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OGM : pour les paysans de Sikasso, c’est non ! |
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La restitution des travaux de l’Espace citoyen d’Interpellation Démocratique de Sikasso, au Mali, sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) et l’avenir de l’agriculture dans notre pays était au centre d’un atelier qui s’est déroulé la semaine dernière au centre Djoliba.
La rencontre s’est déroulée en présence de Kokozié Traoré, le président de l’Assemblée régionale de Sikasso, de Michel Pimbert de l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED) et de nombreux paysans.
Cet atelier était organisé par l’Assemblée régionale de Sikasso et le Réseau interdisciplinaire de biosécurité Ribios de Genève et l’IIED de Londres avec l’appui de la Coopération suisse et du gouvernement des Pays-Bas.
Les initiateurs de l’EID de Sikasso sont partis du principe que l’importance de la problématique des OGM nécessite une participation citoyenne au débat en cours. Ce forum qui a regroupé les paysans, leurs encadreurs et les responsables locaux autour de plusieurs experts, a permis aux paysannes et aux paysans de mieux saisir l’enjeu des organismes génétiquement modifiés, les effets néfastes qu’ils pourraient avoir pour l’homme et sur l’environnement et leurs avantages. Les organisateurs avaient invité 14 témoins experts favorables et défavorables aux OGM pour confronter leurs points de vue.
A la suite des débats contradictoires, les acteurs directs de la production, c’est à dire les paysans et les paysannes, devaient se forger une opinion claire sur la question des OGM et formuler des recommandations sur les dispositions à prendre par rapport aux fameux organismes. Pour les paysans, le verdict est sans appel : c’est non aux OGM. Les participants ont donc recommandé aux autorités leur interdiction, en expliquant que seules les grandes exploitations agricoles peuvent tirer bénéfice des OGM. Or dans notre pays, 98 % des producteurs sont des petits exploitants.
Les semences posent également problème. Les paysans ont souligné la bonne qualité des semences produites par nos chercheurs. Il vaut mieux les garder que de devenir dépendants des grandes firmes productrices de semences OGM. Des agriculteurs ont avancé des raisons religieuses et éthiques pour expliquer leur rejet des OGM. Il n’est pas exclu, soutiennent-ils (sans preuve évidemment) que les gènes d’un animal comme le porc, proscrit par la religion musulmane, puissent être introduits dans une plante. Ils ont aussi demandé l’interdiction de la culture du coton BT, pour son effet néfaste sur les hommes et les animaux.
Des intervenants ont soutenu, sans preuve encore, que des enfants sont victimes de malformations génétiques parce que leurs parents consomment des produits OGM. Les participants ont aussi souhaité qu’aucune recherche scientifique ne soit menée pour la production des OGM, et qu’un dispositif de contrôle soit mis en place pour empêcher l’importation de produits OGM.
Domo TEMBELY
source : L’ESSOR : Quotidien National d’Information du Mali
Auteurs divers
Création de l'article : 3 juillet 2006
Dernière mise à jour : 3 juillet 2006
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