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Une parade déplacée, par Léon Maillet

Ce 14 juillet à Millau, une mise en scène d’un autre âge bientôt classée folklorique, a démontré à nos jeunes générations étonnées à quels rites certains de nos anciens pouvaient se prêter.

Les alignements d’uniformes n’ont jamais coïncidé avec un état de justice, la vraie, celle de l’équité ; pire ils rappellent parfois de mauvais souvenirs...
Quel contraste avec ces citoyens du monde dans la diversité et sans uniformes, qui de Seattle à Gênes, d’Annemasse à Porto Alegre oeuvrent pour un monde solidaire et fraternel où l’homme n’y soit plus une marchandise ni une chair à canon.
De nos jours, le "garde-à-vous" est à remplacer par le "gardons-nous" des dangers des multinationales (OGM, délocalisation du travail, casse des services publics et tant d’autres).
Quels énormes paradoxes en ce jour : où l’on fit mine d’honorer bien tard quelques résistants d’hier, alors que ceux d’aujourd’hui sont jetés en prison, où, en ce jour de fête nationale commémorant la démolition d’une prison, d’autres citoyens manifestent devant une autre bastille à prendre, celle de Maguelonne.

Ainsi, en ce 14 juillet, bien des hypocrisies se sont démasquées ; jusqu’à celle de ce président se prétendant favorable au dialogue, mais qui bâillonne le porte-parole d’un syndicat encombrant, qui aussi se prétend attaché à un état de droit, alors que tout le monde le constate... tordu et que lui-même n’arrête pas de contourner par le biais d’un statut pénal particulier.

Sacrément révolutionnaire ce 14 juillet 2003 !

Léon Maillet

Collectif "Construire un monde solidaire", 18 juillet 2003