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OGM et pollution génétique |
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Les plantes transgéniques contiennent des gènes qui y ont été transférés à partir d’ espèces avec lesquelles elles n’ont aucun lien de parenté. Les gènes peuvent provenir de bactéries, de virus, d’autres plantes ou même d’animaux. Si ces gènes « étrangers » se transfèrent à leur tour dans d’autres organismes, cela produit une pollution ou une contamination du patrimoine génétique naturel.
La contamination génétique peut se produire dans quatre situations :
si une plante sauvage apparentée poussant à proximité se croise avec une plante transgénique ;
si une plante non-transgénique conventionnelle ou biologique présente dans un champ voisin se croise avec une plante transgénique ;
si une plante transgénique survit dans l’environnement naturel ou agricole et que se développe une population de plantes transgéniques semi-sauvages (mauvaises herbes ou plantes « retournées à l’état sauvage ») ;
si des micro-organismes présents dans le sol ou dans les intestins d’animaux ayant mangé des plantes transgéniques acquièrent des gènes étrangers.
Contrairement à d’autres formes de pollution,la contamination génétique est susceptible de se multiplier au fur et à mesure que les plantes et les micro-organismes poussent et se reproduisent.
Par conséquent,les dégâts écologiques causés par les organismes génétiquement modifiés (OGM) ne peuvent être circonscrits à l’habitat dans lequel ils sont originellement introduits.
La présente note fait le point sur les connaissances et les preuves relatives aux risques des cultures transgéniques expérimentales et commerciales.
Elle s’intéresse principalement au colza (canola) mais les principes et craintes évoqués sont valables pour toutes les plantes transgéniques.
Contamination de l’environnement
Les plantes conventionnelles cultivées aujourd’hui ont été élaborées par des générations d’agriculteurs et de producteurs à partir d’espèces sauvages.
Dans les régions où elles ont évolué, on trouve des espèces sauvages apparentées capables de se croiser entre elles et de produire des hybrides.
Dans le cas des plantes transgéniques, ce croisement peut impliquer le transfert de gènes étrangers(« flux génétique ») vers les plantes sauvages apparentées. La probabilité d’une hybridation dépend de la compatibilité des deux espèces en présence et de la performance de l’hybride (sa capacité à pousser et à se reproduire).
La menace que le flux génétique depuis des plantes transgéniques fait peser sur la biodiversité indigène est mondiale.
Ainsi :
en Amérique du Sud, région d’origine du maïs,les variétés sauvages de maïs sont en danger.
en Asie, des espèces sauvages apparentées du riz poussent à proximité des rizières.
en Amérique du Nord, les espèces sauvages apparentées de la courge sont courantes.
en Europe, le colza et la betterave sucrière peuvent se croiser avec des plantes sauvages apparentées.
Si une contamination se produisait, non seulement le patrimoine génétique serait irrémédiablement modifié(avec des conséquences encore inconnues),mais l’acquisition des caractéristiques de la plante transgénique pourrait transformer les plantes sauvages en « super mauvaises herbes » que les agriculteurs auraient beaucoup de mal à éradiquer. Les plantes résistantes aux substances chimiques qui détruisent les mauvaises herbes (herbicides),résistantes aux insectes et résistantes aux maladies.
Les trois principaux types de modification génétique à avoir été développés pourraient donner aux plantes sauvages un avantage sur les plantes normales et en faire des mauvaises herbes très persistantes.
La probabilité d’une pollution génétique est particulièrement élevée dans le cas du colza, dont la capacité à se croiser avec des espèces apparentées sauvages, très répandues en Europe, est bien connue.
Des études ont démontré que des hybridations spontanées peuvent se produire entre le colza et des variétés sauvages de radis, de navet, de choux et de moutarde.
On a déjà pu observer que la moutarde d’Inde, une autre brassicacée cultivée commercialement à grande échelle, pouvait se croiser avec des variétés sauvages de navet et de colza. Même si le nombre d’hybrides formés peut être très faible, le flux génétique vers des espèces sauvages est inévitable si les plantes transgéniques sont cultivées à échelle commerciale.
Les partisans des plantes transgéniques prétendent que toute contamination sera anecdotique et que la résistance aux herbicides ne donnera pas d’avantage aux plantes sauvages qui ont donc peu de chances de survivre et de se répandre.
Des études ont pourtant démontré que les gènes de résistance aux herbicides n’influent pas négativement sur les chances de survie et que les hybrides peuvent être plus adaptés que prévu, et améliorer leur adaptation au fil des générations.
Les conditions environnementales, la taille et le poids du pollen déterminent en grande partie sa capacité à être transporté par le vent ou les insectes. Il peut parfois parcourir plusieurs kilomètres (voir « Contamination de l’alimentation » ci-dessous).
Faire pousser des plantes non-transgéniques dans une zône autour d’une culture transgénique, dans l’espoir de protéger la flore indigène en « absorbant » ou en « épuisant » le pollen, est inefficace quand les plantes transgéniques sont cultivées à l’échelle commerciale, car il faudrait dès lors des bordures bien plus grandes que le champ lui-même.
Contamination de l’alimentation
Les plantes transgéniques se croisent encore plus facilement avec les plantes nontransgéniques de la même espèce poussant à proximité, pouvant entrainer ainsi la contamination génétique de l’alimentation des humains et des animaux.
L’étendue de cette contamination variera selon les plantes certaines (le blé, par exemple) s’autofécondent en grande partie et leur pollen ne se déplace que de quelques mètres. D’autres(le colza, par exemple) se croisent aussi aisément qu’elles s’auto-fécondent et leur pollen peut être transporté sur de nombreux kilomètres par les vents et les insectes.
En 2000, des semences de colza nontransgénique importées du Canada en Europe par Advanta se sont avérées avoir été contaminées par du colza transgénique cultivé à plusieurs kilomètres.
Les semences importées par Advanta étaient celles d’un hybride, produites en plantant au milieu de plants mâles stériles quelques plants mâles fertiles (généralement autour de 20%) pour les féconder. Avec ce type de culture, il y a moins de pollen qu’à la normale dans le champ.
Par conséquent le pollen transporté dans le champ a plus de chances de féconder les plantes. Puisque la tendance est à une utilisation croissante d’hybrides,de telles contaminations sont susceptibles de se multiplier.
Même avec des variétés traditionnelles non-hybrides, le pollen du colza transgénique a pu féconder d’autres plants de colza situés à des kilomètres.
Les essais expérimentaux de petite échelle se sont avérés peu informatifs pour prévoir les conséquences d’une culture de colza à grand échelle.
Des preuves de contamination de variétés indigènes de maïs par des variétés transgéniques ont déjà été rapportées au Mexique,région d’origine du maïs.
La contamination du miel par du pollen transgénique est inévitable si les abeilles qui le produisent ont butiné des plantes transgéniques.Les abeilles peuvent se déplacer sur de longues distances dans leur quête de pollen.
Au Royaume-Uni, des abeilles rentrant dans une ruche située à quelques 4,5 kilomètres du site d’essai de colza transgénique le plus proche, se sont avérées transporter du pollen transgénique.
La contamination de produits nontransgéniques conventionnels ou biologiques menace l’approvisionnement en aliments non-transgéniques, pour lesquels les consommateurs du monde entier ont pourtant montré leur préférence. Une étude de 2001 a révélé que 70% des citoyens européens ne veulent pas d’aliments transgéniques.
La contamination génétique menace aussi la survie des agriculteurs conventionnels et biologiques, qui peuvent se retrouver avec des produits invendables sans y être pour quoi que ce soit.
Il n’y a aucune réglementation sur les responsabilités protégeant les agriculteurs de telles pertes économiques.
Retour à l’état sauvage
En plus de pouvoir contaminer les plantes sauvages et les cultures non-transgéniques par croisement, les semences des plantes transgéniques elles-mêmes peuvent poser des problèmes.
Certaines semences peuvent se répandre au moment des moissons, rester dans le sol et germer les années suivantes. Quand les plantes émergent dans des cultures d’autres espèces, elles deviennent des mauvaises herbes non voulues (« spontanées ») qui doivent être enlevées par l’agriculteur. Du colza transgénique spontané ayant acquis une résistance à deux ou trois herbicides différents (phénomène connu sous le nom d’« accumulation de gènes ») a été repéré au sein d’essais expérimentaux, au Royaume- Uni,ou des cultures commerciales, au Canada.
C’est aujourd’hui un grand problème au Canada, les distances de séparation de 175 mètres entre les cultures transgéniques et non-transgéniques se montrant inefficaces.
Le colza pouvant rester dormant dans le sol pendant 5 à 10 ans avant de germer,tout problème avéré risque de durer très longtemps et constituer un important problème de gestion pour les agriculteurs.
Les problemes de contamination de cultures conventionnelles par des cultures OGM sont la réalité. Il ne s’agit pas que d’une contamination du produit mais aussi de l’apparition de mauvaises herbes spontanées posant de nombreux problèmes.
Les semences peuvent aussi être disséminées lors du transport des plantes transgéniques du champ vers d’autres parties de l’exploitation agricole,ou se planter dans le bas-côté des routes quand elles sont transportées pour être stockées ou transformées. Les populations sauvages de colza sont courantes et peuvent survivre de nombreuses générations.
Si ces plantes transgéniques persistent dans l’environnement, elles ne causeront pas seulement un problème de mauvaise herbe mais deviendront une source perpétuelle de contamination génétique des cultures et des plantes sauvages.
Transfert aux micro-organismes
Les micro-organismes ont l’incroyable capacité de se transmettre leurs gènes entre eux. Ce mouvement de matériaux génétiques entre organismes est connu sousle nom de « transfert horizontal »,pour le différencier du « transfert vertical » entre une génération et la suivante lors de la reproduction sexuée. La question qui se pose aujourd’hui consiste à savoir si les gènes étrangers des plantes transgéniques peuvent passer dans les micro-organismes présents dans le sol ou dans les intestins des animaux mangeant de la nourriture produite à partir de plantes OGM.
Des observations en laboratoire ont montré que les gènes peuvent se transférer des matériaux génétiques de plantes aux bactéries,et que l’ADN peut persister pendant des mois dans le sol.
La fréquence du transfert de gènes des plantes vers les bactéries est probablement très faible,bien inférieure à celle du transfert vers d’autres plantes par le biais du pollen, bien que par manque de données issues de la recherche,on ne peut pas exclure cette possibilité. Les conséquences du transfert de gènes de résistance aux antibiotiques,en particulier, pourraient être graves.
De nombreuses plantes transgéniques contiennent des gènes conférant une résistance aux antibiotiques (dont la néomycine,la kanamycine,l’ampicilline,la streptomycine et la spectinomycine) qui servent de « gènes marqueurs » indiquant si une procédure de modification génétique a été couronnée de succès ou non.
Si ces gènes se transféraient à des organismes à l’origine de maladies,cela pourrait diminuer ou annuler l’efficacité des traitements antibiotiques. Cela pourrait se produire si les gènes étaient récupérés par des micro-organismes dans le sol ou dans les intestins d’un animal ayant mangé des plantes transgéniques, et s’ils se transmettaient ensuite à des bactéries nocives.
Bien que le transfert de gènes d’un matériau végétal vers une bactérie soit rare, l’échange entre micro-organismes est chose courante.
Les antibiotiques néomycine et kanamycine sont peu utilisés. Mais ce n’est pas le cas de l’ampicilline, de la streptomycine et de la spectinomycine. La streptomycine sert notamment à combattre la tuberculose en Inde. Les gènes marqueurs de résistance aux antibiotiques n’ont aucune fonction dans la plante et pourraient très bien être retirés à une étape ultérieure de la procédure de modification génétique. Mais cela retarderait leur commercialisation. Certaines organisations médicales, comme la British Medical Association (Association médicale britannique),ont demandé que l’utilisation de gènes marqueurs de résistance aux antibiotiques soit interdite.
Une seule solution, la prévention
Il devient évident que la pollution génétique n’est pas un problème qui peut être circonscrit et que plus on fera de cultures transgéniques,plus les risques seront grands.
Au Canada, par exemple, des plantes transgéniques spontanées résistantes à différents herbicides sont apparues après seulement cinq ans de culture commerciale. Ceci ouvre la perspective d’un usage accru de substances chimiques nocives pour les détruire.
Autre exemple : la contamination de l’alimentation humaine par une variété de maïs transgénique connue sous le nom de StarLink, produite par Aventis. En 2000,on en retrouve aux Etats-Unis,dans des tacos,alors que son utilisation est interdite pour l’alimentation humaine. Ce maïs ne devait être utilisé que dans l’alimentation animale, vu les incertitudes qu’on a quant à son possible caractère allergénique pour l’être humain18 . La contamination semble être due à la combinaison de deux facteurs. Tout d’abord, la séparation après récolte entre le StarLink et les variétés de maïs conventionnel n’a pas été faite correctement. Ensuite,la contamination par croisement avec des variétés de maïs non-transgéniques a eu lieu parce que les agriculteurs ne connaissaient pas,ou n’ont pas respecté,les distances de séparation destinées à empêcher les contaminations.
Cela fait seulement six ans que des semences transgéniques sont vendues aux agriculteurs, et pourtant il y a de plus en plus de cas de contamination génétique. Les insectes et le vent répandent le pollen sur des kilomètres ; les agriculteurs ne suivent pas toujours les mesures préconisées pour réduire les risques de contamination ;et les plantes et les microorganismes,qui sont vivants, se reproduisentet se multiplient.
Ces faits, ainsi que l’irréversibilité des dégâts susceptibles d’être causés à l’environnement et la biodiversité,font que Greenpeace est opposée à la dissémination de tout organisme transgénique dans l’environnement.
Références
1 Eber F., Chèvre A-M., Baranger A., Vallee P., Tanguy X. et Renard M. (1994), « Spontaneous hybridisation between a male-sterile oilseed rape and two weeds », Theoretical and Applied Genetics 88:362-368.
2 Lefol E., Danielou V., Darmency H., Boucher F., Maillet J. et Renard M. (1995), « Gene dispersal from transgenic crops. I. Growth of interspecific hybrids between oilseed rape and the wild hoary mustard », Journal of Applied Ecology 32:803-808.
3 Ghosh Dastidar N. et Varma N.S. (1999), « A study of intercrossing between transgenic B.juncea and other related species »,actes du 10ème Congrès international du colza, Canberra, Australie. Consultable sur www.regional.org.au/au/gcirc/4/244.htm.
4 Spencer L.J. et Snow A.A. (2001), « Fecundity of transgenic wild-crop hybrids of Cucurbita pepo (Cucurbitaceae) : implications for crop-to-wild gene flow », Heredity 86:694-702.
5 Snow A.A., Andersen B. et Bagger Jorgensen R. (1999), « Costs of transgenic herbicide resistance introgressed from Brassica napus into weedy B.napa », Molecular Ecology 8:605-615.
6 Hokanson S.C., Grumet R. et Hancock J.F. (1997),« Effect of border rows and trap/donor ratios on pollen-mediated gene movement », Ecological Applications 7:1075-1081.
7 Rapport écrit d’Advanta Seeds UK au comité de l’agriculture de la Chambre des communes, 10 juillet 2000.
8 Timmons A.M., Charters Y.M., Crawford J.W., Burn D., Scott S.E., Dubbels S.J., Wilson N.J., Robertson A., O’Brien E.T., Squire G.R. et Wilkinson M.J.(1996), « Risks from transgenic crops », Nature 380:487.
9 Timmons A.M., O’Brien E.T., Charters Y.M., Dubbels S.J. et Wilkinson M.J. (1995), « Assessing the risks of wind pollination from fields of genetically modified Brassica napus ssp. Olifera », Euphytica 85:417-423.
10 Quist D. et Chapela I.H. (2001),« Transgenic DNA introgressed into traditional maize landraces in Oaxaca, Mexico », Nature 414:541-543.
11 Bees, honey and genetically modified crops, note des Amis de la terre, septembre 1999. www.foe.co.uk.
12 Eurobaromètre 55.2 : « Les européens, la science et la technologie »,décembre 2001, Direction générale de la recherche. http://europa.eu.int/comm/research/press/2001/pr0 612en.html.
La pollution génétique - un cauchemar qui s’étend
13 Simpson E.C., Norris C.E., Law J.R., Thomas J.E. et Sweet J.B. (1999), « Gene flow in genetically modified herbicide tolerant oilseed rape (Brassica napus) in the UK », actes du colloque BCPC de 1999, n°72 : Gene Flow and Agriculture : Relevance for Transgenic Crops, pp 75-81.
14 Hall L., Topinka K., Huffman J., Davis L. et Good A.(2000), « Pollen flow between herbicide-resistant Brassica napus is the cause of multiple-resistant B.napus volunteers », Weed Science 48:688-694.
15 Orsen J. (2002), « Gene-stacking in herbicidetolerant oilseed rape : lessons from the North American experience », English Nature Research Report n°443, English Nature : Peterborough. Consultable sur www.english-nature.org.uk.
16 Nielsen K.M., Bones A.M., Smalla K. et van Elas J.D. (1998), « Horizontal gene transfer from transgenic plants to terrestrial bacteria - a rare event ? », FEMS Microbiology Reviews 22:79-103.
17 BMA (1999), « The impact of genetic modification on agriculture, food and health. An interim statement », British Medical Association, London.
18 « Biotech Critics Cite Unapproved Corn in Taco Shells », Washington Post, 18 septembre 2000. 19 www.gefoodalert.org.
louison
Création de l'article : 6 septembre 2003
Dernière mise à jour : 4 septembre 2003
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-
> OGM et pollution génétique
31 mars 2005
-
> OGM et pollution génétique
8 septembre 2003, par
Au cas où le lecteur regarderait d’abord la longueur du texte avant de s’y intéresser vraiment, je tiens à faire savoir que j’y ai personnellement appris beaucoup de choses. Des choses exprimées clairement et simplement. Des choses accessibles à tous.
Exposé très bien conçu, à consommer SANS modération !
En bas, à gauche, A.L.
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