Deux textes de chrismondial blogg
VOILE ISLAMIQUE ET SEDUCTION / NOUS SOMMES TOUS ET TOUTES DES PUTES !
VOILE ISLAMIQUE ET SEDUCTION
Sur Bellaciao
http://bellaciao.org/fr/article.php3 ?id_article=54555#forum196928
1 - LA SEDUCTION COMME LIBERTE ENCADREE
La séduction est un rapport spécifique d’attirance et de rencontre entre les femmes et les hommes. Le lien ou la rencontre est de l’ordre du sexué mais selon des codifications les plus variées. Dès qu’il y a séduction il y a initiative d’une femme à l’adresse d’un homme (l’inverse existe aussi) ou d’une autre femme. La séduction manifeste le pouvoir relatif exercé par une femme à l’égard d’un homme ou des hommes. Ce pouvoir peut être exercé malgré elle(s) : cas des femmes très belles. Ce pouvoir peut faire peur à certains hommes qui vont le juger dangereux, mal maîtrisable.
Par ailleurs ce pouvoir s’exerce au sein d’un cadre plus ou moins codifié de ce qui est susceptible d’entraîner la séduction. Les femmes entrent peu ou prou dans un jeu de rôle qui est plus ou moins contraignants selon les sociétés. Les artifices de la séduction ne sont pas neutres dans des sociétés marquées par l’oppression des hommes sur les femmes .
Il faut observer que tous les hommes ne sont pas des violeurs ou des prédateurs, ni même des « mecs lourds ». Ceux qui adoptent des principes d’égalité et de réciprocité peuvent apprécier la séduction des femmes mais dans un esprit de compréhension de sa nature facultative, de simple jeu d’exacerbation du désir et du plaisir partagé.
2 - LE VOILE COMME INJONCTION DE NON SEDUCTION ABSOLUE.
Dans les sociétés ouvertes et libres les femmes peuvent choisir les artifices les moins contraignants .
Elles peuvent aussi refuser la séduction quand elles n’en n’ont plus envie .
Enfin elles peuvent la refuser totalement et de façon permanente .
Mais la séduction reste de l’ordre du possible. En quelque sorte : "si je veux je peux".
La séduction n’est donc pas totalement frappée d’interdit comme dans les sociétés ou une religion rigoriste et pudibonde impose aux femmes une injonction totale de non séduction et de voilage. Le voile est sous cette approche une critique radicale de la rencontre sexuelle passant par la séduction et ses artifices sociaux, ses codes sociaux, ses jeux (dont on sait qu’ils sont jeux d’excitation), y compris donc la « petite séduction » (exemple : mettre une jupe, ou mettre du rouge à lèvre ou tout artifice vestimentaire ou corporel « non structurel », donc s’enlevant aisément) . Le voile incite donc à n’avoir que des rencontres amicales ou du moins non sexuées d’être humain à être humain.
3 - LA STIGMATISATION DES "PUTES" (au sens de femmes sexy) !
Certaines féministes musulmanes peuvent défendre le voile en ce sens : il est anti-sexy, anti-séduction, et même - comme il n’est pas rare d’entendre et de lire sur internet - anti-pute (ce qui détermine au passage notre détermination à réagir). Provenant du secteur le plus réactionnaire et patriarcal de la religion musulmane le voile (avec ses différentes variétés) correspond en effet à une « injonction de non séduction » à double détente : elle s’oppose bien sûr aux hommes concupiscents (et aux femmes complices) mais aussi à l’injonction publicitaire et marchande de la femme dénudée et sexy (une injonction très indirecte qui est loin de peser autant que les normes ancestrales religieuses de pudeur inculquées depuis des lustres aux femmes).
Le voile étant porté de façon manifeste et permanente, il est alors un outil militant offensif idéal. N’est ce pas ce militantisme radicalement anti-séduction qui est aussi combattu ? En somme des femmes et des hommes luttent, via la critique du voile islamique, contre les femmes qui voient la séduction comme contraire à la volonté divine et comme une transformation de la femme en objet mais évidemment sans y voir aussi le sujet désirant (V DAOUST). Pour ces musulmanes voilées la séduction du corps n’est plus un jeu maîtrisé par la femme et entre individus libres mais aliénation totale et permanente. Plus globalement, avec l’interdit religieux de la séduction c’est une fraction du désir et du plaisir qui est interdit.
4 - RESPECT/ SOLIDARITE / EGALITE/ RECIPROCITE :
NOUS SOMMES TOUTES ET TOUS DES "PUTES" (au sens de SEXY) !
Finalement, face à la montée de l’invective contre la jeunes filles sexy-pute, l’idée surgit d’un renversement subversif : nous sommes tous des putes hommes et femmes . Le slogan ne remplace pas les revendications féministes courantes (cf conclusion). Il répond à un phénomène précis. - que les femmes soient libres d’entrer (ou non) dans le jeu de la séduction comme elles le veulent . - que les femmes puissent aussi en sortir comme bon leur semble. Mais entre le refus pour soi de « l’injonction de séduire » et la manifestation militante d’un refus de la séduction entre les femmes et les hommes il y a une différence. Or au plan mondial depuis KHOMEINY cette idéologie rigoriste est en voie d’expansion. Ce n’est pas tout l’islam qui est en cause mais son interprétation réactionnaire qui concerne la conception de la sexualité .Les militants progressistes solidaire des féministes ne se trompent pas de combat :
Ce sont les hommes qui violent et qui insécurisent les femmes.
Ce sont encore les hommes qui sont des « mecs lourds » (cf. mon article sur bellaciao).
Dans le cadre de rapports pacifiés et sécurisés entre les hommes et le femmes la séduction prend un autre sens : pour soi : le droit se sentir belle/beau , pour l’autre : une invitation à la rencontre (étant entendu que l’homme aussi doit respecter des codes civilisés de réponse).
Christian DELARUE Secrétaire national du MRAP
1 cf conclusion de PANTALON ET VOILE / SEINS NUS ET JUPE : LE REGARD ET LE RESPECT (sur Bellaciao et chrismondial blogg) - Ces quelques lignes montrent assez la nécessité de promouvoir d’autres rapports entre hommes et femmes en luttant radicalement contre le viol, le harcèlement sexuel et "le machisme insidieux des mecs lourds" . Pour mener à bien cette tâche il importe que soit reconnu la liberté de séduire franchement et de s’engager librement une relation sexuelle sans passer par le mariage. Par contre il convient de rappeler au pape que le préservatif est une protection essentielle. Et il ne s’agit pas non plus de défendre seulement les rapports hétérosexuels.
texte 2
2) RAS-LE-BOL : NOUS SOMMES TOUS ET TOUTES DES PUTES :
L’injure de pute et de salope n’est pas nouvelle. Simplement elle prends des proportions inquiétantes quand ce sont des femmes et des jeunes filles voilées qui l’emploient. D’autant que lorsque le terme injurieux n’est pas employé c’est une signification tout aussi méprisante qui ressort.
Le voile a mondialisé la figure de la pute. L’invective est internationale et se diffuse dans toutes les langues.
Hommes ou femmes, croyants ou non croyants, individu du nord ou du sud, nous sommes toutes et tous des putes !
I - PUTE COMME INSULTE
A) INSULTE TRADITIONNELLE DES FEMMES QUI SE PROSTITUENT
Il y a surtout de la prostitution féminine mais la prostitution masculine existe aussi de façon treès minoritaire. Il y a donc aussi des « putes » homme.
1° Il faut abolir la prostitution
2° mais dans le même temps faire reculer la misère sexuelle sinon la prostitution reviendra. Le terme « pute » reste donc féminin à cause de l’histoire de la domination masculine.
B) - INSULTE MODERNE DES FEMMES SEXY (par extension de sens)
Les conditionnements historiques perdurent, d’autant que les différentes morales religieuses continuent de peser de tout leur poids pour culpabiliser les femmes sexy surtout et moindrement les hommes, qui les insultent du nom de putes mais qui les lorgnent néanmoins. Les mêmes sont clients des prostituées. Cette contradiction masculine tient à une moindre culpabilisation des hommes par la religion combinée avec une facile position d’oppression contre les femmes.
C’est à cause de ce conditionnement socio-historique que le sens du mot dépasse le cadre de la prostitution réelle, de la femme qui se fait payer pour sa prestation. Le mot est alors chargé de l’interdit refoulé « la femme séductrice » honnie des religieux et des hommes croyants, le tout soutenu un temps par la science.
II - LE RENVERSEMENT DU SENS : PUTE N’EST PLUS UNE INSULTE !
A) - LA FEMME SEXY LE TEMPS DU JEU : UNE TENDRE DOUCEUR
Le terme "pute" est passé dans les fantasmes pour signifier « femme excitante » quelque soit son look d’ailleurs. Cela n’est pas nouveau. Ce qui l’est plus est qu’au plan de l’imaginaire, certains hommes (plutôt la jeune génération mais pas seulement) emploient le terme pute ou salope au sens « de se donner totalement ». Un homme qui dit à son amante « je suis ta pute » signifie qu’il entends se donner pleinement « âme et corps » à elle. Si l’on se trouve dans le cadre non seulement du consentement mais encore de l’égalité et de la réciprocité mais encore du cadre qui délimite le jeu il n’y a pas problème . On peut juger ne pas croire qu’il s’agit d’un jeu sexuel qui retourne le conditionnement historique qui veut que la femme ne séduise que par son intelligence et non par son corps ou par le souci de vouloir satisfaire les fantasmes de son amants... et réciproquement. Le jeu ne dure que le temps de la transgression, l’emploi du mot est ensuite interdit. La règle "moderne" est ainsi. On sait que les prostituées ne donnent pas leur âme mais seulement leur corps. Ce à quoi les féministes rétorquent que la sexualité est une psychosexualité et que l’on ne saurait opérer durablement pareille division sans s’aliéner.
B) - LA DEFENSE DE LA JEUNE FILLE SEXY MALTRAITE (DE PUTE) : GAUCHE TENDANCE CLAIRE BRETECHER !
Il s’agit alors de défendre (selon le contexte) les "putes" (sexy) contre les rigoristes et pudibonds islamistes ou non, hommes ou femmes. Le mot est donc ici prononcé en respect et en solidarité avec les femmes sexy contre leurs détracteurs.
Le slogan est : nous sommes tous et toutes des putes sexy !
Christian DELARUE une pute altermondialiste, antisexiste et antiraciste