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Imaginer une autre société |
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Le désastre du chômage massif, avec la multiplication des emplois précaires, l’aggravation des inégalités, l’instabilité croissante des familles, menace la cohésion même de la société. Il remet en cause les systèmes de protection sociale construits en fonction du plein emploi, du travail à plein temps et de la famille stable.
Imaginer une autre société
Conséquences du chômage.
Ce texte est le résumé d’un texte plus détaillé (avec références bibliographiques et graphes) en document joint.
La principale conséquence du chômage dans un ménage est la perte de revenu (allant de 25 % jusqu’aux minima sociaux pour les personnes en fin de droits). Le chômage génère une exclusion multidimensionnelle (sociale, politique, économique...). Cette exclusion a très souvent des conséquences dramatiques sur l’éducation des enfants (alimentation, habillement, confort, espace habitable, prévoyance santé, soutien scolaire, loisirs, sport, culture, vacances...). Le surendettement aboutit, dès la suspension de paiement, au déclenchement des procédures de recouvrement (rappel, intervention des huissiers de justice, saisies diverses).
Le chômeur bénéficie d’un espace temps dont rêvent tous les actifs, mais ne profite pas de ce loisir pour tisser des liens sociaux et se renferme, au contraire, dans un isolement relationnel. Chez les chômeurs, les décès par maladies cardio-vasculaires et rénales augmentent de 50 % et le risque de décès par suicide double.
En plus des conséquences néfastes au niveau individuel, de nombreuses études montrent la corrélation entre chômage et délinquance, donnée que les pouvoirs publics ne peuvent ignorer. Si, face aux achoppements de la recherche d’un premier emploi, des moyens illégaux d’argent facile se présentent, notamment le trafic de drogue, il est fatal que certains basculent dans la délinquance.
La plupart des personnes arrêtées et condamnées à l’emprisonnement pour vols ou violences sont issues des milieux touchés par la pauvreté et le chômage. Un million de chômeurs supplémentaires sur 5 ans entraînent 50 000 morts supplémentaires, 60 000 cas de maladies mentales, 14 000 condamnations pénales. D’après Brenner, 10 % de chômage supplémentaire entraîne une hausse de 1,3 % du taux de mortalité attribuable aux cirrhoses, de 4 % du taux d’arrestations, de 6 % du nombre d’incarcérations, de 3,4 % du nombre de crimes économiques, de 0,8 % du nombre de crimes violents (1,9 % chez les jeunes).
Le chômage génère indéniablement du stress à l’intérieur même des entreprises, surtout celles soumises à la concurrence internationale et au risque de délocalisation. Les employeurs eux-mêmes, se servent du chômage pour augmenter la pression sur les salariés (refus de hausses de salaire, accélération des cadences...). L’OIT signale que le coût des problèmes de santé mentale liés au travail, dont le stress, représente 3 % du PIB. Enfin ces désordres sociaux créent un sentiment d’insécurité, une perte d’identité et un refuge vers des solutions parfois peu adaptées (votes extrémistes, intégrisme religieux, dérives sectaires, mépris des valeurs citoyennes).
Coûts économiques du chômage
La facture officielle se monte à 70 milliards (cotisations URSSAF, ASSEDIC et caisses de retraite, perte fiscale pour l’Etat et les collectivités locales...) à laquelle il faut ajouter une grande partie du coût des minima sociaux et du coût des allégements de charges patronales. Les coûts économiques du chômage représentent 6 % du PIB. Une étude canadienne donne une fourchette comprise entre 5 et 12 % du PIB.
Les coûts externes du chômage
Aux coûts économiques, il faut rajouter les effets externes provoqués par les conséquences sociales du chômage. Jacques Nikonoff évalue le coût global du chômage à 13 % du PIB, chiffre contestable en l’absence d’études sérieuses des pouvoirs publics. On peut cependant certifier que la réduction du chômage permettrait de faire des économies non négligeables dans un certain nombre de domaines :
Forces de police et de gendarmerie en manque d’effectifs. La baisse de la délinquance n’est-elle pas une solution efficace à ce problème ?
Tribunaux croulant sous les dossiers. Là encore la baisse de délinquance liée au chômage ne serait-elle pas une aubaine pour soulager l’administration judiciaire et remédier à sa lenteur ?
Surpeuplement carcéral, le gouvernement a choisi de construire de nouvelles prisons. S’attaquer aux causes de la criminalité n’est-elle pas une meilleure solution ?
Causes du chômage
Définition de la productivité : quantité de production fabriquée par unité de temps, d’où la formule : Productivité = Consommation / Temps de travail ou C = P x T. La consommation est la consommation au sens large du terme, c’est-à-dire le PIB. De 1946 à nos jours
paramètres |
multipliés par : |
ou en % : |
production (PIB) |
9,5 |
+ 850 % |
temps de travail |
0,9 |
- 10 % |
productivité |
10,5 |
+ 950 % |
population française |
1,46 |
+ 46 % |
production par habitant |
6,5 |
+ 550 % |
La baisse du temps de travail de 10 % est en fait la résultante de 2 paramètres :
La population active a augmenté de 26 %
la durée annuelle du travail a diminué de 28 %
Paramètres |
Unités |
1946 |
2002 |
Population active occupée |
Millions |
18,9 |
23,8 |
Age de cessation d’activité |
Années |
66 |
58,5 |
Age d’entrée dans la vie active |
Années |
16 |
20,5 |
Taux d’emploi des femmes |
% |
20 |
45 |
Durée annuelle moyenne du travail |
Heures |
2100 |
1510 |
Durée hebdomadaire du travail |
Heures |
43 |
37 |
Nombre de semaines de congés payés |
|
2 |
5 |
Taux de salariés à temps partiel |
% |
5 |
15 |
Taux de chômage |
% |
2 |
9 |
Suivant la formule de la productivité citée ci-dessus (C = P x T), si le taux de croissance est inférieur à l’augmentation de productivité, le temps de travail doit diminuer. De 1946 à 1975, la moyenne annuelle de la productivité horaire a été très forte (5,5 %) et la croissance a permis de limiter la montée du chômage. Depuis 1975, la productivité est plus réduite (2,6 % en moyenne) et la croissance n’a atteint ce niveau que durant le tiers des 25 dernières années, ce qui a eu un effet négatif sur la création d’emplois et a développé le chômage.
Il y a trois solutions à ce problème :
Ne plus générer de gains de productivité
Favoriser la croissance
Réduire le temps de travail
Ne plus générer de gains de productivité
Sans augmentation de productivité et à consommation stable, le chômage n’augmenterait pas. Remplacer le tracteur par la bêche, remplacer l’ordinateur par la gomme et le crayon, remplacer les moyens de transport moderne par le cheval ; l’ensemble de ces moyens permettrait de réduire considérablement les gains de productivité et de donner du travail à tout le monde. Absurdité ! " On n’arrête pas le progrès ". Le facteur productivité paramètre intangible, a un taux de progression annuelle de 2,5 %. Ce qui signifie, que chaque année, on a le choix entre :
à temps de travail fixe, augmenter la consommation de 2,5 %,
à niveau de consommation fixe, diminuer le temps de travail de 2,5 %. La situation intermédiaire de partage des gains de productivité entre croissance et RTT est bien sûr possible. Les chiffres cités ci-dessus montrent clairement que notre civilisation a privilégié le premier (production par habitant multipliée par 6,5) au détriment du second (réduction du temps de travail de 10 %).
La croissance conduit-elle à un développement durable ?
Depuis 1946, un taux moyen annuel de croissance de 4,5 % est un fait sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Pour contenir l’augmentation du chômage, un taux de croissance minimum de 3 % est nécessaire. Avec ce taux, notre production serait multipliée par 19 en un siècle, par 370 en 2 siècles et par 7100 en 3 siècles. L’absurdité des chiffres suffit à admettre que, non seulement notre développement n’est pas durable, mais que notre niveau de consommation actuel n’est même pas exportable à l’ensemble des pays de la planète.
Effet de serre, consommations d’énergie et de matières premières
Si chaque habitant de la planète avait notre niveau de vie, nous rejetterions dans l’atmosphère, une quantité de gaz à effet de serre 4 fois supérieure (10 fois pour les USA), à ce que la nature est capable d’absorber. Ne va-t-on pas dans le mur en continuant sur cette lancée ? Si des mesures sérieuses ne sont pas prises pour inciter nos concitoyens à consommer moins d’énergies non renouvelables, notamment en utilisant des moyens de transport plus respectueux de l’environnement, les injonctions prises par nos gouvernants, face aux catastrophes naturelles (canicule, désertification, pluies diluviennes, inondations) risquent d’être fortement liberticides. L’écolo-fascisme imposé par les autorités pour tenter de sauver les dernières espèces vivantes nous fera regretter notre imparfaite démocratie. Au rythme où nous gaspillons les carburants fossilisés, en 200 ans, nous aurons consommé ce que la nature a fabriqué en plusieurs millions d’années. Au nom de quel droit, les compagnies pétrolières extraient, transforment et vendent toute cette énergie en si peu de temps ? Comment expliquerons-nous à nos descendants une telle exploitation abusive des ressources énergétiques ?
Développement des pays du Tiers-Monde
Les 225 plus grosses fortunes du monde représentent l’équivalent du revenu annuel des 47 % d’individus les plus pauvres de la planète, soit 2,5 milliards de personnes. Il suffirait de prélever 4 % de cette richesse, soit 40 milliards de dollars, pour donner à toute la population du globe l’accès aux besoins de base (nourriture, eau potable, éducation, santé). Cette somme permettant de sortir le monde de la misère correspond à 0,17 % de la richesse des pays de l’OCDE, soit 17 centimes sur chaque centaine d’Euros dépensée. Personne ne nous fera croire que l’objectif est inaccessible. A titre de comparaison, voici quelques montants (en milliards $) :
Les transactions financières 1800
Dépenses d’armement dans le Monde 840
Dépenses de publicité dans les pays riches 400
La consommation de stupéfiants 400
Les 225 plus grosses fortunes 1000
La dette des pays en " voie de développement " 2500
L’aide des pays riches aux pays en voie de développement 50
La misère n’est pas une fatalité, mais l’égalité est loin d’être en marche. En 1960, les 20 % de la population mondiale des pays riches avaient un revenu 30 fois supérieur à celui des 20 % les plus pauvres, en 1995 leur revenu était 82 fois supérieur. Pays en voie de développement ? Le vocable est peut-être à revoir. Tant que de telles inégalités subsisteront, tant que les droits de l’Homme ne seront pas instaurés de façon homogène au niveau de la planète, nous ne pourrons juguler l’immigration clandestine. Le sujet devient d’autant plus crucial qu’au problème d’écart de richesse s’ajoute la pression démographique. Notre niveau sanitaire et éducatif a permis une relative stabilisation de notre population, ce qui est loin d’être le cas dans les pays pauvres.
Tant que seront maintenus les écarts de salaire exorbitants entre pays riches et pays pauvres, les entreprises continueront à transporter les matières premières vers les pays à faible coût de main-d’œuvre et les produits finis vers les pays dans lesquels la population est solvable. Les gains financiers de telles opérations permettent largement de rentabiliser les coûts de transport, même si elles induisent des coûts sociaux restant à la charge de la collectivité (consommation d’énergie, bruit, congestion, pollutions, misères...).
Croissance et progrès sont-ils liés ?
Utilisant le PIB comme indice de performance économique, on oublie de spécifier que cette agrégation comporte deux sortes de coûts :
Ceux d’un effet positif sur le bien-être (production alimentaire, amélioration de l’habitat, éducation, prévention sanitaire...)
Ceux d’un effet négatif sur le bien-être (pollutions diverses, destruction de ressources, coûts sociaux...) Si on supprimait les causes des conflits armés dans le monde, ce serait un progrès considérable pour l’humanité, mais une véritable catastrophe dans notre système économique. Des dizaines de millions de salariés dépendant de ce commerce se retrouveraient sans travail. Pour préserver l’emploi, l’économie maintient des activités inutiles ou nuisibles au bien-être collectif (ex. la publicité), mais délaisse des activités indispensables à la collectivité sous prétexte qu’il n’y a pas de profit à la clé.
Le PIB mesure un flux de dépenses, mais la difficulté commence lorsque l’on veut lier cet agrégat et un indicateur de satisfaction, de bien-être, voire de bonheur, notion par nature subjective. Efficace sur le plan de la croissance, le marché profite plus à l’économie qu’à l’écologie, plus aux actionnaires qu’aux salariés, plus à la création de richesse qu’à sa distribution.
L’élaboration d’un Indicateur de Progrès Véritable (GPI) a été cautionnée par plus de 400 économistes américains. Le GPI a évolué parallèlement à l’augmentation du PIB pendant la période 1950-1975. Depuis, l’augmentation du niveau de consommation des américains a globalement fait chuter l’indicateur de progrès.
Etats-Unis |
1950-1975 |
1975-2000 |
PIB |
+ 60 % |
+ 70 % |
GPI |
+ 60 % |
- 16 % |
L’analyse de cet indicateur aurait dû nous inciter, depuis 1975, à transformer notre productivité en loisirs (réduction du temps de travail de 45 %) car malgré (ou à cause de) la croissance économique, le bien-être a subi une régression. L’augmentation du temps de loisir et du temps consacré au bénévolat aurait eu un effet positif sur le GPI. Vivre avec moins de croissance, pour plus de bien-être.
La croissance économique :
n’offre pas de solution pour le problème du chômage,
ne permet pas un développement durable pour les populations futures,
n’assure pas le bien-être de la population.
Dernière solution : la réduction du temps de travail
Il y a deux façons de réduire le temps de travail, ou bien diminuer le nombre de travailleurs ou bien pour chacun d’eux, diminuer la quantité d’heures travaillées. A chacune de ces 2 solutions, correspondent de nombreuses adaptations possibles.
1ère solution : baisse de la population active
Renvoyer les immigrés dans leur pays ou la femme au foyer sont les solutions simplistes de quelques extrémistes, recevant cependant quelque écho d’un point de vue électoral.
La baisse de l’âge de la retraite était la revendication légitime d’une classe d’âge qui a subi une vie active longue et pénible. Aujourd’hui, l’amélioration des conditions de travail et l’allongement de l’espérance de vie changent les données du problème, mais la volonté du gouvernement de financer les retraites, par l’allongement de la durée de cotisation, sans modifier les autres paramètres économiques (taux de cotisation, mode de financement...) aura des conséquences désastreuses sur le taux de chômage. Si les entreprises se décident à considérer les sexagénaires comme une source d’expérience, et non plus comme une charge salariale, des personnes de 60 ans et plus vont continuer à travailler, freinant du même coup l’entrée des jeunes sur le marché du travail. Rappelons que l’âge moyen de cessation d’activité est en France inférieur à 60 ans.
L’augmentation de la scolarité a permis de réduire le taux d’analphabétisme, d’améliorer le niveau de compétences professionnelles et de culture générale. Aujourd’hui, la poursuite des études sert à reculer l’étape d’entrée dans la vie active. Avec un taux de chômage double de celui de la population active, les jeunes subissent de plein fouet l’aggravation du chômage.
La mise au chômage de 10 % des actifs, choix ignoble pour les victimes et dispendieuse pour la société.
La baisse de la population active n’est pas la solution au problème. Reste la dernière solution.
Baisse de la durée annuelle de travail des actifs : bilan des 35 heures en France. Par rapport aux 39 heures, les 35 heures représentent une réduction de 10 % du temps de travail, taux équivalent au taux de chômage. Quels sont les effets sur les créations d’emplois et sur le chômage ? Toute réduction du temps de travail s’accompagne de gains de productivité non négligeables, pour plusieurs raisons :
Les salariés travaillent moins, sont moins fatigués, moins souvent absents, plus productifs.
Les entreprises profitent de cette réduction pour aménager le temps de travail (réduction de pauses, augmentation de l’utilisation des équipements...). Ce n’est plus seulement la RTT, mais l’ARTT (aménagement et réduction du temps de travail). Le Conseil Economique et Social chiffre ces gains de productivité liés à une RTT :
Un salarié à 50 % produit comme 0,64 salarié
Un salarié à 60 % produit comme 0,77 salarié
Un salarié à 70 % produit comme 0,87 salarié
Un salarié à 80 % produit comme 0,92 salarié
Un salarié à 90 % (passage aux 35 h) produit comme 0,96 salarié
Plus la réduction du temps de travail est faible, plus elle génère de gains de productivité, et donc plus le nombre d’emplois créés est réduit. Le cabinet de Martine Aubry avait estimé que le passage aux 35 heures aurait créé un million d’emplois, soit 4 % de la population active. En réalité la DARES les estime à 370 000, auxquels on peut rajouter 100 000 emplois préservés (limitation de certains plans sociaux). Pourquoi cet écart entre le million prévu par le ministère et les 470 000 créés ou sauvegardés ? 2 explications :
L’estimation a été sensiblement surévaluée,
Seuls, 55 % des salariés ont bénéficié des 35 heures.
Quel a été l’impact sur le chômage de cette création de 370 000 emplois ? En période de croissance économique, les entreprises augmentent les heures de travail et la productivité avant d’embaucher, ce qui génère une production supplémentaire. En période de récession, les taux de chômage sous-estiment le nombre réel de chômeurs, parce que certaines personnes découragées ne sont plus comptabilisées. Dans un contexte de croissance, ces personnes, en retournant sur le marché du travail, réintègrent la population active. La loi d’Okun précise que la création des 370 000 emplois génère une baisse du chômage de 185 000 (2 fois moins). Il reste encore 2 millions et demi de chômeurs. Compte tenu des gains de productivité générés et du coefficient d’Okun, pour enrayer le chômage, il faudrait que chaque salarié travaille à mi-temps, ce qui pourrait entrainer la création de 5 à 6 millions d’emplois.
Les 2 seuls paramètres à notre disposition pour résoudre le chômage semblent peu prometteurs :
La croissance
ne génère pas suffisamment d’emplois pour résoudre le problème du chômage,
s’avère désastreuse d’un point de vue écologique,
n’offre pas les espoirs escomptés en matière de bien-être social.
La réduction du temps de travail
est peu créatrice d’emplois (une baisse du temps de travail de 10 % pour 55 % des salariés a induit, en France, une baisse du chômage équivalente à 0,7 % de la population active),
génère des tensions sur le marché du travail, créant localement des pénuries de main-d’œuvre,
généralisée, la RTT ne correspond pas forcément aux souhaits individuels des citoyens (certains veulent travailler moins, d’autres préfèrent gagner plus).
Comme le montre les statistiques du G8, les pays où l’on travaille le moins affichent les taux de chômage les plus importants. Mais l’analyse des chiffres bruts devrait être complétée par un indice de la qualité des emplois créés. Les emplois créés dans les pays anglo-saxons ont fortement augmenté la précarité de la population active. Le stress dans les entreprises japonaises a atteint un sommet inquiétant. Aux Etats-Unis, le taux d’incarcération est huit fois plus fort qu’en France (8 prisonniers pour mille habitants). De deux maux, choisissons le moindre. Il est sans doute préférable, pour notre société, d’indemniser un chômeur que de supporter les conséquences socio-économiques d’une incarcération. Doit-on en déduire que notre société doit se complaire, comme elle le fait depuis trois décennies, avec un taux de chômage désastreux d’un point de vue économique, incompréhensible d’un point de vue social et intolérable d’un point de vue humain ? Si tel était le cas, ce texte n’aurait pas vu le jour.
Pour une autre approche du problème du chômage
La conséquence des gains de productivité est la transition d’une économie de rareté à une économie d’abondance, d’une économie dans laquelle l’agriculture était dominante à une économie de services. En 1830, 64 % des travailleurs étaient des paysans, aujourd’hui malgré une réduction à moins de 5 % de la population active, la communauté européenne est contrainte d’imposer des quotas, et de stocker, aux frais du contribuable, les surplus d’une agriculture hyper-productiviste. Aujourd’hui plus de 70 % des salariés travaillent dans le tertiaire. Si nous continuons sur cette lancée, les productions agricole et industrielle seront automatisées et nous nous paierons mutuellement pour nous rendre des services.
Quelle économie souhaitons-nous ?
Voici des extraits de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, chaque jour bafouée, à cause de la persistance d’un taux de chômage structurel depuis de nombreuses décennies.
Article 3 Tout individu a droit à la vie...
Article 23 Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage... Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale...
Article 25 Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux... elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse...
Article 29 L’individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et plein développement de sa personnalité est possible...
Grâce à notre technologie, nous serions capables de satisfaire les besoins vitaux de l’ensemble des habitants de la planète. Dans les pays industrialisés, nous allons bien au-delà. La répartition du budget des ménages faite par l’INSEE montre que les besoins physiologiques (nourriture, logement, habillement et santé) sont satisfaits avec environ la moitié du budget d’un ménage type (avec des disparités importantes). Notre économie est largement en capacité de satisfaire ces besoins de base cités par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Pour que chacun puisse en bénéficier, il y a deux solutions :
Nous donnons à chaque citoyen le revenu nécessaire, qu’il travaille ou non, et nous dérivons vers une société d’assistance. Certains se contenteront de ce revenu sans participer à l’effort collectif, d’autres participeront et auront un revenu et un statut social conséquent. C’est une société duale, qui n’est sans doute pas souhaitable, même si elle a l’avantage, par rapport à notre situation actuelle, de sortir de la misère bon nombre d’exclus.
On considère que " Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux... " article 25 et que " L’individu a des devoirs envers la communauté ", article 29, car les besoins physiologiques de tous nécessitent une participation collective la plus large possible.
En fait, le travail n’est pas un droit, ce serait plutôt un devoir. La richesse est à mettre à l’actif de notre société (colonne recettes), mais les moyens d’y parvenir (travail, énergie, matières premières...) sont à mettre au passif (colonnes dépenses). Considérant que la moitié des heures de travail est nécessaire pour satisfaire nos besoins de base et l’autre moitié pour des besoins moins indispensables, il est logique que tout citoyen participe à cette première moitié de labeur, la seconde restant au bon vouloir de chacun. On peut se passer d’une résidence secondaire, de vacances, de voiture, ... on ne peut vivre sans nourriture et soins médicaux, et le logement est également un bien indispensable à une vie digne. Si on répartit 50 % des heures travaillées sur l’ensemble des citoyens valides de 16 à 65 ans (42 millions de personnes), on obtient un temps de travail annuel de 430 heures, soit une journée de travail par semaine. Ce temps de travail laisse aux salariés le loisir d’avoir un contrat de 3 ou 4 jours par semaine avec une entreprise, pour obtenir un complément de revenu, il permet aux étudiants de poursuivre sereinement leurs études aussi longtemps qu’ils le souhaitent, aux artistes de vivre pleinement leur passion sans le souci d’obtenir un travail alimentaire. Il permet à chaque citoyen d’avoir le loisir nécessaire pour s’investir bénévolement dans des tâches vitales que l’Etat accomplit de façon très imparfaite et très coûteuse pour le contribuable (aide aux personnes âgées, assistance aux handicapés, soutien scolaire...).
Il faut savoir ce que l’on veut ; soit une économie au service de l’être humain, soit une économie au service du capital.
[patric.kruissel_7EZ_laposte.netD patric.kruissel_7EZ_laposte.net]
tél. 01 39 32 18 89
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Dernière mise à jour : 1er décembre 2003
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Imaginer une autre société
31 mars 2007
Ce texte documenté incite à considérer des approches différentes de l’organisation de notre société.
Le site de sur l’économie distributive, qui présente également cette étude, http://economiedistributive.free.fr propose une orientation qui exigerait une conscience différente des relations les uns aux autres.
L’économie distributive
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Imaginer une autre société
14 février 2007, par
Belle étude, bien documentée. Bravo. La difficulté étant pour le citoyen de poursuivre l’analyse par une action concrète. A part le passage aux urnes à l’occasion des présidentielles, je ne vois pas. L’engagement politique et syndical solidaire - auquel je participe presque à temps plein - montre ses limites face au pouvoir. Je ne suis nullement découragé, mais il faut bien reconnaître que notre société pense encore, dans sa grande majorité, que le bonheur passe par l’enrichissement matériel à outrance. Et les chômeurs n’ont qu’une idée en tête : ré-intégrer la pensée économique actuelle, ce qui est un comble ! Quoique restant ouvert à toute suggestion, ma conclusion est de voter autrement, en tout cas ni pour Sarko ni pour Ségo au second tour... Quand à voter pour la peine, évidemment, pas question. Mais comme cette conclusion est très minoritaire, je ressens la menace d’un danger.
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Imaginer une autre société
21 octobre 2006, par
Bonjour
je crois avoir compris que vous proposez une allocation universelle ;
le concept que je propose , qui n’est encore qu’une idée et que je nomme le SDV (salaire de vie) n’est pas une allocation universelle, mais une simplification du système de protection sociale, capable de donner à chaque ayant droit un veritable salaire lui permettant d’assurer ses besoins vitaux.
Pour accompagner le SDV dont le but est de supprimer la pauvreté , il est important de réformer beaucoup de nos institutions. Les impôts et prélèvements des charges ne seront plus qu’un seul impôt (impôt sur le revenu) dont le Taux de pélèvement sera le même pour tous . ex : 30% ; Cet impôt sera pèlevé à la source ; les impôts liés au logement et à la propriété seront eux aussi supprimés et remplacés par un seul impôt (impôt logement) représentant un pourcentage minimum de la valeur du bien. ex : 1%
Il est necessaire si l’on veut fixer un revenu existentiel pour les ayants droit de réformer l’imposition afin que chaque citoyen aient la possibilité de s’acquitter de ces impôts tout en ayant que le SDV pour seul revenu .( chômage, handicap, retraite )
Si chaque citoyen est assuré de recevoir soit un salaire de par son travail , soit le SDV en cas de perte de revenu, c’est tout notre système qui en sera modifié.
LOGEMENT/ Accession à la propriété pour chaque citoyen (location vente)
FONCTIONNAIRES/ Moins de personnels embauchés dans la fonction publique mais davantage d’effectifs du fait de l’emploi des chômeurs en contre partie du SDV
TEMPS DE TRAVAIL ET CONGES/ Egalité entre tous les citoyens au niveau du temps de travail repensé sous le principe des 40 / 40 40 heures pour tous de l’entrée dans la vie active et jusqu’à l’âge de 40 ans. C’est durant cette période que logiquement que l’actif étant le plus jeune est le plus productif, motivé par le besoin de revenu pour construire sa vie (enfants, voiture, logement, mobilier etc) de 40 ans et jusqu’à l’âge de 55 ans , baisse du temps de travail sans perte de revenus 55 ans Age légal pour le départ à la retraite pour tous. Il ne s’agit plus de rechercher la pénibilité de certaines professions pour abaisser l’âge du départ à la retraite. Mais de considérer que tout emploi est pénible et que chaque citoyen arrivant à l’âge de 55 ans est plus ou moins apte pour continuer son travail. C’est suivant l’état de chacun de faire le choix de continuer ou non son emploi. De 55 à 70 ans chaque citoyen peut continuer son travail en ayant le choix de partir en retraite quand il le souhaite. Temps de travail de 30 heures avec le salaire dégressif pour atteindre le SDV (1500.00 euros brut) à son départ à la retraite.
Chaque citoyen durant son activité devra contracter suivant son salaire une assurance " perte de revenu " (chômage,handicap, retraite).
Le SDV supprime et remplace toutes les prestations sociales ;
Je n’ai pas de chiffrage à proposer pour argumenter le concept du SDV, mais je suis convaincu qu’il coûterait moins cher à la société pour sa mise en place que l’allocation universelle qui ne pourra jamais représenter un véritable salaire suffisant pour vivre SI un revenu d’un employeur ne vient pas le compléter.
Mon site où j’essaie maladroitement d’expliquer mon point de vue par rapport au SDV
www.e-monsite.com/sdviste/
amicalement jean pierre baron
le SDV (salaire de vie)
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Des mythes autour de l’emploi
17 septembre 2006, par le butineur
Vu sur le site http://www.actuchomage.org
Des mythes autour de l’emploi
En dehors d’un contexte bien particulier, la "croissance" ne crée pas d’emplois. Seule une réduction ample, immédiate, impérative du temps de travail, associée à une extension du secteur public (qui ne se limite pas aux fonctionnaires) et du secteur coopératif, permet de résorber les 5 800 000 chômeurs réels (en équivalent temps plein).
Depuis plus de quarante ans le chômage n’a cessé d’augmenter, excepté pour de rares périodes. En 1964 la France comptait 251 400 chômeurs, au sens du Bureau International du Travail (BIT) et en moyenne annuelle, pour 19 709 600 personnes actives occupées (ayant un emploi).
En 1992, pour une croissance de la valeur ajoutée de 1,17 %, l’emploi a diminué de 136 100 (-179 700 en emplois réels, du fait d’une forte progression de l’emploi à temps partiel) alors qu’en 1991, pour une croissance voisine (1,10 %), l’emploi a augmenté de 45 500 (+67 100 emplois réels).
En 1994, pour une croissance forte de 2,75 %, l’emploi a diminué de 8 900 (-95 600 emplois réels) car la productivité a augmenté davantage (2,79 %) pour une durée annuelle identique du travail. En 1995, avec une croissance plus faible (2,10 %) de la production, l’emploi a augmenté de 268 000 (+201 600 en réel, forte augmentation du temps partiel) car la productivité a très peu augmenté (0,88 %) pour la même durée du travail.
Au début des années 70, la croissance était sensiblement supérieure à celle d’aujourd’hui. De 1970 à 1974, en quatre ans, la valeur ajoutée a progressé de 18,83 % et la productivité de 19,15 %, valeur légèrement supérieure. Si l’emploi a cependant progressé de 742 000, soit 3,60 %, c’est que la durée annuelle du travail a diminué de 3,73 % (de 1821 à 1753 heures). Le chômage a malgré tout augmenté car la population active progressait plus vite que la création d’emplois.
Ce n’est donc pas une forte "croissance" qui crée de l’emploi mais une différence positive importante entre la croissance de la production et celle de la productivité, comme pour les années 1988-89 (1,5 %) et dans une moindre mesure 1987 et 1990, ou une forte diminution de la durée du travail, comme entre 1970 et 1974.
Pour une durée constante du travail, seule une évolution de la valeur ajoutée supérieure à celle de la productivité entraîne une création nette d’emplois (nombre d’emplois créés, à durée du travail identique, supérieur à celui des emplois détruits). Plus généralement, l’évolution de la valeur ajoutée est égale au produit des évolutions de la productivité, de la durée du travail et de la population active occupée. Autrement dit, l’emploi (population occupée) augmente uniquement si la production (valeur ajoutée) augmente plus vite que le produit de la productivité par la durée du travail.
En 1994, malgré une croissance importante de la production (2,75 %), 8 900 emplois ont été perdus. La perte d’emplois réels est de 95 600 du fait de l’augmentation de 219 200 des emplois à temps partiel.
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Un autre mythe aussi se développe selon lequel, à partir de l’an 2006, la population active diminuerait, résolvant ainsi le problème du chômage. Effectivement, selon les projections de l’Insee et dans l’hypothèse moyenne, la population active atteindrait un sommet en 2006 (ou 2010 - 2012 selon des estimations plus récentes). Ensuite, la population active diminuerait d’abord très lentement (251 200 en moins après dix ans), puis lentement pour ne retrouver qu’en 2032 le niveau de 1996 et en 2040 celui de 1994. C’est une imposture de présenter ce facteur bien modeste comme une solution naturelle au chômage ... très partiellement et dans quarante ans.
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Enfin, ce ne sont pas les salariés payés au voisinage du smic qui coûtent trop cher aux entreprises. Le décile (10 %) des salariés les moins payés représente 4,9% de la masse salariale, alors que le décile des salariés les mieux payés représente 22,7 % de cette même masse, soit 4,63 fois plus. D’un autre point de vue, le salaire minimum du centile (1 / 100) le plus élevé des salaires, est 7,60 fois supérieur au salaire maximum parmi les 10 % de salaires les plus faibles. ... Comme on le constate, les "personnels non qualifiés" ne sont pas la cause principale des "trop lourdes charges salariales" des entreprises.
Pour plus d’informations, voir à cette adresse :
http://travail-chomage.site.voila.fr/ancien/mythes.htm
Des mythes autour de l’emploi
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Précisions sur le chômage et la réduction de la durée du travail
1er mai 2006
Un article bien utile pour réfléchir et que je lirai dans sa version complète (pdf).
En complément, je réproduit une réponse faite récemment sur un autre site...
Les gains de productivité permettraient de réduire à quelques heures par semaine le travail nécessaire pour bien vivre, à condition de changer de modèle de société et de supprimer toutes les productions inutiles (par ailleurs nuisibles à l’avenir de la planète, donc au notre et à celui de nos enfants.
Pour donner une idée précise, en chiffres, les gains de productivité auraient conduit à réduire de 15% la durée du travail en 7 années, avec la même production de richesses et en réduisant très fortement le chômage.
Bien sûr, les effectifs de certaines professions nécessaires devront être augmentés, lorsqu’il s’agit d’un travail socialement utile, pour permettre aux personnes concernées de ne pas travailler plus de dix ou quinze heures par semaine.
voila ce que j’ai trouvé sur le site :
http://travail-chomage.site.voila.fr
Gains de productivité du travail - 1997-2003 En France, la productivité du travail a augmenté de 17,22 % en sept ans, pour l’ensemble de l’activité nationale. Sans rien changer à la production de richesses du pays, le nombre d’emplois aurait pu être augmenté de 17,22 % en réduisant de 14,69 % la durée réelle du travail. En moyenne, avec des transferts d’emplois entre secteurs d’activité, le nombre d’emplois aurait augmenté de 4 284 500. Le chômage réel aurait beaucoup baissé.
http://travail-chomage.site.voila.fr/produc/gain_productiv.htm
Voir aussi d’autres acticles intéressants (ce qu’est réellement le "modèle britannique" ...) dont celui-ci : Chômage officiel et chômage réel en 2005 Les données officielles minimisent beaucoup l’importance du chômage. Voici un calcul précis et très révélateur du chômage réel
http://travail-chomage.site.voila.fr/chomage/chom_reel2005.htm
Travail chomage
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> Imaginer une autre société
6 mai 2004, par
Merci pour votre article que je vais lire plus attentivement Il conforte mon impression d’institutions devenu autistes Je vous signale l’expérimentation du cheque de telmps choisi et partage du travail que j’ai mené en 1992 et 1994 en Rhone Alpes puis en Itale avec succès et qui a donné lieu à un petit livre préfacé par Albert Jacquard et edité par la fondation pour le Progres de l’Homme ou edt Charles Mayer 38 rue Saint Sabin Paris 11 eme et Hascouet secretaire d’Etat à l’économie solidaire (sou Jospin) m’avait demandé de le traduire en projet de loi temps et citoyenneté. Il a été retiré deux mois avant les élections présidentielles ! Il avait plu à Nikonof et aurait permis au monde associatif d’avoir des salaires de maniere autonome par rapport à l’Etat et à ses procedures qui mettent le monde associatif sous domination de la commande publique Si cela vous interesse je peux vous envoyer complément d’info : les cheques de temps choisi distribués par l’université citoyenne du temps choisi à Lyon etaient un début prototype de cheque de citoyenneté et des parrains prestigieux comme Ignacio Ramonet du monde diplo, Patrick Viveret avaient appuyé l’opération. Bravo encore pour votre analyse et article francois Plassard chomeur ( docteur en économie et agronome) qui se lance actuellement dans une expérience d’éco hameau en Midi Pyrénées fplassar_u6b_club-internet.fr
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> Imaginer une autre société
7 mars 2004, par
J’ai lu avec attention votre article complet. Il n’y a rien dans celui-ci que je n’oserais signer moi-même. Je dirais que j’applaudis à 100 % à votre analyse très documentée.
Après l’édition de mon livre, il s’est fait jour que je ne prenais pas réellement parti pour proposer une "solution" (tout en sachant qu’il peut y en avoir plusieurs) . Nous avons donc fondé il y a un an un groupe de travail qui essaye de rmettre à plat l’ensemble du système ( liste "Gresso") . La proposition que nous faisons se nomme "écosociétalisme" que vous trouvez sur " http://eco.societal.org " (vous avez intérêt à télécharger la page) , et va tout à fait dans le sens de votre article. Vous êtes le bienvenu sur notre liste. Nous sommes passés à un stade de réflexion sur une mise en place pratique (limitée évidemment) sous forme d’une "coopérative" .. sans savoir encore si elle peut aboutir.
J’interviens aussi sur " http://www.thetransitioner.org " (site sous "wiki" .. n’hésitez pas ici aussi à nous rejoindre)
Votre analyse nécessite des propositions publiques d’un autre système monétaire et économique .. c’est à ce niveau que nous essayons d’intervenir.
Très cordialement,
A-J Holbecq
Economiste,auteur de "Un regard citoyen sur l’économie" (ISBN :2 913492 11 8) Editions Yves Michel
L’écosociétalisme ... maintenant !
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> Imaginer une autre société
4 mars 2004, par
Bonjour,
votre article est sérieux et bien fait : je respecte votre démarche et votre engagement ... mais je m’interroge sur l’efficacité réelle d’une telle action, au vu des objectifs que vous poursuivez.
votre texte est fait pour informer (ou sensibiliser) les personnes que vous visez et j’y distigue 3 catégories au moins : les convaincus et les responsables qui savent déjà tout cela ... et les autres qui (dans le meilleur des cas) se diront "oui, mais que vais-je pouvoir y changer" ? Un exemple analogue : les difficultés que rencontrent les personnes handicapées dans notre pays ( !) On en parle autant que du chômage, mais rien ne change réellement et certaines situations sont tragiques à l’extrême ... Nous avons créé des milliers d’associations ... qui essaient de survivre, pour lutter sur ce terrain : cette hiérarchie des priorités n’étant guère favorable à une collaboration constructive et fructueuse ...
L’Espace Hand’Inov (permettant des rencontres directes entre des inventeurs et les personnes handicapées) est une tentative de faire autrement : système SPIP, forum, outil cartographique de recensement des ressources disponibles (et bientôt, web-Radio et web-TV, qui seront des outils de communication tout aussi OUVERTS que ceux qui précèdent !)
Mon message : il est bon d’expliquer et de convaincre ... mais ce n’est que lorsque l’on sera décidé à retrousser les manches que le vrai travail, pour y changer quelque chose, pourra commencer !
Cordialement Jean Jacques Mettling
Espace Hand’Inov
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