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Condamnation de José Bové : la forfaiture des pouvoirs |
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par Jean Dornac
jeudi 8 février 2007.
Certains vont se dire que Dornac est gonflé de parler encore de José Bové ! D’autres vont carrément me trouver extrémiste puisque je parle de forfaiture des pouvoirs... Eh bien, j’assume !
La condamnation que vient de subir José Bové fait, certes, le bonheur d’un certain nombre de gens. Je pense aux inconscients qui n’ont pas compris grand-chose au problème des OGM ; je pense aussi aux autres candidats à la présidentielle qui doivent espérer que Bové ne pourra pas mener une campagne correcte et efficace ; je pense, bien entendu, aux multinationales et agro-semancières, empoisonneuses professionnelles qui doivent être confortées dans leurs manœuvres comme dans leurs espérances en vue de la prise du pouvoir alimentaire sur les peuples du monde...
La folie d’un jugement
Voyons d’abord les résultats d’une enquête de journalistes. J’ai retranscris quelques extraits de la vidéo qui fait quelque bruit, ces derniers jours sur Internet : « Les OGM sont-ils dangereux pour la santé ? L’étude qui accuse » sur Google Vidéo ( video.google.fr) [1]
Quelques courts extraits :
Le journaliste : Deux études scientifiques réalisées sur des rats montrent que les ogm modifient les organes. S’ils modifient les organes des souris, il y a fort à parier aussi qu’ils modifient les nôtres. Et ce que montre l’enquête de Michel Despratx, c’est comment les firmes ogm et les gouvernements occidentaux ont tout fait pour minimiser et cacher les résultats de ces études scientifiques.
1er cas
Un soja ogm que l’on peut manger sans risques, selon son fabricant, Monsanto. Une équipe scientifique italienne indépendante des fabricants d’ogm a procédé à une étude.
Ils ont testé pendant deux ans, sur des souris, un soja ogm Monsanto. Mais là, problème ! Les souris qui ont mangé l’ogm ont subi des altérations !
Manuella Malatesta et son équipe ont pris 300 souris. La moitié a mangé du soja naturel ; l’autre moitié, le soja ogm Monsanto. Ensuite, les scientifiques ont analysé les organes de chaque souris pour voir ce qui se passait à l’intérieur...
Journaliste : Vous avez constaté des différences ?
Manuella Malatesta : Oui, nous avons constaté quelques différences dans le foie, le pancréas et les testicules...
Journaliste : Si à long terme beaucoup de cellules se mettent à fonctionner différemment, ça peut avoir un effet sur la santé, j’imagine ?
Manuella Malatesta : Mais oui ! Si plusieurs cellules de plusieurs tissus marchent moins bien, ça pourrait apporter des problèmes de santé.
Il est donc crucial de poursuivre cette étude. Mais curieusement, le gouvernement italien (de Berlusconi) refuse de financer plus loin cette recherche.
Manuella Malatesta : On avait demandé le renouvellement, mais malheureusement on a reçu une réponse négative. J’ai reçu la réponse par e-mail où on disait : « Comme il n’y a pas de données scientifiques qui démontrent que les ogm ont des effets négatifs sur la santé, il est inutile de faire de la recherche à ce sujet... » Autrement dit, le gouvernement Berlusconi ne veut pas en savoir plus sur les risques du soja transgénique...
Deuxième cas... En France...
Pour rassurer les consommateurs, le gouvernement a mis en place un comité d’experts au nom impressionnant : La commission du géni bio-molléculaire ! En quoi consiste son travail ? Les firmes qui souhaitent vendre leurs ogm en France doivent envoyer à nos experts, des études scientifiques sur des animaux prouvant que leur maïs ou leur soja ne sont pas toxiques pour la santé. Les experts du ministère de l’agriculture lisent les études fournies par le fabricant et évaluent si, oui ou non, il est dangereux de mettre cet ogm sur le marché. Pour le chef des experts français, ce système est efficace. Il affirme que les firmes ogm n’oseront jamais soumettre aux experts un ogm dangereux. Selon le président du comité, le gouvernement français n’aurait jamais vu arriver un ogm toxique !
Résumé de l’histoire d’un ogm qu’on a voulu dissimuler, car les résultats étaient inquiétants !
Cette histoire concerne un maïs produit également par Monsanto. Monsanto accompagne son maïs d’une étude de toxicité sur les rats. Les experts français consultent cette étude et concluent que les rats sont en bonne santé. Donc, ils envoient au ministre un avis favorable.
Corinne Lepage a mis sont nez dans cette affaire... Elle dirige un comité de scientifiques indépendants. Elle surveille les ogm arrivant en France et demande les études sur le maïs Monsanto au ministère de l’agriculture qui la détient. Le ministère lui envoie par la poste une enveloppe de documents. Et, là, surprise ! C’est effectivement une étude, mais pas sur la bonne bête ! C’est une étude de 93 qui concerne des vaches, alors que l’étude demandée date de 2003 et concerne des rats...
Corinne Lepage redemande la bonne étude. Et, là, le ministère lui dit enfin la vérité : C’est couvert par le secret industriel ! Et c’est Monsanto qui a demandé la confidentialité de ces études-là ! Notre gouvernement a donc fait passer le souhait d’une multinationale américaine devant la transparence due aux citoyens !
Corinne Lepage : Le gouvernement ne veut pas qu’il y ait un débat scientifique honnête pour savoir si oui ou non il y a un impact sur la santé humaine !
C’est en Allemagne que l’on connaîtra la vérité. Greenpeace a mené une bataille juridique contre le gouvernement allemand. A Berlin, un juge a donné raison aux écologistes. Un scientifique a analysé l’étude Monsanto. Il est formel : Les rats qui ont mangé le maïs ogm ont vu leurs organes modifiés. Ils ont subi des lésions aux reins, au foie, au sang ! Les scientifiques indépendants dénoncent une manipulation des statistiques dans son étude par Monsanto !
Monsanto va tout faire pour vendre son maïs ogm en Europe. Qui en décide ? Les ministres de l’environnement européen. Une majorité d’Etats européens a voté contre ce maïs, mais il fallait une majorité absolue ! Deux mois plus tard, sans surprise, la commission européenne de Bruxelles, autorise le maïs Monsanto à l’alimentation en Europe...
Fini les tests sur les rats, les cobayes, désormais, c’est nous !! Risques possibles pour notre santé ? Totalement inconnus !
Le président du comité bio-molléculaire dit, après le vote de la commission : Il faut tout de même de la biovigilance ! Auparavant, il affirmait qu’il n’y avait aucun danger...
Il continue en disant que les rats ont été nourris à 90 jours... « Peut-être que au bout de 4 ou 5 ans, peut-être qu’on va avoir quelque chose... Je ne peux pas éliminer la possibilité que au bout de 10 ans, 20 ans il n’apparaisse pas quelque chose.. je ne peux pas l’éliminer... »
Comme dit l’expert : Bon appétit et rendez-vous dans 4, dans 10 ou dans 20 ans...
* * *
Ces études démontrent que les ogm, et en tout cas un certain nombre d’entre eux, sont dangereux puisqu’ils altèrent l’organisme des rats et souris nourris avec ces produits de laboratoire. A partir de là, il n’est pas difficile de comprendre à quel point la condamnation de José Bové est inique et cette remarque est valable pour tous les faucheurs volontaires condamnés et pour quelques-uns pillés au seul profit des multinationales.
La condamnation de José Bové, hier, 7 février 2007, à quatre mois de prison ferme montre que les pouvoirs, tous complices, n’hésitent devant rien pour imposer l’empoisonnement de la nature et des humains pour le seul profit de quelques multinationales malfaisantes. Que ces dernières soient totalement malhonnêtes, comme le démontre le film dont j’ai tiré quelques extraits, comment s’en étonner lorsqu’on comprend que le but ultime des firmes monstrueuses, sans âme ni conscience, est la prise du pouvoir alimentaire sur l’ensemble de l’humanité ? C’est inacceptable et justifie pleinement l’action de José et celle de tous les faucheurs volontaires.
A priori, on pourrait être étonné de la duplicité du pouvoir en France. Car, l’étude filmée démontre une manipulation du gouvernement qui a cherché à tromper Corinne Lepage et qui, ensuite, s’est retranché derrière un humoristique « secret industriel » pour tenter de justifier sa forfaiture envers le peuple français. C’est tout le peuple qui a été sciemment trompé par le gouvernement, c’est à ne pas oublier au moment où les élections présidentielles puis législatives vont se dérouler. Mais peut-on être réellement étonné d’une telle façon d’agir lorsqu’on constate qu’en aucun domaine, ce pouvoir ne respecte la volonté et les intérêts du peuple qu’il prétend encore représenter ? La remarque est bien sûr valable également pour la Commission européenne dont on sait depuis longtemps qu’elle ne représente plus les intérêts des peuples européens, mais uniquement les intérêts des milieux d’affaires et l’idéologie néoconservatrice qui sévit dans tous les pays occidentaux.
Le cas de la Justice...
Le cas de la Cour de Cassation m’intéresse particulièrement en termes de réflexions. Les juges en question n’ont pas pris leur décision par rapport aux dangers que peuvent représenter les ogm. Ils se sont contentés de juger le droit de propriété mis en cause par les actions des faucheurs et de José Bové. Ils n’ont pas voulu tenir compte de « l’état de nécessité » pourtant évident dans cette affaire. Qu’est-ce qui pouvait les empêcher de sauter ce pas que leurs collègues des Cours précédentes ont pourquoi sauté ? L’immobilisme ? Le conservatisme ? L’application stricte et, bien entendu, aveugle d’un droit décidé et voté par les législateurs ? Ou des consignes venues du pouvoir ?
Ce qui est complètement fou, c’est qu’en condamnant l’action des faucheurs au travers de la personne de José Bové, ils nous condamnent tous, eux-mêmes et leurs enfants y compris, à un très grave danger pour notre santé et, au-delà, pour la vie sur terre. Ont-ils eu la moindre conscience de la responsabilité qu’ils ont prises par leur condamnation de José Bové ?
Mise en accusation...
Le bilan sur les responsabilités des pouvoirs dans l’affaire des ogm est accablant :
- Monsanto fait tout pour cacher la réalité de la dangerosité de ses produits ogm. Cette constatation est valable pour toutes les firmes qui se sont lancées dans la conquête du pouvoir alimentaire au travers des ogm. Ces firmes n’ont que faire de la santé des humains ! J’appelle ça des pratiques mafieuses.
- Les gouvernements occidentaux, dont le gouvernement français, sont totalement complices des actes criminels des firmes ogm. Nos gouvernements trompent sciemment les scientifiques indépendants ou s’abritent derrières de fantaisistes « secrets industriels ». Ils font tout pour nous imposer les ogm et, par les autorisations de cultures en plein air, font tout pour que l’empoisonnement soit déjà irréversible. J’appelle ça des actes de forfaiture.
- Les juges, en tout cas au niveau de la Cour de Cassation, sont complices des actes des multinationales et des gouvernants. Certes, en théorie, ils sont liés à l’application stricte du Droit. Mais qu’est-ce qui les empêchait sérieusement de prendre en compte l’état de nécessité puisque nous savons, et ils ne peuvent l’ignorer eux-mêmes, que certains ogm sont dangereux pour la santé ? En refusant d’aller de l’avant, de tenir compte de la nécessité de protéger les populations, ces juges ont décidé de rester aveugles ; ils ont gardé le bandeau sur leurs yeux ! J’appelle ça de l’inconscience.
Ces trois responsabilités graves, ces mises en danger de notre santé, justifient totalement les actions entreprises par José Bové et tous les faucheurs d’ogm. Eux agissent dans notre intérêt et méritent tout notre respect. Nous devons également leur apporter notre soutien, notre solidarité très active.
José Bové n’est pas un criminel passible de la loi, mais un résistant contre les pratiques mafieuses des multinationales et les actes de forfaiture des gouvernants. Rien qu’à cet égard, sa candidature à la présidentielle se justifie pleinement. Il est, effectivement, même si ce n’est pas reconnu en France, « un futur prisonnier politique ».
Droit à la vie avant le droit de propriété
Rien ne se réglera avec les législateurs actuels, c’est une évidence absolue. Pour que les juges de la Cour de Cassation ne se sentent plus obligés par l’application stricte du Droit, la seule vraie possibilité est de changer et de faire évoluer ce Droit. C’est impossible avec les députés de la majorité actuelle ou d’une majorité de sociaux-libéraux.
Si une majorité de Français comprend cela, elle doit voter, lors des prochaines législatives, pour des novateurs, des gens qui ont compris vers quel abîme nous mène le système actuel tourné exclusivement en faveur d’un monde marchandisé.
Il me semble évident, que le premier devoir des députés, s’ils appartiennent au camp des novateurs, sera d’inscrire la priorité du droit à la vie et à la santé sur le droit de propriété. C’est bien le fait de mettre le droit de propriété comme le droit absolu qui met la santé et la survie des humains en danger très grave. C’est vrai par rapport aux ogm, mais c’est vrai aussi par rapport aux produits chimiques, aux pesticides et à toutes les causes de pollution mortelle.
Si le droit à la vie était supérieur au droit à la propriété, nous n’aurions pas assisté à la condamnation ubuesque de José Bové. Ce n’est pas lui qui se serait retrouvé devant les Cours successives, mais les dirigeants de Monsanto et autres Limagrain, ainsi que nos gouvernants.
A quand l’application de la peine
C’est un point épineux pour nos dirigeants. S’ils décident de jeter José Bové en prison, dès les prochains jours, il est évident qu’ils en feront un martyre. Et, il est tout aussi évident, que nous tous, sites altermondialistes, alternatifs, résistants, nous ferons tout pour dénoncer de façon permanente le scandale d’un tel emprisonnement. Le pouvoir peut compter sur nous ! José Bové et les faucheurs volontaires également !
On peut donc penser que les pressions sur le juge d’application des peines seront intenses ces jours-ci. A partir de là, le plus vraisemblable, est que l’emprisonnement n’aura lieu qu’après les élections présidentielles et peut-être même après les législatives. Cela ne changera rien à notre détermination de défendre José Bové, victime des forfaitures gouvernementales.
Je crois que, de toute façon, à cause de la condamnation vraiment inique de José Bové sous le seul prétexte du droit à la propriété doit nous renforcer dans notre détermination à faire voter pour lui, dans un premier temps, et à faire voter pour des députés se réclamant du camp de l’alternative unitaire, les seuls qui m’apparaissent comme étant capables d’être des novateurs.
Même s’il ne faut pas tout attendre d’une chambre où se trouveraient nombreux et pourquoi pas majoritaires ces députés-là, nous pouvons espérer que le droit à la vie et à la santé serait inscrit comme le droit suprême dans notre Droit et notre Constitution, avant le droit de la propriété. Il faut que cesse la confusion du Droit. Sans la vie et la santé, le droit à la propriété est un leurre, une blague de mauvais goût...
Notes
[1] http://video.google.fr/videoplay?do...
Auteurs divers
Création de l'article : 8 février 2007
Dernière mise à jour : 8 février 2007
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LE BLUES DU PRISONNIER JOSE...ET LE FOUTAGE DE GUEULE PERMANENT
11 février 2007
José Bové, ou le libre malgré lui
vendredi 12 janvier 2007 à 15:21
Allez, aujourd’hui, c’est distribution de baffes, les commentaires sous mon précédent billet m’ont mis d’humeur.
Au tour de José Bové.
Il fait actuellement le tour des plateaux pour chanter le blues du prisonnier, et se déclare prêt à être un candidat prisonnier.
Ha. La chose semble d’importance. Et pourquoi donc ?
Parce qu’il a été condamné le 15 novembre 2005 a quatre mois de prison sans sursis (sévérité dû au fait qu’il a déjà été condamné par le passé à une peine ferme pour des faits similaires, et que la justice n’aime pas les récidivistes) pour des destructions volontaires commises en juillet 2004 à Menville, près de Toulouse. Un pourvoi a été formé, qui va être examiné le 4 février 2007. Si ce pourvoi était rejeté (l’arrêt devrait être rendu début mars), sa peine deviendrait définitive. Juste avant les présidentielles.
Et on verrait alors les troupes de César venir se saisir de Saint José et le traîner dans un sépulcre de 9m² avant sa résurrection du 120e jour.
Sauf que le chemin de croix a un peu plus de stations que ça, et que même avec la meilleure volonté du monde, José Bové aura bien du mal à respecter l’échéance carcéro-électorale.
Car supposons que la cour de cassation rejette le pourvoi. Que se passera-t-il ? Le greffe de la cour de cassation délivrera dans les trois jours un extrait de cet arrêt au procureur général près la Cour de cassation, qui l’adressera à son tour au procureur général de la cour d’appel de Toulouse, sans qu’un délai ne soit prévu pour cette transmission (article 617 du Code de procédure pénale, le CPP). S’agissant d’une condamnation à une peine privative de liberté inférieure à un an, celui-ci devra adresser, sans que la loi ne lui impose un quelconque délai, un extrait de la décision de condamnation au juge d’application des peines du tribunal de grande instance du domicile du condamné, soit je crois Millau. A la réception de cet extrait, le juge d’application des peines aura un délai de quatre mois pour convoquer le condamné et décider d’éventuels aménagements de peine (article 723-15 du CPP). Pour cela, il chargera le SPIP, service pénitentiaire d’insertion et de probation, d’effectuer une enquête sur la situation du condamné. Cela consiste principalement en l’envoi d’un questionnaire au condamné, lui demandant de préciser son travail, ses revenus, ses charges de famille, ses conditions de logement, etc. Le juge pourra alors décider de ne pas mettre la peine à exécution mais de la transformer en des mesures alternatives à l’emprisonnement, dont la loi offre une vaste palette. La loi prévoit même que si la situation du condamné ne lui permet pas de bénéficier de mesures d’aménagement, le juge doit lui indiquer quelles modifications il doit apporter à sa situation pour pouvoir en bénéficier (même article). Concrètement, il s’agira d’un domicile stable, par exemple.
La loi prévoit que le condamné peut refuser ces mesures auquel cas la date d’incarcération est décidée en tenant compte de l’avis du condamné. Si le condamné ne répond pas ou refuse de collaborer avec le SPIP, le juge d’application des peines mettra la peine à exécution et ordonnera l’incarcération immédiate. S’il n’a pas statué dans le délai de quatre mois, le procureur de la République peut mettre lui même la peine à exécution.
Bref, vous l’avez compris, vu les délais, il n’y a aucune chance pour que José Bové aille en prison d’ici le 22 avril. Le délai de quatre mois n’aura pas expiré quand bien même le JAP de Millau aurait été saisi avec la plus grande célérité.
Et après cette date, pour qu’il y aille, il faudra qu’il y mette du sien en refusant toute mesure d’aménagement ou en s’abstenant de répondre au juge d’application des peines. Car face à une personne qui nonobstant son comportement délictuel est bien insérée, qui est agriculteur dans une exploitation en activité, tout juge d’application des peines sera enclin à éviter une peine de prison qui nuirait à son activité économique et n’apporterait pas grand chose au reclassement du condamné (qui est la première préoccupation des juges d’application des peines).
Je pourrais supposer que José Bové n’est pas au courant de ces subtilités s’il n’était déjà passé par là : or il a déjà fait l’objet d’une incarcération le 22 juin 2003. Et ce ne sont pas les gendarmes qui l’avaient interpellés au saut du lit : il s’était rendu en cortège de tracteurs, escorté par la gendarmerie, à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone après avoir informé la presse de la date et de l’heure de son incarcération pour en faire un spectacle : images INA.
TROIS ANS APRES, IL NOUS REFAIT LE COUP.
Alors, puisque la mode est au procès d’intention, je précise tout de suite que même si je suis contre les opérations concertées de destruction du bien d’autrui qu’on appelle du doux vocable de "fauchage volontaire", je n’ai à titre personnel aucun goût de voir José Bové en prison.
Mais je vois assez d’hommes et de femmes incarcérées sans avoir eu de possibilité d’y échapper, parce qu’elles ont été jugées en comparution immédiate qui permet un emprisonnement immédiat quelle que soit la durée de la peine prononcée, parce qu’elles n’ont pas compris la notification d’un jugement qu’elles sont forcloses à faire appel ou opposition, ou qu’elles sont tellement exclues que le JAP ne peut rien proposer comme alternative à l’emprisonnement (expliquez moi comment on place un SDF sous bracelet électronique, alors qu’il faut une ligne France Telecom pour le terminal) ; je lis leurs lettres désespérées, leurs appels à l’aide bouleversants, écrits d’une écriture hésitante et bourrée de fautes d’orthographe (parfois par une autre prisonnier moins illettré) sur la page arrachée d’un cahier ; j’ai leur famille, pour ceux qui en ont, qui m’appellent tous les jours pour savoir quand il va sortir. Des mères prêtes à vendre leur alliance si c’était une question d’argent, qu’il faut convaincre de ne pas le faire. Il faudrait que vous voyiez un jour les dessins que des enfants envoient à leur père en prison : ils se dessinent en train de casser les murs pour que leur père revienne à la maison.
Avoir un client en prison, c’est un poids sur l’estomac de tous les instants, un nuage qui gâche un peu toutes vos journées. Le faire sortir devient une obsession, et l’angoisse du suicide une peur sourde et continue. En France, un prisonnier se suicide tous les trois jours (Source : Observatoire International des Prisons). C’est le troisième taux en Europe. Et c’est la famille de votre client qui vous l’annonce, après avoir reçu un appel du chef d’établissement. Quand votre client n’a aucune famille, c’est vous qu’il aura désigné comme personne à prévenir, lors de son écrou. Vous n’êtes même pas au courant au préalable. C’est quand vous recevez le coup de fil que vous apprenez qu’il vous considérait comme sa seule famille, même si la seule fois que vous l’avez vu, c’était au tribunal, le jour où vous étiez de permanence.
Alors j’espère que vous comprendrez que le numéro de José Bové, qui joue le condamné apeuré quand il a l’assurance d’échapper à l’incarcération s’il fait le nécessaire, et qui n’ira donc que s’il le veut bien, fait plus que m’agacer. Elle me met en fureur.
Source/ le Journal d’un avocat : http://maitre.eolas.free.fr/journal/index.php ?2007/01/12/511-jose-bove-ou-le-libre-malgre-lui
source
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mensonges
11 février 2007, par
vous écrivez :
il a déjà fait l’objet d’une incarcération le 22 juin 2003. Et ce ne sont pas les gendarmes qui l’avaient interpellés au saut du lit : il s’était rendu en cortège de tracteurs, escorté par la gendarmerie, à la maison d’arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone après avoir informé la presse de la date et de l’heure de son incarcération pour en faire un spectacle
c’est faux ; en 2003, les gendarmes ont défoncé sa porte au petit matin avant de l’emmener en hélicoptère, après avoir verrouillé toutes les routes autour de son domicile, alors qu’il avait annoncé qu’il ne s’opposerait pas à son emprisonnement !
L’épisode du tracteur concerne son emprisonnement de 2002, ainsi que le précise la référence des images de l’INA indiquées comme référence : [Arrivée de José Bové en prison] 20 heures le journal A2 - 19/06/2002 - 00h02m19s
Quant à considérer que José n’ira en prison que s’il a la volonté de ne pas y échapper, c’est justement le considérer comme un délinquant qui chercherait à tout prix à échapper aux conséquences de ses méfaits ; José, et les 6500 faucheurs avec lui, ne sont pas des délinquants mais des lanceurs d’alerte ; ils ne cherchent pas particulièrement à détruire le bien d’autrui mais à empêcher des abrutis criminels d’attenter au bien commun ; José a toujours dit qu’il ne se déroberait pas ; à l’état d’assumer ses décisions, de l’incarcérer , José ne s’y soustraira pas mais ne fera rien pour l’empêcher.
Enfin, opposer José à tous les malheureux incarcérés pour des vétilles, c’est là aussi un procédé immonde, José a à chaque incarcération manifesté sa solidarité avec les prisonniers et souligné que la prison est dégradant pour tous.
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mensonges
11 février 2007
Déclaration de José : « Je serai peut-être derrière les barreaux dans quelques jours. Je serai peut-être le premier prisonnier politique candidat à l’élection présidentielle. » ...Ahhh Bon ! Maître Eloas a raison, c’est du foutage de gueule !
Source : libé du jeudi 8 février 2007
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Deux poids deux mesures chez les alters-staliniens de ce site !
11 février 2007, par
forfaiture des pouvoirs et de la censure....
Libertad para Ingrid !
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Deux poids deux mesures chez les alters-staliniens de ce site !
11 février 2007, par
CONDAMNATION DES FAUCHEURS D’OGM
07 février 2007, communiqué de presse des VERTS.
Les Verts sont indignés par la décision de la cour de cassation de rendre définitive la condamnation de José Bové ainsi que celle des autres faucheurs dont Gérard Onesta, vice président Vert du parlement européen, Noël Mamère, député Vert, et cinq autres élus Verts et militants écologistes.
Les Verts dénoncent l’absence totale de débat démocratique, notamment au parlement, orchestrée par le gouvernement sur la question des OGM. Au moment où la France est condamnée par l’Union Européenne à des amendes très lourdes pour non respect des directives relatives aux OGM, la justice participe de l’étouffement du débat démocratique.
Les Verts réitèrent leur demande qu’un moratoire interdisant la culture des OGM en plein champs soit décidé le plus rapidement possible.
Ils interpellent l’ensemble des candidats à la Présidentielle pour que, comme Dominique Voynet, candidate des Verts ils s’engagent formellement en faveur de cette interdiction et de l’amnistie des faucheurs volontaires.
Les Verts manifestent leur soutien total aux faucheurs volontaires qui ont pris des risques personnels pour défendre, au nom de tous et toutes, le principe de précaution.
Les Verts
http://blog.voynet2007.fr/index.php ?2007/02/07/163-ogm-reaction-de-dominique-voynet-apres-la-decision-de-la-cour-de-cassation
Blog de dominique V
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11 février 2007, par
Vu et copie du commentaire de Eliane, lee mercredi 7 février 2007 à 17:34 :
Faucheuse également je suis scandalisée de la décision de la Cour de Cassation et de l’acharnement contre les citoyens qui mériteraient pourtant des honneurs pour avoir lutté pacifiquement pour le bien commun.
Campagne présidentielle oblige, les médias ne parlent que de la condamnation de José Bové et oublient Noël Mamère et les plus anonymes. Dominique Voynet, elle, apporte son soutien à tout le monde, sans distinction et je la remercie. Il faut reconnaître à César ....
Je trouve que c’est faire preuve d’une éthique certaine de sa part que d’avoir immédiatement réagi de la sorte à cette décision de justice. Dans cette lutte contre les OGM, les Verts ont toujours été irréprochables, et les critiques à l’encontre de Dominique Voynet au gouvernement sont infondées et injustes : regardons les faits avec objectivité : Elle s’est battue contre les lobbies agro alimentaires comme personne, à pu imposer un moratoire sur les OGM mais malheureusement, les verts n’avaient pas le ministère de l’Agriculture....Tenir des propos tendancieux contre Dominique Voynet est tout à fait injuste et frise la malhonneteté intellectuelle.
Sa lutte et celle des faucheurs et des faucheurs-verts, nombreux dans beaucoup de régions n’est pas terminée. L’action de terrain doit être plus relayée et coordonnée que jamais au niveau politique. Il reste tant des batailles à mener dans les institutions que je souhaite que les Verts fassent un bon score pour avoir beaucoup d’élus. Il nous faut imposer en France la transposition de la directive européenne 2001-18 comme le souligne Dominique Voynet. L’action politique avec les Verts est indispensable et complèmentaire avec l’action citoyenne, associative portée par les faucheurs volontaires, dont José Bové reste évidemment la figure emblématique.
Source : http://blog.voynet2007.fr/index.php ?2006/10/07/62-le-programme-des-verts
Pour la révolution écologique
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Condamnation de José Bové : la forfaiture des pouvoirs
10 février 2007, par
Bonjour, ici l’abeille (christian)
José en prison ? Je pleure ou il faut en rire ?
je ris
Donc je suis fou
Non ! C’est pas vrai ?
Je ris ! Parce que les autres sont fous.
Ah oui ! J’aime mieux cela.
Avec du recul j’applaudis ! Donc je suis encore plus fou.
Mais non ! C’est les autres qui sont encore plus fou.
Mais je pleure quand même parce que personne ne m’écoute.
Je pleure parce que je sais !
Aujourd’hui José est derrière les barreaux, tant mieux ! C’est formidable.
Il est fou vous dites.
Non !je désire être témoin au procès du 27 mars à villefranche de Lauragais (31)
Ecoutez-moi ! Merde
Ma demande ne passe nulle part. Il y a bien une raison ?
Merci à vous les "josé" de nous montrer le chemin à nous les abeilles.
C’est pas facile. C’est pas gagné d’y être.
Pour l’abeille (Christian) etat.nature.ogm_o9d_free.fr
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Condamnation de José Bové : la forfaiture des pouvoirs
22 février 2007, par
hahahah je rie bove en prison la chance et qui il y reste les ogm pollu les champs tres drole aussi vous avez cas construire des mur dasn les champs comme ca le pollen ne s’envolera pas et plus ce n’est pas pour le consomer en france donc pourquoi pas laisser des essais de maïs ogm dasn les champs de toute facon il y en aura de plus en plus et c’est nous qui sont penaliser surtout les agriculteur qui seme les ogm a qui on fauche leur champs et qui se retrouve avec plus rien apres pour vivre de leur culture
bye
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