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Les Faucheurs volontaires se font semeurs de maïs |
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Article du Monde du 16 mai 2005
LE MONDE | 16.05.05 | 14h04 • Mis à jour le 16.05.05 | 14h04
Semer du maïs biologique sur des parcelles d’essais de maïs transgéniques : c’est la nouvelle manoeuvre facétieuse entreprise par les Faucheurs volontaires, samedi 14 mai, à Valdivienne (Vienne). L’opération, menée par 100 à 200 personnes, s’est déroulée sous le regard de quelques gendarmes, qui ne sont pas intervenus. Au même endroit, le 25 septembre 2004, une tentative de fauchage avait échoué devant les gaz lacrymogènes et les grenades offensives tirés par des forces de l’ordre très nombreuses (Le Monde du 28 septembre 2004).
"L’opération de ce samedi s’est faite à la demande des faucheurs locaux, affirme José Bové, porte-parole du mouvement. Cette méthode d’intervention permet de ne pas reproduire la violence qu’on a connue l’année dernière." L’affaire a été préparée discrètement, sans annonce publique, les réseaux locaux n’étant mobilisés qu’un ou deux jours à l’avance afin de ne pas susciter de mobilisation policière.
"UNE ALTERNATIVE PROPOSÉE AUX FIRMES"
Ce mode d’action se veut plus positif que le fauchage, perçu par une partie de l’opinion comme du vandalisme. En mélangeant des graines d’origines différentes, les faucheurs rendent inutile l’essai mené, puisqu’il n’est plus possible aux agronomes d’observer de façon isolée le comportement de l’OGM testé. "On propose une alternative aux firmes semencières, ironise José Bové. Faire de la recherche dans l’intérêt des agriculteurs, sur des semences fermières qu’ils pourraient replanter chaque année."
Ni le promoteur de l’essai neutralisé, la société Monsanto, ni les pouvoirs publics n’ont réagi, pendant le week-end, à l’action des Faucheurs. Celle-ci intervient après la publication, le 3 mai, de la liste des nouveaux essais autorisés en 2005. Le gouvernement n’a pas tenu compte de l’avis de la mission parlementaire (dont le rapport était pourtant très favorable au développement des OGM) qui proposait, le 14 avril, de marquer une pause sur les essais d’OGM commerciaux en n’autorisant que les essais de recherche stricto sensu. Au total, les essais d’OGM devraient concerner entre 60 et 100 parcelles, concentrées dans les régions Midi-Pyrénées, Auvergne et Poitou-Charentes.
La voie légale de refus des OGM continue, par ailleurs, d’être fermée par la justice : jeudi 12 mai, le tribunal administratif de Poitiers a rejeté les arrêtés pris par les maires de Torxé et de Tonnay-Boutonne, dans la Charente-Maritime, qui visaient à interdire les essais de cultures transgéniques sur leurs communes. Le tribunal n’a pas retenu les arguments du maire de Tonnay-Boutonne, où siège la deuxième coopérative du département, qui estime que les OGM menacent les efforts de qualité entrepris par cette coopérative.
Mardi 10 mai, le tribunal administratif de Bordeaux a examiné les arrêtés similaires pris par sept maires de la Dordogne. La décision sera rendue le 7 juin.
Hervé Kempf
Article paru dans l’édition du 17.05.05
Fima
Création de l'article : 14 mai 2005
Dernière mise à jour : 11 mars 2006
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