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Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ? |
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C’est souvent derrière les plus grandes évidences qu’on trouve les croyances erronées les plus ancrées. Ainsi, de grandes croyances collectives imprègnent nos esprits et influencent nos actions. L’imaginaire lié à la notion de développement est constitué de quelques unes de ces croyances.
Avec tous ceux qui pensent qu’un autre monde est possible et souhaitable, nous nous heurtons à des difficultés, dès qu’il s’agit de décrire cet autre monde que nous souhaitons construire : une "autre mondialisation" ? un "autre développement", durable, local, équitable ? Qu’y a-t-il derrière ces mots ? Ce sont des mots piégés, car ils dissimulent un ensemble de croyances rarement discutées au grand jour. Sans un effort de prise de conscience, nous y restons englués, et notre capacité à trouver des solutions créatives aux problèmes actuels en est grandement réduite.
Le développement dans sa version "mythique"-comment peut-on oser le critiquer ?
Tous développés ?
Le mot de "développement" est chargé d’une valeur entièrement positive. Dans notre imaginaire, il ne peut être que le Bien : c’est une métaphore qui rappelle le mouvement naturel des êtres vivants - la graine se développe, réalise toutes ses potentialités en devenant un grand arbre majestueux. Pour une société, le développement signifie alors la réalisation progressive d’un double potentiel : celui constitué par la collectivité humaine et les individus qui la composent, et celui constitué par le milieu physique où elle vit, riche de certaines ressources. A la diversité des milieux a correspondu pendant des millénaires une diversité de cultures, qui avaient toutes l’autonomie économique nécessaire pour maîtriser leur évolution. Cette évolution suivait un axe différent dans chaque culture, à partir de ce qu’elle était (de ses valeurs, de son histoire, etc).
En ce sens, toutes les sociétés, même celles qui sont dites "primitives", étaient "développées" avant le bouleversement mondial introduit par la colonisation. Le terme de "développement" désigne alors tout processus bénéfique d’évolution d’une société, il est donc incapable de décrire le moindre objectif précis. D’ailleurs, chaque société a une conception différente de la "bonne vie" et peut très bien se passer du mot unique de "développement" pour le désigner : swadeshi-sarvodaya (amélioration des conditions de vie de tous) pour Gandhi ; bamtaare (être bien ensemble) pour les Toucouleurs.
Le développement, croyance occidentale ?
Mais bien entendu, pour nous, occidentaux, le concept de développement a un sens beaucoup plus précis : il fait référence au "décollage" de l’économie qui a lieu dans quelques pays à partir de la révolution industrielle anglaise (fin 18° s.). Il s’agit alors de croissance économique, dans le cadre d’un État centralisé, et dans des sociétés où règnent des valeurs spécifiques à l’Occident des 19° et 20 ° siècles : le Progrès, le scientisme, la maîtrise de la nature par les techniques, une conception mécaniste de la vie. Il y a aussi une différence majeure avec le sens littéral du mot : le développement de l’arbre est fini, il tend vers un état défini de maturité ; mais nous concevons le développement des sociétés comme infini et la maturité comme la capacité de croître sans fin. Car nous entretenons la croyance que plus, c’est mieux.
Promesses d’abondance matérielle
Cette idéologie du développement fait croire à une prospérité matérielle possible pour tous. Cette croyance est perverse : elle fixe un objectif qui s’éloigne plus on essaye de s’en rapprocher. Les ressources limitées de la planète rendent impossible la généralisation du mode de vie occidental. Mais dans les sociétés occidentales elles-mêmes, il ne peut y avoir de prospérité sans une fuite en avant vers toujours plus de richesses matérielles, sans la création incessante de nouveaux besoins.
Tous réduits à des homo oeconomicus
Cette idéologie, appelée "développementisme" par certains, donne à l’économie le rôle central dans la vie humaine. Dans ce cadre, "mettre l’économie au service de l’homme" n’est qu’un voeu pieu. On aura beau parler de développement "durable" ou "solidaire" ; cela ne revient finalement qu’à ajouter un petit paragraphe environnemental ou social à un programme dont le coeur reste la croissance du P.N.B.
L’homme blanc, éclaireur de l’Histoire
Ce programme est présenté à tous les peuples comme le modèle à suivre. Car l’industrialisation est vue comme un stade nécessaire de l’histoire humaine, au même titre que la révolution néolithique. L’Europe prétend ouvrir le chemin vers le Bonheur et la Paix universelle, et assumer courageusement "le fardeau de l’homme blanc" (Kipling), apportant les bienfaits de la "civilisation" aux "sauvages".
‹‹ Ainsi, la société occidentale persiste-t-elle à penser qu’elle incarne l’avenir de toutes les sociétés. Sa mission civilisatrice s’est transformée en une mission d’aide. Et les sauvages d’hier étant les sous-développés d’aujourd’hui, ceux qui, hier, les civilisaient, aujourd’hui, les développent. ›› (1)
De notre tendance à voir les autres peuples comme "en retard"
Une croyance infondée constitue le fond de cette conception de l’histoire humaine : elle est vue comme une route unique sur laquelle les différentes sociétés avancent à des rythmes différents, voire stagnent ou reculent. C’est à partir de cette croyance que l’on parle de pays "en retard", ou "moins avancés" que l’on pourrait aider à nous rattraper. Cette croyance est l’effet d’un "illusion d’optique" culturelle : nous jugeons les autres cultures en fonction de notre propre système de référence - toutes celles qui ne vont pas dans notre direction nous semblent figées. Depuis deux ou trois siècles, les sociétés occidentales se sont fixées l’objectif de disposer des moyens mécaniques les plus puissants : selon le critère de la consommation d’énergie par habitant, l’Amérique du Nord est en avance, suivie par l’Europe, et loin derrière, l’Afrique. ‹‹ Si le critère retenu avait été le degré d’aptitude à triompher des milieux géographiques les plus hostiles, il n’y a guère de doute que les Eskimos d’une part, les Bédouins de l’autre, emporteraient la palme. ›› (2) Il n’en a pas été ainsi. En 1949, lors d’un discours, le président des États-Unis change le nom de deux milliards de personnes : Berbères, Quechuas, Thaïs et d’autres s’appelleront désormais "sous-développés".
La réalité historique du développement : pas de quoi nous faire rêver...
Le développement à l’assaut de la diversité des cultures
On peut en tirer cette conclusion : le développement proposé aux anciens colonisés après leur indépendance politique est en réalité une machine de destruction culturelle , qui impose à tous des normes et des valeurs occidentales, prétendument universelles. Cette "occidentalisation" est faite souvent en toute bonne foi, avec des motivations philanthropiques. On admet qu’une "évolution des mentalités" est nécessaire pour que les populations locales puissent profiter des bienfaits de la modernité : le guérisseur doit céder la place à un personnel médical formé à l’occidentale ; les tabous religieux doivent plier devant les projets d’installations touristiques qui, promet-on, créeront des emplois.
Le développement, entreprise de marchandisation
Une fois dissipée la version mythique du développement et ses mirages, il devient possible de prendre conscience de façon lucide de ce que le développement est réellement depuis trois siècles : ‹‹ une entreprise visant à transformer les rapports des hommes entre eux et avec la nature en marchandises. [...] Entreprise agressive envers la nature comme envers les peuples, elle est bien comme la colonisation qui la précède et la mondialisation qui la poursuit une œuvre à la fois économique et militaire de domination et de conquête. ›› (3) Elle est à l’origine des problèmes sociaux et écologiques cruciaux de notre époque : en particulier l’exclusion, la misère, les pollutions, l’épuisement à venir des ressources.
La solution : s’engager dans un "après-développement" pluriel
Le développement, sous ses diverses variantes, n’est donc pas la solution mais la source de la crise actuelle. Notre attachement à des valeurs humanistes ou écologistes ne doit pas nous conduire à rechercher vainement une autre mondialisation ou un autre mode de développement, mais à bâtir "un après-développement", des alternatives au développement - c’est-à-dire des modes d’épanouissement collectif où le bien-être matériel cesse d’être central. Et cela commence par un travail de décolonisation de nos esprits, de remise en cause de nos croyances économiques, incompatibles avec la diversité des cultures. Ainsi pourra avoir lieu dans de bonnes conditions une décroissance économique choisie plutôt que subie, permettant notre survie biologique et sociale, et la construction de sociétés autonomes et convivales diversifiées, au Nord comme au Sud.
Thomas Marshall - juillet 2003
(1) François Partant, La fin du développement, Actes Sud.
(2) Claude Lévi-Strauss, Race et histoire, Folio. (chapitre 6)
(3) Serge Latouche, manifeste du Réseau pour l’après-développement (voir plus bas)
thomas m
Création de l'article : 23 juillet 2003
Dernière mise à jour : 5 février 2004
Page visitée 2836 fois (2)
P.S.
Pour aller plus loin :
lire le manifeste du Réseau pour l’après-développement, créé il y a quelques mois. dans l’Ecologiste n°9 (février 2003) ou sur internet, le site du réseau
lire le numéro spécial de l’Ecologiste consacré à la critique du développement, n°6 (hiver 2001) [6 euros - 25 rue de Fécamp, 75012 Paris]
lire le dossier de S !lence consacré à la décroissance soutenable. (20 pages, interview de Pierre Rabhi - 2€ + 1€ de port - Silence, 9 rue Dumenge, 69 004 LYON)
un colloque sur le sujet, organisé par des associations et revues écologistes, aura lieu à l’Hôtel de ville de Lyon le 26-27 septembre 2003. informations et inscriptions sur le site ou auprès de l’I.E.E.S.D.S. - 41 rue des Martyrs de Vingré - 42000 St Etienne - tel/fax : 04 77 41 18 16.
Défaire le développement, refaire le monde, aux éditions Parangon, rassemble une trentaine de contributions d’intervenants au colloque du même nom, qui a eu lieu en mars 2002. Y sont remises en cause les notions de croissance, pauvreté, besoins, aide, entre autres.
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
19 août 2003, par
Je crois que le véritable problème de notre monde ce sont ses "terroristes", les terroristes du développement. Dans un groupe social il y a toujours une frange d’incontrôlables, les terroristes du bien commun. Quand je dis terroriste je ne parle pas bien sûr des empêcheurs de tourner en rond,ceux qui résistent, qui luttent comme en Irak ou en Palestine. Je parle d’une petite poignée qui, par leur puissance, leur détermination,leur immoralité ou leur envie bouleverse la bonne évolution des choses. Car je crois en l’Homme et au progrès. Je crois à l’entraide entre civilisation, je crois en l’échange. Je crois au développement.
Alors le terrorisme est partout. il est si fort qu’il peut même nous faire croire que le développement est voué à l’échec.Il nous pousse à confondre aide au développemnt et colonialisme. Le terrorisme est l’ennemi de ceux qui crient au développement. Il est fait pour ça. Il y a des grands terroristes qui ont marqué notre monde comme Hamin Dada, Thatcher ou Busch actuellement avec sa poignée de faucons. Mais, attention, les petits terroristes sont partout autour de nous, parmi nous. Et j’essaie de ne pas être mégalo, de rester lucide. Pourtant au Larzac, l’autre jour, il y en avait plein : ceux qui remontaient allègrement la file des voitures pris dans 5 kilomètres de bouchons, les baba cool des regroupement anti modialistes . Est-ce à dire que le rassemblement du Larzac est une entreprise voué à l’échec ? Un rammassi de facho qui pensent anavt tout à leur pomme ? Bien sûr que non.
La question fondamentale que doit se poser l’humanité est la suivante : pour survivre et participer à l’élaboration d’un monde meilleur : que fait-on de notre poignée de terroristes ?
Regarde autour de toi, dans ta vie de tous les jours. Débusque le terroriste qui croise ton chemin. Dis-toi alors : comment faire avec lui ? Comment lui dire, comment le changer, comment s’en débarasser ? Quand tu auras la solution, quand tu auras testé cette solution plusieurs fois, alors tu sauras comment faire pour construire un autre monde. Fais nous en alors profiter ! Moi, j’avoue, j’en sais toujours rien.
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
20 août 2003
Et le terroriste en toi, tu y penses ? Si on veut que le monde soit meilleur et se transforme, chacun a intérêt à transformer son propre "terrorisme" en amour, en amitié, en fraternité, par le travail sur soi...Non à la guerre et à la compétition entre les hommes....Oui à un monde humain et solidaire...La sagesse est plus bénéfique, et ce objectivement, que les hommes dans l’erreur ou l’obnubilation, tels les terroristes...Il y a les terroristes politiques, industriels, sectaires, et économiques(l’OMC) qui grandissent au sein de notre époque, comme les paysans augmentent leur dose de pesticides dans les champs du monde...Mais la détermination et la non-violence de la société civile fera évoluer ce monde... Le "développement" actuel engendre opposition, division, isolement, guerres, etc...La mainmise sur le vivant par la domination des pouvoirs politiques, économiques et industriels sur les Peuples et la Nature (par toutes sortes de moyens), signifie peut être que les sociétés doivent évoluer du dedans, par les décisions prises par les citoyens qui la composent ; et cela progressivement, sans fanatisme et en toute liberté...Que voulons nous aujourd’hui, pour demain aussi ? Que le destin de chacun d’entre nous puisse permettre des améliorations dans ce monde....
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
21 août 2003, par Scav
"Les citoyens doivent évoluer du dedans" ,l’amour doit l’emporter sur la guerre, la non violence sur la violence...Tout ça me semble à la fois vrai mais bien miéleux !!! Le problème n’est pas là, les gens évoluent tant bien que mal, certains s’aiment déjà, beaucoup sont non violents (comme toi sans doute). Le problème encore une fois ce sont les terroristes.et même ton propre terrorisme, si tu veux). (Ceux qui répandent le mal autour d’eux, qui conterdisent les lois de la démocratie, les valeurs sur lesquelles fonctionnent notre société). Les grands terroristes , comme les petits qui piquent la placent des handicapés, qui prennent la nature pour une poubelle...
QU’est-ce qu’on en fait ? Comment on les gère ? (sans parler d’extermination, bien sûr)
Dès que tu as la solution, tu me le dis. Ensuite on construit un autre monde. Sinon, d’après moi, on pourra jamais le faire. on s’en tiendra à des voeux pieux, des souhaits "miélleux".
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
23 août 2003
comment on les gère ? Cette question montre bien que le problème du terrorisme touche autant à la société entière qu’à l’individu...Je pense que non seulement l’organisation de la société devrait évoluer, dans l’économie, le droit, la culture, mais que l’individu lui aussi doit essayer d’évoluer...Nous devons défendre des valeurs universelles pour un monde plus juste. Les inégalités nous devons les combattre dans notre propre vie, "autant que faire se peut"...Mais des lois et des règles meilleures pourraient permettre que s’établisse plus d’égalité dans les relations entre les hommes (sujet vaste). A l’autre pôle, chacun devrait prendre conscience, en toute liberté, de sa propre responsabilité envers le monde et les autres...Notre société évolue progressivement, avec ou sans miel...J’espère toutefois qu’il y aura du miel dans l’avenir car j’aime bien les abeilles, elles sont belles et utiles, et elles tendent malheureusement à disparaître sous l’action des produits chimiques, etc... Le miel est quand même meilleur que le sucre de raffinerie, non ? Le changement passera peut être par une meilleure éducation...Donc plus de respect pour l’autre (l’homme ou la nature) et moins de terrorisme...
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
23 août 2003
OK pour le miel, mais ça ne me dit toujours pas ce qu’on fait des terroristes qui nous entourent.
La question est-elle à ce point difficile que tu ne cherches même pas à y répondre ? C’est vrai que la société doit évoluer et elle évolue... Le problème est qu’elle est freinée par les terroristes. Sans les terroristes nous serions très avancés. Au lieu de cela il n’y a même plus assez de miel (- de 60% de la production cet été en France à cause de la canicule, canicule qui est en partie causée par les Américains comme chacun sait).
Comment on fait ?
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
23 août 2003
Ok....Je n’ai pas de solution toute faite ni de système livré clef en main pour lutter contre les terroristes... La lutte est intérieure pour s’améliorer soi-même et aider les autres...Je ne crois pas que c’est par la répression "à la Sarkozy" qu’on rendra sages les terroristes de ce monde. Je crois plus en l’éducation de chacun...Si chacun s’éduque convenablement, alors il a moins de chance de tomber dans le fanatisme, le terrorisme, l’enfermement idéologique, etc. Le problème (c’est une impression) c’est que les gens sont facilement influençables aujourd’hui et donc fragiles par rapport aux mauvaises influences (il n’y a qu’à regarder le nombre de gens qui ont voté pour le Pen en 2002...). Il nous faut renforcer nos pensées et nos convictions...L’idéal serait d’arriver à établir un dialogue entre nous, terroristes ou non...Y’ a du travail ! Quand des gens qui n’ont pas les mêmes intérêts arrivent à s’entendre par la concertation, alors une certaine harmonie peut s’établir, et non la division...Attention, ces propos sont relativement abstraits, il faudrait les appliquer, par la non-violence bien sûr...
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
23 août 2003, par Scav
Heureux de constater que tu es aussi dépourvu que moi. Mais la différence avec moi c’est que j’ai le sentiment que tu fonctionnes à la fumette (tu sais le plat principal de la Jamaïque). Alors bien sûr tu parles de peace and love, de non violence, de changement intérieur pour changer le monde entier... Yèèèèèè....fais tourner !
Et les terroristes (dont une part d’ailleurs vivent du commerce de la drogue) sont morts de rire.
Enfin, si une idée t’arrive par les cieux, une idée lumineuse et pas brumeuse, siffle. POur l’instant je fais confiance à Sarko, les terroristes je les attrappe et je les mets en tôle (ce qui me fait penser qu’il y a plus de tôle).
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
23 août 2003
Je vois pas le rapport entre la fumette et les propos que j’ai émis sur les terroristes et le changement de sa propre conception du monde...Toi par contre, je me permets de te dire cela, tu ferais bien de fumer un petit pét, ça te ferait du bien, ça détenderait ta pensée endurçie...Comment tu peux "faire confiance en Sarko", ce terroriste défendant les bourgeois, c’est à dire les gens qui ont intérêt à ce que ce système fondé sur l’insécurité et la peur perdure pour diviser les gens...Non, moi je suis pour une meilleure éducation pour TOUT le monde...Pas pour la coercition, les rois flics et la surméfiance entre les hommes...
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
24 août 2003, par Scav
Bingo ! Je l’ai joué un peu provoc. pour te faire un peu réagir... T’a raison le TDC de Sarko, c’est la dernière personne à qui je fais confiance au gouvernement (encore que personnellement le TDC N°1 c’est Rafletou...). Tout ça pour dire qu’on est vraiment dans la mouise ! Tant qu’il y aura des gens comme moi qui se posent des questions sans réponse et des gens comme toi qui en sont toujours aux grandes idées creuses (l’amour, l’éducation ...) pour répondre aux réalités qui nous minent (les 10% de terroristes), on est vraiment mal barrés. Il me semble quand même que la différence entre toi et moi ,c’est que moi j’en ai conscience et toi non (si c’est pas à cause de la fumette, alors c’est plus grave...). Bon si t’as pas de solution contre les terroristes et en attendant que sur terre tous les hommes finissent par s’aimer tendrement, je vais esayer d’aller poser mes questions ailleurs.
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
25 août 2003
Hé, faut pas que les terroristes t’empêchent d’"avancer" dans la vie...Ils sont là ok...Mais il n’y a pas qu’eux. Même si la situation est quelque part gravissime, on n’est pas complétement privé de liberté... D’autre part, les idées creuses, c’est peut-être celles qui ne "parlent" pas d’amour, qui n’ont pas de sens, qui ont un sucroît de rationalisme et qui touchent pas le coeur mais uniquement la tête... Il nous faut comprendre nos peurs (notamment l’action des terroriste...) afin d’essayer de les maîtriser....
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> Les "terroristes" maîtres du monde
30 août 2003, par
je te conseille la visite du site suivant :
http://www.sens-de-la-vie.com/Archepages/007_presentation.htm
avec un peu de persévérance, tu y trouveras certaines choses que tu cherches
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
8 août 2003
J’ai un peu de mal à digérer toutes ces accusations au sujet du monde occidental. D’abord je pense que nous, les gens des peuples occidentaux sommes les premiers à souffrir de ce que nous imposent nos décideurs. Qui parmi les gens ordinaires ne souffre pas des délocalisations, des rythmes de travail, des stupidités vues à la télévision mais qui rapportent, de l’automatisation dans tous les domaines qui voient notre travail réduit à celui de robots qui n’ont même plus besoin de réfléchir etc. etc. etc. etc. etc..... A quoi bon prendre à notre compte tous les maux de la terre. L’histoire, elle est là. Ce que les occidentaux ont fait est là. Qu’on n’en soit pas fier d’accord. Maintenant, que le pauvre paysan aveyronnais qui vivait avec son demi-hectare de terre en pente pour ne citer que lui soit mis dans le même sac que ceux qui très loin de lui redessinaient le monde, je ne trouve pas ca très juste. C’est un peu comme d’être fier qu’un francais ait été le premier a découvrir le vaccin de la rage. Tu parles d’une fierté. Le même paysan aveyronnais va aussi se glorifier de cette découverte ? alors que lui il n’est ni capable de lire ni d’écrire. Franchement j’ai beaucoup de peine à comprendre pourquoi encore sous couvert d’antiglobalisation on met tout le monde sous le même "globe". Je suis bien francaise mais je refuse de me laisser dire que j’ai exploité qui que ce soit et que j’ai découvert quoi que ce soit. Pour moi il faut arrêter d’opposer les peuples, les races... On dirait qu’on se sert de nous encore une fois pour répandre des idéologies, combattre des tendances. Pour moi il faudrait penser différemment. On est, tous les humains de cette terre, là ou on est tombé on a du s’adapter mais a quoi bon faire perdurer ces differences, flater les uns, demolir les autres. Personnellement tu es noir ou jaune ou blanc et tu fais une connerie c’est pareil non ? Et pour tout dire j’ai passé 10 ans de ma vie en Afrique et franchement je n’ai pas envie que ces gens que j’aime tellement se mettent à me detester a cause de toutes ces considerations qui ne m’appartiennent pas. Ils sont ce qu’ils sont parce qu’ils sont nés ou ils sont nés, comme moi. Chacun possede en lui une part de la solution qui pourrait mettre en peril les desirs de nos dirigeants, blancs, jaunes ou noirs !!!!
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
30 juillet 2003
Question à Thomas M. "les tabous religieux doivent plier devant les projets d’installations touristiques qui, promet-on, créeront des emplois". comment réagir face à la charia ou à l’excision ?
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
31 juillet 2003, par thomas M.
Contester certaines pratiques culturelles de sociétés différentes est parfaitement légitime. Ainsi, mon idéal de non violence me conduit à rejeter ce type de cruautés.
mais c’est une chose bien différente de considérer les valeurs et pratiques de ces sociétés EN GENERAL comme des obstacles au développement, des archaïsmes à éliminer au plus vite, dans la mesure où elles sont radicalement incompatibles avec les présupposés idéologiques du développement : c’est-à-dire un monde totalement désacralisé que l’on peut exploiter à sa guise, qui est perçu comme ensemble de "ressources" à "mettre en valeur".
Des pratiques comme la charia n’existaient peut-être pas dans ces sociétés il y a 200 ans. Je pense que l’évolution actuelle des sociétés du Sud dépend énormément de la colonisation qu’elles ont subi et de l’occidentalisation qu’on leur impose encore. Cela favorise sûrement des courants particulièrement régressifs (ainsi la charia dans certaines régions à majorité musulmane) alors que les réformateurs, ceux qui oeuvrent pour l’émancipation, ont plus de chance de se heurter aux intérêts des grandes puissances. Mais cela mériterait d’être argumenté et précisé. voir par exemple L’occidentalisation du monde, essai de Serge Latouche publié à La Découverte.
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> Le développement est-il la solution aux problèmes de l’humanité ?
14 août 2003, par ânabêle
Il existe me semble t-il une confusion ancienne entre développement et profit : de tous temps la société occidentale a colonisé au sacro-saint nom du developpement de peuplades qu’elles jugeait inférieures et cela sous prétexte de les civiliser, sous les bons auspices de la religion et chacun sait en fait les véritables intentions de ces bons missionnaires. Je précise cela dit, par soucis d’oeucuménisme, que les croisades ou autres inquisitions existent dans toutes les grandes religions monothéistes... Nier cela, voire pire, se sentir gêné que l’on puisse l’affirmer, c’est faire preuve d’une mauvaise digestion de l’histoire, ancienne comme contemporaine, ou simplement ne pas comprendre ce texte. Le pouvoir, et la soif inextinguible de pouvoir qu’il engendre, pervertit au final ceux qu’il disait vouloir aider ; anéantissant des cultures "sauvages" vieilles de plusieurs siècles et le patrimoine qui allait avec, niant les individus dans leurs cultures, déportant des peuples entiers, créant des générations de traumatisés, avant de les abandonner une fois que les choses tournaient au vinaigre : ainsi la colonisation par tout l’occident de l’Afrique noire, la guerre civile au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, parmi tant d’autres hélàs ! Là où Mr Bush veut bouter de l’islamiste, chacun sait (devrait savoir) que les fondamentalistes religieux et leurs cortèges de lois liberticides ne prospèrent que sur les frustrations très anciennes engendrées par ceux-là même qui s’étonnent aujourd’hui de la haine qu’on peut leur vouer ! Le modèle occidental ne peut pas et ne doit pas fonctionner partout. La donneuse de leçons américaine en sait quelque chose en Afghanistan, en Irak... La toute puissance érigée en modèle a en effet donné des idées, pas au petit peuple, mais aux petits chefs locaux, s’arrogeant un droit de vie et de mort sur leurs semblables et usant et abusant de systèmes mafieux, liés à la drogue ou à la prostitution, en tout cas à la violence. Il en va de même aujourd’hui ; à cela près que l’OMC ne s’embarrasse plus du couvert d’une quelconque religion. En revanche là où la pratique reste très similaire à l’époque de la colonisation est l’opacité : le petit peuple, aux 1ères lignes des bouleversements mondiaux souhaités par les transnationales, doit tout ignorer de ce qu’on lui concocte ! "Ne protestez pas, nous disent-ils, c’est pour votre bien !" Il faut dire tout haut ce que les puissants fomentent tout bas, et si il y a une leçon à titrer du colonialisme, c’est que c’est grâce à la connaissance, à la culture, à la solidarité, que les esclaves se sont libérés. Le rapport de force est le même : nous sommes les méprisés, les inférieurs, et eux du haut de leur centre d’affaires international voudraient bien nous fouler au pied histoire d’asseoir durablement ( ???)leur vision du monde capitaliste. Quand les puissants auront entériné leur projet d’anéantissement de l’humain, il sera trop tard. Nous ne voulons pas d’un modèle unique de développement qui servirait uniquement les élites du monde.
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