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Communiqué du Comité de soutien ’63 sans ogm’ |
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suite aux neutralisations revendiquées par les faucheurs volontaires de maïs transgéniques de Méristem Thérapeutics dans le Puy de Dôme, le Comité de soutien déplore que seule la désobéissance civique a permis de mettre en lumière la question des ogm.
Le comité apporte son soutien aux faucheurs volontaires et souhaite préciser les éléments suivants.
Ces essais sont illégaux :
la règlementation européenne impose des obligations non respectées par la France comme la directive 2001/18. La France a déjà été condamnée pour ce fait.
Cependant Méristem ne respecte pas
la mise en place d’un organisme indépendant d’évaluation des risques doté des moyens pour le faire.
la réalisation d’une étude d’impact sur l’environnement
l’information du public (pas de publications)
l’autorisation du Ministère de la santé puisqu’il s’agit de plantes médicaments
la définition de règles de coexistence entre plantes ogm et les plantes conventionnelles ainsi que la détermination de la responsabilité du laboratoire en cas de contamination
si des problèmes survenaient, aucune assurance ne veut prendre en charge ce type de risques
Les autorisations d’essais sont données sans règles démocratiques :
sur le sujet des ogm, par excellence sujet de choix de société, aucun débat parlementaire n’a eu lieu à ce jour
la mission parlementaire d’information a demandé au printemps 2005 à ce qu’aucune nouvelle autorisation d’essai ne soit donnée. Certains députés de cette mission sur les ogm n’ont pas approuvé ses conclusions, ils font aussi partie d’une mission parlementaire sur la santé !
le Conseil Général du Puy de Dôme et le Conseil Régional d’Auvergne ont voté un vœu en 2004 refusant tout ogm de plein champ sur leur territoire,
le Conseil Régional actuel ne subventionne pas le laboratoire Méristem contrairement à ce qui est dit
les arrêtés municipaux anti-ogm sont systématiquement annulés par le Préfet
dans le département du Gers plus de 10 % des électeurs ont demandé l’organisation d’un référendum sur les ogm ce qui, selon les textes permet au Conseil Général de l’organiser. Pourtant le Préfet s’y oppose. Belle démonstration de démocratie et preuve de la faille entre le peuple et les gouvernants.
Cas particulier d’essais à but thérapeutique
Nous avons le cas de l’affaire Prodigen aux Etats-Unis où il s’avère qu’un soja a été pollué par un maïs médicament produisant un vaccin porcin. La réalité de la pollution de la chaîne alimentaire par des plantes médicaments est maintenant très largement mise en évidence, il n’y a plus de doute.
La lipase gastrique recherchée pourrait être produite en laboratoire en milieu confiné (rapport de février 2005 des professeurs GE Séralini et C.Vélot destiné au Conseil Régional).
La surface importante (plus de 20 ha) des essais en place nous laisse suspecter non pas de la recherche mais de la production. Ou si une telle surface est nécessaire pour obtenir quelques grammes de produit à analyser, on nous raconte des histoires...
De plus le maïs utilisé ici est un maïs dans lequel a été introduit un gène de chien, ce qui pose un sérieux problème éthique ; il en est peu parlé.
Faut-il transformer les champs en laboratoire à ciel ouvert.
Le Comité de soutien est pour la recherche, mais pas n’importe laquelle
Le cas de l’insuline recombinante permet de voir qu’il est possible depuis 30 ans de travailler en laboratoire. Les ogm sont des organismes nécessaires à la recherche en laboratoire et pour comprendre le fonctionnement du vivant, ce sont des outils de laboratoire.
Il y a urgence à agir dans les champs pour que l’Europe et les pays non encore contaminés ne connaissent pas les catastrophes qui se sont déjà produites dans les pays producteurs d’ogm : résistance aux pesticides, pollutions génétiques (maïs au Mexique).
On ne peut accepter la dépendance pour les semences, les brevets sur le vivant, le contrôle de notre alimentation et de notre santé par seulement par quelques sociétés multinationales.
Quelle agriculture pour demain ?
Les agriculteurs sortent de différentes crises sanitaires et alimentaires graves qui ont remis en cause un certain modèle de production et jeté le discrédit auprès des citoyens. Les ogm en agriculture sont l’aboutissement d’une fuite en avant vers un modèle que la société rejette.
D’autres méthodes de cultures et d’élevage existent et peuvent permettre de nourrir les habitants de la planète sans toutes ces manipulations et ces artifices.
La désobéissance civique
Choisir collectivement de ne pas respecter la loi est un acte fort, conscient et responsable. La justice refuse d’entendre toutes les personnes qui revendiquent leur acte. Par des jeux de procédures, la justice tarde à mettre en place le jugement sur le fonds des ogm tant au niveau administratif que pénal. Les faucheurs comparants volontaires de Marsat se sont déclarés collectivement responsables de leurs actes, mais la justice ne veut pas les entendre et dernière elle se cache le gouvernement.
Nous avons repris ici seulement quelques éléments du vaste sujet des ogm. D’autres aspects sociaux, économiques, humanitaires, politiques et environnementaux, d’autres études et références scientifiques, d’autres interventions venant du monde entier nous obligent à dire aujourd’hui en 2005 :
personne ne pourra dire « nous ne savions pas ».
Comité de soutien ’63 sans ogm’
La maison des paysans Marmilhat
63 370 Lempdes
le 02 août 2005
contact :
Patrice Goutagny 06.70.52.79.63,
Eliane Anglaret 04.73.61.95.77,
Chantal Gascuel 04.73.24.31.15
Auteurs divers
Création de l'article : 3 août 2005
Dernière mise à jour : 4 août 2005
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> Communiqué du Comité de soutien ’63 sans ogm’
4 août 2005, par A.B
Vous dites "Choisir collectivement de ne pas respecter la Loi est un acte fort, conscient et responsable" ...Si cela pouvait être vrai ! Dans cette mise en danger collective, Méristem - comme vous le dites vous mêmes ne respecte même pas la loi puisque ces essais en plus d’être illégitimes sont illégaux . Illégitimes parce que la majorité des français sont opposés à la culture d’OGM en plein champ (principe de précaution), illégitimes parce que ce type de production à but thérapeutique peut être développé -au même coût réel- en milieu confiné, mais servent donc dans les conditions actuelles à banaliser et à généraliser les OGM plein champ. Donc, le groupe Limagrain, Méristem avec les complicités actives (des responsables internes et externes) ou passives (salariés) choisissent d’une certaine façon (on a toujours le choix) de ne respecter ni la loi ni la légitimité et commettent par la même un acte faible, inconscient et irresponsable.Dans ce cas précis la désobéïssance civique répond à la soummission incivique. C’était juste une remarque mais il me semble que sans "noyer" le combat des faucheurs il faut l’associer à une autre refexion, celle du marché financier du médicament (voir l’ajout de Bubugue ). C’est la question de l’appropriation des marchés d’intérêt public par le privé. Il y a des degrés divers :L’ordre public, L’eau, Les transports collectifs, l’éducation etc... En ce qui concerne la gestion de la santé le débat semble curieusement "anesthésié". Il est pourtant de première importance. Que l’exploitation de la maladie soit un marché comme un autre (financièrement juteux) doit nous conduire à penser que tout ce qui peut contribuer à restreindre ce marché (par la prévention ou la lutte contre un environnement pathogène) ne peut que nuire à ces entreprises "bienfaitrices". Contrairement à une idée répandue la recherche privée en matière pharmaceutique est très peu dynamique par rapport à la production phénoménale de médicaments. On imagine ce que pourrait devenir la recherche et la distribution médicale si elle était publique et si elle n’avait d’autre but que de prévenir et guérir sans souci de rentabilité financière... Fin du chapitre...tout ça pour dire que si le combat des faucheurs est nécessaire il serait vain s’il n’était pas associé à ce type de réflexion. Je salue le courage dont vous venez de faire preuve lors de vos dernières "neutralisations" même si vous avez fait le choix -discutable - de la clandestinité. Ce qui pour moi- en tant que faucheur "virtuel"- n’est pas discutable c’est votre sens des responsabilités au sens le plus noble du terme. C’est sans doute l’essentiel.
Vive les auvergnates et les auvergnats ! (quand ils sont de votre trempe !) A.B
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