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Pour en finir avec les 3 plaies du monde : Capitalisme, Productivisme et Salariat ! |
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A l’heure où le débat idéologique au sein de l’alternative libérale fait rage, entre prozac’tivistes et objecteurs de croissance, lire Scorpion Prozac’tiviste et grenouille décroassante... Il m’a semblé utile de revenir aux sources, "ab origine" de la critique du capitalisme, afin d’y puiser l’essentiel, afin de retrouver ces valeurs ce que nous avons en commun.
Car le combat sourd qui se mène ne se mène non seulement autour de la désignation de telle ou telle figure du mouvement, mais bel et bien, en filigrane, autour du productivisme, entre partisans d’un autre développement, qui serait un développement durable, socialement et écologiquement plus acceptable, mais qui resterait un développement du capital sous contrôle social, pour faire court et...
Et la critique radicale du capitalisme et du productivisme, portée par les objecteurs de croissance, qui veulent en finir et, avec le capital, et tous les dégâts du productivisme : par l’invention d’un modèle plus frugal et la gestion par anticipation des catastrophes à venir.
Evidemment, les "écolos" et autres objecteurs de croissance étant souvent considérés comme des oiseaux de malheur, il est plus facile intellectuellement de se raccrocher aux branches du "Demain, ca sera vachement mieux". Mais on l’a oublié, ce débat dure depuis au moins 150 ans. Et le premier à critiquer fortement l’idéologie productiviste était aussi, à l’époque, l’économiste du parti !
Allez, hop, on branche la machine à remonter le temps, retour 150 ans en arrière !
Extraits de la bio de Paul Laffargue Lire : Présentation du Droit à la Paresse
1866 : Le jeune Paul Laffarge entre au Conseil général de l’Internationale des travailleurs. Correspondant pour l’Espagne, il devient secrétaire de Karl Marx. Il achève ses études à Londres - épouse la 2ème fille de Karl Marx, Laura. Collabore à plusieurs journaux, milite pour l’anticléricalisme et l’émancipation des femmes...
1873 : Publie le droit à la Paresse.
1870 : prend une part active à la commune de Paris. Puis doit s’exiler en Espagne, ou il fonde le PSOE.
1887 : Rentré à Paris, considéré comme l’économiste du Parti français, il publie la Religion du Capital et travaille activement au développement de l’Internationale.
Préface à la relecture de "La Religion du Capital" par Christian Denis, alias sousmarinvert.
Fin 19ème : Le mouvement ouvrier international, qui se structure difficilement, et est traversé par de violentes polémiques, déjà, autour de la finalité, mais surtout des moyens pour sortir du capitalisme et, on l’a trop oublié, sur le productivisme. Pendant ce temps là, le régime bourgeois frappe fort ses opposants, et tente de les diviser en infiltrant flics et provocateurs dans les organisations.
Karl Marx et Engels ont publié Le Capital, la meilleure critique jamais écrite du capitalisme, dont les conclusions restent d’une brûlante d’actualité. La vision d’avenir sur la fin du capital, notamment sa théorie de la baisse tendancielle du taux de profit, est des plus percutantes : Nous sommes en plein dedans !
Malheureusement, il est bien rare que l’on réussisse tout, dans une seule et courte vie : écrire la meilleure critique d’un système, et proposer la meilleure voie pour en sortir... Ainsi, les conclusions de Marx sur le passage au socialisme, parfois confuses et contradictoires, permettront une lecture approximative et tendancieuse des productivistes. "le déterminisme scientifique dans la pensée de Marx fut justement la brèche par laquelle pénétra le processus "d’idéologisation", lui vivant, et d’autant plus dans l’héritage théorique laissé au mouvement ouvrier" [1]. Héritage qui permettra plus tard aux communistes léninistes d’inventer non pas le socialisme, mais tout simplement le capitalisme d’Etat. "Paul Laffargue sera le premier à critiquer sévèrement le productivisme et ses dérives, bien avant son illustre successeur, le dénommé Guy Debord [la société du Spectacle].
Paul Laffargue, secrétaire et gendre de Marx pressent déjà, et sans doute mieux que Marx lui-même, où nous mènent le Capital et son moteur, le productivisme. Il publie donc en 1873 "Le droit à la paresse, le premier pamphlet contre le développement, dans le journal de Jules Guesde et en 1887 "La religion du Capital". Il avait tout compris !
Et si le mouvement ouvrier international [Partis, syndicats, mutuelles...] l’avait compris et s’était concentré sur ce combat-là, plutôt que lutter pour la redistribution des miettes concédées par le capitalisme : il n’y aurait jamais eu de division idéologique au sein de la classe ouvrière entre Prozac’tivistes et Décroissants, puis que l’écologie aurait été, dés le départ, normalement et logiquement prise en compte !
La dérive productiviste s’illustrera avec particulièrement de dégâts en URSS. A défaut d’avoir vraiment réglé le noeud du problème marxiste, la propriété des moyens de productions et le salariat... [qui maintient à jamais les peuples dans la pauvreté et la soumission], le système léniniste organise la pseudo propriété collective (l’Etat et accélère la production, en refusant au passage de régler le problème du salariat. Au final, l’Etat se révèle piètre gestionnaire, la course à la production ruine définitivement l’environnement et les salariés sont encore plus perdants que sous le capitalisme privé, puisqu’ils sont privés de droits élémentaires et de ces quelques miettes qui fondent encore les illusions de certains, de moins en moins nombreux.
Concernant le capitalisme d’Etat, c’est si vrai que la nomenklatura, les dirigeants des entreprises collectives d’URSS troquèrent en quelques semaines leurs drapeaux, insignes et badges du Parti pour des gourmettes, des portables et autres quolifichets de la "modernité". Sortant des liasses de dollars savamment entassées pendant le règne "du paradis des travailleurs" ils mirent bas les masques en signant enfin l’acte d’achat de "leurs entreprises", laissant leurs ex-camarades là où ils étaient, dans la m..... . Ils cédèrent leurs vieilles Volga et Lada, et se ruèrent vers les réseaux maffieux pour se procurer ce que le capitalisme fait de mieux : des Mercédès.
Bien évidemment, les mouvements écologistes, autogestionnaires, libertaires, trotskistes naissants regarderont avec horreur ce contre-modèle. Et, de fait, les ravages s’ajoutant au plumage [des peuples] seul le renard libéral sortit gagnant de cet navrant épisode .
Citons Guy Debord, dans son avertissement à la 3ème édition française de la Société du Spectacle [1992][2] :
"C’est sur cette volonté de modernisation et d’unification du spectacle [pour faire court : Le capital] liée à tous les autres aspects de la simplification de la société, qui a conduit en 1959 la bureaucratie russe à se convertir soudain, comme un seul homme, à la présente idéologie de la démocratie : c’est à dire la liberté dictatoriale de Marché, tempérée par la reconnaissance des droits de l’homme spectateur.
Personne en occident n’a épilogué un seul jour sur la signification et les conséquences d’un si extraordinaire évènement médiatique. Le progrès de la technique spectaculaire se prouve en ceci. Il n’y a eut qu’enregistrer que l’apparence d’une sorte de secousse géologique. On date le phénomène, et on l’estime bien assez compris - la chute-du-Mur-de-Berlin-, aussi indiscutable que tous les autres signaux démocratiques".
Plus loin : "Partout, se posera la même redoutable question, celle qui hante le monde depuis deux siècles : comment faire travailler les pauvres, là où l’illusion a déçu, et où la force s’est défaite ?"
Sans autre perspective, de nombreux dirigeants de gauche (y compris à la direction du PCF) en ont déduit qu’il avait simplement suffi, pour sortir de l’impasse historique, que le mur s’écroule... Oubliant, pour le coup, de se poser la question finale : Ou mène, désormais, la route ?
Pour revenir à notre activité brûlante, puisque l’option productiviste nous a amené à trouer la couche d’ozone, épuiser le pétrole et faire fondre les calottes glaciaires : le débat ne pourra se clore, comme Paul Laffargue l’avait pressenti, que par la prise en compte du nœud de la pensée marxiste par l’ensemble du mouvement antilibéral.
Les erreurs des uns étant supposées bénéficier à tous, les objecteurs de croissance doivent en conclure, aujourd’hui, que l’on ne pourra régler son compte au productivisme et au salariat qu’en se débarrassant aussi et surtout, du capitalisme.
On ne sortira pas du libéralisme en entretenant les mythes erronés, disqualifiés par l’histoire du productivisme (y compris sous le contrôle d’Etat) et du salariat (qui rend si dociles les peuples) sous peine de voir le capitalisme les retourner à son profit...
De même, ceux qui souhaitent sincèrement se débarrasser du capitalisme devront bien conclure qu’ici comme ailleurs, il faudra aussi se débarrasser de son moteur[Le productivisme] et son carburant[le salariat].
Alors, Pour en finir avec les 3 plaies du monde : Il faut relire d’urgence La Religion du capital, de Paul Laffargue.
Si, par malheur, dans les jours qui viennent, l’unité de la gauche antilibérale ne pouvait se faire, malgré la volonté profonde de la base et toutes nos contributions, il faudra sans doute, qu’une recomposition s’opère... Car, comme chacun sait, la nature a horreur du vide !
Tout est à inventer !
NB : Il m’a été fait reproche, par des internautes amateurs ne maitrisant pas encore les moteurs de recherche, de me "planquer derrière le pseudo sousmarinvert".
Alors, persiste, insiste et signe :
Christian Denis militant alterécolo, militant des alternatives 7, rue Bramefeu, Gaillac, Tarn, alias sousmarinvert. 03/12/2006.
Nous, électrons libres, signons et faisons signer, en soutien à José Bové, seul candidat à réussir cette synthèse, L’Appel pour le retour et la désignation de José Bové->
Signez et faites signer ! http://calle-luna.org/article.php3 ?id_article=229
Notes : [1] In 84, La Société du Spectacle, Guy Debord. [2] Toujours Guy Debord, dans son avertissement à la 3ème édition française de la Société du Spectacle [1992]
sousmarinvert
Création de l'article : 4 décembre 2006
Dernière mise à jour : 3 décembre 2006
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zafax44-48ixkuh-tw6q5d49-0
http://www.oxfordshireforums.co.uk/topic.asp ?TOPIC_ID=64515#0
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Pour en finir avec les 3 plaies du monde : Capitalisme, Productivisme et Salariat !
9 décembre 2006, par
article censuré sur bella cio
Lire fin de repas tragique à Ménilmuche
Fin de repas tragique à Ménilmuche
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Pour en finir avec les 3 plaies du monde : Capitalisme, Productivisme et Salariat !
16 décembre 2006, par
Je suis comme vous pour la rupture avec le capitalisme et la suppression du salariat. Comment comprendre en même temps votre adhésion aux 125 propositions du programme unitaire antilibéral ? Parmi elles figure la revendication d’un autre partage de la plus-value, plus favorable aux salariés. Il ne semble pas que le mouvement antilibéral soit prêt à franchir le pas d’une perspective de l’abolition du capital. Cordialement. Georges Apap, Béziers.
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Pour en finir : josé candidat !
9 janvier 2007, par
http://www.unisavecbove.org/spip.php ?article1
pétition en ligne pour la désignation de José Bové
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