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OGM - Multiplication des contaminations - Coexistence impossible

vendredi 27 janvier 2006, par Auteurs divers

Les contaminations par les Organismes Génétiquement Modifiés se multiplient et la co-existence entre la filière OGM, d’une part, et les filières biologique et conventionnelle, d’autre part, n’est pas possible.

Des plantes transgéniques, non encore expérimentées ni testées, se sont échappées des laboratoires, même au Royaume-Uni où les plantes cultivées génétiquement modifiées ne sont pas implantées commercialement, d’après Rhea Gala.

Communiqué de presse de l’institut ISIS en date du 16/12/2005
Source : l’article original en anglais GM Contamination Accelerating No Co-Existence Possible, est consultable sur le site ISIS : www.i-sis.org.uk/GMCANCEP.php

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“The Institute of Science in Society” = ISIS, est une organisation basée à Londres, Grande Bretagne. Le site web est http://www.i-sis.org.uk
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Chez les plantes génétiquement modifiées, la grande majorité des transformations concernent principalement deux caractères : la tolérance à un herbicide et la biosynthèse de l’insecticide Bt, ainsi que l’association de ces derniers. Elles ont été disséminées sur les cinq continents au cours des neuf dernières années, causant une contamination très répandue des aliments pour les animaux et les êtres humains, des semences et de notre environnement tout entier à travers le globe.

L’ADN génétiquement modifié de n’importe quelle partie d’une plante transgénique peut se diffuser de manière non visible dans l’environnement, par exemple, par les migrations du pollen vers une culture conventionnelle, par la dispersion des graines ou par la décomposition et la persistance des débris végétaux dans l’écologie des sols. Les toxines codées dans l’ADN tuent également la faune et polluent le sol et l’eau, comme le font des herbicides tels que le glyphosate et le glufosinate-ammonium qui sont les composants principaux des systèmes de culture faisant appel aux OGM tolérants aux herbicides.

La fécondation croisée entre une plante cultivée génétiquement modifiée et une autre plante apparentée biologiquement, d’une part, et la dépendance d’une culture génétiquement modifiée vis-à-vis de laquelle la culture est tolérante, d’autre part, sont la cause de l’apparition d’une vague de " superweeds " [ou mauvaise herbe devenue résistance à un herbicide] aux Etats-Unis et en maints autres pays. On a rapporté au début de l’année 2005 l’apparition au Royaume-Uni d’une telle résistance.

Des hybrides de plantes adventices tolérantes à un herbicide sont répertoriées au Royaume-Uni

Le gouvernement britannique a rapporté, au début de l’année 2004, la présence de plantules de plantes adventices [ou "mauvaises herbes"] provenant d’hybridations spontanées avec une plante génétiquement modifiée et tolérante à un herbicide ; ces plantules sont désignées par GMHT [ genetically modified herbicide tolerant en anglais]. Il s’agissait d’une part, d’un croisement entre un colza ( Brassica napus ) GMTH de la société Bayer et une espèce apparentée qui est une adventice des cultures, la moutarde des champs [ charlock en anglais] (Sinapis arvensis ), et d’autre part, deux hybrides entre le colza ( Brassica napus ) et l’espèce Brassica rapa .

Les résultats, qui n’ont pas été annoncés officiellement, ont néanmoins été largement mentionnés et légèrement exagérés dans la presse [ 1 ] parce que beaucoup de politiciens et de scientifiques du secteur public ont sous-estimé à plusieurs reprises la possibilité du transfert d’un gène génétiquement modifié à des plantes sauvages apparentées, et l’apparition de " superweeds " génétiquement modifiées, ainsi que tous les autres effets négatifs des plantes génétiquement modifiées.

Par exemple, l’agence de l’environnement des Etats Unis avait conclu en 2000 "qu’il y a un consensus général selon lequel un flux de gènes n’est pas susceptible de se produire naturellement entre B. napus et B. arvensis ". Les Etats-Unis disposent d’un plan à l’horizon 2025, soutenu financièrement par les industriels, pour la ’co-existence’ dans les pays européens des trois types de cultures : génétiquement modifiées, conventionnelles et biologiques (voir l’article " Beware the New Biotech Eurovision " dans la revue Science in Society N°24).

Le rapport du centre pour l’écologie et l’hydrologie du Dorset [comté de la côte sud de l’Angleterre], à l’organisme DEFRA [ Department for Environment Food and Rural Affairs ou Direction des Affaires Rurales, de l’Alimentation et de l’Environnement] signale que [ 2 ], "la mise en culture commerciale du colza GMHT est considérée comme la cause vraisemblable de l’évasion du gène inséré [transgène] dans les génomes d’une ou de plusieurs espèces de crucifères sauvages apparentées, et que ce transgène pourrait conférer un avantage sélectif à ces dernières."

Ce qui était "quasiment impossible" s’est déjà produit

L’apparition des deux hybrides GMTH entre B. napus et B. rapa . était inévitable puisque, d’une part, B. rapa est l’un parent des variétés commerciales de B. napus [colza = navette x chou] et que, d’autre part, il est bien connu que les hybrides spontanés peuvent se produire entre ces deux espèces. Bien qu’en général les deux espèces ne partagent pas la même distribution, B. rapa peut être sous estimé et oublié en raison de sa similitude avec les colzas oléagineux sauvages. La mise en évidence de ces deux hybrides, plus celui de la moutarde des champs (Sinapis arvensis ) GMHT, montre que les difficultés de la coexistence entre le matériel génétiquement modifié et les plantes conventionnelles seront insurmontables. En dépit de cela, les auteurs concluaient pourtant encore que "les risques du transfert de la tolérance à un herbicide aux espèces apparentées au colza semblent être minimes. Mais le Docteur Brian Johnson, un généticien spécialiste en écologie, qui est le patron de l’unité consultative en biotechnologie à l’ English Nature , affirme que la moutarde des champs (Sinapis arvensis ) GMHT, une " superweed " nouvelle, contribuerait à la contamination par la dissémination de son pollen sur les voisines [ 1 ] et que les semences de cette " superweed " nouvelle peuvent rester dans le sol pendant 20 à 30 années tout en conservant leurs facultés germinatives.

D’énormes problèmes de contamination par croisements naturels et de résistance à des herbicides sont déjà apparus dans des pays comme le Canada et les Etats Unis (voir par exemple les articles suivants : " GM sugar beet turned sour ", dans la revue Science in Society N°25 et " Roundup Ready sudden death ", dans Science in Society N°28 ) .

Des plantes rescapées qui sont devenues tolérantes à un herbicide

Des plantes rescapées tolérantes à un herbicide avaient été trouvés au cours des deux années qui avaient suivi les expérimentations d’OGM au champ en Grande Bretagne, désignées par Farm Scale Evaluation et elles ont une tendance à se maintenir. Cela conduit à un contrôle de l’enherbement avec des herbicides toxiques autres que le glufosinate-ammonium. Les auteurs pensaient que les plantes rescapées pouvaient poser un plus grand risque à travers le flux de gènes et les échanges du gène bar dans l’environnement, que l’hybridation avec des espèces sauvages apparentées, particulièrement si la même construction génétique était introduite dans d’autres espèces cultivées.

Les auteurs ont également précisé que ces problèmes "font ressortir des implications au niveau de l’Union Européenne pour les limites des seuils de tolérance des taux de matériel génétiquement modifié acceptables dans les colzas oléagineux, fixés à 0,1 pour cent, 0,3 pour cent et 0,9 pour cent, respectivement pour les graines de semences biologiques, pour les semences certifiées et pour les aliments destinés à l’alimentation des animaux et des êtres humains" [ 2 ].

La contamination par les transgènes persiste au moins pendant quinze ans dans le sol

Le rapport BRIGHT [ 3 ], basé sur une étude menée au Royaume-Uni à partir de 1998 avec un financement provenant notamment des sociétés Monsanto, Bayer CropScience, BASF et Agrovista UK Ltd., a tenté de minimiser les problèmes posés à la faune par les plantes génétiquement modifiées. Mais il a été constaté que quand la betterave à sucre GMHT faisait suite à un colza d’hiver GMHT, il était nécessaire de faire appel à des herbicides supplémentaires pour contrôler les colzas rescapés devenus résistants. Il y avait également des problèmes avec les croisements entre des variétés de colza tolérantes à un herbicide, et produisant des graines qui étaient résistantes à plus d’un herbicide, ce qui rendait la gestion des régimes minimaux d’herbicide très difficile même pour les praticiens expérimentés.

Les auteurs de BRIGHT ont depuis lors approfondi le problème de la persistance des graines génétiquement modifiées dans les réserves de graines par une nouvelle étude portant sur la dynamique des populations des plantes rescapées du colza, Brassica napus, comparant deux cultivars de colza oléagineux d’hiver GMHT et deux cultivars conventionnels [ 4 ].

Ils ont constaté que les graines restant dans le champ après que la récolte, étaient en moyenne de 3.575 graines par mètre carré mais que la plage de variation pouvait d’étendre de moins de 2.000 jusqu’à plus de 10.000 graines. Il y avait un déclin rapide du nombre de graines pendant les premiers mois après la récolte et une perte moyenne de 60 pour cent de graines prélevées par la faune. Mais au cours des saisons suivantes, la réserve des semences avait diminué beaucoup plus lentement sur quatre des cinq sites, à raison d’environ 20 pour cent par an. Les modèles prédisaient une perte des graines de 95 pour cent après approximativement neuf ans, ayant pour résultat la présence résiduelle de près de 200 graines par mètre carré, ce qui provoquerait au moins deux rescapés de colza neuf ans après que la culture initiale avait été conduite. Ceci permet de prédire l’apparition en moyenne d’une plante par mètre carré 15 ans après la mise en culture.

Bien qu’il n’y ait eu aucune différence entre les quatre cultivars quant au nombre de graines répandues à la récolte, ni dans leur persistance par la suite, l’importance du maintien des graines de colza génétiquement modifié est un sujet d’inquiétude évident, simplement si l’on se situe dans le contexte de la coexistence des plantes génétiquement modifiées et des plantes non-OGM. Les chercheurs ont conclu que la fréquence de plus de deux plantes rescapées par mètre carré dépasserait le seuil fixé au niveau européen pour la présence de graines adventices génétiquement modifiées, soit 0,9% dans une récolte non génétiquement modifiée, si la récolte suivante était conventionnelle.

Ces résultats, sortis dans la même semaine que le rapport remis à l’organisme DEFRA , indiquent que les effets nocifs sur la faune des cultures GMHT, dans les expérimentations pour le programme Farm Scale Evaluation, persistent pendant au moins deux années [ 5 ] (voir l’article " GM crop fails final test " dans la revue Science in Society N°26). Les résultats ont prouvé que les réserves de graines de mauvaises herbes suivant un colza oléagineux de printemps GMHT étaient sensiblement inférieures aux récoltes conventionnelles dans la période qui suit, comme cela était le cas pour le colza oléagineux d’hiver [ 6 ]. Les réserves de graines suivant la culture de betterave GMHT étaient également plus faibles, ce qui constitue une preuve empirique sur les effets à plus long terme d’une mise en culture de plante GMHT sur la biodiversité des champs d’une exploitation agricole [ 5 ]. Les réserves en graines pour le maïs GMHT étaient plus élevées que chez le maïs conventionnel, probablement dues, la plupart du temps, à l’utilisation de l’atrazine, un herbicide qui est maintenant interdit pour une utilisation en traitements sur les cultures conventionnelles.

Cette contamination avec du matériel génétiquement modifié est illégale

Ces cas de contamination de l’environnement avec du matériel génétiquement modifié ont été détectés au Royaume-Uni où il n’y a eu, jusqu’ici, aucune mise en culture commerciale des plantes génétiquement modifiées. Ils font ressortir que cette contamination est encore bien plus répandue, dans des pays tels que le Canada, les Etats Unis et l’Argentine, où les monocultures de plantes génétiquement modifiées deviennent, ou sont déjà chose courante (voir l’article " Soya disaster in Latin America ", dans la revue Science in Society N°28).

Cependant, plus de 60 incidents de contamination illégale ou non étiquetée de plantes génétiquement modifiées ont été relevés dans 27 pays sur les cinq continents, dont huit se sont produits au Royaume-Uni. Ces incidents ont été à peine mentionnés dans la presse traditionnelle et ils ne représentent que les seuls incidents qui ont été enregistrés [ 7 ].

Le plus grave incident de contamination fut celui du maïs StarLink , une variété génétiquement modifiée et seulement autorisée pour l’alimentation des animaux, qui avait été retrouvée dans la chaîne alimentaire humaine de sept pays : Etats-Unis, Canada, Egypte, Bolivie, Nicaragua, Japon et Corée du Sud.

D’ailleurs l’ADN génétiquement modifié est déjà présent dans la chaîne alimentaire humaine européenne par l’intermédiaire des aliments du bétail qui sont fabriqués à partir de produits végétaux génétiquement modifiés (voir l’article " DNA in food and feed " dans la revue Science in Society N°23), mais le lait et de la viande ne sont pas étiquetés en tant que tels et ils sont considérés comme sans risque par l’agence britannique des normes alimentaires.

Les récentes contaminations avec du matériel génétiquement modifié en Europe

Le parlementaire britannique Michael Meacher [ancien ministre de l’environnement] a récemment condamné les sept ans de secrets entretenus autour de la sûreté et de l’innocuité de la nourriture et des aliments génétiquement modifiés [ 8 ]. "Lors du septième anniversaire de la première révélation des risques établis scientifiquement et concernant la sûreté de la nourriture dérivée de matériel génétiquement modifié, je soutiens les appels pour la liberté d’accès aux données et informations utilisées par le gouvernement pour approuver ces produits alimentaires génétiquement modifiés." Michel Meacher a en outre précisé que : "puisque l’issue finale est le lancement des produits dérivés de plantes génétiquement modifiées, qui n’ont été jamais été examinées de façon indépendante, dans les approvisionnements alimentaires de la nation, il s’agit bien d’un scandale public qui présente des proportions considérables."

L’année prochaine, l’Union Européenne va décider comment les pays membres rédigeront les ’textes de loi sur la coexistence’ pour les trois types de cultures qui seront développées ensemble : génétiquement modifiées, conventionnelles et biologiques. Mais lors d’une conférence qui s’est tenue à Bologne en Italie en septembre 2005, les experts ont maintenu qu’une telle ’coexistence’ est biologiquement impossible.

Angelika Hilbeck, de l’institut fédéral suisse de la technologie à Zurich, a indiqué que [ 9 ], "[si l’on veut tenter d’empêcher la contamination par les OGM] cela commence avec les graines de semences et qu’il faut s’assurer de pouvoir partir de semences non contaminées. C’est à l’origine de tout et c’est à partir de là que la contamination se multiplie. Au Canada par exemple, il est pratiquement impossible de s’approvisionner en semences de canola, ou colza de printemps, qui soient dépourvues de contamination par des semences génétiquement modifiées."

Une information a été diffusée en octobre 2005 au sujet de la contamination illégale et massive en Roumanie par du matériel végétal génétiquement modifié issu de la société Monsanto. Le pays a les plus grandes étendues cultivées avec des plantes génétiquement modifiées en Europe. Officiellement, la moitié des 140.000 hectares de soja implantés en 2005, a été enregistrée comme provenant de cultivars génétiquement modifiés. Cependant, selon les représentants des associations des agriculteurs et même selon l’ancien directeur roumain du géant des biotechnologies Monsanto, jusqu’à 90 pour cent du soja sont constitués de matériel génétiquement modifié. Le coeur du problème est dû aux cultures génétiquement modifiées qui polluent les cultures traditionnelles, de même que la vente illégale des semences de soja génétiquement modifié. Des pommes de terre et des pruniers génétiquement modifiés ont également été rencontrés [ 10 ].

Des protestataires de Greenpeace ont bloqué le déchargement à Bristol de l’énorme paquebot Etoile, des 125.000 tonnes de produits pour l’alimentation animale en provenance des Etats Unis. Ces aliments pour le bétail étaient destinés à l’alimentation des vaches laitières britanniques qui produisent le lait pour les plus grands supermarchés du Royaume-Uni : Sainsbury, Tesco, Asda, Waitrose et Morrisons, lesquels vendent tous leurs marques de lait provenant des vaches nourries avec les aliments du bétail dérivés des OGM américains. Les variétés de plantes génétiquement modifiées ont été interdites en Europe mais elles ont été retrouvées par les experts lors des analyses de laboratoire dans les échantillons prélevés sur des bateaux au cours des deux dernières années.

Des militants croient que des principes stricts, découlant d’obligations réglementaires mises en place par les gouvernements, pourraient arrêter la dissémination des semences et de produits non autorisés, et qui semblent de plus en plus hors de tout contrôle à travers le monde.

Doreen Stabinsky, de Greenpeace International , a déclaré : “Si les états n’agissent pas pour établir des règles strictes sur l’usage des plantes génétiquement modifiées, ces dernières vont continuer de contaminer les terres cultivées, les graines de semences et les filières alimentaires à travers tous les pays du monde.” Mais aucun gouvernement ni aucune agence spécialisée n’a mis en place un enregistrement public des incidents de contamination et des autres problèmes rencontrés avec des cultures génétiquement modifiées.

GeneWatch UK and Greenpeace International sont en train de mettre sur pied le premier système d’enregistrement en ligne sur Internet, des incidents de contamination par des plantes génétiquement modifiées. Le site web donne des détails sur tous les cas connus de contaminations par du matériel génétiquement modifié dans les aliments destinés aux êtres humains et aux animaux d’élevage, dans les graines de semences et chez les plantes dans leur milieu naturel, qui ont été avérés dans le monde entier [11].

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Définitions et compléments d’informations en français :

Avantage sélectif  : mécanisme de maintien, au cours des générations de reproduction dans une population d’êtres vivants, d’un allèle issu d’une mutation, dû au fait que les individus qui portent cet allèle ont plus de succès reproductif. Cela représente un cas de sélection naturelle positive. Au cours de l’évolution, chaque progrès dans le contrôle d’un paramètre se traduit par un avantage comparatif, par exemple une période d’activité plus longue au cours d’un même laps de temps ou une plus grande propension à produire des graines de bonne qualité en abondance ; ceci est favorable à une reproduction plus rapide ou plus abondante et finalement à une population plus importante d’individus qui ont cette caractéristique. A titre d’exemple de sélection naturelle et de dérive génétique, on peut se reporter aux courbes qui indiquent la fréquence des gènes au cours des générations successives, pour quelques cas concrets, en consultant le site suivant :

www.ac-orleans-tours.fr/svt/infossv...

Brassica rapa  : espèce de la famille des Crucifères (Brassicacées) aussi connue comme étant la famille de la moutarde. Il existe trois groupes de B. rapa (génome A, n=10) bien définis d’après leurs caractères morphologiques : 1 - le groupe oléifère ou oléagineux, souvent appelé navette ou colza au Canada, dont le canola est une forme particulière qui produit une huile pauvre en acide érucique et un tourteau contenant très peu de glucosinolates ; (2) le type feuillu comprenant le groupe chinensis (pak-choï, moutarde céleri), le groupe pekinensis (pé- tsai) et le groupe perviridis (verdure tendre) ; (3) le type rapifère, qui comprend le groupe rapifera (navet, rapini), ainsi que le groupe ruvo (brocoli-rave, navet italien) (Hortus Third, 1976 ; Prakash et Hinata, 1980). Le navet et les types maraîchers sont d’importantes sources de légumes dans de nombreuses régions du monde et servent aussi de fourrages pour les ovins et les bovins. L’espèce B. rapa , à l’exception du sarson à graines jaunes, dépend obligatoirement de l’allofécondation en raison de la présence de gènes d’autostérilité. Par conséquent, lorsqu’il y a autofécondation, B.rapa produit peu ou pas de graines. Le pollen de B. rapa est collant, mais plus léger que celui de B. napus (K. Falk et K. Downey, communications personnelles). Comme pour B. napus , on peut observer des concentrations relativement élevées de pollen, quand la floraison est synchrone dans les champs de B. rapa  ; par contre, comme l’indiquent les études sur l’allofécondation, la concentration de pollen diminue rapidement à mesure qu’on s’éloigne de sa source (Stringam et Downey, 1978 ; Raney et Falk, 1998). Au champ, le pollen de B. rapa est transféré d’une plante à l’autre surtout par contact physique entre plantes voisines. Il peut aussi être transporté sur de plus grandes distances par le vent et les insectes. Pour réduire au minimum la contamination des parcelles de semences fondation de B. rapa , il faut prévoir une distance de 400 mètres de toute autre source contaminante de pollen de B. rapa (ACPS, 1994). On croit que les insectes pollinisateurs, en particulier les abeilles mellifères ( Apis mellifera ) et les bourdons ( Bombus sp. ), jouent un rôle fondamental dans le transport du pollen sur de grandes distances. La dynamique de la dissémination du pollen par les abeilles dépend de la quantité de pollen disponible (taille et densité de la population donneuse), de la taille, de l’emplacement et de l’orientation des populations receveuses par rapport à la source de pollen, ainsi que des conditions du milieu et de l’activité des insectes (Levin et Kerster, 1969 ; Ellstrand et al. 1989 ; Klinger et al. , 1992 ; Stringam et Downey, 1978 ; Raney et Falk, 1998). En général, les conditions météorologiques présentes à la floraison influeront sur la pollinisation ; ainsi, le temps froid et venteux ralentit l’activité des abeilles. Pour en savoir plus sur les croisements interspécifiques avec Brassica rapa , et sur la biologie générale de cette espèce, on peut très utilement se reporter au site canadien suivant :

www.inspection.gc.ca/francais/plave...

Bt : de Bacillus thuringiensis, une bactérie du sol qui produit de grandes quantités d’une substance toxique pour les insectes : la protéine "crystal" (Cry) ou toxine Bt . Pour de plus amples informations sur les plantes Bt , l’on peut se reporter à la note de J. Gaffé, Maître de Conférences à l’Université Joseph Fourier en consultant : http://www.ujf-grenoble.fr/PDC/OGM/...

Cultivar : abréviation de " cultivated variety " qui désigne, en horticulture et en agronomie, une variété cultivée, obtenue ou isolée par des êtres humains, quel qu’en soit la nature génétique ou le processus d’obtention. Légalement, un cultivar doit correspondre aux trois critères dits DHS de base qui sont distinction, homogénéité et stabilité, pour être inscrite au catalogue des variétés cultivées et proposées commercialement. Pour la nomenclature des espèces végétales et la taxinomie, on peut consulter l’étude de Claude Foury sur le site :

http://www.inra.fr/dpenv/fourys06.htm

DEFRA ou Department for Environment Food and Rural Affairs, en anglais  : Direction des Affaires Rurales, de l’Alimentation et de l’Environnement au Royaume-Uni.

English Nature  : une agence gouvernementale britannique financée par la Direction des Affaires Rurales, de l’Alimentation et de l’Environnement et dont la charte a été élaborée en 2002. Elle se consacre à la conservation des espaces naturels et géologiques ainsi qu’à la faune et à la flore sauvages. Pour en savoir plus, consulter : www.english-nature.org.uk/

Flux de gènes  : désigne des mouvements ou des échanges de matériel génétique qui ont lieu entre des organismes vivants, quelle que soit la façon dont ils se produisent (par reproduction sexuée, le plus souvent, ainsi que par transmission par un virus ou par un micro-organisme. Dans le débat sur les OGM, il désigne plus spécifiquement la transmission d’un transgène d’une plante de culture modifiée génétiquement vers une plante sauvage considérée comme une "mauvaise herbe"). Le flux de gènes est possible quand les deux plantes concernées présentent une compatibilité sexuelle (espèces apparentées), à la condition qu’elles vivent en sympatrie, c’est-à-dire qu’elles se développent dans le même environnement et à la même époque. L’existence du flux de gènes a été notamment prouvée par des expérimentations dans le cas du colza et de la navette, cette dernière étant une adventice ou "mauvaise herbe" qui pousse à proximité des cultures de colza. Des modélisations informatiques conduisent à la conclusion que la diffusion du transgène dans la population de mauvaise herbe est alors inéluctable, même pour des croisements interspécifiques rares. La possibilité de flux de gènes est l’un des paramètres pris en compte lors de l’évaluation d’un dossier de demande d’autorisation de culture d’une plante transgénique. En effet, par ce phénomène, un transgène peut s’échapper du cadre dans lequel il a été développé et provoquer dans l’environnement des perturbations difficilement prévisibles. Informations extraites du site Internet : www.debats-science-societe.net/ dossiers/ogm/flux-de-genes.html . La dispersion des gènes et les flux de (trans)gènes dans les agroécosystèmes sont notamment abordés de façon plus détaillée sur les sites suivants : http://www.ese.u-psud.fr/biodiversi... flux.html et http://www.ogm.gouv.qc.ca/envi_disp...

Gène bar  : un gène isolé à l’origine à partir d’une bactérie Gram positive très répandue dans les sols, Streptomyces hygroscopicus . Il code pour la biosynthèse de la protéine enzymatique phosphinothricine acétyltransférase PAT. La phosphinothricine, qui est une substance active du glufosinate-ammonium, bloque une autre enzyme, la glutamine synthétase, ce qui entraîne une accumulation d’ammoniac à des niveaux mortels pour les plantes sensibles, dans les heures qui suivent la mise en contact du produit sur la plante. Le gène bar a par exemple été transféré dans le génome du colza afin de lui conférer la résistance au glufosinate-ammonium (herbicide total utilisé en post-levée) ; la résistance à cet herbicide est utilisée dans ce cas comme marqueur de la modification génétique lors de la régénération des plantes in vitro. On trouve une autre application dans la modification génétique du coton : le gène bar a été inséré chez cette espèce pour créer un coton désigné sous le vocable LibertyLink® et qui code pour la production de l’enzyme phosphinothricine-acétyl-transférase PAT, laquelle acétyle le glufosinate-ammonium, détoxifiant ainsi l’herbicide et conférant aux plantes de ce coton transgénique, la résistance à cet herbicide. Pour plus de détails, on peut se reporter au dossier officiel canadien qui traite de ce coton sur le site : www.inspection.gc.ca/francais/plave...

Glyphosate : herbicide de la famille des acides phosphoniques d’origine Monsanto. Il a une action non sélective à large spectre et il détruit toutes les plantes annuelles ou vivaces, adventices et plantes cultivées, sauf, en principe les plantes génétiquement modifiées pour supporter cette matière active. La spécialité commerciale la plus connue est le "Roundup" . On désigne couramment par " Roundup Ready " la propriété d’une plante cultivée transgénique, provenant d’une modification génétique, qui est capable de résister à une application de l’herbicide glyphosate. Ainsi, un champ de plantes " Roundup Ready " peut être traité avec de l’herbicide Roundup sans que la culture ne soit atteinte, alors que les adventices doivent, en principe, être détruites. Pour de plus amples informations techniques et commerciales, on peut consulter le site suivant : http://www.infogm.org/article.php3?...

Glufosinate-ammonium  : herbicide de la famille des acides phosphoniques d’origine Adventis CropScience . Il a une action non sélective : en agissant par contact, il détruit toutes les dicotylédones et les graminées annuelles en inhibant la synthèse de la glutamine. L’une des spécialités commerciales est le Basta F1

GMHT ou genetically modified herbicide tolerant, en anglais : expression qui désigne une plante, un cultivar ou une culture, Génétiquement Modifiée et Tolérante à un Herbicide.

Modification ou manipulation ou transformation génétique ou transgénèse : ensemble de manipulations de laboratoire qui consistent à intégrer de l’ADN recombiné d’origine(s) diverse(s) dans du matériel vivant receveur pour donner naissance à un Organisme Génétiquement Modifié ou OGM.

OGM  : Organismes Génétiquement Modifiés (on dit également transformés ou manipulés ou transgéniques ). Nom donné à un être vivant issu d’une cellule dans laquelle a été introduit un fragment d’ADN recombiné, étranger. L’individu OGM qui en résulte, possède dans toutes ses cellules l’ADN recombiné étranger introduit au départ et intégré dans son patrimoine génétique. ). Nom donné à un être vivant issu d’une cellule dans laquelle a été introduit un fragment d’ADN recombiné, étranger. L’individu OGM qui en résulte, possède dans toutes ses cellules l’ADN recombiné étranger introduit au départ et intégré dans son patrimoine génétique.

Superweeds  : plantes adventices ou ‘mauvaises herbes’ nouvelles, qui ont acquis, à la suite de croisements naturels avec des plantes génétiquement modifiées, un caractère de résistance à une matière active herbicide.

Transgène  : c’est une suite ou séquence de bases nucléiques, isolées d’un ou de plusieurs gènes, qui est construite et utilisée en vue de son intégration dans une cellule dans le but de modifier ou de transformer génétiquement celle-ci. Le but est de régénérer ensuite un individu fonctionnel ou OGM = Organisme Génétiquement Modifié. Un transgène peut être conçu et réalisé à partir d’une ou de plusieurs espèces différentes.

Traduction et compléments d’informations :
Jacques Hallard, Ing. CNAM, consultant indépendant
Adresse : 19 Chemin du Malpas 13940 Mollégès France

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