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Contre le CPE, l’action non-violente |
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FACE AU CPE, SYMBOLE DE LA VIOLENCE ECONOMIQUE,
UNE ACTION NON-VIOLENTE QUI PORTE L’ESPERANCE
Alain REFALO, le 12 mars 2006
La mobilisation de la jeunesse contre le CPE est un signe de vitalité démocratique, un signe d’espérance. Une génération refuse la fatalité de la précarité, le fait savoir et entre en résistance pour défendre tout simplement le droit à un avenir dans une société de plus en plus inégalitaire. La jeunesse ne veut plus être la victime passive des injustices sociales. Et depuis plusieurs semaines, elle exprime une combativité positive qui a permis au mouvement de se structurer et de durer.
L’occupation pacifique de la Sorbonne et la répression policière qui a suivi annoncent-elles un tournant dans la mobilisation ? Le ministre de l’Education Nationale vient de parler d’un « tournant de la violence » comme si le signal venait d’être donné d’une légitimation politique de la répression. Le pouvoir, inquiet de la mobilisation grandissante dans le pays, cherche ainsi à criminaliser l’action des étudiants afin de mieux la discréditer aux yeux de l’opinion publique et justifier la violence policière. Il est aujourd’hui de la plus haute importance de ne pas tomber dans le piège de la violence tendu par le pouvoir. Recourir à la violence, c’est faire le jeu du gouvernement.
Les étudiants de Poitiers qui ont occupé pacifiquement la gare SNCF en affichant leur volonté de non-violence face aux CRS (« étudiants non-violents ») ont montré la voie... Celle qui permet de défendre ses convictions par des moyens qui ne les renient pas. En brûlant des voitures miniatures en carton (les « Sarkozynettes » et les « Villepinettes ») devant la Préfecture, ils ont transformé le symbole négatif des violences urbaines de novembre en une action humoristique qui témoigne d’une grande sérénité dans l’action. Ils ont mis les rieurs de leur côté face à un pouvoir incapable d’humour...
La non-violence offre les moyens d’une mobilisation plus large et plus efficace. Elle permet d’agir dans la durée et de faire face avec détermination et fermeté à l’inévitable répression policière. La dimension médiatique de l’action non-violente n’est plus à démontrer. Elle enlève au pouvoir l’argument de la violence des manifestants toujours assimilés à des casseurs et à des délinquants. Elle permet au contraire de montrer de quel côté se trouve la violence. L’opinion publique ne pourra pas être manipulée plus longtemps face aux images montrant des manifestants non-violents recevant des coups de matraque.
L’action non-violente est un impératif pour durer, pour mobiliser largement, pour convaincre et pour contraindre. Elle ne s’improvise pas. Elle doit être soigneusement préparée de façon à ce qu’elle atteigne l’objectif qu’elle s’est fixée. Elle doit être organisée de telle manière qu’elle ne dérape pas dans la violence dès la première provocation ou la première charge des CRS. Il convient par ailleurs d’afficher clairement et systématiquement le caractère non-violent de l’action, à la fois en direction des forces de l’ordre que de l’opinion publique.
La radicalité d’une lutte ne se mesure pas à son niveau de violence, mais à la justesse des moyens qu’elle met en œuvre pour exercer une réelle pression sur le pouvoir. L’action non-violente permet de concilier la pensée juste et l’action juste. Elle seule est à même de valoriser l’objet du conflit, à savoir le refus du CPE. Elle seule est à même dans la durée d’atteindre l’objectif : le retrait du CPE.
Les moyens sont le commencement de la fin. L’action non-violente, cette « arme des faibles », outre son efficacité politique, annonce l’espérance d’une société qui ne soit plus régie par la loi du plus fort. Et c’est pourquoi elle fait peur aux puissants.
Alain REFALO, le 12 mars 2006
Auteurs divers
Création de l'article : 14 mars 2006
Dernière mise à jour : 13 mars 2006
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