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"Dialogue" autour du CPE : une impression de déjà-vu |
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Voici un communiqué de Sauvons la Recherche - Toulouse
La déclaration du Président de la République, vendredi dernier, nous laisse une impression de déjà-vu. Alors que le mouvement "Sauvons la Recherche" prenait un essor important, avec la démission de 3000 directeurs de laboratoires et de chefs d’équipes le 9 mars 2004, et à la veille d’une manifestation importante le 19 mars 2004, le même Président de la République envoyait une lettre à SLR qui indiquait notamment : "Je souhaite que l’élaboration de la loi d’orientation et de programmation soit l’occasion de leur ouvrir des perspectives nouvelles. C’est dans ce cadre et non au coup par coup que devra être défini, pour toute la durée d’application de la loi, le niveau des recrutements des chercheurs statutaires des établissements publics à caractère scientifique et technique comme des enseignants-chercheurs des universités. Les décisions seront prises à partir d’un dialogue approfondi du Gouvernement avec la communauté scientifique. Elles devront être conformes à notre ambition pour la recherche.
Le premier ministre a annoncé hier qu’une discussion nationale sur l’emploi scientifique et les métiers de la recherche sera très prochainement organisée par le Gouvernement. Elle permettra de traiter l’ensemble des questions que vous avez soulevées dans ce domaine." (voir la lettre complète)
Nous savons ce qui s’est passé : le dialogue annoncé n’a pas eu lieu, le gouvernement, quel que soit le ministre (nous en avons connu 3 !) ou le premier ministre, a poursuivi dans sa ligne politique, qui n’a pas varié. Le projet de loi est devenu loi, a été voté il y a deux semaines, malgré le profond désaccord exprimé par une grande partie de la communauté scientifique, et sans définir de plan pluriannuel bien que le président s’y soit engagé.
La manoeuvre orchestrée depuis l’Elysée au sujet du CPE n’a rien de neuf. Au plus fort de la crise, il faut dire que l’on va dialoguer et prendre en compte les propositions des citoyens. Dès que la crise est désamorcée, on jette ces propositions à la poubelle. Les chercheurs (comme d’autres) ont déjà fait l’expérience de cette méthode de gouvernement.
Par ailleurs, en refusant d’écouter les demandes d’une partie de la population, en tergiversant au risque de prendre des décisions contradictoires, c’est la crédibilité de nos institutions que le Président de la République met en péril. La situation de blocage que nous connaissons dans l’enseignement supérieur ne peut se résoudre sans un geste politique fort. Dans l’attente de ce geste, qui passe par le retrait du CPE, une fois de plus SLR appelle à la mobilisation pour la manifestation du 4 avril.
Auteurs divers
Création de l'article : 12 avril 2006
Dernière mise à jour : 3 avril 2006
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