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Si on oublie la piste un peu simpliste, comme la taille des deux hommes, d’autres sources de réflexion sont possibles.
Bien sûr le rapprochement est facile, voire caricatural, et pourtant, à la lumière des deux carrières, des convergences troublantes apparaissent.
Voyons : à qui attribuez-vous ce texte, et de qui s’agit-il ? Dès sa jeunesse, il se défie de son "étoile" : c’est un lecteur vorace et un travailleur acharné. Ses préférences, son tour d’esprit littéraire le portent d’emblée « à ce qui est général et à ce qui est grand ». Au sommet de sa puissance, il lit, chaque soir ses états de situation pour les posséder à fond. Toute son histoire est « la preuve permanente de l’action personnelle des individus sur le cours des événements ». L’effort nécessaire, on doit le faire avec les moyens qu’on a. C’est le sens de son aphorisme célèbre : « Le mot impossible n’est pas français ».
Il s’agit de Jacques Bainville évoquant dans son livre, en 1931, Napoléon. ».
Il y a d’autres convergences :
En effet, partis de rien, ou presque, l’un est caporal, l’autre avocat, mais menés tout les deux par une ambition démesurée.
Ils sont tous les deux habités par une frénésie perpétuelle, et la ferme conviction d’avoir toujours raison : ils aiment à s’entourer de grands spécialistes, dans tous les domaines, et ensuite prendre seuls la décision.
Ils arrivent tous les deux dans une situation de crise, un découragement, un désaveu du peuple qui ne se rend plus aux urnes, désabusé, et ils sentent confusément qu’une seule chose peut les faire gagner, c’est séduire, c’est convaincre, c’est promettre, bousculer, être plus direct, populaire.
La droite n’a plus honte, elle s’assume. Vive le libéralisme, et tous rassemblés derrière une seule patrie... et un seul homme.
Face à une gauche démotivée, déstabilisée, la voie royale se ferme. Car la candidate, attaquée de tous les côtés va faillir.
Brandissant le drapeau tricolore, et chantant la Marseillaise comme pour rassurer le patriote lambda, (il craint l’étranger qui lui « vole ses chantiers de plombier », conscient que le tiers monde, est prêt à « travailler pour peanuts »), la candidate essayait de grappiller des voix à la droite...
Et puis les éléphants, qui ont beaucoup de mémoire, n’arrivant pas à effacer l’humiliation d’avoir été battus par une femme venue du diable vauvert plombent sa campagne.
Alors, ils font perdre leur camp, plutôt que de tout perdre eux-mêmes.
Pour NS, la victoire est acquise, comme pour Napoléon. Mais citons à nouveau Bainville, et cherchons d’autres convergences :
« il avait rencontré naturellement les désirs de la masse, trouvé le point de conciliation sans chercher à construire pour l’éternité. C’était une œuvre d’actualité. Elle mettait fin à l’anarchie matérielle la plus voyante... Système très simple et même sommaire, une poigne, l’ordre dans la rue, le droit à l’héritage, la propriété intangible, les fonctions ouvertes à tous, la permission d’aller à la messe pour ceux qui en ont envie, pas de gouvernement des nobles ni des curés. Bref, en fait de contre-révolution, le strict minimum, une contrefaçon de la monarchie capétienne, un simple jacobinisme blanc qui deviendra plus conservateur après le mariage avec Marie-Louise. »... ou avec Cécilia ?
L’état de grâce des cent jours commence : les populations tournent leur veste, les énarques trahissent leur camp, et tous se rallient a son « panache blanc ».
Et puis, une fois dans la place, les fastes, le goût du luxe, la soif de conquête, prennent le dessus.
Attendons la fin de l’histoire, pour voir si les ressemblances peuvent se perpétuer au delà..
olivier cabanel
Création de l'article : 30 mai 2007
Dernière mise à jour : 30 mai 2007
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