Texte de Marcel Agert reçu par courriel
A quatre jours du référendum , le non selon un sondage Ipsos-Figaro est crédité de 53% des intentions de vote...S’il convient de rester prudent avec les sondages, compte-tenu des incertitudes liées à l’abstention , la position du non dans les intentions de vote est le résultat de l’investissement des citoyens, des militants, des organisations syndicales, politiques et associatives, qui ont su malgré, leurs différences se rassembler afin de mettre en échec cette constitution qui a pour ambition d’institutionnaliser les politiques économiques et sociales des états dans un cadre libéral.
Ce mouvement d’opinion qui porte le non s’est développé malgré les médias et l’essentiel du monde institutionnel qui constitue « la France d’en haut », l’Elysée, Matignon, Bruxelles, le Medef, l’UMP, les directions du PS et des Verts....Il est clairement anti-libéral et il constitue cette « France d’en bas » qui subit souvent douloureusement les conséquences des choix politiques que la « France d’en haut décide »...
Licenciements, chômage, casse des services publics, remise en cause de droits fondamentaux comme celui de se soigner, de se loger, sont le lot quotidien de cette « France d’en bas » qui se rend bien compte que les idées généreuses qui ont accompagné la construction européenne ont servi d’alibi à l’Europe des marchands ...Une Europe inspirée par les principes libéraux qui sont ceux de l’OMC et de l’AGCS et qui essaie maintenant de constitutionnaliser le modèle libéral afin d’ en interdire toute remise en cause.
Ce mouvement du non qui met en action des personnes, des organisations qui n’avaient pas l’habitude d’agir ensemble afin de mettre en perspective d’autres choix de société , peut contribuer à la création d’une force populaire et citoyenne.
La prise de conscience qui donne à ce mouvement un contenu antilibéral peut déboucher sur l’exigence d’autres solutions que celles qui sont celles de « la France d’en haut » et il est réconfortant de constater que le non fait des propositions pour une relance européenne autour de quelques axes : une réorientation fondamentale de la construction européenne avec une convergence par le haut pour les protections juridiques accordées aux travailleurs, dix mesures immédiates excluant la directive Bolkestein et la marchandisation de l’éducation, la santé, la culture, un nouvel édifice institutionnel démocratique , une réorientation profonde des politiques de l’Union excluant la logique ultra libérale ..
Loin de déboucher sur quelque catastrophe annoncée par les partisans du oui, la victoire du non peut amener à la construction d’une autre Europe par cette force populaire qui fait trembler la « France d’en haut ».
Si le non l’emporte, les citoyens et leurs organisations joueront un rôle moteur dans la vie politique et sortiront de ce processus qui a contribué à l’échec des expériences de gauche, celui de la délégation de pouvoir à la « France d’en haut ».
Auteurs divers
Création de l'article : 25 mai 2005
Dernière mise à jour : 25 mai 2005
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