|
|
Croissance et Consommation |
|
Lettre ouverte à M. Raffarin : en réponse à ses objectifs de croissance économique, les citoyens en "grève de la consommation"
Depuis le début des mouvements sociaux, ont circulé de nombreux appels à la grève de la consommation. Ces derniers semblent avoir été bien suivis. De fait, la déclaration d’orientation budgétaire pour 2004, prononcée par le Gouvernement à l’Assemblée Nationale le 2 juin 2003, note que la croissance s’obstine à rester en dessous des prévisions, malgré le pouvoir d’achat constant des ménages.
Pourtant, cette grève de la consommation est aussi un échec, car nous n’avons pas pris la peine de communiquer suffisamment à ce sujet.
Voici donc la copie du message envoyé aujourd’hui à M. Raffarin, via le site http://www.premier-ministre.gouv.fr/
Monsieur le Premier Ministre,
Si j’en crois la presse, vous semblez "donner la priorité au soutien à la consommation plutôt qu’à la discipline budgétaire" pour relancer la croissance. (AFP - 24 juillet 2003)
Je ne partage pas cet optimisme.
En effet, de très nombreux citoyens, notamment parmi ceux qui ont pris part aux récents mouvements sociaux, sont bien décidés à observer une grève durable de la consommation. De fait, tant que votre politique libérale sera soumise aux orientations du MEDEF, ainsi que nous avons pu le constater en lisant le document "Résolutions adoptées au congrès exceptionnel du MEDEF", daté du 15 janvier 2002, mais aussi à celle de l’OMC par le biais de négociateurs que nous n’avons pas élus, nous refuserons de la cautionner, ou pire, de la financer par notre propre consommation.
En outre, vous semblez ignorer totalement l’ampleur des mouvements pour une décroissance soutenable. De nombreuses organisations jusqu’alors dispersées, mais que vous avez contribué malgré vous à réunir en les jetant dans la rue, qu’elles militent pour l’écologie, pour la justice sociale ou contre la globalisation, ont désormais compris que vouloir la croissance des plus riches, c’était nécessairement refuser celle des plus pauvres, et ce, au détriment de notre terre. Ce sont d’ailleurs les sources officielles qui nous enseignent qu’une modeste croissance annuelle de 2% aboutirait à une augmentation de 50% des gaz à effet de serre d’ici 2020. (Observatoire de l’énergie - Ministère de l’Industrie, source analysée par M. Jancovici)
Nous ne sommes donc pas prêts à sacrifier l’avenir de nos enfants au nom de votre idéologie libérale et destructrice.
Espérant que ce message saura trouver une oreille attentive, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de mes sincères salutations.
Sarah
Création de l'article : 31 juillet 2003
Dernière mise à jour : 5 février 2004
Page visitée 3294 fois (1)
P.S. Voir le site Institut d’études économiques et sociales pour la décroissance soutenable.
|
|
Discussion associée à l'article.
Cet article a suscité 6 messages sur son forum
Vous pouvez réagir à cet article ; le contenu n'est filtré ni par l'auteur de l'article, ni par le collectif, dans la limite du respect de certaines règles :
- pas de messages injurieux
- pas de message raciste, sexiste, xénophobe, homophobe, ...
- les messages trop longs pourront être supprimés : ce forum est une discussion sur l'article ; si vous voulez publier un texte conséquent, rendez-vous dans l'Espace rédacteurs et proposez un article ; si vous voulez publier un texte sans rapport avec cet article, trouvez un forum adapté ...
- de même, les messages se réduisant au copié-collé d'un article publié ailleurs seront supprimés ; les citations ne sont pas interdites, mais le forum est un espace d'expression personnelle.
Répondre à cet article
|
-
> Croissance et Consommation
15 décembre 2003
bonjour... je suis tombé par hasard sur cette page et cet article m’a vraiment fait sourire...en particulier le passage "En effet, de très nombreux citoyens, notamment parmi ceux qui ont pris part aux récents mouvements sociaux, sont bien décidés à observer une grève durable de la consommation." qui plus que tout le reste de l’article montre a quel point les propos de l’auteur de l’article sont dérisoires, sans parler de sa facon d’agir, si toute fois il a entamé sa "grève durable de la consommation."
je serai désireux de vous faire part d’un article du journal "le monde" pour vous montrer que votre combat semble d’un idealisme sans fondement, et en tout cas perdu d’avance...
"Croissance inattendue de la consommation des ménages en France LEMONDE.FR | 25.11.03 | 20h27 Les économistes sont étonnés par la vigueur de la consommation par les ménages de produits manufacturés. La consommation des ménages en produits manufacturés a été très soutenue en octobre, contre toutes les prévisions des économistes, qui attendaient plutôt un recul par rapport à septembre, déjà excellent.
Ces dépenses en produits manufacturés (20 % environ de la consommation totale) ont augmenté de 1,6 % par rapport à septembre, où elles avaient déjà crû de 2,9 % par rapport au mois d’août, pour sa part particulièrement mauvais. Cette augmentation reflète des évolutions contrastées. L’indice est emmené à la hausse par les dépenses en vêtements et chaussures, qui augmentent fortement (+ 8,7 %) en octobre, pour le deuxième mois consécutif, rattrapant là encore une forte baisse (- 9,1 %) en août.
En revanche, les "biens durables" baissent de 1,1 % en raison de moindres achats d’automobiles (- 3,3 %, après + 4,4 % en septembre), compensés par un maintien robuste des achats d’équipement du logement (+ 0,9 %, + 10,2 % sur douze mois). Les dépenses pour "autres produits manufacturés" augmentent de 0,9 %." et je passe la suite de l’article... Quelle ampleur des mouvements pour une décroissance soutenable, vous me l’accorderez...
alors, peut etre que de se lancer dans de "grands" combats qui n’ont pas d’interets, une reflexion depourvue d’idealismes serait plus profitable...
-
|
> Croissance et Consommation
15 décembre 2003, par
Eh bien soit, j’accepte le jeu : vous citez un article du monde du 25.11.2003 ; je pourrais tout aussi bien vous répondre avec cette dépêche du Samedi 13 décembre 2003 :
Forte inquiétude des commerçants pour les ventes de fin d’année PARIS (AFP) - L’inquiétude grandit chez la plupart des commerçants devant les mauvais résultats des ventes de novembre et surtout des deux premières semaines de décembre, qui laissent craindre une consommation en panne pour les fêtes de fin d’année, période clef pour l’activité des magasins. En novembre, le commerce de détail avait déjà vu un recul des ventes de 5,5% par rapport à novembre 2002, selon la Banque de France, et tous les professionnels interrogés par l’AFP s’alarment de la médiocre première quinzaine de décembre et du manque d’enthousiasme des consommateurs. Les plus touchés semblent les magasins de vêtements, qui, pour attirer les clients, multiplient les promotions à grande échelle - moins 30% à moins 50% - bien avant les soldes de janvier. "Les ventes sont très difficiles : elles sont en croissance zéro sur les onze premiers mois de l’année et très mauvaises en décembre, en moyenne en baisse de 6%" par rapport à décembre 2002, estime une porte-parole d’Equipel, union de quatre fédérations d’enseignes (sport, textile, chaussures et bijouterie). "Il faut attendre les quinze derniers jours de décembre, qui seront très importants. Alors si ce week-end des 13 et 14 décembre se passe mal...", avertit-elle. Le conseil des commerçants de France (CDF), qui représente des dizaines de milliers de boutiques indépendantes, a confirmé que "ça ne marche pas très fort". "Tous essaient de faire des promotions, souvent de 40%, ce qui posera des problèmes sur les marges. Cette dérive des promotions avant même les soldes d’hiver s’est fortement accentuée cette année et le consommateur perd ses repères", note la fédération nationale de l’habillement, membre du CDF. "Après des ventes d’été catastrophiques, les commerçants ont mis en place leurs produits d’hiver dès août mais il ne fait froid que depuis quelques jours : gavés de stocks, ils bradent tout à -30%", souligne Bertrand Morisset, directeur du Salon des bonnes affaires (ex-Braderie de Paris), qui revend d’abondants stocks à prix cassés, grandes marques incluses. Les produits du réveillon ne décollent pas non plus : à moins de deux semaines des fêtes, commerçants et restaurateurs n’ont toujours pas passé commande, regrette Marc Spielrein, président du marché de Rungis. Dans le jouet, les chaînes spécialisées et encore plus les hypermarchés, qui connaissent aussi un démarrage très mou pour Noël, misent tous leurs espoirs sur les derniers week-end. Les grands magasins n’échappent pas au marasme : leurs ventes de novembre ont baissé de 5 à 10%, d’après la Chambre de commerce et d’industrie de Paris. Dans les hypers, les ventes sont aussi à la traîne. (je passe la suite)
Plus sérieusement, la décroissance ne signifie pas forcément consommer moins. Personnellement, je nourris mes enfants autant qu’avant, bien évidemment ; et le Père Noël sera sans doute aussi généreux que les années précédentes. Cela signifie plutôt consommer autrement - plus équitable, plus respectueux de l’environnement, plus local... c’est selon la sensibilité de chacun. Lorsque je remplis mon panier chez le producteur bio local, au lieu d’aller acheter en plein mois de décembre des fruits mûris à la chaleur d’une serre et qui ont traversé le pays en camion, cela me coûte sans doute plus cher. Mais je contribue un tout petit peu à protéger ce qui nous tient à coeur -une terre moins souillée, capable de nourrir les hommes qu’elle abrite.
La décroissance soutenable, c’est peut-être, au fond, une autre forme de croissance, une croissance dont le chiffre prendrait en compte les indicateurs du bien-être des peuples, au lieu de ne considérer que le PIB.
|
-
> Croissance et Consommation
2 août 2003, par Olivier
Monsieur le premier ministre fait partie d’un gouvernement de droite ultralibéral qui se permet de sacrifier les domaines social, environnemental et même économique au nom d’un développement tourné exclusivement vers le profit pour les plus riches...Dans ce contexte, je vois mal comment il pourrait faire demi-tour et changer les orientations de sa politique...Que reste-il alors pour faire face ? Et bien il reste la société civile, c’est à dire nous-mêmes les citoyens du monde...Nous pouvons essayer de faire avancer la démocratie qui aujourd’hui est menacée par l’égoïsme et les intérêts des politiques et des industriels, etc. L’idéal serait que nous puissions participer à l’élaboration des lois au sein de la sphère juridique (tout du moins qu’on tienne compte de nos divers avis), pour garantir l’égalité entre les hommes... Au sujet de la consommation, nous avons intérêt à boycotter les produits issus de cette économie néolibérale et à soutenir la décroissance économique. Cependant, nous pouvons d’un autre côté favoriser les produits issus de l’économie solidaire et sociale ou du commerce équitable, ne l’oublions pas... L’économie est la sphère de la production, de l’échange et de la consommation de biens et de services. A nous de favoriser une économie qui intègre des valeurs humaines, éthiques, sociales, environnementales...à tous ces niveaux de l’activité économique. L’économie a affaire à tout ce qui doit être là pour que l’homme puisse régler ses rapports matériels avec le monde environnant...Soit nous continuons à détruire notre environnement par l’aveuglement et les mauvais choix politiques, soit nous décidons de changer nos modes de production,de transformation, de distribution et de consommation, donc notre mode de développement...N’oublions pas qu’il existe déjà aujourd’hui des structures économiques coopératives qui préfèrent le principe directeur de la fraternité (relations de confiance, interdépendance entre les acteurs économiques, concertation, complémentarité...) plutôt que la libre concurrence et la "loi du marché"...Elles sont certes minoritaires aujourd’hui, mais elles peuvent être de plus en plus nombreuses au sein de l’économie solidaire et sociale.
-
|
> Croissance et Consommation
3 août 2003, par
Ils ne tient qu’aux Français de bien vouloir rester sur cette troisième voie. A.L.
|
-
|
> Croissance et Consommation
8 août 2003, par flo
commence par jeter ton pc et le logiciel qui va avec, tous deux fabriqués par d’infames multinationales ultralibérales...
-
|
> Croissance et Consommation
10 août 2003, par
Ben il a déjà été jeté une fois, ce pauvre PC, je ne vais pas le jeter une deuxième fois ! Si tu crois que j’achète mes PC, avec tout ce que notre société de consommation jette pour avoir toujours le dernier cri ... Quant aux logiciels, vive le Logiciel Libre, que tu utilises d’ailleurs sur ce site.
|
|
|