|
EDF a lancé des appels d’offre pour la construction de l’EPR avant le débat public ! |
|
Réseau "Sortir du nucléaire" - Fédération de 715 associations
Communiqué de presse du 1er novembre 2005
Le Réseau "Sortir du nucléaire" s’adresse à la Commission du débat public, bafouée par EDF et par le gouvernement
Le Réseau "Sortir du nucléaire" rend public ce jour un document qui provient d’ATOS ORIGIN [*], une très grande entreprise informatique, spécialisée en particulier dans les "contrôles-commandes" des centrales nucléaires. Ce document montre que, contrairement à ses affirmations [**], EDF a lancé des appels d’offre pour la construction du réacteur nucléaire EPR, et ce avant la tenue du débat public.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle que les appels d’offre ont été discrètement lancés le 26 septembre 2005, date confirmée dans le document qui concerne le lot "Contrôle commande de l’EPR de Flamanville", pour une valeur de 17 millions d’euros.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" est par ailleurs en mesure de révéler la date à laquelle les entreprises doivent avoir répondu à l’appel d’offre : le 5 janvier 2006.
Il faut rappeler que la Commission du débat public a été amenée, après avoir consulté le Haut-commissaire à la défense, à censurer la contribution écrite du Réseau "Sortir du nucléaire".
Par ailleurs, lors de son discours du 24 octobre 2005 annonçant l’ouverture du capital d’EDF, le premier ministre a déclaré "Au vu des conclusions du débat public en cours, EDF construira le premier réacteur EPR à Flamanville." Il a ainsi publiquement humilié la Commission du débat public, en annonçant les conclusions d’un débat... qui n’est même pas commencé !
Ces trois affaires démontrent clairement qu’EDF et le gouvernement méprisent les associations, les citoyens, et la Commission nationale du Débat public (CNDP).
Le Réseau "Sortir du nucléaire" s’adresse donc à la CNDP : le Débat sur l’EPR peut-il s’ouvrir alors qu’il est bafoué par EDF et par le gouvernement ?
Réseau "Sortir du nucléaire" : 06.64.100.333
Notes
[*] ATOS ORIGIN, un des principaux acteurs mondiaux dans les services informatiques, partenaire des Jeux Olympiques. Chiffre d’affaires annuel de 5 milliards d’euros. Effectif de 46 000 personnes.
[**] Dans son dossier public, EDF affirme avoir seulement lancé des "avis de candidature pour préparer les premiers contrats". Le lancement des appels d’offre remet en cause l’engagement d’EDF : "Ces actions ne préjugent en rien de l’issue du débat public". (Dossier EDF, Débat public EPR, page 80).
Fima
Création de l'article : 7 novembre 2005
Dernière mise à jour : 1er novembre 2005
Page visitée 3411 fois (2)
P.S.
voir http://www.liberation.fr/page.php?A...,
et aussi cette dépêche de l’AFP :
Agence France Presse - 1er novembre 2005
Ouverture jeudi d’un débat public contesté sur le réacteur nucléaire EPR
01/11/2005 - AFP - Le débat public sur le futur réacteur nucléaire à eau sous pression (EPR) s’ouvre jeudi à Lyon sur fond de contestation des associations anti-nucléaires, dont la plupart refusent de participer à un débat dont elles dénoncent le manque de transparence.
En dépit de ce refus, la Commission nationale du débat public (CNDP) a maintenu la réunion de Lyon et la vingtaine prévues pendant quatre moisoctobre 2005 au 18 février 2006) dans toute la France pour traiter de quatre grands thèmes liés à l’EPR : la politique industrielle, les besoins en électricité, l’impact socio-économique et la maîtrise des risques.
La CNDP, qui "regrette" que "certaines associations" aient décidé de ne pas participer au débat public, a précisé que deux réunions annulées en octobre (Cherbourg et Paris) seraient reprogrammées.
Le réacteur EPR, un projet franco-allemand développé depuis 1992 par Siemens et Areva, est destiné à prendre progressivement le relais des 58 réacteurs qui équipent les 19 centrales nucléaires françaises. En France, un premier exemplaire doit entrer en fonctionnement en 2012 à Flamanville (Manche).
La plupart des organisations anti-nucléaires ont d’ores et déjà annoncé qu’elles ne se joindraient pas aux sessions prévues, dénonçant un manque de transparence du gouvernement et des industriels.
Le réseau "Sortir du nucléaire" a ainsi contesté le fait que sa contribution au cahier collectif, qui servira de support aux débats, ait été censurée parce qu’elle faisait référence à un document classé "confidentiel défense qui montre la vulnérabilité de l’EPR face à un crash (d’avion) suicide".
Cinq organisations écologistes (Greenpeace, France Nature Environnement, Les Amis de la Terre, Agir pour l’Environnement et Réseau action climat) ont estimé en conséquence inutile "un débat n’apportant pas toutes les réponses aux citoyens". Les Verts avaient aussi considéré qu’il était "assez vain" de participer au débat public.
"Ces débats devraient être annulés car ils ne rassemblent plus que des pronucléaires", estime en conséquence le réseau "Sortir du Nucléaire", qui rassemble 720 associations.
Ce réseau a dénoncé par ailleurs lundi le fait que "EDF ait lancé le 26 septembre 2005 des appels d’offre pour la construction de l’EPR", auxquels les industriels doivent répondre "pour le 5 janvier", soit avant même la fin du débat public. Ce qui confirme, selon lui, que la décision de se doter de l’EPR est déjà prise et que le débat public est "bafoué par EDF et par le gouvernement".
En affirmant sa volonté de mener le débat à son terme, la CNDP a déclaré regretter l’absence des associations "car, si le débat public est destiné par définition à l’ensemble du public, (elles) apportent leur expérience et sur certains points leur expertise".
|