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Deux communiqués d’ACDN à propos du rôle du président ou de la présidente de la République |
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COMMUNIQUE du 19 avril 2007
Nicolas Sarkozy ne doit pas accéder à l’arme nucléaire.
La lettre de trois pages (consultable sur le site d’ACDN) que Nicolas Sarkozy a fait parvenir ce jeudi matin au président d’ACDN mérite la plus grande attention. Elle ne change malheureusement rien aux conclusions tirées hier par ACDN des deux précédents courriers reçus de Nicolas Sarkozy, en réponse à notre interpellation citoyenne.
Tout en rendant hommage à la volonté de débat et à la franchise de M. Sarkozy, dont certain(e)s autres candidat(e)s feraient bien de s’inspirer en la matière, nos conclusions sont les suivantes :
1° Contrairement à nos vœux (et contrairement aux engagements pris par deux autres candidats), le candidat de l’UMP n’entend pas appliquer l’article VI du TNP, qui impose aux Etats nucléaires de négocier l’abolition de leurs arsenaux nucléaires, ni demander par référendum au peuple français son avis sur cette politique de désarmement intégral, universel, et strictement contrôlé à tout moment.
2° Il continuera à développer de nouvelles armes nucléaires et se rallie en outre à la doctrine formulée par Jacques Chirac le 19 janvier 2006, qui étend quasi ad libitum l’emploi de nos armes nucléaires.
3° S’il est élu président de la République, Nicolas Sarkozy prend « l’engagement de garantir la crédibilité politique et technique de nos systèmes d’armes », ce qui signifie :
a) « Crédibilité technique » : que nos bombes atteindront bien leurs cibles et feront les dégâts prévus (7 fois Hiroshima pour chaque tête nucléaire TN75 ; 22 fois Hiroshima pour chaque missile ASMP lancé par avion).
b) « Crédibilité politique » : qu’on peut compter sur Nicolas Sarkozy pour se faire prendre au sérieux. S’il faut employer la bombe, il ne faillira pas : tout Etat qui voudrait « s’en prendre là la France » s’exposerait à « une sanction immédiate ». M. Sarkozy prend donc le contre-pied de M. Giscard d’Estaing qui s’était, en pleine guerre froide, secrètement résolu à ne jamais employer l’arme nucléaire en premier, préférant l’occupation de la France, dont elle s’est remise plusieurs fois, à son anéantissement, même partagé, dont elle ne se remettrait pas.
4° Malgré l’avis de M. Sarkozy, menacer de massacrer des millions d’individus d’un seul coup, et s’il le faut, le faire pour de bon, ne nous paraît pas le meilleur moyen de « promouvoir nos valeurs humanistes sur la scène internationale », ni de « promouvoir la liberté et le respect de l’individu dans le monde ». Trop d’humains en mourraient. Trop en meurent déjà, dans ce monde de violence dont l’arme nucléaire est la sinistre clef de voûte. La mort tragique d’Iccho Ito, maire de Nagasaki, vient de l’illustrer : le crime organisé n’est pas seulement dans la rue, c’est aussi celui des Etats qui se disent prêts à l’exercer à l’échelle de masse. Disons-lui STOP. Halte au crime organisé contre l’humanité.
Pour cette raison, indépendamment même de tout autre motif, nous avons le regret d’appeler nos concitoyens à ne voter en aucun cas pour M. Nicolas Sarkozy.
COMMUNIQUE du 24 avril 2007
Sarkozy, Royal, et la bombe atomique
En quelques secondes, les bombes atomiques peuvent anéantir des millions d’être humains, sans considération de nationalité. Rappel : pour sa part, la France déclare posséder 348 têtes nucléaires : environ 1,5 % de toutes celles qui menacent la planète. Ses TN75 font, chacune, 7 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima (qui fit 250 000 victimes), et ses ASMP, 22 fois Hiroshima. En cas de crise internationale, la décision de les employer devra être prise en quelques minutes par une seule personne : le chef de l’Etat. C’est vrai pour les neuf Etats nucléaires, même ceux qui se disent « démocratiques ».
On devine qu’une fois doté de tels pouvoirs de destruction, un homme ambitieux, agressif, violent, un aventurier habile et sans scrupules, représenterait un grave danger non seulement pour les peuples étrangers, mais même pour ses compatriotes. Pour désigner leur futur chef d’Etat, les citoyens français ne peuvent donc se déterminer seulement en fonction de promesses électorales, ils doivent aussi considérer la politique de défense et la personnalité de chaque candidat. L’élu pourrait entraîner le monde dans une catastrophe pire que celle due à Hitler, qui n’eut jamais d’armes nucléaires à sa disposition mais qui, faut-il le rappeler, est parvenu au pouvoir à la suite d’élections.
Les politiques de défense de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal se ressemblent. Tous deux veulent maintenir l’effort budgétaire actuel en faveur des armées (2 % du PIB), tous deux veulent poursuivre la construction de nouvelles armes nucléaires, tous deux semblent croire à la stratégie de dissuasion nucléaire, malgré toutes ses incohérences et bien qu’elle contrevienne à l’article VI du Traité de Non Prolifération et encourage de ce fait la prolifération des armes nucléaires (qu’ils affirment combattre).
Une différence de taille les oppose néanmoins : comme le parti socialiste, Mme Royal prône le retour à la doctrine française traditionnelle dite « de dissuasion », tandis que M. Sarkozy a adopté la doctrine formulée par Jacques Chirac à l’Ile Longue le 19 janvier 2006. C’est ce que révèlent ses trois lettres à ACDN, en particulier celle du 18 avril 2007 qui constitue un scoop (voir : www.acdn.net). La nouvelle doctrine de MM. Chirac et Sarkozy multiplie les motifs d’emploi des armes nucléaires, puisque les « intérêts vitaux » qu’elles sont censées défendre ne se limitent plus à la défense du territoire national. Laissés à la libre appréciation du chef de l’Etat, ces « intérêts vitaux » incluent la prévention ou la vengeance d’attentats, l’interdiction faite à un Etat de se procurer des armes de destruction massive, la protection d’alliés, l’approvisionnement de la France en matières « stratégiques »... Pratiquement tout.
Une telle extension du champ d’application de la menace nucléaire la rend encore plus absurde, tout en rendant sa réalisation de plus en plus probable. Elle revient en effet à banaliser l’arme nucléaire, à en faire à la fois un outil de chantage politique et une arme de bataille, à priver les Etats non nucléaires de la traditionnelle « garantie négative » de ne jamais être attaqués avec des armes nucléaires tant qu’eux-mêmes n’en auraient pas. Autant de changements de discours stratégique calqués sur ceux de l’administration Bush, et qui contribuent à la prolifération nucléaire comme à l’insécurité mondiale.
Concernant la personnalité des deux candidats à l’Elysée et au Poste de Commandement nucléaire qu’il abrite (le « PC Jupiter »), nos compatriotes auront à évaluer laquelle des deux présente le moindre risque. Il est vrai qu’une mère de famille ne serait guère crédible le jour où elle menacerait d’anéantir des millions d’êtres humains (elle ferait mieux d’ailleurs de renoncer, comme 184 autres chefs d’Etat, à cette « posture dissuasive » et au gâchis financier qui va avec). Mais il est vrai aussi qu’un homme connu pour ses charges de cavalerie, ses provocations, ses colères, ses menaces, sa haute image de soi, et qui dès aujourd’hui se dit prêt à riposter par « une sanction immédiate » -nucléaire - à toute attaque contre les « intérêts vitaux » de « la France », ne serait pas des mieux placés pour garder son sang-froid en cas de crise grave. Il est en tout cas fort éloigné du bon sens du président Giscard d’Estaing, qui révèle dans ses mémoires (Le pouvoir et la vie, tome II, page 203-210) qu’il s’était résolu à ne jamais employer en premier l’arme nucléaire - en dépit de la stupide « doctrine française ».
Vive la France ? Oui. Mais d’abord, vivent les Français et vivent les humains. NON à la terreur d’Etat, violence organisée. OUI A LA PAIX ET A LA VIE ! La France doit commencer à négocier le désarmement nucléaire général et contrôlé qu’exige le TNP.
Pour notre part, nous avions conclu avant le premier tour de l’élection que « Nicolas Sarkozy ne doit pas accéder à l’arme nucléaire » et que nous appellerions nos concitoyens à « ne voter en aucun cas pour lui ». Nous maintenons cette conclusion.
ACDN
Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN)
Création de l'article : 30 avril 2007
Dernière mise à jour : 24 avril 2007
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Deux communiqués d’ACDN à propos du rôle du président ou de la présidente de la République
30 août 2007
la "stupide" doctrine francaise comme vous l’appeler n’a rien de stupide .Si nous vous ecoutions et que nous supprimons nos armes nucleairs comment pourrions nous continuer a jouer notre roles de grandes puissances militaire ? imaginons que nous soyons en guerre contre la chine que ferions nous ? Car peut etre croyez vous que le faite que la france supprime ses armes nucleair poussera les usa ou la chine ou meme l’iran a faire de méme ? Nous vivons dans un monde dangereux et il est hors de question que a cause d’une poignée de pacifiste naif et irrèfléchi notre pays soit menacé.cordialement
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