|
|
Ce qui nous gêne dans l’AGCS |
|
L’AGCS annule le libre exercice de la démocratie parce qu’il engage, par son article XIX, les pays membres à "élever progressivement le niveau de libéralisation", quelle que soit la mouvance des gouvernements élus démocratiquement.
L’AGCS : Accord général pour le Commerce des Service. Voilà un nom qui sonne déjà fort mal. Faire des Services un commerce, faire de l’Education, de la Santé, de la Culture une marchandise ; faire de l’élève, du malade, du spectateur un client... c’est une idée de marchands.
On nous rétorquera qu’il ne s’agit pas de cela, que les droits fondamentaux tels que l’instruction, la santé, ne seront pas baffoués. Soit. Faisons semblant d’y croire.
L’AGCS s’attaque aussi à l’environnement, aux services de distribution de l’eau, à l’énergie, qui devraient être des biens communs, et non des marchandises, puisque ce sont des dons de la nature. On nous rétorquera que l’AGCS permet au contraire une meilleure gestion de ces ressources, qu’ouvrir les marchés de l’eau aux multinationales qui, seules, ont les moyens techniques d’exploiter méthodiquement les nappes phréatiques, c’est la garantie d’un accès à l’eau pour tous. Nous savons bien que c’est un demi-mensonge ; qu’il est vrai que Suez ou Vivendi ont les moyens d’établir des forages, des réseaux de distribution et d’assainissement de qualité, mais que cette qualité a un prix, que seuls pourront payer quelques rares nantis tantis que le peuple misérable n’aura plus qu’à attendre le secours de la pluie. Mais nous ferons semblant de croire que c’est bien.
L’AGCS s’attaque à la moindre parcelle de notre vie. Et nous crions que le monde n’est pas une marchandise. Mais Monsieur Lamy nous répond que nous nous alarmons à tord, qu’il n’y a qu’à voir les propositions de libéralisation faites par l’Europe, qu’elles sont au fond très limitées... Et c’est (presque) vrai, à y regarder de près. Quelques concessions sur les services postaux ici, sur l’environnement ailleurs, sur le tourisme par là... Au fond, pourquoi s’inquiéter ?
Alors, qu’est-ce qui nous gêne vraiment dans l’AGCS ?
L’article XIX de l’AGCS nous rappelle que son but est "d’élever progressivement le niveau de libéralisation". Et là, il y a vraiment quelque chose qui cloche.
Car 148 pays au monde, membres de l’OMC, ont signé un engagement qui leur interdit désormais de faire d’autres choix que celui du libéralisme, comme si ce dernier était le seul système économique viable, le seul existant. Qu’importe finalement le résultat des urnes. Donnez votre bulletin de vote à la LCR, à LO si vous le voulez ; choisissez Olivier ou Arlette comme Président de la République si vous le souhaitez, ils n’en resteraient pas moins présidents d’un pays membre de l’OMC, d’un pays qui s’est engagé à "élever progressivement le niveau de libéralisation", et qui, en vertu de l’article XXI de l’AGCS, devrait accorder à tous les autres membres des compensations financières pharaoniques s’il faisait le choix d’un retour en arrière.
L’AGCS nous lie pieds et poings au libéralisme. L’AGCS annule la liberté des peuples, en imposant à tous la doctrine unique d’un modèle économique qui ne s’est imposé que par les armes, la doctrine de ceux qui entretiennent chaque jour la confusion entre libéralisme et liberté. Le libéralisme n’est pas synonyme de liberté, et il n’y a pas moins de détenus dans les prisons américaines qu’il n’y en eut dans les goulags communistes.
Au droit de ceux qui se sont érigés maîtres du monde, qui ont bâti une organisation supranationale, munie d’un tribunal habilité à infliger des sanctions économiques à ceux qui lui disent non, dotée d’un "Conseil du Commerce des services" chargé de juger de la compatibilité de nos décisions -qu’elles soient nationales, régionales ou même communales- avec les règles de l’AGCS, rétorquons par notre droit inaliénable à la liberté. Refusons librement leur doctrine, leur pensée, leurs produits, leurs financements, leurs règlements, leurs lois.
Hors de la désobéissance civile, point de salut.
Sarah
Création de l'article : 2 novembre 2003
Dernière mise à jour : 2 novembre 2003
Page visitée 1229 fois (1)
|
|
Discussion associée à l'article.
Cet article a suscité 2 messages sur son forum
Vous pouvez réagir à cet article ; le contenu n'est filtré ni par l'auteur de l'article, ni par le collectif, dans la limite du respect de certaines règles :
- pas de messages injurieux
- pas de message raciste, sexiste, xénophobe, homophobe, ...
- les messages trop longs pourront être supprimés : ce forum est une discussion sur l'article ; si vous voulez publier un texte conséquent, rendez-vous dans l'Espace rédacteurs et proposez un article ; si vous voulez publier un texte sans rapport avec cet article, trouvez un forum adapté ...
- de même, les messages se réduisant au copié-collé d'un article publié ailleurs seront supprimés ; les citations ne sont pas interdites, mais le forum est un espace d'expression personnelle.
Répondre à cet article
|
-
> Ce qui nous gêne dans l’AGCS
20 février 2004
LA encore quelle épouvantable démagogie. 1. C’est l’europe qui a tenu à ce que les services entre dans les accords de marrakech à Doha contre initialement les EU qui s’y opposaient 2. L’ouverture au commerce des services représentent une opportunité pour tous les pays non occidents afin qu’ils ne se cantonnent pas à faire de l’agriculture et de l’industriel mais s’ouvre à des secteurs économiques à plus forte valeure ajoutée (comme en matière agricole, la solidarité première est d’ouvrir nos marchés aux produits des PED !!!!et non d’etouffer les leurs avec nos surproductions ineptes et indécentes) 3. Il est stupide économiquement parlant d’opposer services et valeure marchande (qui irait dire qu’une consultation d’avocat n’est pas un service marchand) par ailleurs l’accord sur les services ne concernent pas tous les services (il faut bien le lire !!!!!!) 4. tu as l’air inquiète pour les conséquences de l’ouverture à la concurrnce. Dans un systeme centralisée et à forte impulsion d’etat, la France a réussi depuis et AVEc DE Gaulle à saloper tous les sols (Bretagne !!!), toutes les nappes phréatiques et toute s les rivières de son territoire ; à réussi à s’enfermer dans le nucléaire.... Je ne suis pas aveugle quant à la dangerosité des systèmes de régulation qui vont succéder à la main mise de l’état sur les services publics (l’intérêt général n’est pas une notion organique, personne n’en est l’incarnation (pas même l’Etat) et chaque entité de nos sociétés (et l’Etat en premier bien sûr)doit s’en sentir le défenseur et le dépositaire) mais dans certains domaines , il me semble en toute objectivité que l’Europe peut nous tirer vers le haut !! (il est amusant que sur ce site, des personnes de gauche voire d’extreme gauche utilise une réthorique nationaliste, en tout cas tres protectionniste et tres conservatrice)
-
|
> Ce qui nous gêne dans l’AGCS
2 décembre 2004, par
ASTUCE DU JOUR : Un moniteur doit reposer sur le socle prévu à cet effet ( base généralement articulée, permettant une orientation de droite à gauche, de haut en bas et inversement, afin d’obtenir une visualisation correcte pour l’utilisateur de cet écran ) Dans le cas contraire, le moniteur se trouve à l’envers, ce qui : 1/ Risque de provoquer l’échauffement de l’appareil par une obturation partielle des ouies permettant son refroidissement. 2/ De plus la lecture d’un texte devient difficile, pénible, voir incompréhensible. Après avoir vérifié que sa position est correcte, si vous ne comprenez toujours pas le texte ci-dessus : Consultez d’urgence un ophtalmologue !
|
|