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Le Roundup perturberait les cellules et le système endocrinien |
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PARIS, 8 avril (APM Santé) - L’équipe du Pr Gilles-Eric Seralini à l’Université de Caen vient de publier des résultats originaux montrant la toxicité du Roundup, un des herbicides les plus vendus au monde et le plus utilisé avec les plantes OGM.
Cet herbicide couramment utilisé par les services de voirie, jardiniers du dimanche mais surtout les agriculteurs semble avoir des effets indésirables qui ont été largement sous-estimés dans le passé, le produit jouissant même d’une réputation d’innocuité.
La majorité des OGM commercialisés dans le monde correspond à des plantes alimentaires, qui ont été modifiées génétiquement afin de ne plus mourir lorsqu’elles ont absorbé cet herbicide répandu sur les cultures. Ce procédé facilite ainsi grandement son utilisation, comme la présence de ses résidus dans la chaîne alimentaire. L’herbicide est aussi évoqué comme un polluant important des eaux de rivières.
Le biochimiste Gille-Eric Séralini et quatre chercheuses d’un laboratoire universitaire associé à l’Inra ont lancé des recherches à partir d’une étude épidémiologique américaine tendant à montrer que nombre d’agriculteurs et agricultrices américaines qui manipulaient le glyphosate, le produit actif du Roundup présentaient des troubles notamment hormonaux, un taux de naissances prématurées et de fausses couches plus élevé que la normale.
Ses travaux in vitro ont cherché à comprendre le fonctionnement de l’aromatase, une enzyme (présente au niveau des ovaires et du placenta) qui intervient dans la régulation des hormones. Elle synthétise les oestrogènes à partir des androgènes.
Il est montré dans cette étude que les cellules de placenta humain sont très sensibles au glyphosate, à des concentrations inférieures aux usages agricoles, expliquant peut-être les avortements et naissances prématurées aux Etats-Unis en milieu agricole. Ces effets croissent avec la concentration et le temps ou en présence d’adjuvants.
Le Roundup est même plus toxique que son produit actif. Cela permet de classer cet herbicide dans les perturbateurs endocriniens potentiels.
Ce travail a été réalisé en particulier avec le soutien du CRII-gen (comité d’experts et de conseil indépendants sur les OGM) et de la Fondation pour une Terre Humaine.
Le chercheur souhaiterait désormais que ses travaux soient complétés par des études épidémiologiques sur les populations exposées.
Richard S, Moslemi S, Sipahutar H, Benachour N, Seralini GE. 2005. Differential effects of glyphosate and Roundup on human placental cells and aromatase Environ Health Perspect : doi:10.1289/ehp.7728. [Online 25 February 2005] http://ehp.niehs.nih.gov/docs/2005/...
Auteurs divers
Création de l'article : 17 avril 2005
Dernière mise à jour : 17 avril 2005
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