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Ils ont eu ce qu’ils voulaient |
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Ils ont eu ce qu’ils voulaient !
L’action des Faucheurs Volontaires a une fois de plus démontré la complicité de l’État en ce qui concerne les OGM. Après avoir été impuissant face aux actions nocturnes, les pouvoirs publics ont pu avoir, grâce à cette courageuse action de jour, les coupables qui leur manquaient. Il faut dire que le préfet avait mis les moyens. Depuis maintenant trois semaines, des parcelles d’OGM privées étaient surveillées par des centaines de gendarmes mobiles ainsi qu’un hélicoptère de la gendarmerie, tout ça aux frais du contribuable. Lors de la comparution immédiate du 29 août, le procureur s’est d’ailleurs plaint du coût faramineux de la protection des parcelles. Depuis quand l’État protège-t-il les agissements d’apprentis sorciers qui mettent en danger des millions de personnes et leur environnement ? N’est-ce pas là la preuve du choix politique de l’État de donner carte blanche à des sociétés privés pour faire de la recherche, sans qu’il y ait eu débat, et cautionner la recherche pour le profit ? De plus, les services de police appliquent une répression syndicale inadmissible en ayant détenu 15 militants alors que les Faucheurs étaient plus de 600 personnes sur les parcelles. Sans compter les gaz lacrymogènes et coups de matraques sur des personnes venues pacifiquement. Que dire de la protection dont ont bénéficié les agriculteurs ayant tabassé à coups de bâtons une personne handicapée et une femme sur le champ de Nonette (63) ? Est-ce là la preuve du grand courage des grands agriculteurs de notre région à débattre sur le sujet ?
Cela est inacceptable !
L’État et les élus doivent régler cette question rapidement et ne plus ménager la chèvre et le chou. Le principe de précaution doit être leur principale préoccupation. Pour s’en convaincre il suffit de lire l’appel des 750 scientifiques ( www.i-sis.org.uk/list.php) qui appellent à la plus grande prudence en matière de manipulation génétique sur des plantes. Chaque jour, de nouvelles analyses arrivent et viennent alimenter le moulin à arguments des Faucheurs Volontaires. Les derniers exemples en date sont des plans de moutarde sauvages (plantes souches) ayant été contaminées par du colza transgénique en Australie et en Espagne. Cela pose clairement, maintenant, le problème de la bio diversité. Ces essais en plein champ sont dangereux pour l’environnement et tant que toutes les études ne seront pas menées pour l’homme, nous devons continuer les recherches en laboratoire et en serres fermées ! Rajoutons là dessus le problème des OGM thérapeutiques. Un OGM médicament reste un OGM, les risques sont identiques. Depuis plusieurs années, des personnes comme SERALINI ou GENARD attirent l’attention sur le fait que l’on peut produire des molécules de Lipase gastrique (molécules servant au traitement de la mucoviscidose) en laboratoire, grâce à l’intervention de bactéries. Pourquoi personne ne les écoute ?
Nos "responsables" (élus, experts, politiques, ...) ne doivent plus se cacher derrière de pseudo lobbies manipulateurs anti-OGM (voir article de Michel Charasse dans le quotidien de "la Montagne"). Les Faucheurs sont des citoyens, comme tout le monde, qui refusent de se laisser berner par les leurres du profit et les discours philanthropes des grandes multinationales (LIMAGRAIN, MONSANTO, MERISTEM,...).
Le combat des Faucheurs est légitime car le débat se porte sur un choix de société ! En ce qui concerne les OGM, la démocratie ne s’est pas appliquée, comme dans bien d’autres cas. Les populations et maires ont été mis devant le fait accompli. Très bientôt cela deviendra une situation ingérable. Doit-on lâchement nous laisser faire et subir les attaques du capitalisme ? À mon avis non, le combat doit être présent sur tous les fronts. Nous devons couper, encore et encore, ces plantations illégales. Nous devons faire de l’éducation populaire pour informer le public et gagner sa confiance. Nous devons intensifier les actions coups de poing devant les sièges sociaux des entreprises responsables de ces agissements. Sinon ce serait trahir ceux qui se sont battus avant nous et se serait trahir notre futur en ne pensant pas à l’héritage que nous laisserons à nos enfants.
La recherche est un bienfait pour l’humanité à condition qu’elle ne soit pas laissée aux mains du privé. De par sa nature, le privé doit faire des profits et c’est là qu’est le danger. Les actionnaires veulent des retours sur investissements rapides. Ils pressionnent les scientifiques qui travaillent pour leur compte et oublient par conséquent un certain nombre de phases d’études nécessaires à analyser l’impact sur l’homme. Aujourd’hui nous sommes dans cette configuration. Nous n’avons aucun recul sur l’avancée de la science et de l’impact sur les organismes. Qu’est ce que c’est 20 ans de recherche à l’échelle de l’HOMME ? L’HOMME et la NATURE qui ont mis des millions d’années à se façonner. La précipitation dans ce domaine peut nous faire courir un grand danger. Il n’y a qu’a regarder les catastrophes sanitaires dès lors que l’on pense la science et société en terme de profits et de coût : l’affaire du sang contaminé, l’affaire de la vache folle,... Sciences et profits n’ont rien à faire ensemble !
Aujourd’hui un moratoire sur les essais en plein champs me semble necessaire et indispensable dans le monde entier. Il en va de notre vie future et de la vie de nos descendants.
L’état doit reprendre ses prérogatives en matière de recherche et ne plus la laisser aux mains du privé. La recherche de pointe est une affaire d’État et de société sans quoi nous allons droit à une situation de catastrophe annoncée !
raftman (63)
Faucheur Volontaire
raftman
Création de l'article : 21 octobre 2005
Dernière mise à jour : 1er septembre 2005
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