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LA CHASSE A L’ENFANT CONTINUE
LA BARBARIE CA SUFFIT
Ce pourrait être le titre commun aux trois documents ci-dessous. Le premier sur la dernière invention du ministère de l’expulsion à flux tendu
Le second sur la tentative d’expulsion d’une jeune femme, future mère d’un enfant français
Le troisième, en moins pire, sur l’histoire de Sabina qui est libre et a pu récupérer son maris et sa fille.
Adresses des préfectures "compétentes" à la fin de chaque texte, contacts ministère et Elysée en fin de message. A vos fax, à vos claviers, à vos téléphones !
LE MINISTRE DE L’EXPULSION A FLUX TENDU
Sous la haute autorité de M. Hortefeux, la PAF (police aux frontières) vient de tenter l’exploit d’expulser toute une famille, le père, la mère et deux enfants vers le Kazakhstan en 24 heures. Et, heureusement, de rater son coup. Le ministre se rêve en capitaine d’industrie compétitive, l’expulsion à flux tendu, zéro panne, zéro défaut, zéro délai. Sauf que c’est d’humains, de parents et d’enfants qu’il s’agit ! De plus, au-delà de l’inhumanité de la mesure, des questions se posent sur le respect des procédures auxquelles il faudra que la police et les préfectures répondent. Si Vladimir et Yekaterina Popov ont jamais eu des illusions sur le sens de l’humanité des ministres et des responsables de la haute administration française, ils ont sans doute déchanté. Comme beaucoup de Kazakhs d’origine russe, Vladimir et Yekaterina ont été accusés d’avoir été des « colonisateurs » pendant l’ère soviétique et persécutés. Toute la famille a fui vers la France et demandé l’asile. Ils ont été déboutés. Le beau-père de Yekaterina (second mari de sa mère) a été assassiné à son retour au pays après que sa demande d’asile en France ait été rejetée.
Vladimir et Yekaterina et leur fille, Véronique (4 ans) (Geoffrey n’était pas encore né, tous deux sont nés en France) avaient été arrêtés une première fois en octobre 2006. Ils avaient été libérés sur intervention du ministère de l’Intérieur avant d’être arrêtés une seconde fois et libérés à nouveau suite à une importante mobilisation à Charleville.
Persécutés à Charleville-Mezières, ils s’étaient réfugiés chez Galina, la mère de Yekaterina à Angers. C’est là que le 27 août les gendarmes sont venus les cueillir à 7 heures du matin, embarquant du même coup le mari français de Galina (libéré par la suite, mais on ramasse tout, on trie ensuite !).
Après une journée en rétention dans un hôtel réquisitionné d’Angers, ils étaient levés à 3 heures du matin et conduits à Roissy où la police espérait les mettre dans un avion à destination d’Astana via Frankfort. Une expulsion minute en quelque sorte, longuement préméditée : les places avaient été retenues, un laissez-passer demandé pour Vladimir et la passeport d’Yekaterina retrouvé. Le fait que cette dernière ait reçu un courrier officiel l’informant qu’elle était déchue de la citoyenneté Kazakh ? La police s’en fiche ! Qu’il n’existe aucun document pour le bébé ? Idem ! Quand on est pressé, on ne fignole pas dans la procédure. L’essentiel, c’est de faire son chiffre.
Pourtant, quelque chose a grippé dans cette terrifiante mécanique à expulser à la va-vite. Pour une raison encore inconnue, le projet a capoté et toute la famille a été transportée au centre de rétention de Oissel, près de Rouen. Angers-Roissy-Oissel dans la journée, ça est très bon pour les enfants : les voyages dans les fourgons de la PAF forment la jeunesse ?
Cette affaire est très inquiétante. Sur le respect des procédures par les préfectures et la police. Mais surtout quant au respect des principes les plus élémentaires des droits de l’homme et de ceux des enfants. Vendredi on démantèle une famille algérienne, la mère et les deux enfants sont expulsés tandis que le père reste en France, samedi on met une mère de 22 ans en prison tandis que son mari est caché et que sa fille de 2 ans est confiée à l’ASE, lundi on tente de procéder à l’expulsion à la sauvette de toute une famille. Où le ministre compte-t-il exactement s’arrêter ? Que compte-t-il demander de plus à la police en matière d’horreur ? Il est temps, plus que temps, que se lève un vent d’indignation contre ces pratiques. Sinon, ça risque de finir mal, très mal.
RESF et le CAIR-CIMADE demandent la libération immédiate de cette famille et sa régularisation.
Pour protester n° pref Ardennes : 03 24 59 66 00
Fax de la préfète :
Fax de la pref : 03 24 59 67 55
Tél du service concerné à la pref (heures de bureau) : 03 24 59 67 55.
COORDONNEES DU MINISTERE EN FIN DE TEXTE
Contact Cair-Cimade Arlette Sauvage 06 13 01 18 91 (Charleville-Mézières)
Contacts RESF Katia Beudin 06 81 54 96 34 (Angers) - Florence Ostier 06 65 35 15 24 - Richard Moyon 06 12 17 63 81 (Paris)-
NON A L’EXPULSION DE MERCY, JEUNE NIGERIANE FUTURE MERE D’UN ENFANT FRANÇAIS.
Il faut soutenir Mercy et obliger le Préfet de l’Eure à la faire libérer et régulariser. Pour cela nous avons besoin de votre aide. Mercy OVIASUYI, la jeune Nigériane enceinte d’un enfant français n’a pas été expulsée hier matin, lundi 27 Août (voir article sur le site RESF à l’adresse suivante : http://www.educationsansfrontieres.... .
Réveillée très tôt et emmenée à l’aéroport , elle a été montée dans un avion VIDE. Elle pleurait et criait qu’elle ne voulait pas partir ... que le père de son bébé est français....
Le "capitaine", d’après Mercy, a demandé à ce qu’elle redescende de son avion.
Elle n’a pas vu de passagers.
Elle a été ramenée au centre de rétention de Oissel. Une femme de la police lui aurait dit qu’elle reviendrait demain... Mercy ne sait pas si c’est pour se venger et lui faire peur ou si c’est vrai ???
Peut-être n’avaient-ils pas obtenu le laisser-passer hier ! ... Mais peut-être n’est-ce que "partie remise" dans ce jeu inhumain. Dès aujourd’hui, de nouveaux contacts ont été pris avec la préfecture de l’Eure mais rien n’aboutit et nous avons l’impression qu’on nous "ballade".
C’est pourquoi nous faisons appel à tous pour interpeller le préfet d’Evreux et manifester notre solidarité avec cette jeune femme qui doit être libérée et régularisée.
(pour plus de précisions sur la situation de Mercy, lire l’article 7772, à l’adresse suivante : http://www.educationsansfrontieres.... )
Adressez vos courriel et Télécopies de protestation aux numéros suivants :
Fax de la préfecture de l’Eure : 02 32 38 24 15
Fax du service du séjour des étrangers : 02 32 78 28 45
E-mail préfecture de l’Eure :
E-mail préfet de l’Eure :
COORDONNEES DU MINISTERE EN FIN DE TEXTE
COMPTE-RENDU DE L’AUDIENCE DU TGI DE LYON POUR SABINA QUI A RECUPERE LA LIBERTE
Enfin, des juges ont entendu ce que Maître Fréry a pris soin de leur expliquer à propos de Sabina : elle n’est pas Bosniaque de Bosnie (l’avion qui devait l’expulser était à destination de Sarajevo), mais Musulmane (Bosniaque) de République Serbe, où se trouve Srebrenitza. Elle a la nationalité de cette enclave-là, la République Serbe, qu’elle a fuie à 13 ans avec son père (lui-même disparu ensuite) à cause des massacres, viols, charniers... et où elle a dit qu’elle ne pouvait pas retourner parce que vivent là "des hommes qui ont commis ces crimes"... Maître Fréry est allée jusqu’à suggérer au Président du tribunal, s’il ne prononçait pas la relaxe, de prendre une décision qui laisse le temps à la défense de demander au Préfet du Jura qu’il sollicite un laissez-passer à la République Serbe pour Sabina, puisqu’elle n’a pas la nationalité bosniaque...
Elle a montré, documents de la Commission de Recours des Réfugiés (qui a pourtant débouté Sabina et son mari de leur demande d’asile, comme l’OFPRA l’avait fait auparavant) à l’appui, que la République Serbe ne protège pas les Bosniaques installés de plein droit sur son territoire (ex, à Srebrenitza), et que de la même façon, les autorités de Sarajevo (Bosnie) ne permettent pas aux Musulmans de nationalité Serbe (comme Sabina) de vivre décemment et en sécurité en Bosnie : Sabina a dit qu"elle y vivrait à la rue", qu’elle n’y a pas de droits (au logement, notamment)...
Sabina est reconnue "coupable" d’infraction par le Tribunal Correctionnel de Lyon, mais celui-ci n’a pas suivi la Procureure qui réclamait 3 mois de prison ferme + 3 ans d’interdiction de territoire. En ne la condamnant qu’à du sursis (3 mois, qui deviendraient de la prison ferme en cas de nouvelle infraction pour les mêmes faits), sans interdiction de séjour, les juges déclarent Sabina "libre". Ce mot sonne étrangement, car elle doit encore repasser par la prison de Montluc pour les formalités et récupérer ses affaires. Et puis il y a la petite Melina, quand pourra-t-elle la retrouver, cela peut prendre un peu de temps, mais quel soulagement !
Il faut aussi prendre toutes les précautions pour éviter tout risque de nouvelle arrestation, de nouveau contrôle des papiers... Un cauchemar se termine, "le Tribunal vous déclare coupable, vous êtes condamnée à 3 mois de prison avec sursis"... On retient son souffle, est-ce que c’est tout... ? "Vous êtes libre."
On n’ose pas bouger un cil, il y a d’autres prévenus en comparution immédiate qui attendent leur jugement (un chauffeur récidiviste en état d’ivresse, un Irakien peut-être aussi Afghan qui a fait 10 mois de prison déjà et demande un billet de train pour l’Espagne pour en finir avec la France, un jeune garçon qui a insulté les contrôleurs des transports publics lyonnais et un gendarme, un autre plus âgé qui a déjà été condamné une bonne dizaine de fois pour violences, vols... et "s’est battu" avec un autre pas plus clair que lui...), des familles dans la salle.
Sabina a été ramenée dans la salle des prévenus. On ne pourra pas lui parler, voir sa réaction, pleurer et rire avec elle peut-être. Et déjà Maître Fréry rappelle ce qu’il faut faire dès demain pour former le prochain recours...
Les derniers soutiens présents à l’audience se dispersent, on se dit au revoir et bravo, quelques-unes restent pour prendre en charge Sabina dès qu’elle sera LIBRE vraiment, nous on rate l’accès au parking, on a le coeur un peu plus léger qu’à l’arrivée... on n’a pas besoin de chanter Gare au Gorille ! on est simplement contents d’avoir fait le voyage ...
Noelle
COORDONNES DU MINISTERE En vrac quelques adresses de responsables qui seront ravis de savoir combien leurs décisions ou celles dont ils sont solidaires sont appréciées. Petits conseils pratiques pour être entendus : Quand on a le choix, le fax est préférable au mail, l’idéal étant les deux.
Certains responsables ne veulent pas entendre ce que les gens ont à leur dire. Ils mettent des filtres sur leurs boîtes mail, par exemple en éliminant tous les messages portant le nom de telle ou telle famille. Il suffit d’introduire une faute d’orthogrpahe sur le nom. Ceux qui écrivent régulièrement peuvent se trouver en liste noire : envoyer son message d’une autre adresse.
Le ministère de l’expulsion minute ne donne aucune adresse mail, on se demande pourquoi. On peut donc le joindre par téléphone et par fax. Pour les mail, il faut ruser.
Fax ministère R&D : 01 55 55 49 20
Standart 01 77 72 61 00
Brice Hortefeux au Conseil régional Auvergne
Région : Auvergne http://www.arf.asso.fr/index.php/re...
13-15 avenue de Fontmaure BP 60
63402 Chamalières Cedex
Tél. : 04 73 31 85 85
Fax : 04 73 36 73 45
Guillaume Larrivé, Directeur-adjoint cabinet du ministère R et D, sur son blog
Elysée : http://www.elysee.fr/ecrire/index.html
Quand on n’a pas de fax : http://www.alliancemca.net/faxgratu...
à bientôt,
MR
28/08/2007
Auteurs divers
Création de l'article : 31 août 2007
Dernière mise à jour : 29 août 2007
Page visitée 56 fois (1)
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