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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde |
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Courrier International 828 - 14 sept. 2006
On n’avait pas connu cela depuis trente ans : les stocks de céréales n’assurent plus que cinquante-sept jours de nourriture à la population mondiale.²
La réduction dramatique de l’approvisionnement alimentaire risque de plonger le monde dans la plus grave crise qu’il ait connue depuis trente ans. De nouvelles statistiques montrent que les récoltes de cette année seront insuffisantes pour nourrir tous les habitants de la Terre, pour la sixième fois depuis sept ans.
Les hommes ont jusqu’ici mangé à leur faim en prélevant sur les stocks constitués durant les années de vaches grasses, mais ceux-ci sont désormais tombés au-dessous du seuil critique.
En 2006, selon les estimations de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du ministère américain de l’Agriculture, la récolte de céréales diminuera pour la deuxième année consécutive. Selon la FAO, elle dépassera à peine 2 milliards de tonnes, contre 2,38 milliards en 2005 et 2,68 milliards en 2004, alors que l’appétit de la planète ne cesse de croître, à mesure que sa population augmente. Les estimations du gouvernement américain sont encore plus pessimistes : 1 984 milliards de tonnes, soit 58 millions de tonnes de moins que la consommation prévue pour cette année. Les stocks alimentaires sont passés d’un niveau suffisant pour nourrir le monde pendant cent seize jours en 1999 à cinquante-sept jours seulement à la fin de cette saison, bien en deçà du niveau officiel de sécurité [soixante-dix jours]. Les prix ont d’ores et déjà grimpé d’au moins 20 % cette année.
La production a baissé dans les pays riches
La crise qui se dessine est passée largement inaperçue parce que, pour une fois, les récoltes ont chuté dans les pays riches comme les Etats-Unis et l’Australie, qui, en temps normal, sont exportateurs de denrées alimentaires, et non dans les pays les plus affamés du monde. Aussi, ni l’Afrique ni l’Asie n’ont-elles souffert de grande famine. L’effet du déficit se fera sentir progressivement, lorsque les populations pauvres ne pourront plus acheter des aliments devenus trop chers, ou lorsque leurs propres récoltes baisseront. A travers le monde, plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim.
De 1950 à 1990, les rendements céréaliers ont plus que doublé, et la production est passée de 630 millions à 1,78 milliard de tonnes. Mais, depuis quinze ans, les rendements progressent bien plus lentement, et la production atteint péniblement 2 milliards de tonnes. "Les paysans ont obtenu un résultat extraordinaire en triplant quasiment la récolte mondiale", note Lester Brown, qui préside actuellement l’Earth Policy Institute, un institut de recherche respecté de Washington. "En une seule génération, ils ont presque doublé la production céréalière par rapport aux 11 000 années qui avaient précédé, depuis le début de l’agriculture. Mais maintenant, le ressort est cassé". Outre l’amélioration des rendements, une autre méthode traditionnelle pour doper la production consiste à agrandir la superficie des terres arables. Mais cela n’est plus possible. A mesure que la population s’accroît et que les terres cultivables servent à la construction de routes ou de villes - et s’épuisent en raison de la surexploitation -, la quantité de terres disponible pour chaque habitant de la planète diminue. Elle a chuté de plus de moitié depuis 1950 [de 0,23 à 0,11 hectare par personne]. Pourtant, la production alimentaire permettrait de nourrir correctement tout le monde si elle était bien distribuée. Certes, les habitants des pays riches mangent trop et ceux des pays pauvres pas assez. Mais des quantités énormes de céréales servent également à nourrir les vaches - et les voitures. A mesure que les gens s’enrichissent, ils consomment plus de viande, et les animaux d’abattoir sont souvent nourris au grain. Ainsi, il faut 14 kilos de céréales pour produire 2 kilos de bouf, et 8 kilos de céréales pour 2 kilos de porc. Plus d’un tiers de la récolte mondiale sert ainsi à engraisser les animaux.
Les voitures sont devenues un autre sujet de préoccupation, depuis que l’on encourage la production de carburants verts pour combattre le réchauffement climatique. Une "ruée vers le maïs" s’est déclenchée aux Etats-Unis, avec l’utilisation d’une partie de la récolte pour produire un biocarburant, l’éthanol - grâce aux subventions considérables du gouvernement Bush qui voudrait de cette façon contrer les critiques concernant son refus de ratifier le protocole de Kyoto. Un seul plein d’éthanol pour un gros 4 x 4, rappelle Lester Brown, nécessite autant de céréales qu’il en faut pour nourrir une personne pendant une année entière. En 2006, la quantité de maïs américain utilisée pour fabriquer du carburant sera égale à celle vendue à l’étranger. Traditionnellement, les exportations américaines contribuent à nourrir cent pays, pour la plupart pauvres.
Favoriser les pratiques respectant l’environnement
A partir de l’année prochaine, le volume consommé par les automobiles américaines sera supérieur à celui des exportations, et la part disponible pour nourrir les pays pauvres risque bientôt de se réduire. Les usines de production d’éthanol existantes ou en projet dans l’Iowa, la grande région céréalière des Etats-Unis, absorberont pratiquement toute la récolte de cet Etat. Les pauvres affamés seront alors mis en concurrence avec les propriétaires de voitures. Un combat perdu d’avance, si l’on considère qu’ils consacrent déjà 70 % de leurs maigres revenus à la nourriture.
Fabriquer des voitures moins gourmandes et manger moins de viande atténuerait le problème, mais la seule solution à long terme est de permettre aux pays pauvres - et particulièrement à leurs populations les plus défavorisées - d’accroître les cultures vivrières. Le meilleur moyen d’y parvenir est d’encourager les petits paysans à privilégier des cultures respectueuses de l’environnement. Les études menées par l’université de l’Essex montrent que cela permet de doubler les rendements. Mais le monde doit prendre conscience de l’urgence de la situation. "Nous sommes au bord du gouffre", met en garde Lester Brown. "L’Histoire juge les dirigeants sur leur capacité à faire face aux grands problèmes. Et pour notre génération, le grand problème risque fort d’être la sécurité alimentaire."
Geoffrey Lean
The Independent on Sunday
Auteurs divers
Création de l'article : 10 octobre 2006
Dernière mise à jour : 10 octobre 2006
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
11 octobre 2006, par
Deux choses importantes à retenir dans votre article : la quantité de terre disponible est passée de 0.23 ha par habitant à o.11 ha par habitant entre 1950 et 1990. Dans le même temps, les rendements céréaliers ont doublé. Malgré cela, il semblerait que la réduction de l’approvisionnement alimentaire soit un gros problème dans les années à venir.
Comment les agriculteurs auraient pu nourrir la planète jusqu’à maintenant s’ils n’avaient pas mis en place une agriculture productive ? L’idée de nourrir la population mondiale exclusivement avec l’agriculture biologique est absolument irrationnelle.
La question pour l’avenir est simple : Pourrons nous faire l’impasse sur les OGM ?
On nous demande l’impossible ! Nourrir une population sans cesse croissante, sur une surface de plus en plus petite. Substituer des surfaces pour des productions non alimentaires (bio carburant, chimie verte...). Et le tout, en utilisant le moins possible de pesticides. L’équation n’est pas facile à résoudre...
AF Agriculteur (Normandie-France)
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
11 octobre 2006, par
Heu, vous auriez du lire l’article jusqu’au bout, en particulier ce passage :
Le meilleur moyen d’y parvenir est d’encourager les petits paysans à privilégier des cultures respectueuses de l’environnement. Les études menées par l’université de l’Essex montrent que cela permet de doubler les rendements.
A moins que les agro-chimico-multinationales aient dans leurs cartons des projets d’OGM "respectueux de l’environnement", tout le contraire des Round-Up Ready, par exemple...
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
12 octobre 2006, par
AF agriculteur à L’Ouest !
rien compris au film, on imagine qu’il est agroindustriel plus que paysan...
Justement, la seule agriculture qui peut nous nourrir, dixit les "experts" c’est la bio...
http://www.grainvert.com/article.php3 ?id_article=1011pro
l’agriculture biologique peut elle nous nourrir tous ?
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
15 octobre 2006, par AF
Bonjour,
Si vous m’imaginez en paysan avec des sabots de bois, une gitane maïs au coin des lèvres et une barbe de huit jours, je vous l’accorde, je ne suis pas dans le cadre. Mais de là, à me traiter d’agro-industriel, ce n’est pas très sympa.
C’est incroyable de voir les ayatollah du « tout biologique » avoir un comportement aussi sectaire....
Je ne connais pas votre métier, cher "sousmarinvert", mais allez visiter des fermes où l’on pratique une agriculture conventionnelle. Vous y apprendrez beaucoup de choses.
A l’inverse, j’ai deux voisins producteurs de viande bovine bio. Sous prétexte de ne pas utiliser des produits vétérinaires classiques, les conditions sanitaires de leur cheptel sont catastrophiques (bactéries pathogènes, tiques, varrons, poux, mycoses et j’en passe).
Voilà, tout ça pour vous dire que tout n’est pas « tout noir » OU « tout blanc »
J’ai lu avec grand intérêt les analyses de Roland Bunch. Sa théorie dite « voie du milieu » me semble intéressante. Je m’aperçois que dans mon activité j’en respecte les grandes lignes. Mon exploitation n’est pas biologique, mais sachez que des efforts considérables ont été mis en place ces dernières années. Par ailleurs, des pratiques (que vous qualifiez de biologiques) sont mises en place tous les jours dans nos exploitations. Les exemples sont très nombreux : gestion des effluents d’élevage, rotation des cultures, bandes enherbées le long des rivières, couverts végétaux pour l’hiver... La liste est loin d’être exhaustive.
Par ailleurs, Il faut vendre pour produire, et non l’inverse. 41 % de la production laitière bio Française est déclassée ; c’est à dire qu’elle repart dans le circuit classique, faute de consommateurs (Revue Réussir Lait Elevage - octobre 2006). C’est le cas pour ma coopérative laitière. Environ 1/3 du lait bio qu’elle collecte, n’est pas valorisé en produits bio, faute de clients. Qui paye le différentiel de prix aux producteurs bio ? Réponse : L’ensemble des producteurs de la coopérative...
Ces quelques lignes ne sont pas là pour vous convertir, mais uniquement pour vous faire comprendre que votre schéma « paysans pollueurs à la solde des groupes chimiques internationaux » n’est pas aussi pertinent que vous pouvez l’imaginer. Je ne suis à la solde de personne. J’aime mon métier, je le fais avec passion, j’aime mes animaux et je les respecte.
Je vous laisse, il est tard, je pars me coucher. Demain matin vers 6 h 30, je dois me lever pour traire mes vaches. Je le fais presque tous les jours, 355 jours par an. J’espère que vous penserez à moi quand vers 9 ou 10 heures, encore en pyjama, vous siroterez votre tasse de café au lait...
Bon dimanche
AF
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
19 octobre 2006, par
bonsoir,
avant d’aller me coucher (je sirote mon café vers 5h30 le matin avant d’aller soigner des personnes malades de consommer trop de pesticides), j’envoie cet article, que je ne peux que vous conseiller
http://www.objectifbio2007.com/article.php3 ?id_article=25
Ces préjugés qui tuent la bio
Un des arguments les plus utilisés par ceux qui prônent une agriculture intensive est celui d’un rendement insuffisant pour nourrir toute la planète.
Dans un contexte européen de surproduction, toujours encouragée par la PAC malgré un début de réforme, la question de la productivité est hors de propos. Chacun sait que les secteurs en crise suite à une surproduction cherchent une solution en privilégiant naturellement la qualité.
Dans un contexte mondial, elle devient évidemment pertinente, mais il faut garder à l’esprit que la question de la faim dans le monde est la plupart du temps consécutive à des déficits locaux, couplés à des difficultés techniques d’acheminement, à des obstacles politiques à la distribution, enfin au retard ou à l’inadéquation de l’aide.
Par ailleurs, Jean-Marc Jancovici a réalisé une étude démontrant que le bio pourrait nourrir toute la planète si les occidentaux diminuaient leur consommation de viande.
Cette forte consommation de protéines d’origine animale est une des origines du déséquilibre alimentaire des pays du Sud, qui exportent leurs productions végétales pour alimenter le bétail des pays développés, alors que la population locale est souvent sous-alimentée. Produire un kilo de protéine animale demande en moyenne CINQ à SEPT fois plus de surface agricole que produire un kilo de protéine végétale (et dégage 50 à 100 fois plus de dégagement de gaz à effet de serre).
Cette question pose plus largement celui du modèle agricole imposé par la mondialisation, à savoir la monoculture d’exportation à grande échelle. Elle se fait au détriment des cultures maraîchères locales. Or, selon la FAO elle même, la petite agriculture familiale est plus productive que l’agriculture intensive à grande échelle :
« Dans les pays en développement, des systèmes biologiques bien conçus peuvent donner de meilleurs rendements, bénéfices et retours sur main d’œuvre que les systèmes traditionnels. A Madagascar, des centaines d’agriculteurs ont découvert qu’ils pouvaient quadrupler leurs rendements de riz, pour atteindre jusqu’à 8 t/ha, en ayant recours à des pratiques de gestion biologique améliorées. Aux Philippines, on a enregistré des rendements de riz biologique supérieurs à 6 t/ha. (Rapport abrégé « Agriculture Mondiale 2015/2030 », Département Economique et Social de la FAO).
De nombreux scientifiques confirment cette position. On lira par exemple l’article de Vandana Shiva, agronome indienne, dans l’Ecologiste de juin 2002, ou encore l’article de Claude Aubert, "Comment généraliser l’agriculture biologique", dans l’Ecologiste de juin 2003 : « on avance souvent l’idée que l’agriculture biologique n’aurait pas un rendement suffisamment élevé pour être généralisée. Il n’en est rien ... »).
La Révolution Verte, vantée pour ses résultats miraculeux, a elle même fait l’objet de critiques avec le recul (dépendance aux intrants, caractère énergivore et pétro-dépendant, utilisation d’un faible nombre de variétés peu résistantes, destruction de la synergie traditionnelle élevage / culture, perte des savoirs ancestraux, et surtout non durabilité : les techniques véhiculées ne maintiennent pas indéfiniment le surcroît de rendement, du fait de la modification des sols, par exemple de la salinisation due à une irrigation excessive).
La bio est-elle un retour en arrière ou un bond vers le futur ?
On entend souvent dire que l’agriculture bio est un retour à l’agriculture du Moyen Age. Mais en réalité la bio est à la pointe de la recherche. Les outils utilisés sont très sophistiqués et les exemples d’innovation ne manquent pas : nombre d’ouvrages et d’articles scientifiques les décrivent, des techniques de binage aux techniques de semis direct sous couvert végétal, en passant par la lutte biologique et l’alternance de cultures, dans le temps comme dans l’espace. Les techniques utilisées par les paysans bio ont fait leurs preuves, d’ailleurs elles inspirent de plus en plus les pratiques des agriculteurs conventionnels...
Certains agronomes récusent l’épithète « conventionnelle » appliquée à l’agriculture chimique, car ils considèrent qu’elle ne bénéficie d’aucun consensus social faisant suite à un débat, ni d’un quelconque recul historique permettant une vision sur le long terme (elle s’est généralisée il y a 4 ou 5 décennies tout au plus). Ils la qualifient alors de « chimique » ou de « productiviste ». Ce qui apparaît clairement, c’est son coût social : diffusion de molécules toxiques dans l’eau, l’alimentation et l’air, aliénation du monde rural, uniformisation des semences et réduction de la biodiversité. Face à ces risques majeurs, le droit d’inventaire devient œuvre de salubrité publique.
Qui me prouve que la bio est meilleure pour la santé ?
La complexité méthodologique, les questions d’éthique, la durée et le coût des études susceptibles d’apporter ces preuves les rendraient difficilement réalisables en pratique, d’autant que l’épidémiologie et la toxicologie restent des parents pauvres de la recherche en France. Les scientifiques se réfèrent donc à des faisceaux de présomptions.
Luc Montagnier, découvreur du virus du Sida, insiste sur le grand intérêt des anti-oxydants, présents en abondance dans les fruits et légumes bio, à l’heure où l’incidence du cancer prend une allure épidémique, en particulier en France.
Le Pr. Belpomme, cancérologue et président de l’ARTAC, recommande la consommation de produits bio du fait que l’agriculture non bio, c’est-à-dire l’agriculture chimique, utilise des produits phytosanitaires de synthèse, dont plusieurs sont classés comme cancérigènes certains ou probables, et d’autres comme perturbateurs endocriniens ou comme neurotoxiques par l’Union Européenne et/ou par des agences nationales et internationales [1]
Le professeur Jean-Michel LECERF, nutritionniste à l’Institut Pasteur de Lille, insiste dans ses articles et ouvrages sur l’intérêt de l’alimentation bio pour préserver la santé humaine, pour deux raisons : à travers les micro nutriments apportés, et les teneurs très significativement inférieures en résidus polluants dans les produits bio [2] [4].
De surcroît, il est certain que la généralisation de l’agriculture bio serait excellente pour la santé de l’environnement, à l’heure où l’IFEN confirme que plus de 60% des nappes phréatiques et de 90% des rivières françaises sont polluées par résidus de pesticides [3].
Il est important de voir que l’essentiel de la menace sanitaire liée à l’alimentation, n’est plus aujourd’hui d’ordre microbiologique, mais bien toxicologique. Or cet aspect est plus complexe à mettre en évidence. Pourtant, la toxicologie, tout comme l’épidémiologie, sont des branches du savoir médical curieusement délaissées en France - peut-être révèleraient-elles des vérités gênantes, comme le suppose Geneviève Barbier dans son ouvrage « la société cancérigène » ?
Il n’y a aucune garantie que le produit que j’achète est vraiment bio.
En ce qui concerne le label AB, tous les organismes certificateurs, qui sont nécessairement des organismes indépendants, dûment accrédités (selon la norme EN45011) et agréés, restent parfaitement conscients que le sérieux des contrôles conditionne la crédibilité d’une filière : les producteurs bio sont eux-même demandeurs d’un tel sérieux. La norme EN45011 exige indépendance, compétence et impartialité de la part de l’organisme certificateur.
Tous les produits bio d’importation bénéficient d’une autorisation de commercialisation délivrée par le ministère de l’agriculture au regard d’un dossier d’équivalence par rapport au règlement européen.
L’utilisation frauduleuse de l ‘appellation « biologique » est sévèrement réprimée par le DGCCRF (« répression des fraudes »). Les fraudes sont rares et rapidement dénoncées. Visites inopinées, traçabilité, analyses (recherche de pesticides, d’OGM, de radioactivité), exigence d’actions correctives sous peine de sanction, sont intégrées au processus de certification. Le magazine « Que choisir » en saluait le résultat récemment, dans un article intitulé « Un sans faute pour la bio » [4].
Il en va de même pour les cahiers des charges privés (Nature et Progrès, Demeter), parfois plus rigoureux que les cahiers des charges publics français ou européen, que le contrôle soit effectué par un OC ou par un système interne de surveillance réciproque.
La bio, c’est pour les riches.
L’impact du surcoût sur un budget alimentation familial peut être amorti en privilégiant l’achat en vrac dans les coopératives bio, et en privilégiant une alimentation moins riche en protéines animales.
Ceci dit, le kilo de pain bio est vendu autour de 3,5 €, ce qui s’avère plutôt moins cher que le pain spécial de votre boulanger, pour une qualité nutritionnelle et une durée de conservation clairement supérieures.
En intégrant les coûts de dépollution les problématiques de santé publique induits par l’agriculture chimique, le bio revient de fait nettement moins cher à la société.
Il est intéressant de réfléchir aux conséquences individuelles et sociales de cette course au « moins cher », à l’heure où la proportion de la part « alimentation » dans le budget des ménages n’a jamais été aussi faible.
Les aliments bio, non traités, sont plus enclins à développer des mycotoxines.
Cette rumeur constitue une non vérité scientifique, et contredit en particulier le rapport 290703 de l’AFSSA relatif à l’agriculture biologique. (http://www.afssa.fr/ftp/afssa/basedoc/rapportagribio290703.pdf).
Les traitements par fongicides ne constituent nullement une garantie contre l’apparition de mycotoxines lors d’un stockage de céréales ; on sait quelles matières actives n’ont aucun effet protecteur, et on en connaît même qui ont un effet plutôt favorable à l’apparition de mycotoxines ! La patuline des pommes à laquelle il est souvent fait référence, est susceptible d’apparaître sur n’importe quelle pomme en début de pourrissement, indépendamment de son mode de production - biologique ou chimique.
Les risques de contamination par les métaux lourds des produits bio sont équivalents.
Ceci ne correspond pas à la réalité statistique des études comparatives bio/non bio, d’autant que la l’attribution du label bio impose une période préalable de conversion des terres de 3 ans minimum, et interdit l’épandage de boues de station d’épuration.
La visite avant le conversion en bio écarte les sols pollués ou risquant de l’être (bord d’autoroutes, friches industrielles...).
Le rapport 290703 de l’AFSSA (http://www.afssa.fr/ftp/afssa/basedoc/rapportagribio290703.pdf) confirme ce point de vue, même s’il conclut que les études disponibles ne permettent pas encore de trancher de façon officielle.
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[1] Pr. Dominique Belpomme : « Ces maladies créées par l’Homme », Ed. Albin Michel. Et aussi : François Veillerette, « Pesticides, le piège se referme », Ed Terre Vivante.
[2] Lecerf, J.M., "Biological Agriculture : Interest for Human Nutrition/L’Agriculture Biologique intérêt en nutrition humaine ?," Cahiers de nutrition et de diététique 30, no. 6 : pp. 349-357 (1995). Leclerf, J.M, M.L. Miller, E. Joliet, and G. Rocquelin, "Vitamin and Mineral Contents of Carrot and Celeriac Grown Under Mineral or Organic Fertilization," Biological Agriculture and Horticulture 7, no. 4 : pp. 339-348 (1991). Lecerf JM. « La nutrition », Ed Privat.
[3] Source : Institut Français de l’Environnement, « Etudes et Travaux », n°37, 2003
[4] ) « Que Choisir » N° 424, mars 2005
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
22 octobre 2006
bonjour
J espere que les intéressés liront mon message.
Vous pronez le tout bio mais je ne pense pas que vous réalisez vraiment ce que cela implique. En effet cela demande beaucoup de travail notamment manuel et donc beaucoup de main d’oeuvre.
Vous souhaitez manger du bio mais seriez vous prêts à le produire vous-même ? Réalisez vous que si chacun devait manger bio, traditionnel, avec l’agriculture familial que vous souhaitez, il faudrait que chaque habitant de la planète Terre passe une bonne partie de son temps à produire ses propres vivres. cela implique un retour en arrière que bien peu d’entre nous seraient prêts à accepter.... un mode de vie à l’africaine... alors que nous les trouvons en général improductifs puisque le plus souvent ils connaissent la famine et mangent rarement à leur faim.
Je ne dis pas ce qui est bien ou non mais seulemnt qu’il est facile de chatter sur un forum mais de là à l’appliquer dans sa vie quotidienne....
bon dimanche à tous
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
22 octobre 2006, par
Ce n’est pas de pesticides dont l’Afrique a besoin pour manger...
Les ressources de l’Afrique sont pillées pour permettre à des gens comme toi de croire qu’ils sont "évolués" et qu’ils disposent d’un savoir-faire que les autres n’ont pas, et que leur confort est bien mérité. Pourtant ce confort repose sur l’estomac vide de ces Africains "improductifs" dont tu parles.
Laisse les terres vivrières de l’Afrique aux Africains, qu’elles ne soient plus exploitées pour nourrir ceux qui s’empifrent et ce permettent de les considérer come des improductifs, et on en reparlera
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
25 octobre 2006, par jacques
Surprise !
et bien......sur le site de monde SOLIDAIRE ..........des improductifs....à non...pas de ça chez nous.....un mode de vie à l’Africaine .......ben ça alors !!!!
Il faut je crois que tu relises l’article à tête reposée, après une période d’abstinence de PGM (non la je déconne)
Tu sais très bien que le vrai problème est la répartition....et ....
la mono culture qui rapporte gros, à qui ?????????????? ..Je te laisse deviner.
Le coton ça remplit l’estomac c’est bien connu et s’il est OGM....mmmmmm quel délice !
Puis bon comment vivre aussi sans manger des haricots verts en hiver ? je parle des européens bien sur.
Mais ça c’est déjà derrière nous, car bientôt on va imposer à ces "improductifs" de malgré tout se lever pour cultiver des plantes qui nous donneront de belles sources d’énergie pour nos 4*4 et eux...ben quoi, ils auront les vieux pneus à se mettre sous la dent....
Ils n’ont plus de terre pour eux, et alors nos rois de la grande distribution sont la bas pour eux....ils n’ont pas de sous ?..à bon ?
Une lecture même grossière de notre monde donne immédiatement la mécanique de fonctionnement des échanges et les improductifs comme tu dis, il faut réfléchir à deux fois avant de les situer géographiquement !
Ton mode de vie....tu y a réfléchis ,il est à quelle sauce le tien ?
Monde Solidaire on a dit !
Jacques
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
24 octobre 2006, par
bonjour dc si je comprends bien ton raisonnement les ogm ont été inventé pour nourrir et donc sauver le monde mais il y a longtemps que l’on a suffissamment à manger et ce n’est pas les ogm qui permettront aux gens qui n’ont pas les moyens de s’acheter de la nourriture de le faire. "Nous ne résoudrons pas les problèmes avec les modes de pensée qui les ont engendrés." disait Albert Einstein
et tout cela nous vers la décroissance car la croissance et le progrès tue !!!
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde
26 octobre 2006, par julie
bonjour desolée mais je crois qu’il y a eu quelques incompréhensions entre nous. (c’est moi qui ai envoyé le 1er mail du 22/10 non signé). En effet, c’était la première fois que je me connectais à ce site. Moi je parlais de bio , vous me répondez OGM... Je crois quand même qu’il y a une marge entre les 2. ce n’est pas parce qu’on est pas 100 % bio qu’on est 100 % OGM. il y a encore des cultures traditionnelles avec quelques traitements (seulement ceux nécessaires car les agriculteurs ne s’amusent pas à traiter pour le plaisir vu les prix des produits phytosanitaires).
Sinon je suis tout à fait d’accord pour dire que la plupart des plantes génétiquement modifiées actuellement commercialisées ont presque pour seul objectif d’augmenter le chiffre d’affaires des firmes pharmaceutiques et donc leurs bénéfices...
Toutefois il existe des projets médicaux basés sur les OGM et je trouve très dommageables les arrachages et autres saccages irresponsables des champs d’OGM sans se soucier des intérêts des malades qui espèrent beaucoup des nouvelles thérapies.
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Une nouvelle crise alimentaire menace le monde parce que nous le voulons bien
26 octobre 2006, par
Ces OGM soit-disant thérapeutiques sont la vitrine éthique des semenciers et ne représentent rien en termes de production effective de molécules pharmaceutiques, que l’on sait d’ailleurs synthétiser par d’autres moyens dans la plupart des cas. Par ailleurs, ces malades, avec des pathologies nouvelles et in- ou difficilement-curables, dont le nombre explose depuis quelques années, de quoi sont-ils victimes ? Et les hommes dont la fertilité a diminué de moitié en quelques décennies ? Il faut quand même savoir que la France est le troisième consommateur mondial de pesticides après les USA et le Japon. On peut refuser d’y voir un lien de cause à effet. Mais quand on sait que les pesticides mis sur le marché ne sont testés que par les industriels qui les produisent, l’Etat refusant de se donner les moyens de contrôler leurs affirmations, on peut se poser des questions sur les conséquences des cocktails qui sont répandus dans la nature depuis 40 ans. Et c’est la même chose pour les OGM. Les tests sont effectués par les producteurs. Les résultats déplaisants sont systématiquement édulcorés, ou les tests gênants arrêtés. De fait, on ne sait rien des effets à long terme de la consommation d’OGM puisque les animaux qui s’en nourrissent ne vivent pas assez longtemps pour développer un problème visible. Les quelques résultats qui arrivent à percer (en cherchant bien) sont tous inquiétants (tumeurs, malformations...). Et on veut nous faire croire que les animaux nourris aux OGM sont bons pour la santé ! Plutôt être végétarien (bio) que de prendre le risque. Et en mangeant mes lentilles du Massif Central (entre autres protéines) je sais que ne contribue pas à la déforestation de l’Amazonie, à l’empoisonnement et la famine des paysans du Sud et aux profits des multinationales agroalimentaires et pharmaceutiques.
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