|
|
Guide pratique du contrôle d’identité |
|
Intéressant petit guide utile par les temps qui courent, à diffuser largement.
source : http://www.raidh.org/
Guide pratique du contrôle d’identité
« « Nul n’est censé ignorer la loi » » » » » » » » » » »
Cet adage vaut pour vous mais aussi pour la police.
RAIDH vous informe de vos droits, que vous ayez à faire à la gendarmerie, à la BAC (brigade anti-criminalité) ou à des agents de sécurité privés. Ce kit recense les gestes qui sauvent. Faites en bon usage !
Ce guide poursuit un objectif : la défense et le respect des droits de l’Homme par tous et pour tous. Un policier, un gendarme ou un douanier n’a pas tous les droits. Il peut...
vous demander vos papiers : c’est le relevé ou contrôle d’identité ;
vous emmener au poste : la vérification d’identité ;
vous interpeller : la garde à vue...
... Selon certaines procédures bien précises.
Un premier conseil pratique : Le moindre mot de travers ou comportement considéré comme agressif pourra être retenu contre vous.
« « « « « « « Un outrage à agent est si vite arrivé... »
LE RELEVÉ D’IDENTITÉ
A la suite d’une infraction (code de la route, transports en commun, vol), quasiment tout représentant des forces de l’ordre, contrôleur ou agents de sécurité des transports (RATP, SNCF...) peut vous demander vos papiers d’identité pour dresser un procès verbal.
S’ils ne sont pas satisfaits des documents présentés, vous pouvez faire l’objet d’une vérification d’identité. A l’entrée d’un lieu public, les vigiles (de supermarché, stade...) ont le droit de regarder votre sac et procéder à une palpation uniquement si vous donnez votre accord ou s’ils sont accompagnés d’un officier de police judiciaire.
En cas de flagrant délit, les vigiles n’ont pas le droit de demander votre identité mais peuvent, comme tout citoyen, vous retenir jusqu’à l’arrivée d’un policier.
LE CONTRÔLE D’IDENTITÉ
La police peut procéder à un contrôle d’identité pour de nombreux prétextes et sans obligation de les préciser. En pratique, elle estime parfois avoir tous les droits.
En réalité, voici les cas où elle peut procéder à des contrôles :
Quand ?
La police peut procéder à un contrôle d’identité lorsque :
- elle vous soupçonne d’être sur le point de commettre une infraction ou vous êtes en flagrant délit d’infraction ;
- la police considère qu’une « atteinte à l’ordre public, notamment à la sécurité des personnes ou des biens » pourra être commise ;
- l’infraction est plus ancienne, le Procureur peut autoriser la police à contrôler votre identité et cela, même sur votre lieu de travail ;
- vous êtes témoin d’une infraction ;
- vous êtes dans une zone frontalière, dans une gare, un aéroport ou un port international ;
- des « critères objectifs » font présumer à la police que vous êtes étranger.
Où ? N’importe où.
Qui ?
Un officier de police judiciaire (OPJ) ou un agent de police judiciaire (APJ) sous contrôle d’un OPJ (qui n’est pas tenu d’être sur place). Les douaniers ont en tout temps et tout lieu le pouvoir de contrôler votre véhicule et vos bagages et de relever et contrôler votre identité.
Les agents de police judiciaire peuvent aussi contrôler votre véhicule si le Procureur les y a autorisés.
Que présenter ?
En pratique des papiers officiels : carte d’identité, passeport, permis de conduire. Attention, la carte orange, de lycéen, d’étudiant, professionnel etc., ne sont pas des papiers officiels.
En théorie vous n’êtes pas obligé d’avoir vos papiers, même un témoignage peut suffire, mais, si vous ne présentez pas vos papiers, la police peut vous emmener au poste pour faire une vérification d’identité.
LA VÉRIFICATION D’IDENTITÉ
But
C’est la procédure qui permet à la police d’établir clairement votre identité.
Qui ?
Un officier de police judiciaire uniquement.
Où ?
Au poste de police la plupart du temps.
Pour combien de temps ?
Les policiers ont 4 heures pour établir votre identité ; au delà de ce délai, ils doivent vous relâcher ou vous placer en garde à vue.
Conseils
Ne répondez qu’aux questions qui ont un rapport avec la vérification d’identité.
Demandez à informer le Procureur ou toute personne de votre choix. Vérifiez avant de signer le procès verbal qu’il mentionne la raison et qu’il précise que les policiers vous ont bien informé de vos droits. Ne signez le procès-verbal que si vous êtes d’accord avec son contenu.
Qu’est-ce qui peut contribuer à établir votre identité ?
- tous moyens sous réserve de leur prise en compte par la police (témoignage d’un tiers, quittance de loyer, appels téléphoniques...)
- en cas de difficulté à établir votre identité, la police peut prendre vos empreintes et une photo, et si vous le refusez, vous risquez 3 mois de prison et 3.750 euro d’amende...
LA GARDE À VUE
But Vous interroger, éviter que vous ne communiquiez avec d’autres personnes et que vous ne dissimuliez des preuves.
Durée
(à compter du début du contrôle d’identité s’il y en a eu un)
- Pour les majeurs et les plus de 16 ans :
24 heures renouvelables une fois ou deux fois si vous êtes soupçonné de d’association de malfaiteurs, de proxénétisme, d’extorsion de fonds, de terrorisme et trafic de stup’, de torture, de traite des êtres humains, de blanchiment d’argent, de fausse monnaie, d’aide aux séjours irréguliers,
- De 13 à 16 ans : 24 heures,
- De 10 à 13 ans : 10 heures lorsqu’ils sont soupçonnés de crimes (prolongation possible).
Les prolongations sont décidées par le Procureur.
Vos droits en garde à vue Ils sont marqués sur le Procès-Verbal de placement en garde à vue
- être informé de la nature de l’infraction qui justifie votre garde à vue,
- être informé de la durée de votre garde à vue,
- faire prévenir un de vos proches (sauf décision contraire du Procureur),
- vous faire examiner par un médecin à tout moment et nécessairement lors de prolongation,
- s’entretenir avec un avocat (que vous connaissez ou commis d’office) dès le début de la garde à vue et dès le début de sa prolongation éventuelle ou à la 48ème heure pour les infractions d’association de malfaiteurs, de proxénétisme, d’extorsion de fonds et les infractions commises en bande organisée ou à la 72eme heure pour les infractions de terrorisme et trafic de stup’,
- être informé de tous ces droits dans les trois premières heures de la garde à vue dans une langue que l’on comprend,
- être informé dans les six mois qui suivent la garde à vue de la suite donnée à votre dossier (sauf si l’infraction justifiant la garde à vue est celle d’association de malfaiteurs, de proxénétisme, d’extorsion de fonds, de terrorisme et trafic de stup’, de torture, de traite des êtres humains, de blanchiment d’argent, de fausse monnaie, d’aide aux séjours irréguliers - à l’exception des cas où vous avez fait l’objet de surveillance et d’écoutes téléphoniques pendant l’enquête et, bien sûr, si vous êtes poursuivi -).
Conseils
Faites attention à ce que vous dites, particulièrement lorsque vous êtes arrêté en groupe.
Ne signez les différents documents (notification des droits, déposition, notification de fin de garde à vue, inventaire et rendu de fouille) que si vous êtes d’accord avec leur contenu. N’hésitez pas à demander à corriger le contenu de ces documents.
À la suite de la garde à vue, vous êtes soit :
1. déféré devant le Parquet :
Contre qui porter plainte ?
- Si vous avez réussi à obtenir l’identité de l’officier - s’il s’agit d’un policier vous pouvez lui demander son matricule (inscrit sur sa casquette quand il en a une ou, plus difficile, sur le revers de son uniforme). Vous pouvez directement porter plainte contre lui mais son intervention doit être manifestement disproportionnée.
- Si vous ne connaissez pas l’identité du policier, portez plainte contre X en mentionnant, avec détail, les informations permettant de l’identifier (date, lieu, heure, uniforme, circonstances du contrôle).
DEVANT QUI PORTER PLAINTE SI VOUS AVEZ SUBI UNE VIOLENCE DE LA PART D’UN OFFICIER DE POLICE (POLICIER, POLICE AUX FRONTIÈRES, BAC, POLICIER MUNICIPAL), UN CRS, UN GENDARME OU UN DOUANIER ?
Vous pouvez saisir :
- commissariat de police ou la gendarmerie les plus proches et porter plainte (refuser une main courante, il s’agit d’une simple déposition qui ne donnera pas lieu à une enquête). Beaucoup refusent. Soyez persévérant et faites le tour des commissariats du coin.
- le parquet du tribunal de grande instance (TGI) du lieu de l’infraction en adressant une simple lettre au procureur de la République comprenant votre état civil, le récit des faits, l’estimation du préjudice et les éléments de preuve. Trouver le TGI le plus proche sur : http://www.justice.gouv.fr/cgi-bin/...
Nous vous recommandons très vivement de suivre la deuxième option et de saisir également :
Dans le 75, 92, 93, 94 : l’Inspection générale des services (IGS), la “Police des polices” : 30, rue Hénard 75012 PARIS Tél : 01 56 95 11 00. Insistez pour que votre témoignage soit correctement enregistré.
En « province » : Inspection générale de la police nationale (IGPN), elle ne peut être saisie directement par les particuliers. Adresser vos plaintes auprès du Procureur de la République de votre circonscription et au Ministre de l’Intérieur : Place Beauvau 75008. Tél : 01 49 27 49 27.
N’hésitez pas enfin à en informer votre député et sénateur en lui demandant de saisir la Commission nationale de déontologie et de la sécurité, RAIDH ou toute autre association de défense des droits de l’Homme ainsi que le ministre compétent (Intérieur, Défense, Economie et Finances) ou la Préfecture en lui adressant une copie de votre plainte.
Informez aussi votre maire lorsque les violences ont été commises par un policier municipal et le directeur de la société dans le cas d’un vigile ou d’un agent de sécurité.
QUE FAIRE APRÈS AVOIR DÉPOSÉ PLAINTE ?
Après avoir déposé plainte, si vous êtes sans nouvelles de l’état de la procédure au bout de quelques mois, adressez-vous au secrétariat-greffe du tribunal de grande instance, en précisant les références de votre plainte. Il vous informera du suivi de la procédure.
Comment contacter un avocat ?
- L’avocat commis d’office est gratuit. Par la suite, les honoraires d’un avocat se situent aux environs de 100 euro l’heure. Vous pouvez bénéficier de l’aide juridictionnelle si vos revenus sont inférieurs au SMIC. A Paris et région parisienne, contactez SOS avocats, service gratuit du barreau de Paris :
N° indigo : 0 825 39 33 00 (19 h-23 h)
- Permanence juridique gratuite par des spécialistes de droit pénal : du lundi au vendredi de 9 h 30 à 12 h 30 sans rendez-vous au Palais de Justice, 4, boulevard du Palais à Paris 1er, face à l’escalier A ou par téléphone toute la journée au 01 44 32 49 01.
Le barreau le plus proche de chez vous : http://www.cnb.avocat.fr/annuaire/R...
Ce guide vous est proposé par
RAIDH - Réseau d’Alerte et d’Intervention pour les Droits de l’Homme est une association qui oeuvre à la défense des droits de chacun et fait appel à la vigilance de tous.
RAIDH tient à vous signaler que ce guide n’a pas réponse à tout.
N’hésitez pas à contacter un avocat ou toute association de défense des droits de l’Homme pour tout complément d’informations. La loi et la jurisprudence évoluent rapidement... vers des droits de la défense toujours plus restreints.
N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires et nous informer de vos expériences afin de recenser les cas de violences policières.
Pour plus d’information sur notre réseau...
www.raidh.org
Contactez-nous et
inscrivez-vous à la newsletter :
Auteurs divers
Création de l'article : 28 mars 2006
Dernière mise à jour : 2 avril 2006
Page visitée 840 fois (1)
Remarque sur les adresses électroniques
Pour lutter contre le spam, les adresses électroniques publiées sur ce site sont "masquées" : l'arrobase est remplacée par 3 caractères aléatoires encadrés de soulignement ; ainsi, l'adresse toto.loulou@bidon.fr sera affichée toto.loulou_5Lc_bidon.fr - ou avec 3 autres caractères au lieu de 5Lc
|
|
Discussion associée à l'article.
Cet article a suscité 2 messages sur son forum
Vous pouvez réagir à cet article ; le contenu n'est filtré ni par l'auteur de l'article, ni par le collectif, dans la limite du respect de certaines règles :
- pas de messages injurieux
- pas de message raciste, sexiste, xénophobe, homophobe, ...
- les messages trop longs pourront être supprimés : ce forum est une discussion sur l'article ; si vous voulez publier un texte conséquent, rendez-vous dans l'Espace rédacteurs et proposez un article ; si vous voulez publier un texte sans rapport avec cet article, trouvez un forum adapté ...
- de même, les messages se réduisant au copié-collé d'un article publié ailleurs seront supprimés ; les citations ne sont pas interdites, mais le forum est un espace d'expression personnelle.
Répondre à cet article
|
-
Guide pratique du contrôle d’identité
20 septembre 2007, par
Bonjour,
Lorsqu’un groupe de policier commence à déraper, à m’insulter, me bousculer, je demande toujours à avoir un numéro de matricule. C’est d’après moi le meilleur moyen de les calmer.
Il refuse systématiquement, ou montre leur badge à vitesse éclair de manière à ne pas pouvoir lire leur numéro.
Je suis persuadé que c’est un droit fondamental du citoyen, d’avoir la preuve que la personne en face est bien dans l’exercice normal de sa fonction et doit donc présenter de manière lisible et clair son matricule. Quelqu’un pourrait il me le confirmer ?
Merci, et du courage dans nos rues... le packeur
-
Guide pratique du contrôle d’identité
8 mai 2007, par
Bonjour, j’ai 21 ans, je suis une femme et j’ai l’air plus jeune que mon âge. J’ai été contrôlée dans une gare. Mais en plus de me demander mes papiers (que j’ai fourni), les policiers m’ont posé des questions sur ma destination et m’ont demandé mon titre de transport (après avoir vu mes papiers). J’ai bien compris que dans une gare ils pouvaient procéder à un contrôle d’identité, mais ont ils outrepassé leur droits en me demandant mon titre de transport et en me posant ces questions ?
|