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Face à un mur

On me reproche parfois un language trop vert.

C’est vrai que je ne donne pas dans la finesse...mais

Entamer une discussion avec des gens qui se posent vraiment des questions

OUI mille fois OUI.

Seulement ceux qui nous traitent, au hasard, de braves bêtes et citent pour références des articles de Capital ou de Midi libre, ne sont pas des interlocuteurs possibles. Ils sont des gens, comme j’en côtoie, pour qui tout ce qui n’est pas prononcé par une "élite" labellisée par l’état, un journaliste "reconnu" ou un grand patron, n’est que stupidité.

Celà devient à la longue insupportable. Face à un mur les mots sonnent creux. Face à un mur, on se sent impuissant. La colère prend place, il faut l’évacuer avant que la haine ne s’installe.

Pour ce faire,je ne connais que deux solutions aux résultats rapides :

A ) La violence physique ; j’y vois deux inconvénients majeurs :
1- il faut avoir l’autre en face de soi !
2- malgré mes allusions au baffes dans la gueule, JE REPROUVE.

B ) l’agression verbale, le lâcher de phrases assassines.

C’est cette thérapie que j’ai choisie, celà n’a pas été toujours le cas, mais tant qu’on m’en laissera le choix, c’est celle que je continuerai à appliquer.

Cette thérapie présente un second aspect positif. Elle provoque des réactions parmi des compagnons de route moins impulsifs. Des Gus que l’on n’a fait que croiser sur le terrain, et avec qui peuvent se nouer des relations.

Je dirais même, contribuer à faire évoluer le discours et donner à s’interroger sur soi. C’est à la suite de l’un de mes compte-rendus sur une action, que des militants anti sexistes, m’ont fait prendre conscience, eux aussi, avec des mots assez violents, de ce que pouvaient continuer à véhiculer, certaines expressions passées dans le language courant .

Ainsi vous remarquerez que depuis Valdivienne, je n’emploie plus de tournures de phrases, se voulant humoristiques, évoquant certaines pratiques sexuelles, car la façon dont j’en usais donnait à croire que je les stigmatisais, ce qui était totalement opposé à ma pensée.

En conclusion la colère, si elle s’exprime sous des formes assez vulgaires et stupides, peut aussi être facteur d’échanges et.... pas forcément pugilistiques.

La majorité des camarades que j’ai rencontré sur les coups, se marrent en lisant mes trucs. Certes ça fait plaisir, mais c’est vrai que ceux qui peuvent faire bouger ce qui est à bouger, ce sont les ceusse qui m’engueulent.

Et le voici le troisième point positif. Eh oui ! je leur donne,par effet cascade, la possibilité de se libèrer eux aussi ! ! !

Mais non... mais non ne me baisez pas les pieds... cessez de me remercier, allons, c’est si facile pour moi, là ça devient gênant, si , vraiment .... Appellez moi seulement Ô Maître Bienfaiteur !

Bakou, excité chronique

Bakou, 13 décembre 2004