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Grenelle décentralisé à Brest : haute sécurité et confiscation de tracts |
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Brest était la ville choisie pour le "Grenelle décentralisé" de la Bretagne. Les services de police y ont inauguré une nouveauté : la saisie des tracts distribués à l’entrée.
Ce "Grenelle décentralisé" avait toute la banalité de ses semblables. Les notables se sont réunis en matinée et en début d’après midi avec forte présence des médias.
Le peuple n’était invité qu’à partir de 16 heures. Naturellement il trouvait une salle dont les premiers rangs étaient déjà occupés par les notables du matin. Il constatait bientôt que ceux-ci étaient bien placés pour accaparer à nouveau la parole laissant peu de place aux interventions des citoyennes et citoyens de base. Il fallait vraiment s’accrocher pour récupérer le micro entre deux élus en campagne préélectorale saluant la "prise de conscience générale" ou deux industriels venus faire la promotion de leur appareil individuel à dénitrater ou de leur procédé pour transformer les graisses des abattoirs en "pétrole durable".
Bref la grand-messe à laquelle chacun s’attendait.
La nouveauté se trouvait au dehors.
La réunion se tenait au parc d’exposition de Penfeld à Brest sévèrement bouclé jusqu’à 16 heures. A l’heure dite, un portail ne livrant passage qu’à une personne à la fois était ouvert. Devant ce portail une dizaine de gendarmes. Derrière : trois vigiles et à nouveau une forte présence de gardes mobiles.
Une entrée très filtrée donc pour une public pourtant débonnaire. Des apiculteurs avaient apporté leurs ruches devant l’entrée et distribuaient un tract appelant à supprimer tous les pesticides systémiques. Des militants du réseau Sortir du nucléaire distribuaient le leur sur le refus de l’EPR et des militants des Verts en distribuaient un autre pour "Sortir des Pesticides".
Les militants étaient bientôt alertés par un étrange manège. Les personnes entrant une à une dans l’enceinte de la réunion se voyaient intimer l’ordre de remettre aux vigiles et aux gendarmes les tracts qu’elles avaient dans la main.
Évidemment les distributeurs de tracts intervenaient vertement pour faire stopper cette pratique. Sans succès jusqu’à ce que enfin une personne "présentant bien" refuse de se soumettre et fasse savoir qu’elle refusait de remettre au gendarme un texte qu’elle avait librement accepté et dont elle voulait prendre connaissance.
Plusieurs responsables associatifs alertés étaient alors sur les lieux et exigeaient une explication du commandant de gendarmerie présent. Celui-ci battait en retraite en prétendant que ses ordres avaient été mal interprétés et qu’il avait simplement interdit l’entrée des distributeurs de tracts.
Visages consternés de ses "subalternes" et des vigiles publiquement désavoués par leur "chef" pour avoir strictement appliqué les ordres qu’il leur avait donnés (confirmés discrètement par les mêmes peu après).
Une élue verte de Brest interpellait publiquement, dans la réunion plénière, le chef de cabinet du préfet de région sur les méthodes musclées utilisées à l’entrée. Embarras de celui-ci qui, rencontrant des responsables associatifs à la fin du débat, cherchait à confirmer la "mauvaise interprétation des ordres" et affirmait avoir joint un exemplaire des tracts saisis au titre de contribution au Grenelle décentralisé. Une ambiance malsaine.
Il reste que cet incident témoigne d’une ambiance malsaine.
Nous avons vu des gendarmes juger normal de saisir des tracts dans la main même des personnes qui les détenaient et même leur interdire de les mettre dans leur poche sous prétexte qu’elles pourraient les ressortir ensuite.
Nous avons vu, aussi, des personnes leur remettre ces tracts, certaines en protestant mollement, mais beaucoup sans rien dire. Même s’il a suffit qu’un seul homme exige qu’on respecte ses droits de citoyen pour enrayer la machine, la passivité du grand nombre laisse à penser.
Il faut dire aussi que certains gendarmes ont prétendu agir dans le cadre de "vigie-pirate". Des associations écologistes assimilées à des associations terroristes, l’idée est nouvelle !
L’un des tracts confisqués
Témoignage d’une participante au Grenelle de Brest : nous avons du retirer nos tee-shirts pour rentrer, les multiples petits ronds "OGM j’en veux pas" enlevés aux personnes ainsi que les tracts. Interdiction de rentrer avec des tracts dans la salle. Si c’est ça la libre expression ! Les Brestois(ses) ont du apprécier...
Auteurs divers
Création de l'article : 22 octobre 2007
Dernière mise à jour : 22 octobre 2007
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Grenelle décentralisé à Brest : haute sécurité et confiscation de tracts
29 octobre 2007, par
Grenelle, commence par "Grrrrr" ! Ou alors les tracts sont assimilables à des explosifs, l’adjectif qualificatif étant amalgamé à la substantive substance mais la grammaire n’est pas nécessairement le fort de la force publique. Brest commence par "Brrrr" cela fait froid dans le dos.
"Grrr...Brrr"
Misterhasbeen
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[Podcast - L’économie verte expliquée par Pascal Canfin : http://lesverts.fr/article.php3 ?id_article=3511
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