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Non à ITER, non à la parodie de démocratie |
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23 février 2006 - 18h00
Marseille, Bouches du Rhône
MOBILISATION GENERALE
JEUDI 23 FEVRIER à MARSEILLE
18h30 devant le WORLD TRADE CENTER, 2, rue Henri Barbusse (cf plan ci-dessous)
http://reacteur.iter.free.fr/
- Une fois de plus en France, le nucléaire bafoue la démocratie : le "débat" public est organisé APRES que toutes les décisions aient été prises !
- Les scientifiques de premier plan de plus en plus nombreux à dénoncer ITER : Pierre-Gilles de Gennes et Matatoshi Koshiba, tous deux Prix Nobel de physique (1991 et 2002). Mais aussi Hubert Reeves, Claude Allègre, Sébastien Balibar, Yves Pomeau, Jacques Treiner, etc. Si vous ne croyez pas les antinucléaires, prenez au moins acte de l’opposition à ITER de ces grands scientifiques !
Le 25 juin 2005, la France et ses partenaires étrangers ont décidé de construire le réacteur nucléaire ITER, et ont choisi le site de Cadarache (Bouches-du-Rhône)
Or, c’est APRES cette décision qu’est organisé le "Débat public" exigé par la Loi. On nous dit "il reste des choses à débattre". Mais nous ne voulons pas débattre des restes ! C’est une parodie de démocratie.
- Le 26 janvier, les manifestants ont réussi à faire annuler l’ouverture de ce pseudo "débat"
- Le 2 février, le second "débat" s’est déroulé dans un centre EDF ( !) et n’a réuni que des membres du CEA et d’EDF... sous haute protection policière !
Les citoyens sont filtrés à l’entrée, pour ne laisser entrer que les pronucléaires. Qui plus est, les "débats" prévus dans des universités sont désormais déplacés dans d’autres salles ... pour permettre la présence des forces de police !
Il faut très vite que la Commission nationale du débat public (que nous respectons) mette un terme à cette véritable mascarade.
Nous voulons que la France contacte les autres pays pour les informer que la décision de construire ITER est annulée. Nous accepterons alors sans problème de participer à un vrai débat
Rappel :
Signataires : Réseau "Sortir du nucléaire", Médiane, Confédération Paysanne Paca, Les Verts 14, Les Verts 13, Les Alternatifs Provence, les Amis de la Terre, Greenpeace Marseille, Partit Occitan, LCR, Arc Environnement Haute Vallée de l’Arc, Attac Pays salonais 13, Attac Sud Luberon, Cap21 Paca, L’Étang Nouveau, Collectif rhodanien déchets nucléaires, Fédération anarchiste , A.V.E.N.I.R., CGT-La Bourguette, etc.
La loi prévoit l’organistion d’un Débat public pour tout projet de grande taille - et donc pour ITER - afin d’éclairer les décideurs sur l’opportunité de réaliser ou non le projet en question. Cette procédure ne relève cependant pas de la "démocratie participative" dans la mesure où les citoyens ne sont aucunement associés à la prise de décision.
Cependant, le principe du "débat public" est une petite avancée permettant l’expression des citoyens et associations. Hélas, concernant ITER, c’est AVANT le "débat public" que la France a d’ores et déjà arrêté la décision de construction et négocié tous les détails avec ses partenaires étrangers comme les USA, la Russie, la Chine, etc., tout aussi reconnus pour leurs pratiques "démocratiques" !
Il est à noter que la "France nucléaire" réalise le même coup de force concernant le projet de réacteur EPR dont la construction (à Flamanville, dans la Manche) a été adoptée le 13 juillet 2005 par les parlementaires, le "débat public" étant organisé APRES : de novembre 2005 à février 2006 ! Ce n’est pas la Commission nationale du débat public que nous dénonçons : comme tous les citoyens, elles est bafouée par le pouvoir français et le lobby nucléaire.
Sur le fond : ITER est un projet de recherche visant à maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant... 400 secondes ! ITER ne produira jamais d’électricité... mais en consommera par contre énormément.
Alors que la crise énergétique fait déjà rage, on nous impose des investissements pharaoniques dans la fusion nucléaire sans que personne ne puisse dire si cela permettra de produire un jour de l’électricité. Et si c’est le cas, ce sera au mieux dans un siècle ! Alors, changeons de politique énergétique.
Nous réclammons l’annulation de la construction d’ITER et le transfert des budgets vers :
les économies d’énergie (chasse aux gaspillages)
l’efficacité énergétique (consommer moins pour le même confort)
les énergies renouvelables (la seule voie d’avenir)
Nous ne participerons pas à ce "débat", véritable parodie de démocratie, mais seront présents devant ses différentes étapes pour distribuer aux citoyens des documents leur disant la vérité sur ITER.
Contacts : Médiane 04.90.07.30.92 ou 04.90.08.00.64
Réseau "Sortir du nucléaire" : 06.64.100.333
Pierre-Gilles de Gennes atomise ITER !
(Rappel : Pierre-Gilles de Gennes est Prix nobel de Physique 1991)
Les Echos - Jeudi 12 janvier 2006 - propos recueillis par Chantal Houzelle
Extraits :
Je trouve que l’on consacre beaucoup trop d’argent à des actions qui n’en valent pas la peine. Exemple, la fusion nucléaire. Les gouvernements européens, de même que Bruxelles, se sont rués sur le réacteur expérimental Iter [NDLR : il sera implanté dans le sud de la France, à Cadarache] sans avoir mené aucune réflexion sérieuse sur l’impact possible de ce gigantesque projet. Quoique grand défenseur des grosses machines communautaires il y a trente ans, et ancien ingénieur du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), je n’y crois malheureusement plus, même si j’ai connu les débuts enthousiastes de la fusion dans les années 1960.
Pourquoi ? Un réacteur de fusion, c’est à la fois Superphénix et La Hague au même endroit. Si, avec Superphénix [NDLR : un prototype de surgénérateur, dont l’arrêt a été décidé en 1997], on a réussi à gérer un réacteur à neutrons rapides, ce serait difficile à reproduire sur 100 réacteurs en France - ce qu’exigeraient les besoins électriques nationaux -, car ces installations réclament les meilleurs techniciens pour obtenir un résultat très raffiné dans des conditions de sécurité optimales. Et ce serait littéralement impossible dans le tiers monde.
Sans compter qu’il faudrait reconstruire une usine du type de La Hague autour de chaque réacteur pour pouvoir traiter sur site les matières fissibles extrêmement chaudes, qu’on n’a pas le droit de transporter par voie routière ou ferroviaire. Vous vous rendez compte de l’ampleur d’un tel projet !
Avez-vous d’autres réticences vis-à-vis du réacteur expérimental Iter ?
Oui. L’une repose sur le fait qu’avant de construire un réacteur chimique de 5 tonnes, on doit avoir entièrement compris le fonctionnement d’un réacteur de 500 litres et avoir évalué tous les risques qu’il recèle. Or ce n’est absolument pas comme cela que l’on procède avec le réacteur expérimental Iter. Pourtant, on n’est pas capable d’expliquer totalement l’instabilité des plasmas ni les fuites thermiques des systèmes actuels. On se lance donc dans quelque chose qui, du point de vue d’un ingénieur en génie chimique, est une hérésie.
Et puis, j’aurais une dernière objection. Connaissant assez bien les métaux supraconducteurs, je sais qu’ils sont extraordinairement fragiles. Alors, croire que des bobinages supraconducteurs servant à confiner le plasma, soumis à des flux de neutrons rapides comparables à une bombe H, auront la capacité de résister pendant toute la durée de vie d’un tel réacteur (dix à vingt ans), me paraît fou. Le projet Iter a été soutenu par Bruxelles pour des raisons d’image politique, et je trouve que c’est une faute.
Libération - samedi 11 février 2006 - Avignon envoyé spécial Michel Henry
Nucléaire. Mobilisation des opposants à la construction du site de fusion, lors des réunions publiques.
Dans le désordre des débats organisés sur le projet Iter
Ouf : le troisième débat public sur le projet de réacteur thermonucléaire expérimental Iter s’est déroulé sans encombre, jeudi soir, à Avignon. Le premier, à Aix-en-Provence, le 26 janvier, a dû être annulé : des opposants avaient envahi la salle pour empêcher un débat qu’ils estiment sans objet, le projet Iter étant déjà sur les rails. Le deuxième, à Sainte-Tulle, près de Manosque, a eu lieu sous protection des gendarmes, le 2 février. Des heurts, sans gravité, se sont produits, car la salle avait été bourrée « de membres et retraités du lobby pronucléaire », selon le réseau Sortir du nucléaire, ce qui a empêché les opposants d’entrer.
Jeudi, la réunion d’Avignon a été déplacée de l’université au parc des expositions, « afin que soit mis en place un dispositif policier, ce qui n’est pas possible dans un site universitaire », ajoute Sortir du nucléaire. Mais la police n’était finalement pas visible. « On laisse les portes ouvertes, sans recours à un dispositif de sécurité », expliquait Patrick Legrand, président de la commission particulière du débat public (CPDP), qui dirige le débat. Cela dit, quelques personnes en civil ressemblaient fort à des policiers... Mais le calme a régné. Les opposants avaient levé le pied ils se préparent pour la prochaine réunion du 23 février à Marseille, où ils appellent à manifester en nombre.
Jeudi, une opposante a dénoncé « cette mascarade » : « Les citoyens français méritent autre chose », a-t-elle ajouté. « Mascarade ? Nous en déciderons à la fin, pas sur des a priori », a rétorqué Patrick Legrand, de la CPDP. Un participant a moqué un débat auquel ne participent, côté officiel, que « des scientifiques favorables à Iter », alors que, par exemple, le prix Nobel de physique Pierre-Gilles de Gennes s’est exprimé contre le projet.
Les opposants posent une question simple : à quoi sert le débat, puisque la décision de construire Iter a été prise le 25 juin ? « On nous dit qu’il reste des choses à débattre mais on ne veut pas discuter des restes. On veut parler du gros gâteau d’Iter », indique Stéphane Lhomme, porte-parole de Sortir du nucléaire, qui réclame la dissolution de la CPDP.
Pour sortir de cette situation conflictuelle, la CPDP a proposé aux opposants... « un débat sur le débat ». Une réunion en ce sens a eu lieu, jeudi, à Marseille. Pour le président de la CPDP, les contestations montrent que « le débat sur Iter est souhaitable, souhaité, productif et utile » (1). Stéphane Lhomme y trouve lui aussi une utilité. « Il montre combien les décisions sur Iter sont antidémocratiques. Ça relance la mobilisation », se réjouit-il.
La CPDP a prévu une quinzaine de réunions publiques jusqu’au 6 mai, pour un coût total de 1 million d’euros, « l’équivalent de 100 mètres d’autoroute », selon Patrick Legrand. Beaucoup moins cher qu’Iter : le projet international, qui vise à mettre au point l’énergie de fusion (comparable à celle que produisent le Soleil et les étoiles), est évalué à 9,9 milliards d’euros. Les travaux de construction, à Cadarache (Bouches-du-Rhône), doivent débuter vers 2007, l’exploitation vers 2015, pour une éventuelle production d’électricité expérimentale vers 2040.
(1) www.debatpublic-iter.org et www.sortirdunucleaire.org
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