme celui de la Fondation Copernic, a 2 dimensions : 1) la défense des Service publics contre les privatisations 2) leur amélioration en interne, pour qu’ils soient plus efficients pour le contribuable et pour l’usager. Cette amélioration devrait atténuer les critiques les plus poujadistes à leur encontre.
Concernant les grands rassemblements à Porto Alegre ou ailleurs, la critique est recevable et largement formulée à l’intérieur du mouvement social et altermondialiste. Ces rassemblements vont s’arrêter, pour des raisons de coût et de cohérence écologique.
Le NON porte l’espoir d’un coup d’arrêt au libéralisme
Le NON porte l’espoir d’un coup d’arrêt au libéralisme effrenné. La France se retrouvera au centre de l’Europe, un rôle historique qu’elle sait bien tenir. Tenez, la dernière fois où ça s’est produit, c’est lors du beau discours de Dominique de Villepin à l’ONU, contre la guerre en Irak. (il y a du bon parfois chez l’imprévisible Chirac, pas comme avec ce prévisible Jospin qui nous aurait envoyé des soldats en Irak). La France a-t-elle été isolée ? Non, Elle avait la majorité des gouvernements de l’Europe contre elle mais elle avait les peuples d’Europe avec elle. Et avec notre NON triomphant, ce sera pareil, nous aurons les peuples d’Europe avec nous.
Grandeur et servilité du journaliste
Ce matin sur France Inter, dans un flash d’info, on a eu droit à de larges extraits d’un meeting de Cohn Bendit dont la journaleuse avait préalablement vanté l’humour. Il a raillé Mélanchon et Emmanuelli et ceux qui votent NON, il a fait l’apologie de cette merveilleuse constitution. Et rien pour lui donner la réplique. Peut-être que le CSA comptabilise tout ça, peut-être pas. C’est agaçant la servilité des journalistes. Mais certains expliquent que ce sont les rédacteurs en chef qui contrôlent tout ça, que le journaliste de base n’est servile que par crainte du chômage. Si le NON l’emporte, peut-être qu’il y aura un grand appel d’air frais dans cette profession...
La politique de Raffarin/Chirac et le référendum sont liés
La politique de Raffarin-Chirac (et aussi celle de Jospin-Chirac) est en parfaite adéquation avec la construction européenne. Il n’est donc pas stupide de lier l’appréciation de cette politique avec le référendum. Si vous contestez la politique du gouvernement français, il vaut mieux ne pas constitutionnaliser ces politiques, donc il faut votre NON.
Autre chose, plus franco-français. Si vous ne voulez pas que Chirac interprète une victoire du OUI comme un plébiscite gagné de sa politique et profite des 2 ans qui lui restent pour finir de casser tout ce qu’il reste de social, alors il vaut mieux voter NON et lui infliger sa 3ème baffe électorale. Peut-être que ce coup-là, il comprendra. Mais c’est pas sûr, il faudra de la pression sociale aussi...
La Constitution de 1958
Voici une Constitution immédiatement compréhensible par la quasi-totalité d’un électorat, celle de 1958, on peut la trouver sur ce site www.legisnet.com.
Voici ses premiers articles, c’est non seulement compréhensibles mais c’est beau.
"Article 1er : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
Titre I - De la Souveraineté. Article 2 : La langue de la République est le français L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. L’hymne national est la Marseillaise. La devise de la République est Liberté, Egalité, Fraternité. Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple."
Cette belle Constitution de 1958 fait une vingtaine de pages (contre 850 pages qu’on nous demande d’approuver pour l’européenne). Quand on ne comprend pas le texte qu’on nous demande d’approuver, le réflexe salvateur est de voter NON.
Le 21 avril 2002, c’est le néolibéralisme qui a été sanctionné
Le 21 avril 2002, on a cru que c’était Jospin qui avait perdu, mais c’est le néolibéralisme qui a été sanctionné. L’irruption de Le Pen a faussé l’analyse...
Les élections suivantes, toutes perdues par la droite au pouvoir a redonné l’espoir aux socialistes de la Place des Vosges... Espoirs vains.
Ce coup-là, avec leur alliance sur un même texte avec l’UMP et le MEDEF, ils ne vont pas être déçus du résultat. C’est vrai que le mot socialisme, c’est un peu galvaudé. Hollande est socialiste comme Guy Mollet était secrétaire général de la Section Française de l’Internationale Ouvrière...
Remettre à l’endroit ce que le libéralisme a fait fonctionner à l’envers
1) si on enlève la partie III au texte, ça redevient une constitution à peu près potable, pas terrible mais bon, je crois qu’elle serait votée sans problème. Comme les politiques n’ont rien à faire dans une constitution, ce serait une façon simple de continuer.
2) maintenant que le débat est lancé, l’idée 1) ne me parait plus la meilleure pour avancer. Je sens que l’espoir, la dynamique, les idées sont portées par le NON et que le camp du OUI se nécrose, à l’image des pioupious socialos-ouïstes qui sont en première ligne et qui dépérissent. Le NON à la constitution sera un vrai événement fondateur, un coup d’arrêt au libéralisme effréné. Si ce NON vient de la France, c’est quasiment symbolique. Il faut savoir que beaucoup de pays ne ratifient pas la constitution par référendum et qu’à cet égard, le peuple de France a une mission particulière, "au nom de l’Europe" pour dire NON.
Concrètement, si le NON l’emporte, c’est ennuyeux pour Giscard, Chirac, Raffarin, Hollande, Strauss-Khan, Seillières et toute la bande. Pas pour l’Europe. Il faudra écrire une autre constitution, pourquoi pas avec une assemblée constituante, d’ailleurs. On a le temps, les traités actuels sont là. Pour reprendre la device de la Fondation Copernic, la victoire du NON pemettrait de "remettre à l’endroit ce que le libéralisme a fait fonctionner à l’envers".
Mendès-France, le marché et la démocratie
Pierre Mendès-France est intervenu à l’Assemblée Nationale le 18 janvier 1957 lors du débart sur le traité de Rome. Voici ce qu’il a dit :
"Le projet du marché commun, tel qu’il nous est présenté, est basé sur le libéralisme classique du xxe siècle, selon lequel la concurrence pure et simple règle tous les problèmes. L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit elle recourt à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit à la délégation de ses pouvoirs à une autorité extérieure laquelle au nom de la technique exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement une politique, au sens le plus large du mot, nationale et internationale."
En 1957 ! Sacré visionnaire... Il avait prévu la Commission, la BCE, peut-être même la Convention giscardo-golpiste... Car nous y sommes... presque...
La démocratie, ça s’entretient, ça se bichonne, il faut s’en occuper, il faut que les hommes politiques fassent leur boulot. Si on l’abandonne au marché, la démocratie, elle meurt... Pour que revive la démocratie, votez NON...
Il faut considérer la constitution comme un tout, dans sa solennelle importance
On ne nousdemande pas d’approuver que les changements entre le texte de Nice consolidé et le texte de la constitution. Ce qu’on nous propose, c’est l’ensemble du texte et ses annexes (850 pages). Quand on me pose une question par référendum sur une constitution, je la lis, je me renseigne, je me fais mon idée et si la constitution dans son ensemble ne me plaît pas, je vote NON. Pourquoi irai-je me prononcer sur le différentiel d’avec Nice alors que c’est tout le texte qui veut être constitutionnalisé ?
En fait, on nous demande d’approuver DÉFINITIVEMENT les politiques libérales de l’UE. Ce n’est pas rien. C’est à la fois solennel et très important... Plus important que les élections françaises qui suivront si cette constitution était approuvée... Car ces élections, subséquemment, ne serviraient plus à rien...
L’enthousiasme européen sera là à danser et à chanter
Je suis bien d’accord que l’Europe a besoin d’enthousiasme. Enthousiasme pour une Europe forte face aux Etats-Unis, une Europe de grands projets, de grands travaux, une Europe soucieuse de l’environnement et qui montre la voie, enthousiasme pour une Europe des peuples, de la solidarité, de la fraternité, de la Paix, une Europe sociale, une Europe de services publics. Enthousiasme pour une Europe démocratique, une Europe des Peuples souverains...
Au lieu de ça, la constitution nous propose un nain économique, un nain politique, le pouvoir aux instances économiques non-élues, la destruction des services publics dans un désert social. Cette constitution interdit sa propre modification, c’est un coup d’état rampant. Cette constitution ne promeut comme valeur effective (ce qui est dans la partie III) que la concurrence. Elle porte en germe toutes les violences que génère la concurrence constitutionnalisée. Cette constitution, c’est la guerre économique totale, c’est la guerre de tous contre tous, c’est la guerre...
Il faut la rejeter. Il ne faut pas casser le rêve européen. Et cet acte est en soi porteur d’espoir, d’enthousiasme même. Si le NON l’emporte de manière éclatante, vous verrez que l’enthousiasme européen sera là à danser et à chanter le soir du 29 mai à la Bastille...
La constitution européenne ne promeut que le mercantilisme
Belle audace que d’affirmer que le texte de la constitution ne promeut pas le mercantilisme. C’est bien dans la rhétorique libérale, affirmer des énormités avec l’air sûr de soi...
Or, ce texte ne promeut que ça (avec la stabilité de la monnaie). Ce forum déborde d’exemples dont le plus caricatural est à l’article III-131 qui protège "le fonctionnement du marché intérieur", même en cas de guerre...
Une constitution incompréhensible est forcément mauvaise
Il me paraît tout à fait sain de voter NON à un texte que l’on ne comprend pas... surtout quand on a quand même compris que ce texte serait irréversible... Ça s’appelle principe de précaution...
Le rejet d’un texte qu’on ne comprend pas n’est pas un "simple réflexe irresponsable"... c’est une attitude citoyenne cohérente et responsable...
Une constitution DOIT être comprise par tout citoyen normalement éduqué, directement, sans la médiation de juristes... Relisez la Constitution de 1958 et ses précédentes, vous comprendrez ce que je veux dire...
Et si à l’avenir, la politique de l’Union penche dans un sens social ?
Intrigué par le style de Monsieur Thibault, je suis allé consulter son oeuvre à l’adresse indiquée par Google. C’est intéressant comme une interview de Serge Dassault, ça renseigne sur les limites de l’argumentation.
Si notre expert en droit européen est toujours à l’écoute, pourrait-il faire acte de pédagogie en développant l’article suivant que je recopie de son rapport : "Le Traité constitutionnel pour une Europe sociale ou libérale ? Ni l’un ni l’autre... Une Constitution est un contenant et non un contenu. Ce sont les dirigeants politiques européens qui influent sur le contenu des politiques, et non les Institutions. Si à l’avenir, la politique de l’Union penche dans un sens libéral, ce ne sera pas dû à la Constitution. Cela s’expliquera par le fait qu’une majorité politique a émergé parmi les gouvernements européens, qui estime que les relations du travail relèvent uniquement du Marché. Le Traité constitutionnel pose un cadre au sein duquel se dessinera les orientations de la politique européenne." Ce qu’il dit est vrai "si à l’avenir, la politique de l’Union penche dans un sens libéral"...
Ma question est : "que se passera-t-il si à l’avenir, la politique de l’Union penche dans un sens social ?". Comment tous les articles de la partie III qui figent la politique de l’UE dans le dogme libéral pourront-ils être dépassés ?
Juste un marché ouvert aux quatre vents...
La constitution européenne ne pose ni les fondements d’une Europe fédérale, ni d’une Europe d’États-nations. Bien au contraire. Cette constitution est la négation des État-nations : "ARTICLE I-6 Le droit de l’Union. La Constitution et le droit adopté par les institutions de l’Union, dans l’exercice des compétences qui sont attribuées à celle-ci, priment le droit des États membres." (Ce qui est normal pour une constitution européenne).
Mais cette constitution ne pose pas pour autant les fondements d’une Europe fédérale. Tout le contraire même. L’Europe politique se lie les mains par les articles de la partie III dans les domaines économiques (indépendance de la BCE, interdiction d’emprunter), diplomatique (unanimité requise pour les affaires étrangères), social (interdiction d’harmoniser), fiscal (interdiction d’harmoniser), militaire (sujètion à l’OTAN)...
Tout est écrit pour qu’advienne le règne sans partage du seul marché où "la concurrence est libre et non faussée".
L’Europe est ainsi constitutionnalisée comme un marché, juste un marché. Plus de nations, pas de fédération, l’Europe sera une "zone géographique" ouverte aux transnationales... La fin du rêve... Pour le contentement des États-Unis qui resteront la seule puissance de la planète...
Inmodifiable pour aller vers une Europe plus sociale
Peut-être faudrait-il être plus précis quand nous disons que la constitution sera inmodifiable... Elle sera inmodifiable pour aller vers une Europe plus sociale, plus politique, plus fédérale, pour aller vers une Europe de la solidarité, des services publics, du plein emploi...
Parce que c’est vrai, que pour aller vers encore plus de marché, de concurrence, d’ultralibéralisme, ça a été possible et ça semble encore possible... malgré la règle de l’unanimité. Il suffit que les libéraux convainquent leurs compagnons de route sociaux-démocrates et socialistes... L’inverse ne se produira pas. Ce n’est pas parce que Jospin est capable de démanteler EDF à Barcelone qu’il faut espérer que le Grand Duché accepte une avancée contre les paradis fiscaux ou une harmonisation fiscale...
La pétition de Madame Royal
Madame Royal s’amuse à faire signer une pétition démago pour faire accroire que la démocratie participative arrive. Voici ce que je lui ai répondu :
Madame Royal, Je pense que vous perdez votre temps avec cette pétition. Elle ne peut aboutir que si elle agrée à la Commission (I-47-4). Peut-être que si vous pétitionniez pour avoir plus de libéralisme, par exemple pour une mise en oeuvre immédiate de la directive Jospin-Bolkestein, ça pourrait marcher...
J’espère qu’après avoir tout perdu, nos illusions, notre confiance, votre parti, votre honneur, vous allez perdre le référendum. Comptez sur moi, sur nous, pour toujours oeuvrer à votre défaite, à la défaite des sociaux-traîtres.
Une autre Europe est possible. Louis Amigo
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Louis Amigo
Création de l'article : 9 mai 2005
Dernière mise à jour : 8 mai 2005
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> Autres courts textes qui disent NON à la constitution européenne
10 mai 2005, par
Qu’est-ce que c’est que cette tiède tisane qui se propage ici, à la suite de mon article ?
Pour rire un peu, essayez le jeu pour moquer les socialo-ouïstes
Le site de Non-Merci et ses célèbres Quizz
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> Autres courts textes qui disent NON à la constitution européenne
9 mai 2005, par NON = TRAITE DE NICE = LIBRE ECHANGISME !
L’UN DES TEXTES QUE J’AI REÇU A PLUSIEURS REPRISES EST CELUI D’E. CHOUARD. CE TEXTE EST REMPLI D’APPROXIMATIONS ET D’INEXACTITUDES QUE SON AUTEUR NE SEMBLE PAS DESIREUX DE CORRIGER, B. François a apporté une réponse à cet ‘argumentaire’, vous pourrez la trouver ici (document PDF) http://www.lesverts.fr/IMG/pdf/Bastien_Francois_prof_de_Droit_constitutionnel_repond_a_E._Chouard.pdf
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N’est pas Chouard qui veut
10 mai 2005, par
N’est pas Chouard qui veut Ce qui est très bien chez Chouard, outre la simplicité de son courroux et de sa démonstration, c’est sa bonne foi, son honnêteté, son style lumineux. Ce qui le met à l’abri des furieux ouïstes.
Mentir, c’est facile. Par contre, faire passer sa sincérité comme a réussi à le faire Étienne Chouard, c’est exceptionnel. C’est ce qui explique le succès que son texte a eu et continue d’avoir. Je constate ça autour de moi, au travail et dans les réunions publiques...
Etienne Chouard
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RECONSTRUIRE L’ACTION PUBLIQUE, DONC VOTER OUI
9 mai 2005, par Moi scoubidou
RECONSTRUIRE L’ACTION PUBLIQUE, DONC VOTER OUI
J’ai le plaisir de vous informer de la naissance d’un nouveau site, celui de l’association "RECONSTRUIRE L’ACTION PUBLIQUE" (RAP) / Verdi
RECONSTRUIRE L’ACTION PUBLIQUE, DONC VOTER OUI
L’action publique a été, de manière progressive et sur très longue période, conçue, définie, organisée en même temps que se mettaient en place les Etats-nations, pour connaître son apogée dans la période qui a suivi la Seconde guerre mondiale. Elle a été UN DES FACTEURS CLES qui explique l’expansion rapide et sans précédent qu’ont connue les société européennes au cours de « Trente glorieuses », avec un mode de développement qui a su conjuguer progrès économique et progrès social dans un cercle vertueux.
Les signes d’épuisement de ce mode de développement se sont manifestés depuis le début des années 1970, du fait en particulier de la contradiction croissante entre un mode de régulation à base nationale et l’internationalisation croissante des économies et des sociétés, avec en particulier le processus d’intégration européenne. Un des aspects les plus évidents a été la mise en cause profonde de toute forme d’action publique et la nécessité de la REFONDER EN CONJUGUANT TOUT A LA FOIS d’une part, européen, d’autre part, le court, le moyen et le long terme, enfin, le technique, l’économique, l’environnemental, le social et le culturel.
Parmi ces objectifs, L’INTEGRATION EUROPEENNE est aujourd’hui essentielle. Les objectifs de paix, de progrès économique, de développement social, ont structuré en profondeur le processus d’intégration européenne depuis les lendemains de la Seconde guerre mondiale.
Qui ne voit que l’Union européenne est aujourd’hui seule à même de maîtriser les processus de mondialisation, de défendre et de promouvoir des valeurs et un modèle de société, de ne pas être dépendant des USA et des multinationales. Chaque Etat séparément en serait incapable.
COMMENT APPRECIER LE TRAITE INSTITUANT UNE CONSTITUTION EUROPEENNE ?
Depuis un demi-siècle, les Communautés, puis l’Union européenne disposent de certains ATTRIBUTS DE PUISSANCE PUBLIQUE, tenant à des délégations volontaires croissantes de souveraineté décidées par les Etats membres ; des politiques publiques sont définies et mises en œuvre dans une démarche de type supra-national.
Pour autant, l’Union européenne N’EST PAS UN ETAT au sens habituel, ni un super-Etat, mais une construction politique et institutionnelle originale, sans précédent dans l’histoire, sans modèle pré-établi, qui se définit de manière progressive, à travers avancées, crises et difficultés, sur la base de compromis successifs.
On ne peut donc apprécier ni la situation actuelle ni les enjeux du traité constitutionnel à partir des catégories et références traditionnelles : les débats pour savoir s’il s’agit d’un « traité » ou d’une « constitution » à partir des catégories classiques sont sans aucun intérêt ; c’est d’ailleurs pour cela qu’a été créée la catégorie innovante de « traité constitutionnel ».
De la même manière, on ne peut prendre comme critère de jugement nos références nationales traditionnelles : l’Europe se construit à plusieurs, en intégrant des histoires, traditions et cultures à la fois diverses et convergentes ; l’Union européenne ne sera jamais le décalque des traditions françaises, mais une construction originale plurielle, à la fois unie et diverse.
On ne peut davantage prendre comme référence une construction intellectuelle correspondant à un idéal, mais sans rapport avec les réalités. Il s’agit, en fait d’analyser de manière pragmatique si LA NOUVELLE ETAPE aujourd’hui proposée permet d’avancer vers la réalisation d’une série d’objectifs, en particulier en matière de construction de solidarités, de développement de la démocratie et de moyens de promouvoir notre modèle social face à la mondialisation libérale.
De ce point de vue, une lecture attentive des textes montre clairement que le traité constitutionnel ne comporte AUCUN RECUL, DANS QUELQUE DOMAINE QUE CE SOIT, par rapport à la situation actuelle, mais une série d’avancées substantielles, qu’il serait absurde de rejeter au prétexte que l’on aurait pu espérer mieux.
Il faut ici souligner les améliorations réelles que comporte le texte, même s’il faut continuer à agir pour aller bien plus loin : en matière DEMOCRATIQUE avec l’intégration de la Charte des droits fondamentaux, le droit de pétition des citoyens européens, une nouvelle extension du rôle et des pouvoirs du Parlement européen, un meilleur contrôle par les Parlements nationaux, des extensions du vote à la majorité ; en matière POLITIQUE, avec, des possibilités nouvelles de coopérations renforcées, une base juridique pour légiférer en matière de services publics selon d’autres critères que la concurrence, de nouvelles compétences en matière sociale et environnementale, l’augmentation des compétences internationales et la création d’un ministre des Affaires étrangères, etc.
Bref, le traité instituant une Constitution européenne marque une étape décisive pour avancer dans une construction politique, permettant de rééquilibrer la domination de l’économique et maîtriser la mondialisation. L’intégration européenne a un peu plus de 50 ans ; c’est bien peu au regard des siècles qu’il a fallu pour construire les Etats-nations. Ne soyons pas impatients au point de pratiquer la politique du pire. C’EST SANS AUCUNE HESITATION QU’IL FAUT APPROUVER LE TRAITE CONSTITUTIONNEL.
Le billet de Pierre Baudy
le site de l’association : http://www.rap.asso.fr/
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LES MENSONGES DU NON... A SUIVRE !
9 mai 2005
Un traité trop libéral ? FAUX : http://www.blogdsk.net/leouidedskfiles/DSK-argt1-untraitetropliberal.wmv
Revenir sur l’avortement ?FAUX : http://www.blogdsk.net/leouidedskfiles/DSK-argt4-revenirsurlavortement.wmv
Remettre en cause La laïcité ? FAUX : http://www.blogdsk.net/leouidedskfiles/DSK-argt5-laicite.wmv
Le progrès social avec le TCE : http://www.blogdsk.net/leouidedskfiles/DSK1-leprogressocial.wmv
et
http://www.leouidedsk.net/
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> RECONSTRUIRE L’ACTION PUBLIQUE, DONC VOTER OUI
9 mai 2005
Services publics
L’européanisation des services publics http://www.reseau-ipam.org/article.php3 ?id_article=460
voir aussi :
Les enjeux du traité constitutionnel européen Par BAUBY Pierre, le novembre 2004 http://www.reseau-ipam.org/article.php3 ?id_article=676
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LE TCE : UN PAS EN AVANT POUR UNE EUROPE PLUS DEMOCRATIQUE ET PLUS SOCIALE (1 ERE PARIE)
9 mai 2005, par Pour un OUI de COMBAT !
Le Traité établissement une Constitution pour l’Europe : un pas en avant pour une Europe plus démocratique et plus sociale
1.PROLOGUE
Hier encore, comme quasiment tous les jours depuis quelques semaines, ma boîte électronique a reçu de nombreux documents, envoyés par des proches, m’expliquant pourquoi il fallait voter non au prochain référendum. Cet afflux de document et les réactions incrédules de mes proches quand je leur annonce mon intention de voter oui à ce référendum me conduisent aujourd’hui à mettre les mains dans le cambouis, et à rédiger mon propre texte. Tout au long de ce texte, je tacherai de comparer la situation actuelle à celle que nous propose ce traité ; la construction européenne ne commençant pas aujourd’hui, nous devons faire à partir de ce que nous avons et d’un état des lieux, il est vrai, pas toujours brillant.
Ce texte n’a pas vocation à rester figé, la date de dernière mise à jour apparaît en haut du document ainsi que l’adresse Internet du document original. La plupart des textes Européens sont consultables sur le net. Comme il n’est toujours aisé dans un texte tel que celui-ci de faire des citations complètes des textes originaux, les parties de texte soulignées sont des liens vers les documents cités, vous pourrez ainsi vérifier les citations à la source.
Vous pouvez me contacter à l’adresse suivante :
II PETITE HISTOIRE DE LA CREATION DE L’EUROPE
La construction européenne fut longue et semée d’embûches. Elle repose sur des pays et des peuples d’une part, et sur des textes d’autre part.
Elle a commencé en 1951 avec le Traité de Paris définissant la CECA (communauté européenne du charbon et de l’acier). En 1954, la CED, communauté européenne de défense a avorté contre le mur du parlement français. La CEE, communauté économique européenne, ainsi que l’Euratom seront consacrées par le Traité de Rome de 1957. Ces trois traités fondateurs seront complétés et amendés par l’Acte unique européen de 1986, par le Traité de Maastricht en 1992, d’Amsterdam en 1997 et de Nice en 2001.
Le nombre de pays qui ont participé à l’aventure n’a cessé d’augmenter. France, Italie, République fédérale d’Allemagne, Belgique, Pays-bas et Luxembourg furent les six pays fondateurs. Le Royaume-Uni n’a rejoint cet ensemble qu’après le départ de De Gaulle qui s’y était vivement opposé. Ainsi, l’Europe des neuf est devenue effective en 1973 avec l’entrée des Anglais, des Irlandais et des Danois. Puis ce fut l’Europe des douze après l’entrée des pays du sud en 1981 et 1986, Grèce, Espagne et Portugal. En 1991, c’est la réunification de l’Allemagne. En 1995, Autriche, Finlande et Suède viennent grossir les rangs. Une véritable rupture s’opère avec l’élargissement de 2004 qui intègre 10 nouveaux membres : l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovénie, la Slovaquie, la Hongrie, Malte et Chypre.
Dans cet ensemble, plusieurs zones spécifiques ont pris naissance : la zone Euro et l’espace Schengen.
Il faut compter également nombre d’accords avec les pays ACP (Afrique, Caraïbe, Pacifique) : Accords de Lomé, puis de Cotonou, ainsi que des zones telles que le sud de la Méditerrannée.
Dans toute l’histoire de la création Européenne, la question de l’avancée de l’Europe n’a été posée que deux fois par référendum. Aujourd’hui, alors que l’Europe économique a atteint son apogée, l’Union Européenne s’apprête à franchir un nouveau pas, un premier pas important vers une union politique, plus démocratique et plus sociale, un pas que nous ne devons pas rater.
III. FONCTIONNEMENT DEMOCRATIQUE DE L’UNION EUROPEENNE
A.STATUT DE CE TRAITE
Beaucoup de questions sont posées quant au statut et à la portée de ce traité, notamment comparés au statut des traités précédents. On entend souvent parler de ‘constitutionnalisation’ du libéralisme, voici quelques éléments de réponse.
1. Le TCE : traité ou constitution ?
Une question fréquemment posée porte sur le statut du TCE : traité ou constitution ?
Une constitution est un pacte établi entre un peuple et des instances dirigeantes, pacte qui définit les institutions, les rapports de pouvoir entre celles-ci et des valeurs fondamentales.
Un traité est un pacte signé entre états souverains, traitant de ce qu’ils veulent.
Le TCE est donc un traité entre états (d’ailleurs puisqu’il n’y a pas de ‘peuple européen’ il ne pouvait en être autrement), il comporte cependant des dispositions qui définissent des institutions, leur fonctionnement dans des domaines supranationaux, ainsi que des droits et des libertés fondamentaux, c’est en cela qu’il est ‘constitutionnel’. Le terme ‘constitution européenne’, quoique bien pratique est juridiquement abusif.
2.Ce traité constitutionnel est-il ‘plus fort’ que les traités actuels, est-ce que la partie III notamment aura une valeur juridique plus forte ?
Non. Le TCE a exactement le même niveau juridique que les traités actuels.
3.Que devient la constitution française ?
Le TCE ne remplace pas les constitutions nationales. Il définit le cadre dans lequel l’Union Européenne peut agir. Nous ne perdons donc pas la constitution française.
4. Quels sont les domaines de compétences de l’Union ?
Les réponses se trouvent dans le titre III de la partie I : compétences de l’union
L’union possède des compétences exclusives (domaines ou elle agit seule), des compétences partagées (domaines ou elle et les états membres agissent) et des domaines ou elle ne peut agir qu’a titre d’appui. L’union a aussi des compétences de coordination des politiques économiques et de l’emploi, ainsi que des compétences en matière de politique étrangère et de sécurité commune.
’L’Union agit dans les limites des compétences que les États membres lui ont attribuées dans la Constitution pour atteindre les objectifs qu’elle établit. Toute compétence non attribuée à l’Union dans la Constitution appartient aux États membres’
5.Comment fonctionnent les domaines de compétences partagées ?
L’action de l’Union est basée sur les principes de subsidiarité et de proportionnalité
Principe de subsidiarité : ‘L’Union intervient seulement si, et dans la mesure où, les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par les États membres, tant au niveau central qu’au niveau régional et local, mais peuvent l’être mieux, en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée, au niveau de l’Union’
Principe de proportionnalité : ‘le contenu et la forme de l’action de l’Union n’excèdent pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs de la Constitution’
Extrait des notes du Sénat : ‘les parlements nationaux sont désormais chargés de veiller au respect du principe de subsidiarité, ce qui leur attribue, pour la première fois, un rôle dans le déroulement du processus législatif de l’Union. ‘
B.LES INSTITUTIONS EUROPEENNES
Cette partie a pour but de détailler le fonctionnement institutionnel de l’Union Européenne. J’y décris les différentes institutions européennes et y montre les différences entre le fonctionnement actuel de l’UE et ce que propose le TCE.
1. Le conseil Européen
Il est composé des chefs d’état et de gouvernement des pays de l’union, et du président de la commission européenne. Avec le TCE, le conseil élit un président pour un mandat de deux ans et demi renouvelable une fois (à l’heure actuelle, il y a une présidence tournante tous les 6 mois).
La mission du conseil Européen est de donner les orientations de politique générale à l’UE.
2.Le conseil des ministres
C’est une institution qui a plusieurs formations (affaires générales, affaires étrangères). Le conseil exerce des fonctions législatives et budgétaires conjointement avec le parlement. Avec le TCE, il siège en public lorsqu’il délibère et vote sur un acte législatif, et statue à la majorité qualifiée dans la plupart des cas (à l’heure actuelle la règle dit que le conseil statue à l’unanimité (sauf dans certains cas), et siège à huis clos, le TCE propose ici une amélioration démocratique considérable, en augmentant la transparence de cette institution et en réduisant le nombre de domaines qui requièrent l’unanimité)
2.Le parlement Européen
Composé des représentants élus par les citoyens pour cinq ans. Il vote conjointement avec le conseil (c’est ce que l’on appelle la codécision) les lois européennes et l’intégralité du budget. Il exerce un contrôle politique sur la commission (voir ce point) (à l’heure actuelle, le parlement n’a un réel pouvoir que sur un nombre très restreint de domaines (les domaines de codécision) Le TCE augmente considérablement le nombre de ces domaines, il y a donc là une avancée démocratique majeure (même si on peut encore regretter que le parlement ne puisse voter sur tous les domaines). Au plan budgétaire, le parlement ne vote à l’heure actuelle que sur moins de la moitié du budget ! Le TCE, en proposant que le parlement vote sur l’intégralité du budget, propose là encore une avancée démocratique considérable.
2.La commission européenne
Désignée pour cinq ans, la commission propose les lois, met en œuvre les politiques communes et veille à la bonne application du traité.
Le président de la commission est proposé par le conseil européen et élu par le parlement (avec le TCE, la proposition du conseil doit tenir compte du résultat des élections du parlement, à l’heure actuelle, le conseil propose qui il veut).
Les membres de la commission sont soumis à un vote d’approbation du parlement (la pratique européenne veut que le parlement auditionne les candidats, même si ce n’est écrit nulle part. La menace d’une non-approbation par le parlement a déjà fait que des candidats au poste de commissaire ont été rejetés (par exemple pour la commission Barrosso)) La commission est responsable devant le parlement qui peut la démettre de ses fonctions par une motion de censure (c’est la menace d’une motion de censure qui a fait démissionner la commission Sander).
Le TCE propose la création d’un ministre des affaires étrangères européen nommé par le conseil européen avec l’accord du président de la commission. Il est un des vice-présidents de la commission, il préside le conseil des affaires étrangères, il conduit la politique étrangère et de sécurité de l’Union et veille à la cohérence de l’action étrangère de l’union.
Le parlement, le conseil et avec le TCE, les citoyens (grâce au référendum d’initiative citoyenne) peuvent inviter la commission à étudier une proposition de loi. S’il est vrai que la commission peut traîner à étudier une telle proposition, il est faux de croire que c’est simple pour elle. En effet, il faudrait alors, qu’elle supporte la pression politique engendrée par ce refus, et il faudrait également qu’elle supporte une guerre avec le parlement européen (nombre de décisions de la commission ne peuvent être effectives qu’après avis du parlement, celui-ci ne se prive pas dans certains cas de ne pas donner son avis dans un délai court... et donc peut bloquer la commission.
2.La cour de justice de l’union européenne
Elle comprend la cour de justice, le tribunal et des tribunaux spécialisés. La cour de justice est composée d’un juge par état membre, elle est assistée d’avocats généraux, le tribunal est composé d’au moins un juge par état membre. Les juges et les avocats généraux sont nommés pour une période de 6 ans, d’un commun accord, par les gouvernements des états membres après consultation d’un comité chargé de donner son avis sur l’adéquation des candidats à l’exercice de leur fonction.
IV.UNE EUROPE PLUS FORTE AU PLAN INTERNATIONAL
A.Défense Européenne
L’UE grâce au TCE commence enfin à se doter d’une politique de sécurité et de défense commune propre. Cette défense si elle respecte les obligations des membres de l’UE vis-à-vis de l’OTAN (la très grande majorité des membres de l’UE, France y compris, font partie de l’OTAN) ne lui est pas inféodée. Cette politique qui sera définie progressivement (on avance pas à pas, il n’y a pas de rupture avec la situation actuelle) constitue même un réel premier pas vers une indépendance complète vis-à-vis des USA en matière de défense. Ce traité propose aussi une amélioration démocratique : extrait des notes du sénat15
« l’article I-41 prévoit une consultation régulière du Parlement sur la politique de sécurité et de défense commune ; à l’heure actuelle, la consultation du Parlement est prévue (article 21 du TUE) dans le cadre plus général de la politique étrangère et de sécurité commune, sans qu’il soit précisé si ce rôle s’étend aux questions de défense »
A.Visibilité de l’Europe
Grâce à la création du poste de ministre des affaires étrangères européennes et grâce à la stabilité du président du conseil de l’Europe, l’Europe sera plus facilement visible, elle sera plus forte sur un plan extérieur puisque capable de s’exprimer d’une seule voix, et elle sera aussi plus visible sur un plan intérieur. Peu de citoyens savent en effet quel est le pays qui a la présidence tournante de l’UE et cela contribue au flou, à la distance ressentie par la plupart des gens vis-à-vis de l’institution européenne. Des figures stables et bien identifiées ne pourront qu’améliorer la compréhension de l’UE par tout un chacun.
V.UNE EUROPE PLUS SOCIALE
Nombre des critiques faites à l’encontre du TCE concernent la politique sociale. Pourtant ce texte est le premier texte européen qui avance sur cette question, en proposant la charte des droits fondamentaux, en protégeant les services publics, et en introduisant pour la première fois des dissonances dans le ‘tout libéral’ qui avait jusqu’alors présidé la construction européenne.
A. La charte des droits fondamentaux
Le TCE affirme grâce à cette charte des droits civils, politiques, économiques et sociaux comme l’égalité entre hommes et femmes, les droits sociaux des travailleurs, l’accès aux services publics. Même si nous avons d’ores et déjà l’immense majorité de ces droits, la plupart ne sont en France que législatifs et non pas constitutionnels (abolition de la peine de mort par exemple) ; la charte, elle, les hisse au niveau du TCE ils seront donc beaucoup plus difficilement attaquables. De plus, certains des droits ici énoncés ne sont qu’à peine émergents en France (droits aux prestations dépendance par exemple).
B. Les services publics
Contrairement à une idée communément répandue, grâce au TCE, les services publics (Services d’intérêt Economique Généraux dans ce texte) sont protégés.
Il est fait obligation aux états de veiller à ce que ces services fonctionnent dans des conditions notamment économiques et financières leur permettant d’accomplir leur mission (il y a là grâce à l’article III-122 une obligation de financement des services publics, une grande première !!)
Ils sont de plus protégés des règles de la concurrence si celle-ci fait échec en droit ou en fait à l’accomplissement de la mission particulière qui leur a été impartie (grâce à l’article III-166). Cet article, déjà présent dans le traité de Nice (art 86), a permis à la cour européenne de justice de statuer sur les subventions accordées par les collectivités à leurs services publics (arrêt Altmark). Cette jurisprudence précise que certaines aides publiques échappent à la qualification d’aide d’Etats, si elles remplissent plusieurs conditions relevant de l’existence de missions de service public clairement définies (le critère 1 de l’arrêt Altmark) et d’une juste compensation financière du service rendu (critère 2,3 et 4 de l’arrêt Altmark).
...La suite après
Source (petit site d’internaute...et c’est gratuit) :-D :
http://www.toeamvt.tonsite.biz/rubrique.php3 ?id_rubrique=8
http://www.toeamvt.tonsite.biz/tce/tce.htm#d%C3%A9fense
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> LE TCE : UN PAS EN AVANT POUR UNE EUROPE PLUS DEMOCRATIQUE ET PLUS SOCIALE (2ème partie)
9 mai 2005, par Pour un OUI de Combat (2ème partie)
C. Des contradictions salutaires
On reproche souvent au texte du TCE de se contredire. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est un grand pas en avant pour sortir du tout libéral actuel. En effet, si on peut trouver l’article I-3-3 contradictoire quand il parle par exemple d’une économie sociale de marché hautement compétitive qui tend au plein emploi et au progrès social, on chercherait vainement ce genre de contradiction dans le texte actuel qui parle d’une ‘économie de marché ouverte ou la concurrence est libre’ (article 4) ! Ces contradictions ne sont pas anecdotiques, elles constituent un socle sur lequel on peut s’appuyer pour faire progresser l’Europe vers le progrès social. Evidemment, rien ne nous est donné, beaucoup est à conquérir, mais pour la première fois, nous pourrons nous appuyer sur le traité fondateur de l’Europe pour avancer dans la bonne direction !
A.De nouvelles valeurs
Je cite ici intégralement l’article I-2 accompagné par les notes du Sénat :
« L’Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre les femmes et les hommes. »
Commentaire Cet article, qui explicite le contenu des valeurs mentionnées au deuxième alinéa de l’article I-1, s’inspire de l’article 6 (1er alinéa) du traité sur l’Union européenne, par rapport auquel il introduit toutefois des éléments nouveaux :
le mot « valeurs » est substitué à celui de « principes »,
des « valeurs » supplémentaires apparaissent : LES DROITS DES personnes appartenant à des MINORITES, LE PLURALISME, LA NON-DISCRIMINATION, LA TOLERANCE, LA JUSTICE, LA SOLIDARITE, L’EGALITE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES.
Toutes ces choses là ne sont pas dans le traité actuel !
A.De nouveaux objectifs
Là encore je cite les notes du Sénat sur l’article I-3 : ‘objectifs de l’union’
« L’article I-3 succède à la fois à l’article 2 du traité sur l’Union européenne et à l’article 2 du traité instituant la Communauté européenne. Tout en reprenant la substance de ces articles, il introduit parmi la liste des objectifs de l’Union PLUSIEURS ELEMENTS NOUVEAUX :
l’« économie sociale de marché »,
la lutte contre l’exclusion sociale et les discriminations, la justice sociale, la solidarité entre les générations, la protection des droits de l’enfant ;
la cohésion territoriale,
la promotion du progrès scientifique et technique,
le respect de la diversité culturelle et linguistique, la sauvegarde et le développement du patrimoine culturel,
dans les relations extérieures, le développement durable de la planète, la solidarité entre les peuples, le commerce libre et équitable, l’élimination de la pauvreté et la protection des droits de l’Homme.
Les objectifs de l’Union sont donc désormais définis en termes très larges. »
Là encore le progrès est considérable !
VI.CONCLUSION
L’Europe actuelle, celle du traité de Nice, est une Europe libérale qui dispose déjà de tous les outils nécessaires à un fonctionnement économique ultralibéral, dont on connaît déjà les effets dommageables. L’Europe que nous propose le TCE, si elle est loin d’être parfaite, est le premier pas vers une Europe politique et sociale. Bien que le TCE ne touche pas à certains domaines importants (le mandat de la banque centrale européenne n’est pas remis en cause, par exemple), il apporte des avancées essentielles dans les domaines de la démocratie, des droits sociaux, dans la protection des services publics.
Si voter non à ce traité permettait une renégociation de ce texte pour obtenir un texte substantiellement meilleur dans un délai raisonnable (il a fallu cinq ans pour évoluer du traité de Nice à celui-ci ; si le TCE est appliqué, il commencera à l’être en 2006 et le sera complètement en 2009), alors je voterai non sans hésiter. Cependant cette hypothétique renégociation est une utopie, parce que nombre de pays, Angleterre en tête, trouvent déjà ce texte trop social, parce que, quoiqu’on en dise, même en cas de victoire du non, Chirac n’aurait pas de réel mandat pour demander une renégociation dans un sens plus social (plus de la moitié du non est souverainiste et ne veux pas d’une augmentation du pouvoir de l’UE) et parce qu’enfin, jamais aucun leader du non ‘social’ n’a esquissé ne serait-ce qu’une voie de sortie crise dans le sens d’une Europe plus démocratique et plus sociale (en dehors du sempiternel : ‘le peuple européen se réveillera’).
En conséquence, et puisqu’on ne peut espérer mieux à l’heure actuelle, j’ai donc 2 choix :
Voter non, parce que ce texte n’est ‘pas assez’. Il faut toutefois avoir bien conscience que ce vote n’arrange en rien la situation : le marché continuera de fonctionner de la même manière qu’actuellement, le contrôle démocratique restera aussi faible qu’il l’est aujourd’hui. En bref, on garde tout ce qui ne va pas.
Voter oui, parce que ce texte apporte de nombreux ‘mieux’ et surtout parce qu’il permet de continuer à aller de l’avant dans le sens que je souhaite (notamment avec l’augmentation des pouvoirs du parlement et la possibilité offerte au parlement de proposer des modifications au traité).
Ainsi, voter oui, c’est garder beaucoup de choses qui ne me satisfont pas, mais c’est aussi améliorer l’existant et surtout s’offrir des possibilités d’actions pour les combats à venir. Nous ne pouvons espérer lutter contre un marché à l’échelle européenne avec des pouvoirs politiques nationaux. Nous avons besoin pour nos luttes futures d’un pouvoir politique fort et efficace à l’échelle continentale. Sans cette constitution, l’Europe restera ce qu’elle est, à savoir un marché ou règne en maître la loi des multinationales sans que le pouvoir politique, notre pouvoir de citoyen puisse faire quoi que ce soit. Pour lutter contre l’ultralibéralisme, il nous faut des armes, ce traité nous les donne alors prenons-les ! Si l’on veut que l’Europe change, donnons-nous en les moyens, et votons oui !
Frédéric Maupomé, Toulouse, Mai 05
Je n’ai pas voulu alourdir ce texte déjà long avec la contradiction de quelques arguments du non ; cependant si ce sujet vous intéresse, vous trouverez en annexe quelques réponses à des arguments pour le non souvent entendus.
Je remercie Marc de me laisser disposer de son espace Web.
VII. Quelques réponses à des arguments pour le non souvent entendu
A. Ce traité remet en cause l’abolition de la peine de mort
L’article II-62-2 dit : ‘Nul ne peut être condamné à la peine de mort, ni exécuté.’ C’est assez clair...
Cet argument est basé sur une interprétation faussée des notes du Praesidium de la Convention qui reprennent les notes explicatives de la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) et qui précisent les conditions dans lesquelles les Etats de droit considèrent que la force est utilisable, y compris au risque d’entraîner la mort.
B. Ce traité remet en cause l’avortement
CETTE INTERPRETATION DE L’ARTICLE II-62-1 : ‘Toute personne a droit à la vie.’ EST PROPREMENT HALLUCINANTE. Cet article reprend exactement la formulation de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, à laquelle la France adhère déjà ! Y-a-t-il eu des conflits entre le droit à l’IVG et la CEDH ? Non. Mieux même, la déclaration universelle des droits de l’homme dit : ‘Tout individu a droit à la vie’ y-a-t-il eu un conflit ? Non. Tout simplement parce qu’un fœtus n’est ni une personne ni un individu, le droit à l’IVG reste du domaine de chaque état.
C. Le droit à l’avortement n’est pas dans la constitution ! Non, en effet, plusieurs pays y sont opposés. L’IVG reste du domaine de chaque état. D’ailleurs, le droit à l’avortement n’est pas non plus dans la constitution française.
D. Le droit au divorce n’est pas dans la constitution !
Même réponse que ci-dessus.
E. Avec le TCE, la loi contre les signes religieux deviendra anticonstitutionnelle !
L’article II-70-1 est la reprise à l’identique de l’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme et de l’article 9 de la CEDH.
Le conseil constitutionnel a d’ailleurs déjà rappelé : « sont respectées les dispositions de l’article 1er de la Constitution aux termes desquelles « la France est une République laïque », qui interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers. »
La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme est claire à ce sujet. Elle a toujours renvoyé cette question aux pratiques et lois nationales.
F. Le TCE donne le droit de Lockout aux patrons ! C’EST FAUX : l’article II-88 parle du droit de négociation et d’action collective, le lockout ne peut en aucune manière être interprété comme une action collective. Le mot lockout apparaît une seule fois dans la constitution, à l’article 210-6 pour dire qu’il n’y est pas...
De plus, comment penser que 95 sur 95 des syndicats de la conférence européenne des syndicats auraient votés un texte qui réinstaurerait le droit de lockout pour les patrons ?
Voici enfin les notes explicatives de l’article 88 :
Cet article se fonde sur l’article 6 de la Charte sociale européenne, ainsi que sur la Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs (points 12 à 14). Le droit à l’action collective a été reconnu par la Cour européenne des droits de l’homme comme l’un des éléments du droit syndical posé par l’article 11 de la CEDH. En ce qui concerne les niveaux appropriés auxquels peut avoir lieu la négociation collective, voir les explications données pour l’article précédent. Les modalités et limites de l’exercice des actions collectives, parmi lesquelles la grève, relèvent des législations et des pratiques nationales, y compris la question de savoir si elles peuvent être menées de façon parallèle dans plusieurs États membres.
G. Nous perdrons le ‘droit au travail’ au profit du ‘droit de travailler’
Le droit au travail de la constitution française est en fait le ‘droit à obtenir un emploi’. Les 10% de chômeurs pourront vous dire ce qu’ils pensent de cet article. En tout état de cause, le ‘droit de travailler’ se superpose au ‘droit au travail’. Pour ce qui est des grands principes, le TCE cite comme objectif le plein emploi (contre un niveau d’emploi élevé à l’heure actuelle) et reconnaît le droit aux services de placement (ANPE) article II-89 et les aides sociales (article II-94)
H. Les Services publics sont attaqués, ils sont soumis aux lois de la concurrence ! SIEG et services publics, ce n’est pas pareil !
C’EST FAUX. Allez voir le paragraphe Services publics (sans oublier les notes) pour vous en convaincre.
I. Il n’y aura pas d’harmonisation sociale
Le TCE propose au contraire aux articles III-209 et III-210 des objectifs et une méthode d’égalisation par le haut (III-210-2-b pour la méthode).
J. La défense européenne est sous contrôle de l’OTAN !
Voir la partie correspondante du présent texte : ici http://www.toeamvt.tonsite.biz/tce/tce.htm#d%C3%A9fense
K. Il n’y a pas de contrôle du parlement sur la commission ce n’est pas démocratique !
C’EST FAUX.
La commission est investie par le parlement après audition. (c’est déjà le cas) exactement comme le gouvernement français (à part qu’il y a pas d’audition des ministres)
le parlement peut voter une motion de censure contre la commission (exactement comme peut le faire le parlement français avec le gouvernement) de plus, la situation n’est pas symétrique, contrairement à la France (ou l’exécutif peut renverser le parlement) la commission ne peut pas dissoudre le parlement européen.
non seulement c’est possible mais ce genre de contrôle a déjà eu lieu (commission Sander et Barosso) l’histoire est là pour nous le dire. Il est évident qu’un renversement de la commission est rare (de la même manière qu’en france une motion de censure contre le gouvernement ça n’arrive pas tous les jours) cependant le contrôle est réel, il existe bien une pression sur la commission.
L. Le traité de Nice se termine de toute façon en 2009 !
Absolument pas, le traité de Nice, a été signé pour une durée de temps illimitée. Il s’agit bien de choisir entre le TCE et le traité sous le régime duquel nous sommes actuellement. Le traité de Nice arrivera à son terme en 2009... si le TCE est voté ! voici le texte de l’article 51 du traité actuel :
Article 51 : Le présent traité est conclu pour une durée illimitée.
M. Le TCE constitutionalise la partie III et le libéralisme
C’EST FAUX. LE TCE N’A PAS UN STATUT SUPERIEUR AU STATUT DE NICE (qui contient déjà la partie III mais sans les avancées en matière de démocratie et de services publics).
N. Signer le TCE c’est graver dans le marbre le libéralisme
Tout d’abord, les forces libérales n’ont aucunement besoin du TCE (ce n’est pas pour rien si les libéraux anglais sont contre) elles préfèrent au contraire la situation actuelle, à savoir un marché tout puissant, auquel le pouvoir politique ne peut faire face.
Ensuite, 95 sur 98 des syndicats de la confédération européenne des syndicats se sont prononcés pour le ‘oui’ (y compris les espagnols qui ne sont pas les plus tendres). Peut-on sérieusement penser que tous ses syndicats sont subitement devenus libéraux ? S’ils soutiennent le vote ‘oui’ avec la quasi-totalité des partis de gauche proeuropéens c’est bien qu’ils estiment que le TCE permet de mettre l’Europe dans le bon sens !
O. La révision du TCE est impossible, plus rien ne pourra bouger
Depuis 1957, tous les traités européens ne comprennent qu’une seule clause de révision : les révisions se font à l’initiative des gouvernements et il faut la double unanimité (chefs d’états et ratification), c’est d’ailleurs le cas du traité de Nice sous le régime duquel nous sommes actuellement et que nous conserverons si le non l’emporte. Le TCE est le premier traité qui propose 3 clauses de révisions, de plus en plus légères. Il est donc fait pour être amendé plus simplement que les traités précédents. De plus, et nous avons là quelques nouveautés fondamentales : l’article 443 prévoit que le parlement européen peut être à l’origine d’une proposition de révision ; il propose généralise pour les modifications importantes le principe de la convention ; il propose également une voie de sortie en cas de non ratification par tous les pays, si 1/5 des états éprouve des difficultés de ratification, alors le Conseil Européen se saisit de la question. Ce principe s’il n’est pas novateur dans les faits est ici précisé et fixé dans le texte pour la première fois. Je cite les notes du Sénat à ce sujet en note de bas de page
..2ème partie, la suite après
Source (petit site d’internaute...et c’est gratuit) :-D : http://www.toeamvt.tonsite.biz/rubrique.php3 ?id_rubrique=8 http://www.toeamvt.tonsite.biz/tce/tce.htm#d%C3%A9fense
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> LE TCE : UN PAS EN AVANT POUR UNE EUROPE PLUS DEMOCRATIQUE ET PLUS SOCIALE (3ème partie et Fin)
9 mai 2005, par Pour un OUI de Combat ! ... dernière partie
P. Si le oui l’emporte la France perdra de son influence en Europe
Ah bon ? A l’heure actuelle la France pèse 9%, unie avec l’Allemagne 18%. Les 6 pays fondateurs réunissent 36% des voix. Avec le TCE, la France augmente à 13%, le couple franco-allemand passe à presque 1/3 des voix, et les 6 membres fondateurs passent au-delà des 50 %...
Q. Si le non l’emporte, il y a des solutions de repli pour plus de démocratie et plus de social
Lesquelles ? A part un traité de Nice amendé en ne touchant pas à la partie III (en limitant ainsi grandement les gains démocratiques, en virant l’article III-122...) ce qui est la proposition des libéraux anglais, personne n’a rien proposé. Si c’est ça la solution de repli, non merci !
R. Ce traité interdit les droits de douanes, nous ne pourrons pas nous protéger des importations (en particulier du textile chinois)
La lecture de l’article III-151-1 suffit à répondre :
« L’Union comprend une union douanière qui s’étend à l’ensemble des échanges de marchandises et qui comporte l’interdiction, entre les États membres, des droits de douane à l’importation et à l’exportation et de toutes taxes d’effet équivalent, ainsi que l’adoption d’un tarif douanier commun dans leurs relations avec les pays tiers. »
L’UN DES TEXTES QUE J’AI REÇU A PLUSIEURS REPRISES EST CELUI D’E. CHOUARD. CE TEXTE EST REMPLI D’APPROXIMATIONS ET D’INEXACTITUDES QUE SON AUTEUR NE SEMBLE PAS DESIREUX DE CORRIGER, B. François a apporté une réponse à cet ‘argumentaire’, vous pourrez la trouver ici (document PDF)
http://www.lesverts.fr/IMG/pdf/Bastien_Francois_prof_de_Droit_constitutionnel_repond_a_E._Chouard.pdf
Article I-13 accompagné des notes du Sénat
Article I-13 : Les domaines de compétence exclusive
1. L’Union dispose d’une compétence exclusive dans les domaines suivants :
a) l’union douanière ;
b) l’établissement des règles de concurrence nécessaires au fonctionnement du marché intérieur ;
c) la politique monétaire pour les États membres dont la monnaie est l’euro ;
d) la conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de la pêche ;
e) la politique commerciale commune.
2. L’Union dispose également d’une compétence exclusive pour la conclusion d’un accord international lorsque cette conclusion est prévue dans un acte législatif de l’Union, ou est nécessaire pour lui permettre d’exercer sa compétence interne, ou dans la mesure où elle est susceptible d’affecter des règles communes ou d’en altérer la portée.
Commentaire Cet article est nouveau. Il énumère limitativement les domaines de compétence exclusive de l’Union. En incluant la politique commerciale commune dans cette liste, il entraîne un changement important : en effet, à l’heure actuelle, certains domaines de la politique commerciale commune - notamment le commerce des services audiovisuels, culturels, d’éducation, sociaux et de santé - sont de compétence partagée entre la Communauté européenne et les États membres, ce qui fait que les accords dans ces domaines sont conclus à la fois par la Communauté européenne et les États membres et que les parlements nationaux doivent autoriser leur ratification. L’article I-13 met fin à ces exceptions (toutefois, l’article III-315, qui précise les modalités de décision pour la politique commerciale commune, maintient un régime particulier pour les domaines en cause : le Conseil statue à l’unanimité pour les accords susceptibles de porter atteinte à la diversité culturelle de l’Union, ou de perturber l’organisation des services sociaux, d’éducation et de santé au niveau national).
Article I-14 : Les domaines de compétence partagée
1. L’Union dispose d’une compétence partagée avec les États membres lorsque la Constitution lui attribue une compétence qui ne relève pas des domaines visés aux articles I-13 et I-17.
2. Les compétences partagées entre l’Union et les États membres s’appliquent aux principaux domaines suivants :
a) le marché intérieur ;
b) la politique sociale, pour les aspects définis dans la partie III ;
c) la cohésion économique, sociale et territoriale ;
d) l’agriculture et la pêche, à l’exclusion de la conservation des ressources biologiques de la mer ;
e) l’environnement ;
f) la protection des consommateurs ;
g) les transports ;
h) les réseaux transeuropéens ;
i) l’énergie ;
j) l’espace de liberté, de sécurité et de justice ;
k) les enjeux communs de sécurité en matière de santé publique, pour les aspects définis dans la partie III.
3. Dans les domaines de la recherche, du développement technologique et de l’espace, l’Union dispose d’une compétence pour mener des actions, notamment pour définir et mettre en oeuvre des programmes, sans que l’exercice de cette compétence ne puisse avoir pour effet d’empêcher les États membres d’exercer la leur.
4. Dans les domaines de la coopération au développement et de l’aide humanitaire, l’Union dispose d’une compétence pour mener des actions et une politique commune, sans que l’exercice de cette compétence ne puisse avoir pour effet d’empêcher les États membres d’exercer la leur.
Commentaire Cet article est nouveau. Il précise tout d’abord que la compétence partagée entre l’Union et les États membres est le droit commun des compétences de l’Union. Puis il énumère les principaux domaines de compétence partagée. Trois éléments nouveaux ressortent de cette énumération :
l’Union reçoit une compétence dans le domaine de l’énergie alors que, jusqu’à présent, en l’absence d’une telle compétence, les interventions de la Communauté européenne se sont appuyées sur la « clause de flexibilité » de l’article 308 du traité instituant la Communauté européenne (voir le commentaire de l’article I-18) ;
l’Union reçoit également une compétence en matière spatiale, alors qu’actuellement son action dans ce domaine n’est possible que sur la base de ses compétences en matière de recherche ;
en matière de santé publique, l’Union dispose désormais d’une compétence partagée pour les « enjeux communs de sécurité », alors que, aujourd’hui, la Communauté européenne n’a qu’une compétence d’appui pour l’ensemble du domaine de la santé publique. Deux grands domaines reçoivent un statut particulier. La cause en est que, lorsqu’une compétence est partagée, l’intervention de l’Union a pour effet de dessaisir les États membres ; ceux-ci ne sont compétents que pour autant que l’Union n’est pas intervenue (ou a décidé de cesser d’exercer sa compétence). Or, pour deux grands domaines où l’Union comme les États membres sont susceptibles d’intervenir, l’article I-14 apporte une dérogation à ce principe : l’intervention de l’Union, dans ces domaines, ne limite pas la compétence des États membres ; il s’agit, d’une part, de la recherche, du développement technologique et de l’espace, et d’autre part, de la coopération au développement et de l’aide humanitaire.
Article I-17
Articles I-16 et I-17
article I-20
article I-26-8
le parlement sous le régime du traité de Nice ne vote que les dépenses dites non obligatoires et pas les dépenses dites obligatoires (dont la Politique agricole commune) la procédure de codécision budgétaire est décrite à l’article III-404. Le régime actuel, celui du traité de Nice est décrit à l’article 192 du traité de Nice. Voici un extrait des notes du Senat sur ce point : ‘La procédure budgétaire actuelle est fondée sur une distinction entre deux catégories de dépenses, d’importance aujourd’hui à peu près équivalente : les dépenses obligatoires (DO), pour l’essentiel les aides directes agricoles, et les dépenses non obligatoires (DNO). Le Conseil a le dernier mot sur les premières, tandis que le Parlement européen a le dernier mot sur les secondes. Le présent article supprime cette distinction de procédure : désormais, le Parlement européen et le Conseil fixeront en codécision l’ensemble des dépenses.
’ article I-27 du TCE et articles 214 et 217 du traité actuel
Il existe un règlement pour régler ce genre de blocage interinstitutionnel, on peut d’ailleurs remarquer que le même problème se pose parfois en France : la loi sur le vote des résidents étrangers, votées à l’initiative du parlement, n’a jamais été transférée au sénat par le gouvernement (Jospin à l’époque) Voici une autre différence entre Nice et le TCE : disparition d’une référence à l’OTAN au profit d’une référence à l’Union
Traité de Nice article 17-4 Le présent article ne fait pas obstacle au développement d’une coopération plus étroite entre deux ou plusieurs États membres au niveau bilatéral, dans le cadre de l’Union de l’Europe occidentale (UEO) et de l’OTAN[...]
TCE I-41-6 ‘Les États membres qui remplissent des critères plus élevés de capacités militaires et qui ont souscrit des engagements plus contraignants en la matière en vue des missions les plus exigeantes, établissent une coopération structurée permanente dans le cadre de l’Union.’
L’expression SIEG réfère aux services de nature économique que les états membres ou la communauté soumettent à des obligations spécifiques de service public en vertu d’un critère d’intérêt général ; la notion de SIEG couvre donc plus particulièrement certains services fournis par les grandes industries de réseau comme le transport, les services postaux, l’énergie et les communications. Toutefois, l’expression s’étend également aux autres activités économiques soumises elles aussi à des obligations de services publics (à ce titre, la définition de SIEG est donc plus large que celle de service public). L’expression SIEG est utilisée car l’expression service public et moins précise et parfois source de confusion (il y a par exemple souvent confusion entre service public et secteur public) voir en cela l’annexe 1 : ‘définition terminologique’ du livre blanc sur les service d’intérêt généraux (document PDF page 23). (Les services publics non marchands, l’éducation par exemple, ne sont évidemment pas des SIEG).
Je reprends ici l’article III-122 : ‘Sans préjudice des articles I-5, III-166, III-167 et III-238, et eu égard à la place qu’occupent les services d’intérêt économique général en tant que services auxquels tous dans l’Union attribuent une valeur ainsi qu’au rôle qu’ils jouent dans la promotion de sa cohésion sociale et territoriale, l’Union et les États membres, chacun dans les limites de leurs compétences respectives et dans les limites du champ d’application de la Constitution, veillent à ce que ces services fonctionnent sur la base de principes et dans des conditions, notamment économiques et financières, qui leur permettent d’accomplir leurs missions. La loi européenne établit ces principes et fixe ces conditions, sans préjudice de la compétence qu’ont les États membres, dans le respect de la Constitution, de fournir, de faire exécuter et de financer ces services.
L’article actuel qui s’applique est l’article 16, il ne mentionne pas les conditions : ‘économiques et financières’ et ne mentionne pas non plus la ‘loi Européenne’ ; un pas considérable est fait pour les défenseurs des services publics.
Voilà cet arrêt ; il est difficile à lire, c’est la partie 2) qui a fait l’effet d’un tremblement de terre :
LA COUR, statuant sur la question à elle soumise par le Bundesverwaltungsgericht, par ordonnance du 6 avril 2000, dit pour droit :
1) Le règlement (CEE) n° 1191/69 du Conseil, du 26 juin 1969, relatif à l’action des États membres en matière d’obligations inhérentes à la notion de service public dans le domaine des transports par chemin de fer, par route et par voie navigable, tel que modifié par le règlement (CEE) n° 1893/91 du Conseil, du 20 juin 1991, et plus particulièrement son article 1er, paragraphe 1, second alinéa, doit être interprété en ce sens qu’il permet à un État membre de ne pas appliquer ce règlement à l’exploitation de services réguliers de transports urbains, suburbains ou régionaux dépendant nécessairement de subventions publiques et d’en limiter l’application aux cas où, à défaut, la fourniture d’un service de transport suffisant n’est pas possible, à condition toutefois que le principe de sécurité juridique soit dûment respecté.
2) La condition d’application de l’article 92, paragraphe 1, du traité CE (devenu, après modification, article 87, paragraphe 1, CE) selon laquelle l’aide doit être de nature à affecter les échanges entre États membres ne dépend pas de la nature locale ou régionale des services de transport fournis ou de l’importance du domaine d’activité concerné. Toutefois, des subventions publiques visant à permettre l’exploitation de services réguliers de transports urbains, suburbains ou régionaux ne tombent pas sous le coup de cette disposition dans la mesure où de telles subventions sont à considérer comme une compensation représentant la contrepartie des prestations effectuées par les entreprises bénéficiaires pour exécuter des obligations de service public. Aux fins de l’application de ce critère, il incombe à la juridiction de renvoi de vérifier la réunion des conditions suivantes :
premièrement, l’entreprise bénéficiaire a effectivement été chargée de l’exécution d’obligations de service public et ces obligations ont été clairement définies ;
deuxièmement, les paramètres sur la base desquels est calculée la compensation ont été préalablement établis de façon objective et transparente ;
troisièmement, la compensation ne dépasse pas ce qui est nécessaire pour couvrir tout ou partie des coûts occasionnés par l’exécution des obligations de service public, en tenant compte des recettes y relatives ainsi que d’un bénéfice raisonnable pour l’exécution de ces obligations ; quatrièmement, lorsque le choix de l’entreprise à charger de l’exécution d’obligations de service public n’est pas effectué dans le cadre d’une procédure de marché public, le niveau de la compensation nécessaire a été déterminé sur la base d’une analyse des coûts qu’une entreprise moyenne, bien gérée et adéquatement équipée en moyens de transport afin de pouvoir satisfaire aux exigences de service public requises, aurait encourus pour exécuter ces obligations, en tenant compte des recettes y relatives ainsi que d’un bénéfice raisonnable pour l’exécution de ces obligations. 3) L’article 77 du traité CE (devenu article 73 CE) ne peut être appliqué à des subventions publiques qui compensent les surcoûts exposés pour l’exécution d’obligations de service public sans tenir compte du règlement n° 1191/69, tel que modifié par le règlement n° 1893/91.
la version du TCE annotées par la commission des affaires étrangères du Sénat, qui pointe les différences entre le traité de Nice et le TCE peut être trouvée en ligne sur http://www.senat.fr/rap/rapport_constitution/rapport_constitution.html
Cet article succède à l’article 48 du traité sur l’Union européenne. Il met en place une procédure de révision de la Constitution qui se différencie sur plusieurs points de celle prévue pour les traités actuels :
1. Le paragraphe 1 étend au Parlement européen le droit de soumettre au Conseil des projets de révision. Il prévoit en outre la transmission de ces projets au Conseil européen ainsi que leur notification aux parlements nationaux.
2. Le paragraphe 2 est nouveau : il prévoit la convocation d’une Convention par le président du Conseil européen pour examiner les projets de révision lorsque le Conseil européen se prononce, à la majorité simple, en faveur de l’examen des modifications proposées. Cette convocation n’est cependant pas obligatoire puisque le Conseil européen, toujours à la majorité simple, peut considérer que l’ampleur des modifications envisagées ne la justifie pas et confier directement leur examen à une Conférence intergouvernementale. Ce dispositif n’en reste pas moins novateur puisque, dans le silence des traités, la convocation d’une Convention est aujourd’hui une procédure exceptionnelle, subordonnée à un consensus au sein du Conseil européen : la Constitution en fait le principe, le recours direct à une Conférence intergouvernementale devenant l’exception. Conformément à la pratique qui s’est instaurée avec les deux premières Conventions, les Conventions qui seront ainsi convoquées devront se prononcer par consensus.
3. Aux termes du paragraphe 3, qu’elles aient été ou non préparées par une Convention, les modifications du traité seront, comme pour les traités actuels, arrêtées par une Conférence intergouvernementale et devront toujours être ratifiées par tous les États membres. Ce faisant, la Constitution ne reprend pas l’idée débattue au sein de la Convention (mais non reprise par celle-ci) d’instaurer, pour certaines dispositions (en particulier pour celles de la partie III), une procédure de révision soumise à une majorité « super-qualifiée ». Faute d’avoir pu instaurer ce dispositif moins contraignant, la CIG a en revanche retenu le principe de procédures simplifiées pour la partie III ; ces procédures font l’objet des articles suivants.
Source (petit site d’internaute...et c’est gratuit) :-D :
http://www.toeamvt.tonsite.biz/rubrique.php3 ?id_rubrique=8
http://www.toeamvt.tonsite.biz/tce/tce.htm#d%C3%A9fense
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