Retour au format normal
Les croisés de Bruxelles.
"L’emblême positive le négatif, l’ignorance et l’indicible. Pour appréhender ce mécanisme de renversement de l’absolu indisponible en absolu de toute-puissance il faut prendre en compte la religion magique, la nature d’invocation, pour ne pas dire d’incantation, inhérente à l’objet emblématisé, fût-il aujourd’hui objet de masse". Pierre Legendre (De la Société comme Texte, Fayard, Paris, 2001). Par le jeu de l’emblème, du totem freudien, les institutions s’emparent de l’écart temps entre le moyen-âge médiéval et notre techno-science-économie. Elles le contrôlent et tiennent l’inconscient du citoyen en respect. La mondialisation fige l’opposition entre mythe et réalité, ne distingue plus le conservateur alimentaire du conservateur de patrimoine se réservant l’argument ultime : la menace d’user de la force pour se faire comprendre. Aurions-nous quelque chose à envier à nos amis d’outre-atlantique ? J’en doute. A titre d’exemple prenons le drapeau européen adopté le 8 décembre 1955 par le comité des ministres du Conseil de l’Europe. Pourquoi ces douze étoiles ? Naïves réponses issues d’une mauvaise éducation citoyenne qui évoquent le nombre de pays fondateurs ! L’arrière plan religieux et la part d’insu des discussions préparatoires apparaissent en regard de ces douze étoiles. ¸ 12 signes du zodiaque ¸ 12 travaux d’Hercule ¸ 12 fils de Jacob ¸ 12 apôtres ¸ 12 mois de l’année ¸ 12 heures du jour et 12 heures de la nuit mais surtout et c’est l’argument qui a permis à l’assemblée européenne d’obtenir un consensus (les délibérations officielles le prouvent) : 12 étoiles couronnant la femme de l’apocalypse, figure de Marie pour les Chrétiens : (XII, verset 1 « et on a vu un grand signe dans le ciel, une femme avec une couronne de douze étoiles sur sa tête »). Benoît COMTE Sociologue
cbenoit, 15 août 2003
|